ça commence à un moment
un jour d'hiver un soir d'été
où l'on s'ennuie et qu'il fait froid
et puis le temps vient s'arrêter
pour de bon

c'est une apparition
c'est un visage une voix
c'est une lumière, une odeur
c'est un son
un éclat

c'est une peau, des doigts, des rêves
auquel on revient toujours
c'est un monde où l'on s'élève
c'est l'amour

aimer c'est couvrir de poussière
salir de ses doigts nus le trop ordonné
c'est refuser le ciel lui préférer la terre
c'est dans ce monde-ci que l'on s'est rencontré

c'est ne pas voir passer toute les soirées longues
et ne voir que toi
se perdre dans la langueur insoutenables des heures
quand l'autre n'est pas là

contre le monde à nu
nos corps en bazar
nos âmes confondues
aimer c'est un art

mais tes traits sont brouillés
ton visage est blafard
on ne peut pas rester
quand le désir repart

souvent la romance est trop dure
et j'ai pleuré, pleuré tu sais
sur le silence ignoble des murs
et l'évanescence des baisers

l'amour se fond dans le banal
sur les avenues, dans les cafés
on ne verra pas les étoiles
puisque les rues sont éclairées

le monotone avale tout
s'il te plaît je t'en prie résiste
un instant de plus soyons fous
s'il te plaît oublie d'être triste

embrasse moi sur la place
que l'on dérange les passants
le temps s'arrête quand on s'enlace
Je voudrais rester plus longtemps

Si tu es triste dans la lumière
On ira s'aimer dans la nuit
On crachera sur l'éphémère
On se fondra dans l'infini