CHAPITRE 7: ASSOMBRI MOI
En patientant devant leurs mojitos, Valentina essaya de mieux se familiariser avec le personnage masculin. Ainsi, elle apprit qu'il avait étudié dans le même lycée qu'elle. Une coïncidence qui les fit tout deux sourires. Au sortir du lycée, Kris avait rejoint Oxford pour ces études supérieures avant de retrouver sa mère en France, le temps de savoir ce qu'il voulait réellement faire de sa vie. De retour à San Francisco avec en prime la parfaite maîtrise de la langue de Molière, ce dernier avait exposé son projet navale à son père dans l'optique que celui-ci lui accorde les fonds nécessaires.
— À l'époque, disait-il, mon père n'était pas du tout enthousiasmé par l'industrie navale. Il ne jurait que par l'architecture. J'ai dû lui promettre d'assurer la relève avant de pouvoir bénéficier d'un sou venant de lui. Vous comprenez alors pourquoi cette passation ne m'a pas du tout surpris.
À la première bouchée, le visage de Valentina s'illumina. De toute sa vie, elle n'avait jamais mangé une aussi délicieuse crêpe. Kris lui tendit un bout de sa pizza. Elle avança la bouche et mordit le morceau avec gourmandise. Lorsqu'elle aperçut un peu de sauce sur le doigt de Kris elle l'attira dans sa bouche sans réfléchir. Aussitôt, la mâchoire du brun se contracta. Dans ses prunelles, le feu sauvage refaisait son apparition.
— Parlez moi de vous.
La voix de Kris avait changé. Elle avait même gravi quelques octaves. Valentina sauta l'étape de son accident et lui parla tout juste d'elle. Ces projets à venir, ses craintes concernant la gestion de G.A.C qui ne faisait aucunement parti de son domaine de prédilection, sa passion pour le stylisme.
— Vous pouvez compter sur moi, annonça-t-il en s'essuyant la bouche. J'ai déjà songé à investir dans ce secteur. De plus, avec la nouvelle politique de diversification de G.A.C, je suis sûr que nous arriverons à valoriser votre talent.
— Merci pour le déjeuner, déclara Valentina en consultant sa montre. J'ai vraiment été ravie de discuter avec vous.
— C'est déjà le moment des au revoirs ? Dans ce cas, laissez-moi vous raccompagner.
La jeune fille n'eut pas le temps de décliner son offre. Il régla l'addition et tous deux sortirent du restaurant.
— Vous n'êtes pas obligés, vous savez ? Je pourrais simplement prendre un taxis.
— Je vous ramène, insista ce dernier sur un ton péremptoire. Où résidez-vous ?
— Le WhiteGold sur Upper East Side.
— Le WhiteGold ? C'est à cet endroit que vous résidez en ce moment ? Quelle merveilleuse surprise ! Je m'y rendais aussi.
Dans l'immeuble, Kris l'escorta jusqu'à la cage d'ascenseur.
— J'ai passé un excellent moment en votre compagnie Valentina. Tenez, voici ma carte, n'hésitez surtout pas.
Lorsque les cages de l'ascenseur se refermèrent, Valentina inspira un grand coup. La carte était pressée tout contre son cœur. Se pourrait-il que cette histoire soit réelle ?
— J'espère que tu as une bonne excuse Valentina. Je t'ai attendu toute l'après-midi. Tu ne répondais à aucun de mes appels. Je me suis...
— J'étais avec Kris, la coupa brutalement son amie en s'asseyant en face d'elle.
— Kris ? Tu veux dire Kris Wilson, propriétaire de W.I.N.I ? Le mec hyper canon convoité par toutes les femmes ?
— D'où tiens-tu ces infos ?
— Ça t'arrive de lire le journal ?
— Pas vraiment. Peut-être parce que j'ai failli terminer dans la rubrique faits divers, plaisanta Valentina en secouant la tête.
— Très drôle. Raconte moi plutôt comment c'était, ordonna Annie toute excitée.
Valentina lui raconta tout. De la passation à son déjeuner et de son déjeuner à son retour.
— Tu comptes l'appeler ? Concernant ton père, il doit sûrement avoir ses raisons Val. Cela dit, tu n'aurais pas dû le rembarrer quand il a voulu te parler.
— Je n'en sais rien Annie. Concernant mon père, laisse tomber.
— Si tu veux vraiment qu'il soit à toi, tu devras te battre. Je crois qu'il est actuellement en couple avec une Chloé Marshall. D'après les journalistes, ce n'est rien de sérieux.
— Il a déjà une copine ? S'exclama Val décontenancée.
— Positivisme Val, l'encouragea son amie en lui donnant une légère tape. D'après le people mag, il l'a saute de temps en temps.
— Tu ne trouves pas que c'est assez déloyal de lui piquer son mec ? Lui demanda Valentina, en pâlissant devant la photo du couple.
— Primo, ce n'est pas son mec. Secundo, d'après ce que tu m'as dit, il est clair que Kris en pince pour toi. Tercio, il mérite mieux que cette poupée arrogante qui ne fait que chauffer sa carte de crédit.
— T'aimerais pas qu'on aille piquer une tête ? Je crois que j'ai besoin de me vider la tête.
— Bonne idée. Espérons tout juste que nager décrispera ton visage.
La piscine de l'immeuble était un magnifique endroit propice à la détente. Les rayons du soleil formaient un halo sur l'eau et le clapotis vous berçait agréablement. Les deux amies y étaient depuis un moment, Valentina n'arrivait malheureusement pas à se détendre. Sans cesse, ces pensées déviaient vers Kris Wilson et la blonde qui lui servait de petite-amie. Elle aurait dû s'en douter, se sermonna-t-elle en feuilletant distraitement le magazine qu'elle avait sur les jambes.
Cet homme était bien trop beau pour être célibataire. Comment réagir en pensant au moment qu'ils avaient passer ensemble ? Une alchimie des plus folle s'était manifesté entre eux, c'était indéniable. Ce brasier s'allumait à chaque fois qu'ils se retrouvaient seuls. Dans ces moments privilégiés, ils étaient comme dans une bulle où le monde n'existait plus. Cette passion qui les environnait demandait seulement qu'ils soient deux pour pouvoir exploser.
— Tu vas rester là à ruminer dans ton coin ou me rejoindre ? L'eau est bonne.
— J'arrive, annonça Valentina en abandonnant son short et son magasine sur la chaise longue.
Elle réalisa un plongeon spectaculaire puis disparut au fond de la piscine. Elle s'y assis, puis profita de la sérénité du lieu. Tout y était tellement paisible qu'elle arrivait à s'entendre réfléchir. Kris avait vraiment une copine. Pourquoi cette information la troublait-elle autant ? Lorsqu'elle sentit une pression sur son bras, Valentina se laissa remonter à la surface.
— Tu deviens dingue ou quoi ?
Stupéfaite, Valentina éclata de rire.
— Annie, je te remercie de m'avoir sauvée mais tu sais très bien que je suis capable de retenir mon souffle pendant plus d'une minute.
— Oui, je sais mais j'ai paniqué en ne te voyant pas remonter. Tu es sûre que tout va bien ?
— Comme sur des roulettes. On rentre ?
— Ça marche. Alors, qu'est-ce que tu décides ? Tu te bats ou tu jettes l'éponge et continues à te comporter comme un zombie ?
— Pas maintenant.
Au grand dam de Annie, la piscine n'eut pas l'effet escompté sur son amie. Bien au contraire, elle en était ressortie beaucoup plus crispée qu'à son arrivée. Patientant devant les cages de l'ascenseur, Valentina s'impatientait de plus en plus. Pourquoi cela prenait-il autant de temps ?
— Bonsoir mesdemoiselles ! S'écria l'inconnu qui venait de se rapprocher.
Elle jeta jeta un bref coup d'œil avant de reporter son attention sur l'ascenseur. Elle remerciait le ciel parce que le mec aux fringues de luxe ne semblait pas intéresser par elle. Alors, distraitement, elle écouta sa conversation avec son amie.
— Qui est cette charmante demoiselle qui vous accompagne ?
— Ma meilleure-amie qui n'est pas dans son état normal, murmura Annie, en se passant la main dans les cheveux.
— Je comprends, déclara le blond en hochant la tête avant de rebondir sur le sujet qui l'intéressait. Seriez-vous disposer à prendre un verre avec moi demain soir ?
— J'en serai enchanté, répondit Annie excitée.
— Tenez ma carte. J'attendrai votre coup de fil.
— Vous pouvez comptez sur moi.
L'ascenseur arriva enfin. Valentina s'y engouffra davantage perdue dans ses pensées aux côtés d'une Annie rêveuse. Dans l'appartement, elle abandonna son sac et se dirigea vers le coin cuisine. Elle sortit des fraises et des raisins du frigo qu'elle disposa dans une assiette au moment où sa mère se rapprochait. En se tournant, Valentina sursauta en laissant tomber la fraise qu'elle était sur le point de croquer.
— Maman, tu m'as fait peur.
— Sans le vouloir, désolée.
Val se baissa pour ramasser la fraise qu'elle venait de piétiner. Sa mère ne la quittait pas des yeux et cela l'exaspérait. Mal à l'aise, elle laissa retomber sa fourchette dans son plat.
— Si tu as quelque chose à dire, c'est maintenant.
— Pourquoi avoir été aussi dure avec ton père ?
Valentina leva les yeux au ciel.
— Je suppose alors que tu le savais ?
— je l'ai su il y a peu. Aimerais-tu que nous en parlions ?
— Je crois que c'est que nous sommes en train de faire non ?
— Valentina écoute...
— Non ! Hurla-t-elle en brassant l'air autour d'elle. Je t'interdis de te préoccuper de moi. Ça ne vous suffit donc pas de me faire vivre en recluse ? Et maintenant, vous me demander de troquer mes rêves pour les votre ? Vous n'êtes pas fatigués de m'étouffer ?
Piquée au vif, Grâce devint pâle. Jamais elle n'avait vu sa fille aussi furieuse.
— Bon sang ! J'ai grandi, je suis même majeure, ajouta-t-elle en quittant la pièce sans prêter attention à ce que sa mère essayait de lui faire comprendre.
Annie posa la main sur l'épaule de son amie avant de l'attirer dans ses bras. Toutes deux partagèrent un câlin d'ours.
— Tu aimerais que je reste avec toi ?
— Non, répondit Valentina en rejoignant son lit. Surtout ne t'inquiète pas pour moi. Je vais bien, c'est juste que j'ai besoin de solitude.
— Je vais boire un verre avec des vieilles copines de Fac, tu n'aimerais pas m'accompagner ?
— Non mais amuse toi bien.
Le silence retomba mollement dans la chambre. Après avoir prit un calmant, Valentina se recouvrit sa tête d'un oreiller.
Valentina fait bien de se mettre en colère ou pas ?
Pour la suite, je lui offre un peu de répit.
Bonne lecture !
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