ㅤ📃 CHAPITRE 11
Assise sur le rebord de son lit, Céleste regardait les filles du dortoir se préparer pour se coucher. Le soir de son arrivée, sa présence avait un peu gênée les trois adolescentes ; elles avaient eu l'impression d'être retournée aux Brigades d'Entraînement, à nouveau surveillée par l'œil perçant de la noiraude.
Elles s'étaient heureusement vite rendu compte qu'elle n'était pas là pour les contrôler, qu'elle se moquait bien que Sasha suggère qu'elles descendent dans la nuit pour prendre de quoi manger. Tant qu'elles ne mettaient pas le feu à la maison, l'instructrice se moquait bien de ce qu'elles pouvaient faire.
Ainsi, ce soir, elles ne s'occupèrent pas de leur aînée qui attendait Becca. En effet, la soldate avait beau être allée se coucher plus tôt que les autres, elle avait fini par se réveiller à leur arrivée dans la chambre, s'en était allée se doucher et avait promis à son amie de revenir le plus vite possible.
Lorsqu'elle entra dans la chambre, Céleste se leva dans un bond, se dirigea rapidement vers sa cadette.
« Tu peux m'aider ?
— Ça dépend, faut cacher un corps ou voler à manger ?
— Aucun des deux. Mais je dois mettre ça.
— Qu'est-ce que c'est ? »
Intriguée, Becca se saisit du petit pot que lui tendait la noiraude. Lentement, elle le tourna dans ses mains, finit par soulever le couvercle et regarda l'onguent qui dégageait une légère odeur de fleurs.
« Lahssen l'a déposé au Quartier Général, c'était dans le sac que Nifa nous a donné.
— Tu es sûre que c'est de lui ?
— Il y a un mot de sa part.
— Ça ne se donne même pas la peine de venir te voir en convalescence mais ça t'emmène ta petite crème ? Quel homme.
— S'il te plaît. Sinon je demande à Kris.
— Allez mamie. Enlève ton haut, je m'occupe de ton dos.
— Merci. »
Peu gênée à l'idée que les trois adolescentes voient la scène, Céleste retira son pull, le garda malgré tout sur sa poitrine, attendit que son amie arrive avec le soin. Même si elle ne la voyait pas, l'instructrice savait que la soldate fronçait le nez, regardait la large blessure avec douleur. Elle était le simple symbole de leur séparation, de ce qu'il s'était passé durant ces quatre années. Lentement, elle appliqua la pommade, recouvrit ce qui ne disparaîtrait jamais.
« Et qu'est-ce qu'il te disait, l'autre trou du cul ?
— Que j'avais intérêt à continuer à mettre ça tous les soirs. »
Becca soupira dans son dos. Ce n'était pas étonnant que Lahssen n'écrive que ça, il n'était pas du genre à souhaiter un bon rétablissement avec beaucoup d'amour. Pourtant, elles n'étaient pas dupes, il ne souhaitait que le retour de la mamie en bonne santé. Sinon, il ne serait pas retourné au Quartier Général alors que la situation devait être plus que tendue, n'aurait pas demandé à ce qu'on ajoute le médicament béni.
Et même si l'ancienne bras droit avait conscience que ce n'était pas son ami qui était dans son dos, elle avait malgré tout l'impression qu'il était là. Qu'il fredonnait derrière elle alors qu'il glissait le médicament sur la brûlure et les petites cicatrices. Mais il n'était pas là. Et il lui manquait. Avec sa camarde de toujours, ce n'était pas pareil ; il y avait une tendresse entre elles qui n'avait jamais été créée avec le brun, avait été remplacée par une affection toute autre. Si la noiraude se sentait en sécurité avec la jeune femme dans son dos, elle n'était pas autant à l'aise que lorsque c'était Lahssen qui s'occupait d'elle. Peut-être car il était le seul à avoir tout vu, à s'être occupé d'elle du début à la fin...
« Tu vas te coucher après ?
— Non, je vais redescendre.
— Je vois... »
Elles le savaient toutes les deux pourquoi Céleste retournait dans la salle commune. L'exprimer à voix haute aurait simplement nourri les oreilles bien tendues des trois adolescentes qui faisaient semblant de ne pas prêter attention, d'être sur le point de dormir.
Quand la soldate termina d'étaler la crème sur la peau de son amie, elle l'aida à remettre son haut sans tout foutre en l'air et posa sa main sur son épaule, un sourire triste aux lèvres. Tout en chuchotant, elle se pencha vers son oreille.
« Un jour, il faudra tout expliquer. Ça ne sera pas facile et tu le sais.
— Je suis prête à prendre ce risque.
— Alors je serai là pour toi. »
Les deux femmes se sourirent en silence et la plus jeune finit par légèrement pousser son aînée vers la porte, tout en lui rappelant de bien s'hydrater et de ne pas s'endormir comme de la merde sur une table parce que ce n'était pas bon pour son cou.
Lorsque Céleste arriva dans la salle commune, elle vit que Levi était toujours là. Assis sur une chaise, bras croisés, il ne leva pas les yeux quand il entendit la jeune femme. En face de lui, il y avait une tasse et sa théière ; visiblement, il s'était fait du thé.
« J'ai cru que tu t'étais endormie.
— Becca devait m'aider pour un soin. »
Lentement, le caporal hocha sa tête de haut en bas. Puis, d'un mouvement de la main, il montra une deuxième tasse à côté de lui ; comprenant la proposition, la noiraude esquissa un sourire, s'installa en silence.
C'était comme avant. Tout en étant terriblement différent. Mais ça lui allait. Ainsi, elle avait l'impression de retrouver un semblant de sérénité.
« Alors, comme ça tu es devenue instructrice ?
— Oui.
— Ça te plaît ?
— C'est pas le métier de mes rêves mais écoute, c'est mieux que passer ses jours à se morfondre. Et puis les mômes sont drôles quand ils veulent. Ils occupent l'esprit. »
Du bout des doigts, la noiraude traçait le rebord de sa tasse. Elle sentait bien le regard du caporal sur elle, se doutait déjà de la question silencieuse qu'il comptait lui poser. La même interrogation lui aurait brûlé les lèvres si elle avait été à sa place.
« Si tu te demandes si je suis en relation avec Lahssen, c'est non. Il m'a simplement accueillie pour que je n'ai pas à rentrer chez moi. Peut-être qu'on vit ensemble depuis quatre ans mais il y a plus de chances qu'il finisse avec Becca.
— Ça ne m'intéressait pas.
— Si. Parce que lui aussi était au courant de tout. Parce que tu as entendu les gosses parler. Parce que c'est une zone d'ombre en moins sur tout ce temps. »
Elle n'avait pas tort, ils le savaient tous les deux. Mais en réalité, d'autres questions tournaient dans l'esprit de Levi. Il n'osait seulement pas les posait, savait qu'il tomberait face à un mur. Que ce soit le sien ou celui de Céleste.
« Ça n'explique cependant pas ce que tu fais là.
— Erwin me considère comme une personne de confiance, que ce soit pour lui et pour les mômes. Il m'a autorisée à rester ici.
— Et pourquoi lui en faire la demande ? Tu ne pouvais pas rentrer chez toi ?
— C'est lui qui est venu à moi. Et puis, les choses ne sont pas toujours aussi faciles... »
Oh, elle aurait pu tout lui expliquer. Mais sa fierté était un petit peu trop grande et elle refusait de dévoiler ses plans avant qu'elle n'ait toutes les clés en main. Il allait devoir attendre que son heure arrive pour qu'il puisse toucher du bout des doigts la vérité.
La noiraude savait que le soldat n'était pas idiot. Il devinait parfaitement qu'il y avait quelque chose sous tous ces secrets et il se doutait que ce n'était pas encore le moment de tout apprendre. Mais un jour, il en avait parfaitement conscience, il finirait par avoir toutes les pièces de cet immense puzzle.
« Tu les rends aussi extrêmement compliquée.
— Quoi ?
— Je ne sais pas à quel point c'est tendu pour toi mais tu as tout de même la fâcheuse tendance à t'ajouter des nœuds au cerveau. Peut-être un plaisir personnel, je ne sais pas...
— Ce serait trop simple, sinon. Et puis, je ne traite pas avec des gens qui sont aussi directs que toi. Ça m'aurait arrangé.
— C'est sûr, je ne me casse pas le cul dans vos histoires.
— Non. C'est juste que je sais ce qu'il se passe dans ton esprit. »
L'éclat fugace dans les yeux de Céleste secoua Levi. Ça. Elle était là. Légère flamme, un peu tremblante, signe d'une époque révolue. Encore aujourd'hui, elle arrivait à voir en lui. Elle y était toujours arrivée, avait simplement eu du mal à traduire tout ce qu'il ressentait.
Il le savait.
Mais est-ce que l'inverse était toujours le cas ? Autrefois, il parvenait à arracher quelques pensées de la tête de la femme ; maintenant, il savait que ce serait plus compliqué.
« Tu as l'air très sûre de cette affirmation.
— Je ne prétends pas tout savoir de toi. Ce n'était déjà pas le cas avant et aujourd'hui... Ça m'étonnerait que tu n'aies pas changé, toi aussi. J'ai juste cette sensation, c'est tout... »
Elle aurait aimé, un peu, que tout soit pareil. Qu'elle retrouve celui qu'elle avait toujours connu ce soir, qu'il l'accueille à nouveau dans sa bulle sans jamais rien lui demander en retour. Mais elle savait que c'était impossible, que c'était elle qui avait tout brisé d'un claquement de doigts. Le soldat avait peut-être fait son choix mais elle avait mis le point final à tout ça. S'était fait du mal toute seule.
Il n'y avait aucune légitimité à lui demander de se comporter comme si elle n'était jamais partie.
Bien vite, le silence régna entre les deux. Ce n'était pas étonnant, ils ne savaient plus vraiment quoi se dire ; pouvaient-ils encore se parler comme si de rien n'était ? Comme s'ils étaient toujours proches ?
Levi remplit à nouveau sa tasse, en fit de même pour Céleste qui avait bu son thé pour éviter de discuter. Elle avait un peu peur de dire des choses inavouables... Pourtant, alors que le soldat s'était rapproché d'elle pour la resservir, elle avait croisé son regard.
Il eut un moment où ils ne bougèrent pas, restèrent face à face. Dans les yeux du soldat, la femme le voyait parfaitement, il y avait un tourbillon. De questions, de cris. De demandes. C'était la première fois qu'ils étaient aussi proches, qu'elle pouvait détailler ses traits. La dernière fois qu'elle avait eu ce privilège, c'était...
« Levi.
— Quoi ?
— Est-ce que tu regrettes m'avoir embrassé ? »
Pourquoi ? Pourquoi avait-elle parlé ? Le regret l'a pris aussitôt, alors que le caporal reculait lentement, profondément confus. Pourquoi une telle question ? Pourquoi maintenant ? Alors qu'un semblant d' « avant » semblait être revenu entre eux, que quelque chose avait l'air de se reconstruire.
Peut-être qu'il valait mieux dire maintenant qu'elle ne voulait pas sa réponse, que ce n'était pas la peine. Qu'elle n'avait pas réfléchi. Mais il répondit plus vite qu'elle ne rectifia le tir.
« Non. »
COMMENT CA « NON » ???? ; MAIS MON BON MONSIEUR, FALLAIT LE DIRE AVANT MAIS ENFIN ???????? ;
REGARDEZ MES ENFANTS, REGARDEZ LES !! ;
EMBRASSEZ-VOUS MAINTENANT ROH HEIN DEUX TROIS SOLEIL ;
LEVESTE IS BACK !! ;
JE REPETE ;
LEVESTE LE RETOUR !!!
mikasa, sasha et historia qui écoutent bien sagement céleste et becca parler et qui récoltent tout le thé possible et inimaginable ;
et gros bisous à lahssen la maman, on te kiffe, on t'aime fort bg (et non pas de becca x lahssen, ne pleurez pas)
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