CHAPITRE 2: BOULEVERSE MOI
Sous le regard amusé de Kris, Valentina enlaça son père. À bien observer ce dernier, on supposerait facilement qu'il était souffrant. Sa peau était légèrement grisâtre, ses yeux creux étaient entourés d'énormes cernes qui n'amélioraient pas le reste de son apparence, mais Valentina rejeta ce flot de pensées inopportunes, en esquissant un nouveau sourire. De nouveau bien installés sur les différents canapés, elle remarqua le regard insistant que Kris dardait sur elle. Il la dévisageait ouvertement et ce, sans une once de gêne. Cette atitude particulière la mettait mal l'aise. Aussi, entrelaça-t-elle ses doigts sur ses genoux pour se lancer dans la contemplation de la moquette qu'elle ne savait pas si jolie. Cet homme la troublait. Par un simple touché, il avait réussi à éveiller des sensations nouvelles en elle. Une caresse de plume, moins légère que lancinante s'était avérée plus explosive que désagréable. Elle avait matérialisée dans son esprit, un semblant de schéma sensuel qui pourrait conduire Valentina à l'exaucement de ses rêves secrets de femme.
- Alors Kris, dîtes moi tout. Que faîtes-vous dans la vie ? Questionna la mère de Valentina, sous les regards amusés des deux paternels.
- Je suis dans l'industrie navale, répondit Kris en souriant. En gros, je fabrique toutes sortes de bateaux.
- Si jeune et si entreprenant, chuchota la mère à la fille, en totale admiration.
Valentina se retint de lever les yeux au ciel, pile au moment où Kris reporta son attention sur elle. Une fois de plus, elle ne put s'empêcher de rougir et baissa les yeux sur ses mains.
- Et vous Valentina ? Que faîtes-vous dans la vie ?
Pourquoi l'observaient-ils tous subitement ? Kris s'était adressé à elle ? Il souhaitait réellement savoir ce qu'elle faisait dans la vie ? Était-ce une question piège ? Parce qu'apparemment, l'entendre poser cette question a instantanément déclenché une lueur d'espoir dans les prunelles de ses parents. Personnellement Valentina en était outrageusement choquée, mais elle essaya du mieux qu'elle put de ne rien laisser transparaître.
- Je suis des cours de stylisme, bégaya-t-elle, en virant au cramoisi.
Cela fut subtile mais Valentina avait pu le relever. En effet, pour seulement quelques secondes, les doigts de Kris s'étaient momentanément crispés sur sa tasse. Pour une raison qu'elle était sûre d'ignorer, sa réponse avait eut le mérite de le contrarier, mais il se reprit presque aussitôt, en ajoutant :
- Des cours de stylisme ? Intéressant. J'avoue que je vous imaginais autre part.
- Je suis vraiment navrée de vous décevoir Kris, mais chacun son domaine de prédilection. Vous, avec vos bateaux et moi avec mes croquis et tout le bazar commun. Si vous étiez un vrai passionné _ parce qu'en ce moment, j'en doute_vous auriez pu me comprendre mieux que quiconque. J'aimerais vous épater, alors rendez moi la tâche moins ardue ! Et s'il vous plaît, arrêter de m'observer ainsi, vous me tuez !
Revenons à la réalité. Elle aurait pu lui répondre ainsi, du tact au tact, sans baffouillis parce qu'elle avait immensément confiance en elle. Enfin non, elle ne s'en sentait pas du tout capable. Simplement parce que Kris la destabilisait et lui faisait perdre tout ses moyens. Lorsqu'il posait ses yeux sur elle, elle avait l'impression qu'il essayait de la pénétrer et pour une raison qui lui était complètement inconnue, Valentina avait envie de s'ouvrir à lui de toutes les manières inimaginables. La conversation se poursuivit sans elle pour son plus grand plaisir. Kris racontait l'une de ses expéditions dans le désert du Sahara aux côtés de son frère. Ainsi, il expliquait qu'ils avaient dormi sous des tentes avec un peuple locale. Il fallait lutter contre les intempéries des tempêtes de sable et apprendre à chasser dans le désert aride et sableux. Il mentionna enfin son plus beau souvenir. Il était en relation avec les chasses au trésor organisées, suivis par les baignades dans les oasis. Son histoire fut interrompue par la sonnerie de son téléphone, une bonne diversion pour l'esprit dépravé de Valentina. Elle l'imaginait se baignant dans l'oasis, la poitrine nue, les cheveux mouillés et plaqués sur sa nuque.
Pour se soustraire du flot de pensées érotiques qui menaçait de la noyer, Valentina se mordit la lèvre en clignant des paupières. De retour dans la réalité, elle constata que Kris prenait déjà congés. Le cœur de Valentina se serra. Évidemment, elle ne souhaitait pas qu'il s'en aille.
- Val, pourrais-tu mener Kris jusqu'à la sortie ?
- Bien-sûr, répondit-elle avec un léger sourire qui ne venait pas de son cœur.
Gracieusement, elle se leva et observa distraitement Kris embrasser sa mère sur les deux joues, après lui avoir promis de revenir lui rendre visite. Avec son père, Kris échangea une poignée de main énergétique et se tourna vers le tien à qui il adressa un signe de tête. Valentina l'escorta ensuite jusqu'à la porte principale.
- Ce fut un grand honneur de vous avoir rencontré Valentina.
Instinctivement, elle baissa les yeux sur ses chaussures, avant de rosir de plaisir.
- Moi de même, j'ai été très enchantée de vous rencontrer, répondit timidement cette dernière, en relevant les yeux.
- Seriez-vous disposer à déjeuner avec moi un de ces jours ? Lui proposa-t-il en rangeant son téléphone qui recommençait à sonner.
Avait-elle bien compris ? Kris Wilson, le mec canon, sexy et tellement bien foutu qu'elle venait à peine de rencontrer lui proposait d'aller déjeuner avec lui ? Avait-elle envie d'aller déjeuner avec lui ?
- Oui, murmura Valentina la voix à peine audible, j'en serai très honorée.
- Parfait, sourit Kris. Dans ce cas, je vous contacterai.
Lorsque leurs regards se croisèrent, Kris fit glissé ces doigts sur sa joue avant que son pouce ne descende effleurer ses lèvres qui s'entrouvirent instantanément. Il se rapprocha délicatement et son visage se baissa jusqu'à celui de Valentina. Elle retint son souffle. Allait-il l'embrasser ? Kris lui sourit puis posa les lèvres sur sa joue et comme par magie, la vive chaleur reprit son ascension dans son corps.
- À bientôt, Valentina.
Pendant un court instant, la jeune fille demeura figée sur place. Elle était à la fois déçue et enchantée. Lorsqu'elle rejoignit enfin sa famille, elle continuait de flotter sur son petit nuage, sa main droite refusant de lâcher la joue marquée par le sceau de la séduction.
Ce chapitre est quand même court, mais j'ose espérer que vous avez pris du plaisir à le lire.
Certains se poseront peut-être la question de savoir : mais comment pourra-t-il l'appeler s'il n'a même pas son numéro ?
Et moi j'ai envie de répondre : il peut se le procurer facilement, en claquant les doigts même 😊.
Mais, j'ai omis ce détail ici consciencieusement alors suivez la suite et vous le comprendrez bien assez tôt.
Bonne lecture.
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