Chapitre 47
Chose promise... 😄Un petit chapitre tranquillou bilou, mais du pdv de notre bad boy ❤
KYLE
Au volant de la Berline de mon oncle, je regarde défiler les paysages de la province française. La pluie présente en toute saison ici rend le décor d'un vert presque fluorescent. Alice est assise à mes côtés, et je n'ai pas besoin de la regarder pour sentir l'énergie électrique presque palpable qui émane de tout son petit corps.
— Il va falloir que tu caches ton accent.
Je jette un oeil dans sa direction. She can't really think about it... [*Elle ne peut pas vraiment le penser...]
— Tu déconnes, là ?
— Non, il ne faut surtout pas que mes parents se doutent de quoi que ce soit. Ou alors, tu ne parles carrément pas, c'est encore mieux.
J'éclate de rire. Seriously! [*Sérieux!]
— Arrête un peu de stresser, ça va bien se passer.
Ce matin, tout de suite après nos partiels, nous sommes allés acheter la batterie de son frangin. Heureusement que my baby pense à tout, parce qu'à Pigalle, tous les magasins sont fermés le lundi. Un truc français, ça. Mais elle avait fait ses petites recherches et nous avons trouvé le même modèle dans une autre boutique ouverte aujourd'hui à Porte de Pantin, à la périphérie de Paris.
Et après avoir avalé un sandwich rapidement, on a pris la route, direction chez ses vieux. Sièges repliés à l'arrière, la batterie occupe tout l'espace de la voiture pourtant assez grande. Une des cymbales cogne contre je ne sais quoi et tinte de façon régulière et surtout très emmerdante. A pain in the ass! [*Casse-couilles]
— Tu connais pas mes parents. Déjà qu'ils n'approuveront pas mon départ l'an prochain, alors s'ils savent que je pars pour un garçon...
— Mais t'es sûre qu'ils seront là ?
— Sûre. Ils ne travaillent pas le lundi, vu qu'ils sont commerçants.
Ca me fait plutôt marrer, moi, de les rencontrer. Je m'en balance un peu, s'ils ne m'apprécient pas. De toute manière, si on doit rester ensemble avec Alice, on fera notre vie à des milliers kilomètres d'ici. Je jette un coup d'oeil rapide dans la direction de ma voisine carrément jolie, et sexy au possible, mais n'ai pas le plaisir de pouvoir observer son visage, qu'elle vient de cacher de ses deux mains. Je l'entends râler de sa voix étouffée par ses paumes.
— Oh... je le sens mal. Ma mère va se faire tout un tas de films alors qu'on n'est que des potes.
— Friends with benefits, je lui lance avec un clin d'oeil. [*potes avec avantage en nature]
Elle m'assène d'une petite tape taquine, et je suis content de la voir sourire pour la première fois depuis qu'on est enfermés dans cette caisse. Et puis j'ajoute, plus sérieux :
— Est-ce que t'essaies de te persuader toi-même de cette blague ? Bien sûr qu'elle va s'en douter. Et alors ?
Elle claque ses mains sur ses cuisses athlétiques.
— Et alors j'ai pas envie qu'ils connaissent ma vie.
Quelque part, je me sens un poil vexé. Si elle ne veut pas me présenter à sa famille, c'est qu'elle ne me voit pas comme une étape sérieuse de sa vie. Mais bon... Est-ce que j'aurais envie de la présenter à ma mère, moi ? Peut-être pas.
— Là, là, pointe-t-elle du doigt, tourne à droite.
Je suis les consignes de ma copilote ultra hot et surtout supra angoissée, et on finit par arriver devant une petite baraque de lotissement, au portail vert un peu rouillé. Elle sort pour en ouvrir les battants, mais je ne peux malheureusement pas admirer son joli petit cul vu le gros manteau d'hiver dans lequel elle est emmitouflée. J'aurais bien envie de lui retirer tout ça pour la destresser un peu. Je secoue légèrement la tête pour censurer les pensées un peu trop salaces qui m'envahissent. C'est pas vraiment l'endroit, je crois.
Elle me fait signe d'avancer sur l'allée de gravier pour me garer. Alors que j'éteins le moteur, je vois une femme très ressemblante à celle que j'aime, avec quelques décennies supplémentaires, arriver sur le pas de la porte d'entrée de la petite bâtisse. Petite et fluette, la peau presque aussi pâle que celle de sa fille, les cheveux blonds, plus clairs que ceux d'Alice, sans doute un peu décolorés, habillée très simplement d'un jean et d'un gros pull bleu marine. Elle embrasse sa fille avec tendresse, ce qui me surprend un peu vu le tableau que m'a dépeint Alice de sa mère. Et alors que je sors de la voiture pour les rejoindre, elle se tourne vers moi, me reluque avec curiosité, déjà prête à me serrer la main.
— Bonjour.
— Madame, enchanté. Je suis Kyle, un ami d'Alice qui l'aide juste pour porter la batterie jusqu'ici.
Les deux me regardent d'un air ahuri. La plus âgée, sûrement à se demander qui est ce gars chelou qui lance un truc pareil pour présentation. Celle que je connais un peu plus intimement, sûrement prête à me démolir la mâchoire, vu comme elle me fusille du regard. Je suis un petit con, je sais, mais je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir déconcerter ma petite blonde à moi, et sa mère d'une autre manière. Je lance un regard espiègle à Alice. Look at you, sweetheart... So cute when she's angry. [*regarde-toi bébé... tellement mignonne quand elle est en colère]
— Enchantée Kyle. C'est très gentil de votre part. Vous avez fait bonne route malgré la pluie ?
Elle nous fait entrer dans la maison, et la chaleur agréable qui nous enveloppe contraste tellement avec ce putain de froid du dehors, que j'en frissonne de plaisir. Je jette un rapide coup d'oeil à l'intérieur. De l'entrée, on s'introduit presque directement dans un salon lumineux, bien décoré, aux couleurs pâles. Une porte sur la gauche est ouverte, où je peux apercevoir une grande cuisine dans les mêmes tons clairs. Je m'y sens bien dans cette petite baraque. Du moins durant ce premier instant où je fais connaissance avec elle.
— Oui, ça va. On n'a pratiquement pas eu de pluie finalement. Clément est bien au lycée, hein ? demande Alice avec un regard circulaire dans la pièce, d'une voix toujours aussi anxieuse que dans la voiture.
— Oui bien sûr, la rassure sa mère.
— Hé ! Ma fille ici ! Dis donc, on te voit presque trop souvent ces temps-ci. Deux fois en moins d'un mois, qu'est-ce qui t'arrive ?
Un homme de la quarantaine bien passée, les yeux très clairs, pas très grand, aux cheveux qui devaient être châtains quelques années auparavant, mais dorénavant un peu grisonnants au niveau des tempes, se lève du canapé qu'on aperçoit du hall d'entrée, pour s'approcher de nous. Avant même de dire bonjour à sa fille, il me serre la main vigoureusement, histoire de me montrer, je suppose, qui porte les couilles ici.
— Bonjour jeune homme.
— Kyle, je m'appelle Kyle. Bonjour Monsieur, enchanté.
Il lâche finalement ma main qu'il a tenté de broyer. Message reçu. Sorry mate, but yes, I fuck your daughter. Pourtant, je ne suis pas certain que les hostilités soient ouvertes, au vu de son visage plutôt avenant et son sourire communicatif. [*Désolée mec, mais oui, je baise ta fille]
— Tu peux m'appeler Laurent.
— On vient juste déposer la batterie de Clément, le coupe Alice d'une voix ferme. Tu pourrais nous aider à la cacher dans le garage ?
— OK, c'est parti, lance le papa de manière un peu trop enthousiaste, en claquant ses mains.
Je crois qu'Alice a la même impression parce que je la vois lever les yeux au ciel avant de se retourner et ouvrir la porte d'entrée.
Nous sortons de nouveau dans le froid qui nous fait bien comprendre que l'hiver est tout près et qu'on va se les geler un bon moment maintenant. Mais décharger cette batterie super lourde a au moins l'avantage de nous réchauffer. Je vois que le père d'Alice a le visage aussi rouge que son sweat, et le mien doit être à peu près dans le même état. Quant à Alice, n'en parlons pas. Ses petites joues roses m'émoustilleraient presque. Nous arrivons malgré le bordel ambiant de leur garage, accolé à la maison, à cacher tant bien que mal les éléments de l'instrument. Et une fois qu'on a bien transpiré, nous rentrons de nouveau à l'intérieur de la maison chaleureuse où Alice a passé son enfance.
— Vous voulez boire quelque chose avant de repartir ?
— Pourquoi pas, je réponds alors que j'entends Alice déclarer :
— Non merci, ça va aller.
Et d'ajouter, en me regardant :
— Bon... D'accord, mais rapidement parce qu'après on va se prendre les embouteillages.
Lame excuse [*Excuse bidon].
— C'est dans l'autre sens les embouteillages ma chérie, proclame son père avec un sourire condescendant.
— Hmmm... Oui, mais Kyle doit être chez lui pas trop tard ce soir.
Et voilà qu'elle me le met sur le dos ! Malgré tout, je la soutiens dans ce moment qui a l'air d'être chiant à gérer pour elle, et prends une mine désolée en regardant ses parents, qui, je pense, ne sont pas dupés une seule seconde par leur fille.
Nous nous installons tous les deux dans le salon, pendant que ses vieux s'affairent dans la cuisine. Alice tambourine du pied à toute vitesse, les mains accrochées l'une à l'autre, enserrées de ses genoux, comme pour les contenir et leur éviter de se barrer toutes seules. J'approche la mienne doucement, pour lui prendre l'une d'elle et y déposer mes lèvres. Un instant, elle en paraît reconnaissante, l'instant d'après elle la retire à toute vitesse pour la replacer où elle était, tandis que nous entendons des pas s'approcher de nous.
Ses parents déposent chacun un plateau contenant tout ce qu'il faut pour boire un café ou un thé et de la bouffe à profusion, dont les fameux cookies que j'ai pu goulument apprécier l'autre jour. Puis ils s'assoient dans le canapé en face de nous. Les deux nous lorgnent silencieusement, passant d'Alice à moi durant un bon moment. Je me sens passé au crible et je suis absolument certain à cet instant qu'ils ne gobent absolument pas l'histoire du pote qui rend service. Si ça se trouve, le frangin d'Alice leur a déjà parlé de moi.
— Alors Kyle, tu es à la Sorbonne aussi ? me demande sa mère.
— Oui, c'est bien ça. Mais je ne suis pas le cursus d'Histoire des Arts comme votre fille. Je termine ma licence de Langues Etrangères Appliquées.
— Ah, très bien, très bien. Et... donc tu es un ami d'Alice...
J'ai tellement envie de me marrer. Niveau subtilité il va falloir repasser. Really, I just love it. Alice, par contre, a l'air de beaucoup moins s'amuser. [*Sérieux, j'adore]
— C'est bien ça.
— Alors tu connais Axel je suppose ?
— Ouais, en effet. Ah, c'est vrai qu'il est du coin aussi ?
Et nous arrivons à avoir une conversation des plus diplomatiques, assez éloignée du sujet "amitié" pour qu'Alice réussisse finalement à desserrer ses jolies petites fesses. Jusqu'au moment où...
— Pardonne-moi si je me trompe, mais tu as un petit accent, non ? me demande son père.
— Mince, tu as vu l'heure ? On doit y aller !
Alice se lève en trombe, et se dirige droit vers l'entrée.
— Tu vas être en retard, Kyle, sinon. C'est déjà très sympa d'avoir perdu ton après midi pour cette batterie, ajoute-t-elle plus ou moins à mon intention.
— Oui, merci beaucoup d'avoir aidé Alice, Kyle, me gratifie sa mère en se levant à son tour, en me reluquant encore avec insistance.
— Oh, pas de quoi. On a pratiquement terminé les partiels, donc aucun souci.
— C'est bien, bientôt en vacances alors, me lance son père avec une tape dans le dos et en me raccompagnant vers la porte.
Désolé Alice, tes parents sont persuadés qu'ils me reverront bientôt débarquer de nouveau ici avec toi.
— Oh Alice, tu peux me rendre un petit service, s'il te plaît ? j'entends sa mère demander. Ta cousine a accouché la semaine dernière, tu sais ?
— Oui, tu m'as dit ça. Et oui, je lui ai envoyé un message de félicitations.
— Non, non, je sais. Mais je lui ai préparé un petit colis. Ça vous embêterait de déposer ça à la poste ? Vu que c'est sur le chemin...
Alice ne répond pas tout de suite. Sa mère détourne alors le regard :
— Oh, sinon j'y vais moi, si ça te dérange. C'est juste qu'avec le travail, c'est toujours compliqué d'y aller avec ces fichus horaires. Mais je vais y aller de suite, ne t'emb...
— C'est bon Alice, on peut y aller, on a le temps, lancé-je sans réfléchir.
Elle me regarde l'air interloqué par mon intrusion dans la conversation pour finir par répondre à sa mère :
— Non, bien sûr, on va y aller.
— Ca ferme dans moins d'une heure, alors ne traînez pas trop.
— Entendu, on y va. Et surtout pas de bourde auprès de Clément. Noël, c'est dans une semaine. Vous allez pouvoir tenir jusque là ?
— Mais oui, fais nous un peu confiance, ma chérie. Donc on aura le plaisir de te voir dans une semaine ! Quel générosité de ta part, blague son vieux.
Alice soupire, et lève les yeux au ciel en me regardant.
— Allez au revoir papa.
Dès que nous sommes installés dans la voiture, ma jolie blonde pousse un profond soupir.
— T'es aussi soulagée que ça ?
— Si tu savais...
Nous sortons de la petite cour, sous le regard attentif de ses parents, jusqu'à ce que son père referme le portail derrière nous et que nous les saluions une dernière fois.
Petit chapitre de transition avant la suite ;) Au prochain, vous ferez la connaissance d'un nouveau personnage...
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