CHAPITRE 14: ENFUIT TOI







Valentina

— Il s'est passé un truc maman.

— Je sais ma chérie. Aimerais-tu que nous en parlions ?

Hochant la tête en signe d'assentiment, Valentina lui expliqua toute l'histoire. De sa tentative d'aveu au baiser volé de Seth, de même l'irruption de Kris dans son bureau. Mais surtout sa peur d'une éventuelle confrontation avec lui.

— Penses-tu qu'avoir pris la fuite eut été la solution appropriée ?

— Pas vraiment, jai juste eu peur qu'il me rejette alors je suis rentrée. Je ne sais pas trop, peut-être pour lui laisser le temps d'oublier.

— Dit moi princesse, comment aurais-tu réagi si le contraire était arrivé ?

Le simple fait d'y penser fit se crisper la jeune fille. Elle imaginait déjà sa réaction et elle était sûre qu'elle arracherait les yeux à celle qui oserait jouer à ce jeu. Cette évidence ne la choqua pas, ce type elle l'avait dans la peau.

— Je réagirai super mal.

— Imagine alors ce que Kris a pu ressentir. Accorde lui du temps comme tu as dit et profite de ces jours ici pour évacuer ton petit chagrin. Ensuite repart à la guerre avec l'indestructible rage de vaincre. Sinon, l'aimes-tu ?

— Tellement maman, sourit Valentina en rougissant.

— Alors ce n'est pas une si mauvaise chose que Seth t'ai embrassé. Croit moi, en ce moment même Kris doit sûrement se demander pourquoi il a réagi de cette façon. Il va se rendre compte de ces sentiments pour toi. Et comme le dit le dicton, mieux vaut tard que jamais.

Se tournant vers le hublot après avoir bouclé sa ceinture, Valentina médita les paroles de sa mère et l'espoir l'envahit peu à peu. Depuis l'épisode de l'incident, sa vie s'était transformée en une véritable tragédie rendant ses parents si surprotecteurs que cela en est devenu asphyxiant. N'ayant jamais voulu donné son avis sur la question, Valentina s'était contentée de tout subir en silence. En effet, elle continuait de se dire qu'elle était l'unique responsable aux événements traumatisants survenus même si sa seule erreur avait été de dire non au mauvais garçon. Secouant la tête, Valentina rejeta ces souvenirs auxquels elle se refusait de penser. Et oui cela constituait son ultime défaut, prendre la fuite. Elle se détournait dès qu'elle ne comprenait plus les paramètres même quand l'amour essayait d'ouvrir la porte de sa prison. Il fallait qu'elle évolue, cette perspective l'effraya mais l'amour pouvait tout.

L'hôtel belle azur appartenait à un ami proche de la famille Reed. C'était un complexe chaleureux avec une atmosphère tropicale créée sur mesure. Loger dans la suite cocktail exotique, Valentina expira l'air marin depuis la fenêtre de sa chambre. Le bruit des vagues avait le don de la bercer depuis sa tendre enfance. Se détournant, elle se dépêcha d'enfiler un short sur son bikini avant d'aller rejoindre la terrasse ouverte. Assise sur une chaise de plage, Valentina dégusta un bon cocktail composé d'ananas, d'eau de coco, de vodka et de chair de coco face au soleil qui déclinait doucement.

— Vas-y doucement avec les cocktails.

Le mètre quatre et vingt, la peau ébène qui rayonnait malgré la faible luminosité et ce sourire qui redessinait ces lèvres. Carlos ne changeait pas, bien au contraire il se bonifiait comme le vin. Courant à sa rencontre, Valentina l'embrassant sur les deux joues. Lorsqu'il la porta dans les airs sans qu'elle n'eut le temps de s'y préparer, un rire secoua son corps si fort que sa mère qui s'était assoupie se réveilla. De ces yeux ensommeillés, elle observa sa fille avant de sourire.

— Carlos, rit Valentina, je n'en peux plus.

— Je crois que je n'en peux plus aussi, sourit ce dernier en la reposant avant d'aller embrasser Grâce.

— Je ne pensais pas te trouver ici, comment vas-tu ?

A son tour, Valentina les abandonna à leur retrouvaille en s'éloignant sur la plage. Le sable dans lequel elle laissait des marques était chaud et la caresse du vent agréable sur sa peau. Assise au dessus d'un rocher, elle observait désormais les vagues. Ce lieu était magique. Sentant une vibration dans sa poche, elle récupéra son téléphone.

— Annie ! Enfin tu daignes m'appeler, je n'arrivais pas à te joindre et je me suis beaucoup inquiétée.

— Désolée, il n y avait pas de réseau en mer, je viens juste de débarquer.

— En mer, tu dis ?

— Je te donnerai les détails plus tard explique moi plutôt comment s'est passé ta déclaration.

— Tu diras à ton jules que j'étais là en premier. C'est une honte qu'il te monopolise autant...

— Valentina rit Annie, je me sens déjà assez coupable mais n'essaie même pas d'éluder ma question. Alors ? Qu'en est-il ?

— Pour tout te dire, tout ne s'est pas passé comme il fallait.

Valentina entendit son amie jurer et ce geste lui arracha un sourire malgré la tristesse qui brûlait son cœur.

— Que s'est-il passé ?

Se frottant le front, Valentina se mordit la lèvre en lâchant:

— Seth m'a embrassé et Kris nous a vu.

— Bordel ! Je vais le tuer, mais qu'est-ce qui lui est passé par la tête ! Il ne pouvait juste pas continuer de t'ignorer ? Et Kris, comment a t-il réagi ?

— Changeons de sujet, veux-tu ?

Annie n'insista pas et Valentina l'écouta lui raconter son voyage. Elle découvrait l'amour et ces nuances étaient tellement belles qu'elle essayait de se réveiller sans le pouvoir, tellement c'était beau.

— Tout est super Val. Il n'arrête pas de me faire des surprises, continua Annie. Le petit-déjeuner au lit, les galipettes dans toute la maison et mon corps qui s'en rappelera toute ma vie.

Sentant la mélancolie emporter son amie, Annie se reprit aussitôt. C'était une chose merveilleuse de partager son bonheur avec sa meilleure-amie mais cette dernière n'était pas disposée à la soutenir comme il fallait. Annie la sentait ailleurs, limite perdue un peu comme une fleur à qui on avait dissimulé les rayons du soleil. Pour parer les souvenirs qu'elle sentait son amie appelé, elle changea de sujet en présentant ces excuses. Avoir abandonné son amie lui pesait. 

— Et non, je t'interdis de te sentir mal. Je suis à Miami et en ce moment je déguste un bon cocktail exotique signé Carlos. Croit moi, ce n'est certes pas la grande forme mais je suis heureuse que tu sois heureuse. Tu as attendu ce moment toute ta vie alors ne gâche pas tout avec des remords inutiles.

— Très bien.

— Ne t'en fait pas pour moi Annie. Si cela peut te rassurer, je suis avec ma mère. Elle prend soin de moi et la mer me ressource. Par contre, j'ai le défilé prévu dans pas moins de huit semaines et tu as intérêt à y assister.

—  Je ne raterai ça pour rien au monde. Faut que j'y aille, aller bisous. Passe une bonne soirée. Je t'aime.

— Je t'aime.

Ces mots furent lâchés dans le vent et Valentina pria pour qu'ils atteignent l'élu de son cœur.

                                 •

Kris

Pendant tout le temps qu'a duré son séjour à Londres, Kris n'a pas arrêté de penser à Valentina. Son visage lui apparaissait et lui comme un con se surprenait à sourire en pleine réunion. Il n'avait jamais été fleur bleue et tout ces sentiments qui le harcelaient commençaient à le rendre fou. Mais là encore nous n'étions pas au pire ? Le pire c'était cette foutue tempête qui l'empêchait de décoller. Bon sang ! Comment le ciel pouvait lui jouer un coup pareil !

— Tu vas finir pas user tes chaussures le fauve.

— Barney, ce n'est pas le moment !

— Tout doux, dit ce dernier en souriant. Tu l'as dans le cul cette fille, pas vrai ? C'est vraiment fou. En fait, je repense à toutes ces fois où tu me disais, jamais je ne tomberai amoureux et là...

— Mais qu'est-ce tu es en train de raconter bordel !

— Je disais juste que...

Barney fut interrompu par l'arrivée du pilote. Enfin, entendit-il Kris murmurer en se précipitant vers l'avion. Ce dernier était tellement impatient qu'il en oublia son informaticien. En vrai, Kris l'avait fait sciemment juste pour que son vieil ami la boucle. Lui et Valentina s'étaient pas mal rapprocher ces derniers temps, c'était indéniable. Il trouvait d'autant plus dommage qu'elle ai fait ce malaise.

Arrivé à G.A.C, Kris n'eut pas le temps de se faire annoncer, le bureau de la secrétaire en charge étant vide, il se précipita à l'intérieur du bureau sans frapper. Une fois entré, son sourire s'éteignit lorsque ses yeux tombèrent sur le spectacle de épouvantable que Valentina lui offrait en signe de bienvenu. Allongée sur son bureau, les premiers boutons de sa robe ouverts, une bouche autre que la sienne l'embrassait. Instinctivement, Kris crispa ses poings en sentant l'envie de casser la gueule au fils de pute qui avait osé toucher à ce qui lui appartenait. La colère le brouillait tellement qu'il ne reconnut pas sa voix lorsqu'il se décida à parler. Elle était tranchante, sûrement plus aiguisée qu'une lame de couteau.   Bon Dieu avec quel genre de type traînait Valentina à ses heures perdues ? Fuyant se réfugier dans ses bras, elle ordonna au blond qui montrait des signes d'ivresse de dégager.

Dans les bras de Kris, Valentina tremblait de plus belle ce qui lui permit de supposer qu'elle n'avait peut-être inviter ce connard à la toucher. En effet, son coeur qu'il avait appris à oublier semblait s'être réveillé et profitait de son retour en selle pour lui assurer qu'elle n'était aucunement coupable.

— Qui était-ce ?

La réponse ne vint pas et bien au contraire un sanglot émergea en lieu et place. Se dégageant de son étreinte, Kris s'en alla après avoir claqué la porte du bureau. S'en était trop ! Il avait besoin d'évacuer cette pression qui lui comprimait la poitrine. Il avait aussi besoin de s'occuper d'un blond à la démarche douteuse.

Hello ! Je poste en retard parce qu'à la dernière minute, j'ai voulu faire des retouches et au final le texte en entier y est passé. Je m'excuse pour ceux qui attendait un chapitre hier !

Bonne lecture et à demain pour un second poste ! D'ici là commentez, likez  si vous aimer ! A vous de voir !

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