Sangtiments terribles

Tu t'éveilles en sursaut. La lumière crue t'aveugle. Ta vue est floue. Les yeux brûlés, la peau à vif, tu bas violemment des paupières pour faire passer cette sensation désagréable. Les sensations t'assaillent. Tout était si simple avant pourquoi as-tu recouvré la vue ?

Un grognement s'échappe de tes lèvres closes. Effaré, tu te crispe, figé sur ce cri venu de ton propre corps. À nouveau tu peux parler ! Pourquoi un corps encore ? Le tien devait pourrir en bas d'une falaise, dévoré bout à bout par des charognards.

La rage t'enveloppe. Quelle trahison ! La mort n'était t'elle pas la plus belle éternité possible pour toi ? Tu l'avais pourtant mérité, ce néant infini ! Tu redresses le corps maudit d'un bond. Tu cligne des paupières et enfin se dissipe le flou. Finalement, tu étais mieux aveuglé. Des murs gris t'oppressent et une lampe bleue éclaire la pièce d'une lueur maladive. Le seul meuble qui l'empêche de sembler vide est un petit lit aux draps blancs sur lequel tu reposais.

Une odeur âcre de poussière emplit la pièce. Elle te révulse. Oh que tu aimais ce vide infini! Pourquoi toutes ces sensations reviennent-elles ? Dégoûté, tu sors de la pièce, espérant trouver ailleurs un moyen de revenir à ton sommeil éternel.

Un couloir devant toi se dresse. Il est sombre et vide lui aussi. Aucune trace de mort ici présente. Tu frappes le mur à de multiples reprises. Quelle horreur que ce lieu ! Ta main frêle est en sang mais tu n'y prêtes pas attention. La colère t'envahit. Pourquoi ? Tu voulais tant rester mort ! Pourquoi une vie encore ? Tes mains rouges repeignent le mur. Toujours sous le choc, tu tournes la tête vers le bout du couloir. Une lueur faible y brille. Est-ce la fameuse lumière au bout du tunnel ? te demandes tu amèrement. Toutefois, tu quittes ton mur. Tu t'approches avec espoir.

Arrivé au bout du couloir, tu débouches sur un vieux balcon blanc. Autour de lui, s'étend le ciel gris. Infini et paisible, il te nargue.

Tu contemple le vide sous tes pieds avec envie. Il serait si simple de le rejoindre à nouveau, sortir de ce mauvais rêve et dormir paisiblement à nouveau. La mort se devait d'être ta compagne après tout ! Tu pourrais sauter et disparaître à jamais. Tu n'en fais rien. Qu'y a t-il a après la mort, quand on l'a déjà vécu ? Alors tu reste là, à déverser ta rage face à l'horizon gris. Les mains crispées sur la rampe du balcon, tu hurles la question qui hante tes lèvres.

« Pourquoi être revenu à la vie ? »

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