La brise soufflait aux oreilles d'Elena, elle se sentait bien. L'herbe chatouillait ses mollets, ses cheveux lâchés volaient dans tous les sens. Elle observait le ciel dégagé, respirait l'odeur de la nuit. Aucune lumière aux alentours. Elle s'était installée ici, loin de son village, loin du bruit. Une étoile filante zébra le ciel. Bientôt, la pluie prévue tomba. C'était magnifique. Soudain, elle entendit un bruissement près d'elle. Elena se retourna et vit un garçon, habillé d'une tunique et d'un pantalon marron qui lui faisait penser à une tenue du Moyen-Âge et d'une cape rouge profond, lui sourire. Il lui disait quelque chose mais elle ne le connaissait pas :

- Salut, Elena, ça fait longtemps que je te cherche.

Elle le détailla à nouveau :

- Désolée, mais je ne te connais pas.

- Ça, je m'en doute bien, pouffa-t-il. Je m'appelle Gaw.

Son nom lui disait aussi quelque chose :

- Tu me dit quelque chose, mais ça ne me dit toujours pas pourquoi tu me cherchais et comment tu connais mon nom.

- Et si je te dis que je suis le fils des étoiles, tu me crois ? Ou tu te rappelle de quelque chose ?

Elle secoua la tête :

- Arrête de te moquer de moi, ça ne marche pas comme ça.

Gaw poussa un soupir :

- Tiens moi la main. Je te projette tes souvenirs.

Elle saisit sa main. Elle était trop curieuse pour s'en méfier. Le noir l'enveloppa et une scène prit consistance devant elle. Elle était au centre d'une salle, avec des tribunes. Des gens chuchotaient et devant elle était assis Gaw :

- Je te promet que tout va bien se passer... Je te promet... murmurait-il.

La main d'Elena tremblait. Soudain, la salle se tut. Un homme prit la parole :

- Elena, tu sais pourquoi tu es là.

Elle hocha la tête :

- Tu as tué l'âme d entire gouverneur et tu le nies.

À nouveau, elle hocha la tête :

- Tu es ainsi condamnée ainsi à l'oubli et au bannissement.

- Non ! cria Gaw en se levant.

- Rassis-toi, Gaw ! aboya l'homme. On ne t'as pas demander ton avis !

Le jeune homme restait debout :

- Assis-toi, souffla l'adolescente. Tu dois accomplir ta destinée.

Gaw serra les dents et s'assit à contrecœur. L'homme martela le sol de ses pieds et soudain, celui-ci s'ouvrît sous de pieds. Elle bascula dans le vide. Gaw la rattrapa par la main :

- Non ! hurla-t-il à nouveau.

Elena respirait calmement, les yeux fermés :

-Lâche-moi Gaw.

Il secoua la tête. Une larme tomba sur le visage de la jeune fille. L'adolescent perdait son sang-froid :

- Lâche-moi ou tu tombes avec moi.

- Je m'en fous !

Elle a lu tordit alors le poignet et, sous la douleur, il l'a lâcha. Les yeux de Gaw se remplirent de stupeur et il tendit de nouveau la main. Il l'a manqua. Au moment où elle allait lui sourire, sa mémoire se rompit. Elle entendit Gaw crier :

- Je t'aime Elena ! Je viendrais te chercher ! avant d'être engloutie par les ténèbres.

Elle se réveilla, Gaw était face à elle et retenait ses larmes à grand peine :

- C'était il y a 300 ans.

- Mais... comment ?

- Nous sommes immortels. Je... est-ce que tu te souviens ?

Elle secoua la tête :

- Je ne comprend pas ! s'écria-t-il. Ils avaient dit qu'un trouble du souvenir suffirait !

- Et alors ? Ce que j'ai vu me suffit.

Il se tourna vers elle :

- Tu... ? Est-ce que... ?

- Oui, ma réponse est oui.

Elle s émit sur la pointe de pieds et posa ses lèvres sur celles du jeune homme. Il écarquilla ses yeux de surprise mais l'enlaça et pressa ses lèvres contre les siennes :

- Je t'aime, Elena.

- Moi aussi, Gaw.