CHAPITRE 3: BRÛLE MOI
Valentina descendit les marches de l'escalier, d'une démarche joyeuse. Elle rejoignait ces parents, à la table du petit déjeuner. Elle en profita pour les embrasser à tour de rôle.
- Comment as-tu trouvé cette soirée ?
- Formidable maman ! Même si, j'aurai aimé ne pas me trouver à la même table que qui tu sais.
Le père de Valentina n'étant pas de nature bavarde, se contentait de lire son journal et de leur sourire par moment.
- J'en suis heureuse ma chérie, répondit-elle en lui prenant la main. Parlons de Kris, veux-tu ? Que penses-tu de lui ? Personnellement, je le trouve rafraîchissant et sexy, murmura-t-elle avant d'éclater de rire. J'aimerais bien l'avoir comme beau fils. (elle ponctua sa dernière remarque d'un clin d'œil.)
Valentina pouffa immédiatement. L'indiscrétion de sa mère ne la choquait plus. Ce n'était pas parce que Kris l'avait invité à déjeuner, qu'elle devait commencer à se passer des films. D'ailleurs, elle ferait mieux de garder cette information secrète. Elle saisit sa tasse de thé et en but une longue gorgée. Même si son silence parlait pour elle-même et que naturellement ce sujet sensible concernait sa vie privée, elle se savait capable d'écrire un mémoire sur les impressions que sa mère s'était faite de Kris Wilson. Elle l'imaginait déjà, dans une robe de mariée signée Dior, au bras de son père, la conduisant jusqu'à l'autel de la chapelle familiale. Valentina soupira d'agacement.
- Val, je préfère de loin te voir en compagnie de Kris, qu'avec ce bon à rien de Dayton, ajouta son père, sans lever les yeux de son journal.
La remarque la stupéfia quelque peu, mais Valentina mordit dans une biscotte, avant de bruyamment repousser son assiette. Son geste ne passa pas inaperçu et ses parents lui addressèrent des regards déterminés, après qu'elle soit sortie de table. Le regard noir qu'elle leur avait lancé n'avait eu qu'un piètre effet sur leur jugement. Vaincue, elle rejoignit la salle de sport où courir lui fit un bien fou. Elle aimait d'autant plus la sensation que lui procurait ses muscles engourdis. Au fur et à mesure de l'effort, ses pensées dévièrent, lorsqu'elle se rejoua le début de soirée de la veille. Elle se surprit même en train de sourire bêtement quand le beau visage de Kris lui apparu. Petit à petit, des images explicitement érotiques commencèrent à s'imposer dans son esprit.
Elle vit la bouche sensuelle de Kris se poser sur ses lèvres, sa langue experte s'enrouler autour de la sienne, tandis que de son corps athlétique, il la maintenait contre l'un des murs de sa chambre. Elle sentait ses doigts habiles la tourmenter en glissant sur sa peau, caressant sensuellement l'arrondie de ses fesses. Valentina hoqueta, rejeta la tête en arrière, en enfonçant des mains timides dans la chevelure de son amant. Aussitôt, le regard intense du soupirant factice vénèra sa poitrine menue, en soufflant sur la chair rosée, avant de la goûter. L'érotisme de sa pensée fit se crisper ces muscles internes et ses pensées dérivèrent davantage. Désormais, elle se voyait haleter avec de la lave dans les veines et des étoiles, pleins les yeux.
Sur le sol froid, la douce brume la libéra lentement et Valentina cligna des paupières, en se relevant. Elle s'étira longuement, en redécouvrant la salle de sport emplie d'appareils high-tech. Que faisait Kris ? La question germa dans son esprit pendant qu'elle s'épongea le front. Pensait-il à elle ? Il lui avait paru tellement sympathique et attentionné que son cœur n'avait eu aucun autre choix que celui de l'intégration. Elle secoua la tête, emmêlant et désordonnant ses cheveux au passage. Elle essayait ainsi de détourner son esprit de souvenirs dérangeants.
En vrai, elle avait déjà eu ce genre de début d'histoire pour qu'ensuite, elle se termine en catastrophe. Dayton, tous deux n'auraient jamais dû franchir la ligne. Leur histoire avait commencée lors d'une boum chez des copains à l'époque du lycée. Tous étaient suffisamment saouls pour que certains laissent leurs instincts predominer. Valentina se souvenait être montée se vider la vessie et que Brad l'ait suivie à son insu. En ressortant des toilettes, elle avait essayé de l'ignorer, en vain. Même si cette histoire remontait à loin, elle ne pouvait pas ignorer le fait que sa vie aurait pu être différente si elle s'était résolue à ne pas assister à cette fête.
- Où cours-tu ainsi ma sucette ? Tu n'aimerais pas t'amuser un peu avec moi hein ? Lui demanda-t-il sur un ton de reproche qu'elle lui connaissait mais qui ne lui allait pas du tout.
En gros, Brad était un gros connard doublé d'un crétin de première qui faisait des avances à Valentina depuis des lustres. Elle l'avait rembarrée parce qu'il l'avait traitée de bourgeoise, de petite fille prétentieuse, snobe et pourrie-gatée.
- Fiche moi la paix Brad, aboya Valentina en serrant les poings. En quelle langue devrais-je te le répéter ? Non ! Tu ne m'intéresses pas !
- Ma poule, elles le disent toutes avant, mais pas après. Laisse moi m'occuper de toi. Aller, laisse toi faire...
Feignant un air ennuyé, Valentina essaya de se dégager pour rejoindre le séjour non sans y réellement parvenir. Tous y était, sauf bien évidemment elle et monsieur connard, qui avait une folle envie de tremper son biscuit. Il la bloqua dans son élan et elle se retrouva plaquer contre le mur sans qu'elle ne puisse bouger. Brad était quaterback, que pouvait-elle contre cette force de la nature ? Imaginer donc dans quelle galère elle s'était retrouvée. Lorsque ce dernier a commencé à se frotter contre ses fesses, une alarme s'est tout de suite mis à sonner dans sa tête. Valentina n'eut aucun autre choix que d'essayer de rapidement trouver une solution. Elle se fit violence en essayant de jouer le jeu et demanda à Brad de relâcher la pression qu'il exerçait sur elle pour qu'elle puisse s'occuper de lui. N'ayant aucune réaction de sa part, la jeune fille dû faire semblant d'avoir changé d'avis en le suppliant de la laisser participer. Ce revirement excita fortement Brad qui relâcha enfin son emprise ce qui permit à Valentina d'enfin pouvoir lui faire face. Elle lui sourit puis promena la main sur son torse puissant avant de se diriger plein sud, au moment où Brad essayait de l'embrasser. Elle détourna le visage et la bouche de Brad atterit sur sa joue. Ces lèvres glissaient jusqu'à son cou. Valentina eut un haut le cœur, mais s'obligea à sourire. N'ayant jamais touché un mec auparavant, elle était vraiment déçue que cela se produise avec cet imbécile. Lorsqu'il retint son souffle, elle comprit ce qu'il attendait d'elle. Elle se mit à genou et Brad ferma instantanément les yeux, pendant qu'elle s'évertuait à baisser d'une main tremblante la fermeture de la braguette. La large paume encercla sa tête et sans réfléchir, Valentina glissa sa main dans le jean.
Aussitôt, elle saisit ce qu'elle cherchait et appuya de toutes ses forces. Brad poussa un cri strident et elle resserra son emprise avant de le repousser violemment contre le mur opposé. Profitant de son incapacité à se défendre, elle lui assena des coups de pied dans le ventre.
- Alors ? Tu as toujours envie de baiser connard ?
- Sale pute. Je... vais... Je... vais... te tuer. Tu vas... le regr...
- Va te faire foutre !
Après cet échange, Valentina s'enfuit comme si elle avait le feu au cul. Dans sa course, elle percuta Dayton dans les escaliers, le corps animé de tremblements. Automatiquement, il l'a pris dans ses bras et se dépêcha de l'emmener à l'écart.
- Valentina, que t'arrive t-il ? Mais, tu saignes ! S'exclama Dayton surpris.
- Je... c'est... s'embrouilla la jeune fille, tétanisée en essayant de reprendre son souffle.
- Essaie de te calmer. Voilà, respire doucement, je suis là et je ne permettrai à personne de te faire du mal.
Dayton les enferma dans la cuisine et lui prépara un breuvage avant de nettoyer la bosse sur son front.
- Tient et boit le tout. Je reviens dans cinq minutes, ne bouge pas. D'accord ?
Machinalement, elle hocha la tête avant de saisir la tasse qu'on lui tendait. La porte se referma derrière la silhouette de Dayton et le silence retomba dans la pièce. Lorsqu'elle eut terminé le contenu de la tasse, elle alla la poser dans l'évier avant de revenir s'asseoir autour de l'îlot central.
- Tu vas mieux ? Demanda Dayton qui venait de réapparaître dans la pièce.
- Oui, merci, murmura Valentina reconnaissante. Je crois que là, je vais rentrer. Je n'ai plus la tête à faire la fête.
- D'accord, mais avant pourrais-tu me raconter ce qui s'est passé avec Brad ? Excusez-moi de te poser cette question, mais j'ai entendu un cri et j'allais vérifier ce qui se passait lorsque tu m'as percuté dans les escaliers.
Instantanément, Valentina referma les bras autour de son être et se mit à sangloter de plus belle. Elle avait quand même failli se faire violer. Dayton qui depuis lors était resté appuyé contre le chambranle de la porte se précipita vers elle. Il l'a pris dans ses bras et la consola jusqu'à ce que les larmes se tarissent.
À l'époque, la présence et le réconfort de Dayton avaient tellement séduits Valentina qu'elle n'avait malheureusement pas pu s'empêcher d'en tomber amoureuse. Ainsi, l'histoire d'amour à peine entamée s'était soldée par une échec brutale constatée sur les nombreuses tromperies de Dayton. Aujourd'hui, tout deux avaient mis ces mauvais épisodes sur le compte de l'inexpérience juvénile. Ils étaient restés bons amis et Valentina n'attendait pas à ce que ses parents le comprennent et l'acceptent.
Hello...
Petit rappel :
Brad n'a jamais été le petit-ami de Valentina. Il était juste obsédé par sa personne. Dayton par contre a eu sa chance.
Comment l'histoire va-t-elle évoluer entre Val et Kris ?
Pourront-ils se retrouver autour de ce fameux déjeuner ?
Je vous laisse le découvrir en lisant la suite.^^
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