Chapitre 24 : Heureuse que tu sois rentré

Nda : ok alors je suis rentrée de vacances, et désolée d'avoir mis autant de temps à pondre ce chapitre mais vraiment lesdites vacances étaient chaotiques. Entre l'aéroport non prévu à la base pour un.e à 5h du matin et la p'tite visite aux urgences qu'on s'est tapée cette même nuit jusqu'à 2h du matin (et la panique psk on avait aucun masque et qu'ils voulaient pas nous en fournir un pour accompagner la personne à l'intérieur – l'inconnu qui nous a généreusement offert son masque, je l'aime d'amour vraiment !!), c'était giga cool en général mais éreintant aussi. J'ai pas fait une véritable nuit de la semaine 😭 Rassurez-vous, tout le monde va bien maintenant et on est tous rentrés chez nous. Je crois qu'on va dormir pour une semaine complète à ce stade. (si l'un de vous tombe un jour sur cette note les copains, je vous aime, c'était génial, on est tous des putain de BG !)

Aucun rapport mais j'ai enfin reçu mon nouvel ordi, je suis trop heureuse (UPS je les déteste de tout mon coeur avec toutes les crasses qu'ils m'ont fait sur la livraison dudit ordi) !

Bisous les loulous, prenez soin de vous ❤️

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    – Est-ce que ça t'étonne si je te dis que je vais prendre le burger ?

    En face de moi, assis de l'autre côté de la petite table qu'il a réservée au restaurant, Andrew rit.

    – Autant que si je te dis que je vais en prendre un, moi aussi !

    – Évidemment, je souffle.

    On est une équipe de gros bouffeurs, tous les deux, surtout quand il s'agit de burgers ! Bon, dans le cas où ils mettent de la mozzarella dedans, j'ai tendance à rechigner parce que je n'aime pas ça, mais en règle générale ils peuvent la remplacer par ce bon vieux cheddar. Quoi, comment ça, je me comporte comme une américaine ? Vous oubliez que je suis américaine, contrairement à Andrew !

    – Sans mozza, hein ?

    Je souris de toutes mes dents.

    – Tout juste, Auguste !, je scande en français.

    Le brun secoue la tête, l'air navré.

    – Vraiment, je ne te comprends pas sur ce coup-là, s'indigne-t-il. Comment tu peux ne pas aimer la mozzarella, alors que ça n'a pratiquement aucun goût ?

    – Vas-y, redis ta phrase dans ta tête, je raille. Pratiquement, comme tu l'as si bien dit. Eh bien, c'est ce qui n'est pas compris dans le pratiquement qui me gêne.

    Ma remarque, bien que très logique, le fait marrer, alors je lève les yeux au ciel avec un demi sourire.

    – T'es pas chiante, non ?, se moque Andrew.

    Je lui tire la langue, consciente que je passe pour une gosse ; je m'en contrefiche.

    – Dixit le gars qui vient d'un pays où ils mangent de la gelée... de la gelée !

    Rien que d'imaginer cette matière visqueuse et gélifiée descendre le long de mon gosier, je frissonne. Non, franchement, les anglais ont des trucs bizarres. Entre ça et le porridge, vraiment, quelle idée !

    – Ah ouais, tu veux m'attaquer là-dessus alors que t'es française ?

    Je souris de plus belle.

    – Je ne suis pas française, c'est ma mère qui l'est. Moi, je suis cent pour cent américaine, trésor.

    Même s'il n'a probablement pas compris le dernier mot de ma phrase, puisque c'est du français, je suppose que le fait que je l'ai accentué ne laisse pas vraiment place à l'imagination : je me fiche ouvertement de lui.

    Andrew semble sur le point de répliquer lorsqu'un serveur nous interrompt pour prendre notre commande, desserts compris. Il ne fait aucune remarque, n'a aucun haussement de sourcil, lorsque je lui demande de lever également les cornichons du burger que je commande. Je déteste les cornichons autant que la mozzarella.

    Lorsque les burgers arrivent enfin à notre table, j'ai terminé le cocktail que j'avais commandé – un truc à base de vodka, d'orange et de vanille vraiment très bon. Les assiettes sont bien dressées, j'en ai l'eau à la bouche.

    – Bon appétit !, s'exclame le serveur avant de repartir.

    Andrew et moi-même lui faisons écho avant d'entamer notre plat. Comme prévu, le burger est super bon : il ne me faut pas un quart d'heure pour le tomber entièrement, frites comprises. Visiblement, mon compagnon a également apprécié son repas, parce que son assiette est tout aussi vide que la mienne. Nous n'avons plus qu'à attendre les desserts, à présent.

    – Bon... Je crois que c'est le bon moment, alors...

    Laissant sa phrase en suspens, Andrew sort de son sac un objet en soupirant.

    – Qu'est-ce que c'est ?, je demande en posant mon regard sur la petite boite qu'il me tend.

    Mon esprit fou pense automatiquement à une bague de fiançailles ; je me raisonne aussitôt. Non, Andrew ne s'apprête probablement pas à me demander en mariage après une semaine de relation. Et si c'était le cas, alors je saurais qu'il me faudrait fuir sans plus tarder.

    – Ouvre, m'ordonne-t-il avec douceur.

    Je tente du mieux que je peux de calmer le tremblement de mes doigts tandis que j'ouvre le paquet. À l'intérieur, reposant sur un coussin blanc délavé, se trouve un jeu de clefs.

    – Est-ce que c'est ce que je pense ?, je murmure, soudain émue.

    Si c'est le cas, alors je suis touchée qu'il me fasse autant confiance.

    – Ça dépend de ce que tu penses, répond le brun, joueur.

    Un léger silence qui n'a rien de gênant s'installe entre nous ; je suis incapable de lever le regard des clefs que je tiens entre mes mains.

    – C'est un double des clefs de chez moi, finit par lâcher Andrew d'une voix claire. Au cas où tu n'aurais pas compris.

    Je pouffe doucement.

    – Si, j'avais compris, je dis. C'est juste que... Je ne sais pas quoi dire, Andrew, je...

    – Alors ne dis rien, Tina, me coupe-t-il d'une voix douce. Tu n'as pas besoin de me remercier, ça me semblait normal que tu puisses venir à la maison quand bon te semble.

    Tina... Il est la seule personne au monde qui m'appelle comme ça, et ce depuis le tout début. J'aurais dû comprendre alors que sa réaction et la mienne prévoyaient tout le reste.

    Andrew tend la main et se saisit des clefs.

    – Celle-là, c'est celle du portail, explique-t-il en joignant le geste à la parole. Tu as le bip également, mais elle déverrouille le petit portillon en cas de coupure de courant par exemple. Ensuite, celle-ci c'est la porte d'entrée, et la dernière, celle du garage. Mais dans le pire des cas, ce n'est pas très grave si tu te trompes : la mauvaise clef ne tournera tout simplement pas dans la serrure !

    Il me rend le trousseau avec un sourire et un regard empli d'expectations. Il attend une réaction, que je suis incapable de lui donner car je suis sur le cul. D'accord, c'est peut-être un poil vulgaire, mais c'est la vérité.

    – Je... Ça me touche beaucoup, Andrew.

    Et maintenant, je commence à me sentir mal de ne pas avoir pensé à lui faire un double des clefs de mon studio également.

    Comme s'il avait pu lire dans mes pensées, le brun avance doucement :

    – Tu n'es pas obligé de faire pareil, Tina. Je tenais vraiment à ce que tu puisses rentrer chez moi comme si c'était chez toi, mais tu n'es pas forcée de faire la même chose. Je comprends tout à fait.

    – Je ne...

    Bon, visiblement les mots me font défaut. J'ai une autre méthode cependant pour lui montrer ma reconnaissance : me penchant par-dessus la table, je l'attrape par le col pour le rapprocher de moi et l'embrasse en plein sur la bouche. Il y a un hoquet de stupeur derrière moi, auquel je ne prête pas attention ; je suppose qu'un fan ou un paparazzi nous a vus, et je m'en fiche comme de ma première chemise... ou de la dernière, d'ailleurs.

    Ses lèvres ont le goût du burger qu'il vient de finir, ce n'est pas désagréable.

    – Je suis heureuse que tu sois rentré, je murmure lorsque nos lèvres se détachent.

    Andrew pouffe.

    – Moi aussi.

    De nouveau, nous sommes interrompus par le serveur, qui ramène cette fois nos desserts. J'ai commandé une tarte aux pommes, pour changer un peu.





    Deux heures plus tard, comme prévu, nous sommes tous les deux sur la jetée de Santa Monica. Je porte un casque qui n'a rien de sexy, cependant je n'ai aucune envie de mourir d'une commotion cérébrale si je m'étale au sol ; je dois dire toutefois que  je m'améliore en skate.

    – Tu te débrouilles bien !, s'exclame Andrew en tendant les mains pour me rattraper. Tu vas pouvoir attaquer l'apprentissage des figures, maintenant !

    Les bras d'Andrew se referment autour de moi et je souris. J'aime son enthousiasme et sa façon de toujours me soutenir, même si des fois j'ai juste envie de l'envoyer bouler parce que j'ai la trouille de ce qu'il me fait faire.

    – Des figures !, je lâche, faussement étonnée. Tu veux ma mort ou quoi ?

    Il glousse ; son nez effleure la peau de mon cou et je frissonne.

    Ça ne fait peut-être pas longtemps que le brun et moi sortons ensemble, pourtant tout semble naturel avec lui. J'aime ça.

    Avec un coup au cœur, je repense au double des clefs de chez lui qui sont accrochées à celles de chez moi. Ce geste simple et pourtant tellement évoquant m'a retourné le cœur : personne de mes anciennes relations ne m'a jamais fait une telle démonstration de confiance.

    Je sais déjà que je ne m'en servirai pas, ou du moins pas sans un cas d'extrême urgence. Néanmoins, l'attention m'a beaucoup plus touchée que je ne veux bien l'admettre.

    Perdue dans mes pensées, je ne suis pas assez concentrée dans ce que je fais. Le skate glisse, mes pieds partent avec tandis que le reste de mon corps reste à sa place ; je chute avant d'avoir pu me rattraper au premier objet à ma portée, c'est-à-dire Andrew.

    Ce dernier fait montre d'un grand professionnalisme : il ne rit pas, il n'esquisse même pas un sourire. Il se précipite vers moi et me tend une main secourable pour m'aider à me relever ; je me frotte péniblement les fesses.

    – Putain !, je jure en français.

    J'ai mal, je douille.

    – Ils devraient créer des protections pour le cul, je peste en frottant plus fort.

    Me connaissant, moi et ma faculté à marquer très vite quand je me cogne, je sais déjà que je vais avoir un bleu. De toute façon, j'en ai partout sur les jambes depuis que je suis toute petite, sans jamais savoir d'où ils sortent. Une fois, à l'école, on m'avait même demandé si tout se passait bien chez moi. Comme si l'un de mes parents, ou mes frères, étaient capables de lever la main sur moi ! D'un autre côté, je suppose qu'il valait mieux que l'équipe éducative s'inquiète pour rien plutôt que ce qu'ils laissent passer un cas de maltraitance. Heureusement pour moi, je suis juste un boulet.

    – Allez viens, mon petit équilibre sélectif, dit Andrew en passant un bras autour de ma taille. Je t'offre un milkshake pour te remettre de tes émotions.

Je souris et ferme les yeux alors que ses lèvres échouent doucement sur les miennes.

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