Chapitre 17 : Ce n'est pas "mon" Églantine
Nda : Hello tout le monde ! Je suis vraiment désolée de ce retard, j'étais dans de gros projets le week-end dernier, en plus d'avoir eu une panne d'inspiration assez énorme (même pour ce week-end ça a été juste juste). Sachez également qu'il y a des risques de retards/non postage (comment ça c'est pas français ? 🙃) durant tout le mois de juin, car je suis légèrement overbookée tous les week-ends jusqu'à juillet, et forcément je bosse la semaine. J'essaie de faire de mon mieux pour rester régulière, mais je tenais à vous prévenir quand même. Bisous les loulous, j'vous kiffe toujours autant ❤️
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[ANDREW]
La tête dans le frigo, je me redresse et jette un coup d'oeil à mes amis. Ils sont attablés, se faisant face les uns les autres.
– Qu'est-ce que je vous sers ?, je lance en attrapant une première bière.
Inutile de demander, il y a forcément quelqu'un qui va en vouloir une ; moi, déjà.
– Une bière pour moi !, s'exclame Jamie en tapant du poing sur la table.
– Et une pour moi aussi, renchérit Eddie.
À côté de lui, Hannah tente de faire manger leur fille. Malheureusement, Iris ne semble pas apprécier la purée, mon pauvre tapis en a déjà fait les frais.
– Oh vas-y, envoie-moi une bière aussi Andrew, soupire Hannah en enfournant une nouvelle cuillère dans la bouche de sa fille.
Je m'attends à ce qu'une nouvelle fois elle finisse par terre, pourtant Iris avale en fronçant les sourcils. Bon.
C'est dommage que Jamie ait laissé ses filles à la maison avec leur mère, je suis certain qu'elles auraient pu s'entendre avec Iris. De plus, j'adore les enfants. Sans vouloir paraître bizarre, évidemment.
– Une bière pour toi aussi, Trevor ?
– Si t'as de l'eau, plutôt.
– Tu bois pas de bière ?, s'étonne sa femme Eleanor. C'est moi qui suis enceinte, pas toi il me semble.
Eleanor est la personne de cette pièce que je connais depuis le plus longtemps. Je pense qu'on pourrait presque dire que c'est ma meilleure amie, à ce stade, bien qu'on ne se voie pas très souvent à cause de nos métiers et de nos lieux d'habitation éloignés. Quand elle m'a appris qu'elle était enceinte, bien que je m'en sois tout de suite réjoui, ça m'a carrément fait un choc.
Mes amis ont tous leur vie, ils se sont mariés, ont eu des enfants. Jamie a deux filles, Eddie une, Eleanor va bientôt avoir un bébé. Tom, Charlie aussi ont des enfants et sont mariés. Quant à moi... Eh bien, j'ai trente-quatre ans et je suis encore célibataire – bien que ça n'ait pas toujours été le cas, soyons clair –, attendant le jour où je pourrai fonder une famille.
J'ai l'impression que dans l'imaginaire collectif, ce sont les femmes qui se languissent d'avoir des enfants, une vie de famille, non pas les hommes. Peut-être que c'est vrai pour certains, pas dans mon cas : depuis que je suis gamin, je ne rêve que de ma propre petite famille. Autant dire que je ne suis pas encore sorti de l'auberge !
– J'ai encore le droit de décider de boire une bière ou non, que je sache, réplique Trevor, ce qui me ramène sur terre.
Eleanor et lui passent leur temps à se chambrer gentiment, c'est mignon.
– D'accord, je dis avant qu'ils ne continuent, alors un verre d'eau pour le monsieur. Et toi, Elie ? J'ai du coca, de la limonade, et un fond de jus de pamplemousse.
Elle fait la grimace, plissant ses petits yeux noirs.
– Du jus de pamplemousse ? Sérieux ? Qui boit ça ?
Je pouffe.
– Ben pas moi, justement. Pour ça qu'il est dans mon frigo depuis des lustres.
Eleanor reste sceptique, puis finit par lancer :
– Coca pour moi, s'il te plaît Andy.
Eleanor est la seule, je dis bien la seule personne autorisée à m'appeler ainsi. J'ai toujours détesté ce surnom, sauf quand il sort de sa bouche. Avant ça, je me suis battu avec elle pour qu'elle arrête, avant que nous tombions sur un compromis : si elle m'appelle Andy, alors je l'appelle Elie.
La bouteille calée sous le bras, j'essaie tant bien que mal de me saisir de toutes les bières pour ne faire qu'un seul voyage. C'est compliqué, mais pas impossible ; j'arrive jusqu'à la table sans un seul raté.
Je m'assois entre Jamie et Eddie. Une fois les bières décapsulées et les verres de Trevor et Elie respectivement remplis d'eau et de coca, nous trinquons. Je porte ma bouteille à mes lèvres.
J'ai à peine bu une gorgée que mon téléphone se met à sonner. Il est en train de charger à côté du micro-ondes, trop loin pour que je puisse distinguer qui m'appelle. Tant pis, je suis avec mes amis, je rappellerai plus tard.
– Tu ne réponds pas ?, interroge Eddie tout en avalant sa gorgée.
Je secoue la tête.
– Si c'est important, il ou elle rappellera.
– Comment tu peux savoir si c'est important ou non vu que tu décroches pas ?, se moque gentiment Eleanor.
Je hausse les épaules.
– Si ça sonne de nouveau dans les cinq minutes, j'irai répondre, je la rassure.
– C'est peut-être ta copine, là, comment elle s'appelle déjà ?, intervient Eddie.
– Églantine ?
Il acquiesce.
– Si c'est elle, je la rappellerai tout à l'heure. Il doit être quoi, dix heures aux États-Unis ? C'est samedi, elle ne bosse pas, donc elle est pas à une ou deux heures près.
De toute façon, je ne pense pas qu'il s'agisse de Tina. On ne s'appelle pas souvent, la dernière fois remonte à la semaine de mon arrivée ici. C'était il y a plus de dix jours.
J'ai raconté le phénomène Églantine à mes amis. Déjà parce qu'ils s'intéressaient à ma vie – comme toute personne normale qui fait la conversation –, mais également parce que je ne savais pas trop où j'en étais.
Tina me plaît. Elle m'a plu dès la fois où elle m'a embrassé dans cette boîte de nuit, alors que nous n'étions que deux parfaits inconnus. Cependant, je ne veux pas la brusquer : elle a été très claire sur ses intentions. C'est à elle de faire le premier pas, si elle estime que c'est nécessaire. Dans le cas contraire, j'aurai toujours gagné une amie.
Je n'ai pas vraiment été honnête avec mes amis, en réalité. Je leur ai bel et bien parlé d'Églantine, toutefois sans jamais expliquer que j'aimerais être plus qu'un ami. J'ai trop l'impression d'être un collégien, et face à tous ces gens qui ont déjà une vie de famille tout à fait normale... Eh bien, je me sens en décalage, un peu.
Mon téléphone se remet à sonner, cette fois je reconnais distinctement la sonnerie de FaceTime attribuée à Tina. Malgré ce que j'ai dit à mes amis précédemment, je me lève pour aller chercher le téléphone ; en effet, la petite tête de la rousse s'affiche à l'écran. Je décroche sans réfléchir, et cette fois c'est sa véritable version qui apparaît, tout sourire.
– Salut l'anglais !, scande-t-elle depuis l'autre bout du monde.
Je ne peux m'empêcher de remarquer qu'elle est encore en pyjama, assise sur son canapé. Ses cheveux sont négligemment attachés dans un chignon lâche, et ses yeux brillent de cette étincelle de malice que je lui connais bien.
– C'est qui ?, interroge Jamie depuis le salon.
Je pousse un long soupir. À ce stade, j'ai deux solutions : retourner avec mes amis et leur présenter Tina, ou rester dans la cuisine et faire abstraction des railleries de mes invités. Il n'y a pas de bonne solution.
Avec un nouveau soupir, je débranche mon téléphone tandis qu'Églantine poursuit :
– Comment ça va ?
– Super, et toi ? Si tu es d'accord, j'ai des gens à te présenter.
Elle fronce les sourcils, avant de sourire.
– Si c'est des potes à toi qui sont acteurs, sache que Kris et Jake sont pas loin et qu'ils risquent à tout moment de venir faire une crise de fangirlisme.
– Ce mot n'existe pas, je commente avec un sourire en coin.
Tina hausse les épaules.
– Ça ne l'en rend pas moins réel.
Je prends l'air songeur, ce qui la fait glousser.
– Dois-je en déduire que tes amis ont dormi chez toi ? Vu que, tu sais... Tu es encore en pyjama et qu'ils sont déjà là.
Cette fois, Églantine rit carrément.
– C'est que monsieur est un grand détective !, raille-t-elle. En effet, ils sont venus à la maison hier soir. Lindsay a dû rentrer chez elle, mais Anthony et les autres sont restés. Si je dis pas de bêtise, Anthony dort toujours. C'est une sacré marmotte, quand ça lui prend, et il a le sommeil tellement lourd que le monde pourrait s'écrouler sans qu'il ne le remarque.
Je pouffe.
– Je connais ça, je suis du même genre.
– C'est bon à savoir, rétorque la rousse.
Je ne sais pas comment interpréter ses propos, aussi je passe aussitôt à autre chose. Comme j'entre dans le salon, mes amis lèvent les yeux vers moi, attendent une information.
– C'est Tina, je lance.
– Oh, parce que c'est Tina maintenant, plus Églantine ? Eh bah dis donc !, se moque Jamie à voix basse.
– Oh tais-toi, je réplique avec un grand sourire. Églantine, je te présente mes amis. De droite à gauche : Jamie, Eddie, sa femme Hannah et leur fille Iris, puis Eleanor et Trevor.
Églantine leur fait signe depuis l'écran de son téléphone. Ça n'a pas l'air de la déranger de rencontrer des gens en visio alors qu'elle est en pyjama ; j'aime ça.
– Salut, les... Non, Kris, dégage !
– Oh mon dieu, entendons-nous en arrière plan, c'est Jamie Dornan là ? Et Eddie Redmayne ?
La tête de Kristen – du moins supposé-je que c'est elle, puisque je n'ai jamais rencontré les amis d'Églantine – apparaît à l'écran. De longs cheveux châtains et ondulés, sur des yeux marrons ourlés de cils épais, elle est plutôt mignonne, dans le genre innocent.
Bien vite, une deuxième tête apparaît, un garçon cette fois. Avec ses cheveux blond sale et son nez épaté, on dirait qu'il a passé le plus clair de son temps à se battre.
– Jake, Kris, putain ! Vous voulez bien me laisser téléphoner en paix ?
Les deux nouveaux venus disparaissent aussi vite qu'ils sont arrivés, et Églantine retrouve l'écran. Elle grimace à l'intention de ses amis puis se tourne vers moi.
– Désolée, on les changera pas ces deux-là.
Je vois vaguement le décor changer derrière elle, avant de se stabiliser sur le jardin ; visiblement, elle est sortie pour s'isoler. Je fais de même et m'installe sur mon canapé. Mes amis ne sont pas idiots, ils peuvent s'occuper tous seuls quelques minutes.
– Dis à ton Églantine que..., commence Eddie derrière moi.
– Ce n'est pas mon Églantine, je le coupe en souriant. On n'est qu'amis, au cas où tu n'aurais pas compris.
Son regard est sans équivoque. Peut-être qu'il me connait un peu trop bien, peut-être que c'est le cas de chacun d'eux. À en juger par le scepticisme d'Elie et Jamie, je dirais que c'est le cas.
– Allez quoi, pas à nous !, lance ce dernier avant d'avaler une gorgée de sa bière.
À l'écran, Tina ne dit rien. Elle essaye vraisemblablement d'entendre ce que disent mes amis, peut-être en vain, peut-être pas. Je n'aimerais pas la mettre mal à l'aise, bien qu'il en faille énormément pour mettre cette folle mal à l'aise. Attention, folle est un surnom affectueux dans ma bouche.
Avec un haussement d'épaules, j'essaie de faire abstraction des railleries de mes imbéciles de potes pour me plonger dans la conversation avec Églantine.
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