CHAPITRE 9: AFFICHE MOI
— Jeune fille votre comportement laisse à désirer. Vous pavanez aux côtés d'un homme qui n'est pas le votre et de surcroît l'embrasser. C'est tellement indécent.
Valentina pouffa. Un rire mauvais qui ne provenait pas de son cœur et jeta un bref coup d'œil à la demoiselle qui ne perdait aucune miette de l'altercation. Une jolie commère en devenir, c'était abominable.
— Un homme qui ne m'appartient pas encore, nuança Valentina, en rangeant son rouge à lèvre. Ce que je trouve indécent, c'est toutes les cochonneries que nous allons refaire aux sortir de cette soirée. Kris est tellement expressif et vigoureux. Je vous épargne les détails, nous n'aimerions pas que votre pauvre petit cœur décide de s'arrêter au mauvais moment.
La demoiselle rougit comme une tomate et la vieille dame continua de méchamment devisager Valentina.
— Les petites prétentieuses et profiteuses de votre genre ne font jamais long feu. Une distraction du moment et pff envolé comme une éclipse à midi.
— Merci pour les compliments.
De retour dans la salle de reception, Valentina retrouva Kris en pleine discussion avec un homme âgée.
— Je serai heureux que nous arrivions à un accord. Ethan, je vous présente Valentina Reed. Valentina, Ethan Garfield.
Tous deux échangèrent une poignée de main.
— C'est un honneur de vous rencontrer Mlle Reed. Merci d'avoir accepter d'honorer de votre présence la soirée de mon cinquantième anniversaire.
— Le plaisir est partagé. Je vous en prie appelez moi Valentina. Incroyable, vous êtes encore tellement jeune. C'est fou, dit-elle, en se tournant vers Kris admirative.
— Kris comment faîtes vous ? Rit Ethan, en caressant sa barbe grisâtre. Cette demoiselle est non seulement ravissante mais elle a aussi la bonne attitude. Tient Carla, c'est bien que tu te joignes à nous, sourit ce dernier, en refermant son bras autour de sa taille.
Ils discutèrent un moment avant que tous ne soient invités à rejoindre leurs tables. Malheureusement pour Valentina, elle se retrouva en face de Carla. On aurait cru que cette dernière la poursuivait. Vu le nombre d'invités attablés, Valentina avait pensé qu'il serait mesquin de ne pas faire preuve d'éducation sans compter sur le caractère imprévisible de sa voisine de table. Elle s'offrit une coupe de vin blanc, sous le regard improbatif de Kris qui essaya de lui retirer le verre des mains. Le sang échauffé par l'alcool, Valentina lui fit non et porta la coupe à sa bouche.
— Un peu de tenu jeune fille, vous ne devriez pas boire autant voyons ! Même s'il est clair que vous n'êtes pas habitué à ce genre de soirée.
Regardant de part et d'autre de la salle puis reportant son regard sur Carla, Valentina lui demanda :
— C'est à moi que vous parlez ?
Amusée par la tournure des conversations, Carla sourit de toutes ces dents. Ne pouvant s'empêcher d'en rajouter une couche, d'un air triomphale elle dit :
— Bien-sûr, à qui d'autre parlerai-je de la sorte ? Kris, je suis vraiment déçue, votre conquête est-elle aussi modeste que je le pense ?
— Ceci n'est pas le motif de cette soirée et Valentina est plus qu'une conquête à mes yeux.
Ces mots, la jeune fille les reçut en plein coeur mais, l'alcool faisant son effet, elle ne pouvait pas se résoudre à laisser passer l'occasion de rabattre son caquet à cette snobe.
— Modeste ? Répéta Valentina avant de pouffer en remuant la tête. Je vous l'accorde, les bijoux ont de l'importance et je suis même sincèrement désolée de vous avoir déçue à ce propos. En fait, j'ai eu du mal à les trouver parce que j'étais occupée à savourer les orgasmes répétitifs que cet beau brun éveillait en moi. Dites-moi, ce sentiment d'aise n'a-t-il pas plus de valeur que ces bijoux hors de prix ? Maintenant, rit Valentina, j'aimerais que nous portons un toast en l'honneur du charmant Garfield et du sexe qui fait tellement perdre la tête, qu'on en oubli nos accessoires.
Soudainement, toute la table fut secouée par un fou rire communicatif. Carla rougit jusqu'aux racines et Valentina en profita pour donner un baiser à Kris qu'il se permit d'approfondir. Le dîner se poursuivit donc dans la bonne humeur après que Carla se soit résolue à ne plus l'embêter. Quand à son mari, il était d'humeur tellement festive qu'il fit des sortes d'allusion qui ne manquèrent pas de les fait rire. Suivant Kris sur la piste de danse en titubant, Valentina rit en réalisant qu'elle n'arriverait pas à danser. Tout tournait et elle était fatiguée.
— Kris, murmura doucement Valentina, en collant sa joue dans son cou, je ne vais pas y arriver. J'ai un peu forcé sur la bouteille, j'aurai dû écouter le chat Garfield.
— Si, vous allez y arriver. Posez les mains de part et d'autre de mes épaules et laissez moi vous conduire.
— Vous êtes tellement beau, sourit-elle, en frottant ses lèvres dans son cou.
Kris sourit en faisant courir ses doigts sur les côtes de la jeune fille et la pressa davantage contre son corps.
— Je crois que je ne vais pas tarder à m'évanouir, annonça Valentina, en se frottant inconsciemment contre lui.
— Dans ce cas, je crois qu'il est grand temps de rentrer.
— Sage décision.
Les paparazzis étaient toujours aussi déchaînés à l'entrée mais Cole apparut bien vite. Dans la voiture, Valentina posa la tête sur le torse de Kris. Il lui caressa doucement les cheveux et elle soupira d'aise.
— Je n'aurai pas dû vous laisser boire autant, déclara-t-il, au bout d'un moment.
— Je sais que vous saviez que j'en avais besoin, murmura Valentina, en faisant courir distraitement ses doigts sur sa poitrine. J'ai passé une très bonne soirée, grâce à vous.
— Merci à vous de m'avoir accompagné.
Valentina sourit et se hissa sur les genoux de Kris. Souriante, elle rencontra son regard et s'approcha un peu plus. Leurs bouches n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre.
— Vous me plaisez beaucoup trop, annonça-t-elle, avant de capturer la bouche de son amant.
Le baiser maladroit ne surprit pas Kris. Il était empli d'envie accentuée par le goût de l'alcool. Il lui répondit de la même façon avec une passion. Il la désirait, alors Kris ne put s'empêcher de l'embrasser dans le cou et caresser l'arrondi de ces seins qui pointaient sous le tissu de la robe. Il l'entendit gémir et captura dans sa bouche l'un des tétons sans écarter le tissu. Gémissant davantage, Valentina l'encouragea et commença à faire sauter les boutons de la chemise. Caressant son torse, les mains de la jeune fille descendirent plus bas avant que Kris ne les immobilise. L'anormalité de la situation le percuta et il dû immobilisé les mains de Valentina qui continuait de l'embrasser dans le cou. Elle était saoule et lui était en train de profiter d'elle. Se raisissant, Kris la repoussa doucement sur le siège qu'elle avait déserté. Il la voulait mais pas de cette façon.
— J'aimerais passer la nuit chez vous mais...
Ayant assez lutté contre ce sentiment, son cerveau se déconnecta. Ces paupières allourdies retombèrent et les bras de morphée l'embrassèrent. Se savant en sécurité, Valentina se détendit et elle sombra totalement dans le plus paisible des sommeilles.
☆☆☆
Se réveillant, Valentina jeta un coup d'œil au réveil et souleva la tasse de café fumant qui l'attendait. Elle grimaça de douleur en toussant légèrement après avoir reposer la tasse. Sa tête la faisait atrocement souffrir. Elle repensa à la soirée d'hier et se demanda comment elle avait atterri dans sa chambre ? Elle se trouvait avec Kris, à l'arrière du véhicule. Lorsqu'elle comprit où le chemin de l'alcool l'avait mené, elle s'empoupra en se cachant derrière l'oreiller. Annie se glissa dans la pièce au même moment et lui balança :
— Aller la marmotte debout !
— Non ! Je veux mourrir !
Annie pouffa et s'assit dans le lit.
— Le petit-déjeuner sera prêt dans quinze minutes, tu ferais mieux d'aller prendre un bain et penser à me donner une explication.
Docilement, Val quitta son lit pour la salle de bain où elle prit le plus froid de tout les bains. Une astuce pour bien lutter contre les gueules de bois effroyables. Lorsqu'elle rejoignit Annie, cette dernière s'activait toujours dans le coin cuisine.
— Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Rien, sourit son amie, en retournant des tranches de bacon. Parle moi plutôt de cette soirée, veux-tu ?
— Elle était génial et riche en surprise.
— Interessant. Thé ? Café ou jus de fruit ?
— Thé au lait sans sucre, répondit Valentina, en observant son Annie lui préparer son breuvage. De ton côté, comment c'était ?
— Incroyable, j'ai eu un programme de dernière minute, remarqua-t-elle, en souriant mystérieusement. Pancake ? Gauffre ou salade de fruit ?
— Salade de fruit. Quel était ce programme de dernière minute ?
— Accompagner Christopher voir une pièce de théâtre.
Prête à déguster son repas, Valentina figea sa fourchette en l'air. Elle écarquilla grossièrement les yeux en découvrant la marque de suçon dans le cou d'Annie. Buvant une gorgée de son thé, elle dit :
— Annie ?
— Oui.
— Tu n'as pas osé faire ce à quoi je pense ?
— Qui est contre les petites folies ?
— Annie ! S'écria Valentina, en riant.
— Je te jure que je ne pensais pas me retrouver nue dans ses bras après la soirée. Nous nous sommes embrassés et pour moi, d'une manière que je n'arrive pas à expliquer, ce fut le déclic.
— Dire que je rêvais d'une probabilité de ce genre en fin de soirée. Raconte moi tout ! Comment c'était ?
— Douloureux. Attention, Christopher m'a traité comme une reine. Ces gestes étaient emplis de douceur. J'arrivais pas à me laisser totalement aller, alors il a rattrapé le coup avec du sexe oral et là, je peux te dire que j'ai pris mon pied. Assez parler de moi ! Et ta soirée ?
— Je l'ai embrassé, lâcha Valentina, en croquant dans un gaufre.
— Oh putain ! Jura Annie, en riant à son tour. Tu as vraiment osé ?
— Et pas qu'une seule fois, réalisa Valentina, en se repassant le film de la soirée. Annie, il me rend folle de désir.
— Tu l'as dit. Je n'en reviens toujours pas qu'il t'ai porté jusqu'ici. T'aurais dû le voir. Il a refusé l'aide de son chauffeur et du portier. Si tu veux un conseil, laisse les choses se mettre toute seule en place.
— Ça te dit une journée shopping ? Je n'ai rien à me mettre pour ce lundi pour le boulot.
— Moi aussi, j'ai besoin d'une robe. Ce soir, mon jules m'emmène dîner.
— Je suis heureuse pour toi Annie, tu le mérites amplement.
●
Qui dit journée shopping à New York, dit lunette de soleil. Basket aux pieds, culs serrés dans des jeans avec des bandoulières, le shopping pouvait commencer sous l'oeil vigilant de qui vous savez à Beverly Hill sur Saks fifth avenue.
— Ne me dit pas que tu vas rester planter là à baver sur cette robe. Aller, on entre Annie, l'encouragea Valentina, en repoussant la porte vitrée.
— Je ne pense pas que cela soit une bonne idée Val. Je n'ai pas de...
— Stop ! La coupa son amie, en balayant sa remarque du revers de la main. Tu ne trouves pas que tu parles un peu trop pour une femme.
Résignée, Annie suivit Valentina à l'intérieur de la boutique d'un pas timide. Mal à l'aise, cette dernière baissa la tête pour ne pas avoir l'air idiote avec son air émerveillé.
— Bonjour mesdemoiselles, que puis-je faire pour vous ?
Une blonde stricte, au tailleur sur mesure vint rejoindre le duo en les étudiant comme des insectes nuisibles. Son regard plus froid que le pôle Nord, n'intimida pas Valentina qui voulue s'enfuir. La retenant par le bras, Valentina sourit à la gérante.
— Nous sommes intéressés pas une robe en vitrine. La rouge avec la fente, plus précisément.
— C'est une robe Gucci à plus de huit milles dollards mademoiselle et elle n'est pas en solde.
— Raison de plus pour l'acheter. Alors cette robe, elle arrive ou pas ?
Devant l'air outré de la gérante, Annie supplia son amie du regard en disant :
— Nous ferions mieux de partir.
— J'ai dit pas de refus. Y a t-il des cabines d'essayages privées disponibles ? Je vois pleins de trucs qui pourrait m'intéresser, dit Valentina, en tendant sa carte de crédit.
— Très bien, par ici mesdemoiselles.
— Pourrions-nous avoir des cocktails ?
Madame stricte hocha doucement la tête et mena le duo dans l'un des salons privés. Annie demeurait tête baissée, malgré le léger changement d'humeur de la dame.
— N'hésitez surtout pas dans le choix des vêtements à nous proposer. Comme Amber Wells me le dit assez souvent, soyons fous.
— Vous cotoyez Amber Wells ? Demanda madame stricte, stupéfaite.
— Vous voulez dire ma maraine ? Bien-sûr. Alors ces tailleurs et cette robe ils arrivent ?
— J'y vais de ce pas, répondit la dame, en ressortant de la salle privée d'essayage.
— Val cette robe, commença Annie, très mal à l'aise.
— Tient boit plutôt, l'interrompit Valentina, en lui tendant le cocktail qui venait d'arriver. Peut-être que tu ne le sais pas, mais notre amitié vaut bien plus qu'une robe gucci à huit milles ou cent milles dollars. Et tu es ici pour une durée limitée, faudra que tu retournes à Londres, alors laisse te faire un cadeau.
Quelle soirée et journée amusante. Valentina est la meilleure amie du monde. Annie l'adore. L'amitié doit aller au delà de certaines barrières. Pour ma part, c'est ce que je pense.
La suite se corsera un peu. Être vous prêt ? C'est parti.
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