Chapitre 5
Toutes les nuits depuis l'âge de 6 ans, je me réveille pour pratiquer des séances de sports. Avant, ils m'obligeaient toutes les heures à le faire à grands coups de matraque, à même la peau. Maintenant, mon corps habitué m'y oblige, il en a besoin ; et même si certaines nuits, je me réveille moins souvent, je fais quand même 4 séries de pompes.
Tout est silencieux dans ma chambre qui porte le numéro 112. J'apprécie ce calme. Je me réveille une première fois il est 1 heure 15. Je vois Ludivine endormie paisiblement sur son lit. Je me lève sans bruit et me place religieusement en position pour mes 2 séries de 30 abdominaux. Une fois terminé : je me relève et j'aperçois du coin de l'œil, Ludivine qui me regarde. Je fais l'ignorante, je retourne me coucher.
Après avoir très peu dormi, mon corps me rappelle à l'ordre. Il a encore besoin de séances de sport. Je regarde mon réveil, il est 3 heures 20. Je me félicite d'avoir dormi 2 heures. A nouveau, je me mets au sol pour exécuter 2 séries de 30 pompes. Une fois de plus, j'ai réveillé Ludivine. Elle me regarde. Elle doit vouloir me poser une multitude de questions, mais je ne lui en laisse pas le choix. Je retourne rapidement dans mon lit. Le sommeil me vient presque immédiatement.
- Non, non, non, lâchez-moi ! Pitié, pitié... Laissez-moi, je ne recommencerais plus ! Promis.
- Ashley ! Ashley ! Réveille-toi ! Eh, Ashley ?
Il fait noir, je suis dans la salle commune devant tout le monde. Vaclav me tire par les pieds au moment où Yulrick me tire par les bras. Je sens mon corps s'étirer. Ecartelée, je me sens comme une poupée de chiffon disloquée entre leurs mains. Alors que j'entends leurs rires, je vois Zarko avancer vers nous munis d'un pied de biche. Je commence à trembler. J'ai peur. Il me donne un premier coup dans le ventre, puis sur les genoux. Une horrible douleur m'envahit. Je cris :
- Pitié ! Arrêtez ! J'ai mal !
- Ashley, eh !oh ! Ashley !
Je tremble. Je crie. Je n'en peux plus. Il me frappe de plus en plus fort. Je sens mes côtes se briser.
- Ashley !
J'entends au loin une voix féminine m'appeler.
- Ashley !
Je ne comprends pas. Je m'appelle Mya.
- Oh ! oh ! Ashley ! Ne m'oblige pas à te donner une claque pour te réveiller ! Aller,va debout ! Réveille-toi !
Une claque ? Réveille-toi ?
Zarko approche le pied de biche vers mon visage.
Son bras tendu, je ressens des picotements sur la joue puis une grosse chaleur.
Secouée, je me réveille en sueur. Mon cœur va exploser, j'ai la gorge nouée. Je me redresse pour m'assoir sur mon lit. Face à moi, Ludivine. Elle me regarde interloquée, ses grands yeux posés sur moi. Et merde ! J'ai dû lui faire peur. Je prends ma bouteille d'eau pour n'en boire qu'une grosse gorgée sous l'œil attentif de Ludivine.
- Désolée de t'avoir réveillée Ludivine. Il m'arrive de faire des cauchemars de temps en temps.
- Oui, je m'en suis aperçue ! Et il n'y a pas que ça, tu te lèves souvent en pleine nuit pour faire du sport ! Elle a l'air très choquée.
- Oui, toutes les nuits ! Désolée, j'essaierai de faire moins de bruit la prochaine fois.
- Heu... Ouais ! Ok, si tu veux. Mais, tu es sûre que ça va aller ? Tu veux parler de tes cauchemars ?
En parler ? Non pas vraiment. Je regarde le réveil. Il est 4 heures 20, l'alarme va retentir dans 10 minutes ; autant me lever maintenant.
- Non ça va, t'inquiète. Tu peux aller te recoucher. De toute façon je me lève, j'ai entraînement.
- Un entraînement ? Mais il est à peine 4 heures 30 !
- Oui, je sais. Je dois être à la salle à 5 heures. Il faut que je me prépare.
- Tu t'entraînes à quoi ? Et puis tu as déjà fait du sport cette nuit, ça ne te suffit pas ?
- C'est un entraînement de boxe.
- De boxe ? Tu sais boxer ?
- Oui.
- Tu es pleine de surprises, Ashley !
- Oui, je sais. Vas-vite te recoucher. Merci de m'avoir réveillée. Je m'habille et je pars. Encore désolée, je vais essayer de faire des efforts.
Je sors de la chambre pour me rendre aux douches avec toutes mes affaires. J'espère que la colocation se déroulera bien. Ludivine a l'air sympa et elle me paraît être une personne simple, sans jugement. Après tout, elle m'a laissé faire mes séries sans rien dire, sans me poser de questions. Elle m'a gentiment sortie de mon cauchemar sans trop de difficultés. Bon d'accord elle m'a giflé, mais c'était pour la bonne cause. Elle n'a fait preuve d'aucune moquerie. Elle a compris que je ne voulais pas en parler. Elle a respecté mon choix. Je pourrais peut-être m'en faire une amie, qui sait ?... En même temps, ce serait la première.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top