CHAPITRE 12: AIDE MOI



Ce mercredi matin, Valentina se leva du bon pied. Elle chanta sous la douche et déjeuna copieusement. C'est d'un pas pressé qu'elle se rendit dans les locaux de la société. Dans l'énorme salle conférencière, elle rejoignit l'équipe qui patientait. Elle se présenta rapidement en prenant le temps de croiser le regard de chacun des êtres présents. Dans son discours, l'excitation vibrait. On le sentait au sourire qui ne quittait plus ces lèvres, à son insistance sur les qualités requises pour la réussite de ce projet. En effet,  l'ouverture de ce nouveau secteur était un défi par lequel elle souhaitait se démarquer en imposant une vision nouvelle de ce qu'était la mode pour ensuite pouvoir s'ériger en tant qu'une grande marque de prête à porter. C'est pour cette raison qu'elle insistait sur le fait qu'elle avait non seulement besoin d'une équipe dynamique mais qui était tout aussi pourvue de créativité.

— Des questions ?

Un silence accueillit sa question et Valentina sourit.

— Très bien, dans ce cas, permettez moi de poursuivre. Que proposez vous pour un début ? Comment faire valoir notre future marque ?

Sans plus tarder, Valentina saisit un marqueur. Elle se dirigea ensuite vers le tableau blanc qui leur servira de support. L'équipe demeurait muette, ces membres échangeaient des regards inquisiteurs. 

— Attendez vous à ce que nous travaillons dur. Nous allons révolutionner le monde de la mode.

Cette phrase fit mouche et l'un des présents, le plus âgé supposa Valentina ricana.

— Je suppose que c'est vous le chef, nous nous ne sommes que des pantins à votre service. De ce de fait, le 'nous' que vous venez d'employer devient superflu.

Valentina plaqua un sourire de convenance sur sa bouche en relevant le regard. Elle s'avança ensuite vers son interlocuteur.

— Si j'insistais sur le 'nous', c'est naturellement parce que nous formons désormais une équipe. Je ne suis pas le genre à m'attribuer le mérite d'autrui si c'est ce qui vous inquiète monsieur Richard Obrian.

Ce dernier ricana de nouveau.

— Vous n'imaginez tout de même pas que je vais travailler pour une gamine. Vous savez qui se tuerait pour bénéficier de mes services ?

Valentina se passa une main dans les cheveux.

— Vous avez raison, je n'en sais rien et c'est le cadet de mes soucis, répondit Valentina, en durcissant la voix. Je tiens à éclaircir un point, je n'oblige personne à vivre cette aventure avec moi.

Elle cita sa dernière phrase en les observant à tour de rôle et Obrian se mit à rire.

— Si je pars, tous les autres me suivront et vous pouvez dire adieu à vos fantasmes de maison de couture.

L'atmosphère était tendu et Valentina ne comptait pas laisser passer ce manque de respect.

— Vous savez quoi, vous avez gagné. Je vais faire court et vous facilitez les choses, considérez simplement que vous ne faîtes plus partir de l'effectif des employés de cette société. Oui, vous êtes virés.

Elle profita du tumulte, pour inviter tous ceux qui voulaient s'en aller à immiter Obrian. La tête haute, ce dernier se dirigea vers la porte. Il immobilisa la main sur la poignée en remarquant enfin que personne ne semblait vouloir le suivre.

— Je suis désolée Obrian, vous êtes le seul à nous quitter. Je vous en prie, servez vous de la porte.

Après un dernier coup d'oeil en arrière, il s'en alla. Cette altercation avait chamboulé Valentina mais elle se contint de quoi tromper les apparences. Elle savait qu'elle devait raisonner en chef, manifester ces émotions en cet instant pourrait t'être interpréter comme de la faiblesse. Dans une gestuelle savamment calculée, elle se tourna vers l'équipe qui était restée muette devant la joute.

— Sur mon bureau, à la première heure, demain, je veux des idées pour le lancement de notre future marque. Pour les objections, rédigez moi des lettres de démission, se sera plus simple pour moi.

Lorsque la porte se referma derrière Valentina, elle souffla de soulagement. Elle courut finalement jusqu'aux toilettes où elle vomit douloureusement tout ce qu'elle avait ingurgité. Elle se passa de l'eau sur le visage et retourna dans son bureau. Elle soupira de frustration en décrochant le combiné du téléphone.

— Bien le bonjour Valentina.

— Bonjour Kris.

— Je vous en prie, asseillez-vous. Je vous sers quelque chose ?

— Non, merci.

—Dans ce cas, j'irai droit au but. J'ai reçu une plainte à votre sujet.

— Laissez-moi deviner, c'est une plainte déposée par Obrian ?

— Exactement. Pouvez-vous m'en dire plus ?

Valentina soupira en s'épongeant le front. Elle expliqua l'altercation avec des mots et phrases simples. 

— j'en conclus que le licenciement est justifié ?

— En effet, je ne peux pas travailler avec un misogyne, murmura Valentina en se massant les tempes.

— Vous sentez-vous bien ?

— Oui, ne vous en inquiétez pas. J'ai juste une légère migraine et j'ai des cachets dans mon bureau pour l'atténuer.

— J'aimerais bien vous raccompagner mais ces dossiers m'en empêchent.

— Ne soyez pas embêter, je trouverai mon chemin.

— N'aurai-je pas droit à un baiser d'aurevoir ?

La demande fit rougit les joues de Valentina. Elle se pencha sur le bureau ce qui permit à Kris d'avoir une vue privilégiée à l'intérieur de son décolleté. 

— Venez le chercher dans mon bureau.

Kris sourit et lui caressa la joue de l'index.

— Savez-vous qu'à force de jouer avec le feu, on finit par se brûler ?

— Me faire brûler par votre feu serait une torture agréable.

Sur ces derniers mots, Valentina quitta le bureau en riant. Jamais, elle n'aurait pensé être capable de sortir ce genre de réplique. Les joues brûlées par l'excitation, elle se concentra sur le travail après avoir avalé ces pillules. Elle parcourait pensivement les croquis qu'elle avait réalisés tout au long de son existence. Elle espérait les soumettre le lendemain à l'appréciation des membres enfin uniquement que s'ils décidaient de ne pas lui remettre leur démission.

                 

— Bonjour à tous, si vous êtes prêts nous allons commencer.

Valentina prit place. Elle se servit un verre d'eau qu'elle but à petites gorgées. Elle etait pressée de découvrir ce qu'ils avaient à lui proposer mais pour l'heure, l'équipe que Kris lui avait constitué ne faisait que se consulter du regard. Le cœur de Valentina bondit dans sa poitrine et elle se prépara au pire. Elle se servit un autre verre d'eau en réfléchissant à vive allure. Allaient-ils tous lui remettre leur démission ? Elle ouvrit son agenda et commença à y griffonner quand la rousse se décida à prendre la parole. Valentina se préparait au pire; elle se raidit dans son siège mais leva un regard sérieux sur son interlocutrice. Elle se maudissait de ne pas leur avoir accordé un plus long délai.

— Madame Reed, nous voulons bien avant d'aborder le sujet de la marque, nous excuser du comportement de Richard. Il n'a pas  toujours été ainsi et quand bien même cela ne justifie en rien son comportement, il vit une situation assez difficile.

Valentina hocha délicatement la tête et se tint prête pour le coup de grâce.

— Ceci dit, nous nous ne pouvons ne pas saisir cette chance de travailler avec vous.

Valentina toussota.

— Vous avez fait le bon choix. Passons à l'ordre du jour, si vous le voulez bien.

— Tout d'abord, commença le jeune gothique svelte, nous devrions penser à un nom pour la marque. Ensemble, nous avons pensé à Shades mais nous aimerions connaître vos attentes.

- Shades ? Répèta Valentina en se tapotant la joue, il est assez original. Concernant mes attentes, j'aimerais  quelque chose qui frôle l'extravagance sans l'être.

Marah, la jeune femme roudouillarde aux boucles rousses se tint face au tableau et nota toutes les suggestions émises.

— Nous pourrions mettre l'accent sur les couleurs chaudes et flashy ?

— J'adore le concept, réagit Valentina en souriant. Tenez, ce sont des croquis que j'ai réalisés, j'aimerais que vous y jetiez un coup d'oeil.

Elliot, le gothique, James, le styliste, Marah, la rousse et les autres membres vinrent consulter les croquis.

— Ils sont magnifiques, reconnut James émerveillé. Accordez nous une semaine pour apporter ce côté sexy, annonça-t-il, en faisant un clin d'œil à Valentina.

— Très bien. Choisissons alors les croquis les plus appropriés.

L'ambiance s'allégea doucement et tous participèrent dans le choix des croquis.

— Je crois que nous sommes bon, sourit James, en applatissant ces joues.

— Je le reconnais, répondit Valentina en félicitant tout le monde.

Deux semaines plus tard...

- Comment se porte ma fille chérie ?

- Très très bien. Je suis contente de te voir. Aller à tout à l'heure papa. J'ai une usine textile a visiter.

- Tu ne déjeunes pas ?

- Non maman. Blake m'attends.

Hyper excitée, Valentina rejoignit Blake et parcourut les dossiers qu'elle avait emporté. Cette semaine s'était vite enchaînée. Elle n'avait eu aucune minute à elle pressée qu'elle était de finir dans les temps. Fatiguée d'écouter le répondeur d'Annie, Valentina se massa les tempes et délaissa son téléphone. Ces migraines horribles refusaient de la lâcher. Farfouillant dans son sac, elle retrouva les calmants et en avala deux comprimés. Le temps qu'elle arrive à l'usine textile, ces derniers auront eu le temps d'agir.

Lorsque Blake immobilisa la voiture, il était huit heures et quinze minutes. Elle était en avance ce qui ne la gênait aucunement. L'équipe de sécurité venue en renfort inspecta les lieux avant qu'on l'autorise à quitter sa voiture. Peu de temps après, Kris arriva aux côtés de son garde du corps suivit de son équipe. La visite de l'atelier pouvait donc commencer.
Après la visite, Kris et Valentina répondirent aux questions du seul journaliste autorisé à les suivre pendant la visite.

- Monsieur Wilson que pensez vous de cette usine textile ?

- Elle a un grand potentiel.

- Et vous Mlle Reed qu'en pensez vous ? Cette usine est-elle en adéquation avec vos projets de mode ?

- J'y ai vu pleins de choses intéressantes. Comme monsieur Wilson l'a dit elle a un grand potentiel. Ce serait injuste de ma part de penser qu'elle ne serait pas en adéquation avec mes projets.

Dehors, Valentina se dépêcha de porter ses lunettes. L'endroit grouillait de journalistes qui agitaient leurs appareils dans tout les sens. De nouveau, la migraine la fit tressaillir et elle sera les poings. Kris lui sourit et elle en fit de même en l'écoutant lui parler.

- J'espère que vous êtes contente de la visite ?

- Oui très heureuse. Parailleurs nous devrions tomber d'accord sur la question du budget et du...

- On s'en fiche du budget ! C'est vous qui m'interessez.

- Stop Kris, murmura Valentina en posant la main sur celle qui enserrait son poignet. Il y'a des journalistes.

Pour lui montrer qu'il s'en fichait, il la rapprocha. L'embrassant sur la joue et la caressant, il lui murmura :

- Nous avons un dejeuné au Happy Motel. J'y ai réservé une suite. Chambre cent deux. Rejoignez moi après le déjeuner.

Décontenancée, Valentina cligna des paupières. Était-ce vraiment en train de lui arriver ? Se demanda-t-elle en rejoignant sa voiture. Paradoxalement lorsqu'elle arriva au Happy Motel, le seul siège livre était celui à côté de Kris. Gracieusement, elle s'y installa. Dépliant sa serviette, elle la posa sur mes jambes. L'entrée était constituée d'une salade mozarella avec des fruits. Au moyen de sa fourchette, elle tenta de déjeuner à l'image des autres. Une première bouchée, une deuxième, une troisième avant qu'elle en ai définitivement marre. Lorsque Kris la fusilla du regard, elle se fit violence pour continuer à avaler.

L'excitation et le désir lui crispaient sauvagement les tripes. Elle avait hâte d'en finir et se retrouver dans la suite cent deux. Vint le tour du plat de résistance. Du poisson. Prise de nausée devant le plat, Valentina s'excusa et sortit de table. Aux toilettes, elle vomit tout ce qu'elle avait ingurgité en regrettant d'avoir avaler ces foutus cachets à jeûne. Péniblement, elle s'assit et essaya de retrouver son souffle. Sa tête lui tournait et ces yeux lui faisaient mal. Faisant un effort, elle se releva et se retint aux poignets des portes pour avancer. Malgré la douleur, un pied après l'autre, se tenant au mur la jeune fille évolua jusqu'à la salle de reception. Il fallait qu'elle y arrive. Son dernier regard fut destiné à Kris lorsque ses forces l'abandonnèrent pour de bon.

Une première fois ratée, un déjeuner raté... la vie est faite de milliers d'imprévus. Valentina va t'elle s'en sortir?

La suite est déjà en ligne...

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