La petite marchande d'amour

À réécrire parce que c'est de la merde
Je vous laisse lire quand même parce que souffrir c'est drôle.
J'avais douze ou treize ans quand je l'ai écrit, ça mène nul part et ça n'a pas de sens.
Courage à vous pour cette épreuve
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— Avez vous déjà entendu parler de la petite marchande d'amour ?

— Non ? Évidemment, vous êtes bien trop jeunes. Et pourtant, son nom était autrefois sur toutes les langues. Certains la disaient sorcière, voleuse, ange. Je ne saurais discerner le vrai du faux pour vous. Je n'ai que les faits. Et si c'est bien ce que vous souhaitez, voici toute l'histoire.

Remontons-il y 46 ans, en ce jour où je l'ai rencontré.

Je venais de quitter mon enfance, je n'avais que vingt ans. En ces temps-ci, ma vie était funambule et le bonheur dépérissait à chacun de mes pas. La tristesse me consumait, et ce, sans raison apparente. L'argent fleurissait au creux de mes doigts et j'avais bien souvent une femme pour se lever avec moi. La clé de la sérénité m'échappait pourtant et mes sourires étaient toujours feints. Rien ne me plaisait et j'avais par bien des moyens, les plaisirs charnels ou la fête, d'oublier un instant mon malheur terrible.

La seule chose qui fonctionnait était l'alcool. Je parvenais bien souvent le temps d'un verre à noyer mes maux. Je me rendais tous les soirs dans un bar au centre de la ville pour ce faire.

C'est justement dans ce bar que ma vie a basculé, que j'ai rencontré la petite marchande d'amour. C'était un soir d'hiver, j'étais au comptoir, presque aussi plein que de whisky que de maux. Je m'apprêter à me remplir d'un verre de plus, mais c'est là que je l'aperçus.

Une jeune fille, bien trop jeune pour être ici, était adossée au mur. Elle était d'une hideur monstrueuse, les cheveux sales et poisseux, le visage boutonneux, l'écharpe en recousue de partout, les pieds nus recouverts d'une couche de crasse horrible. Pourtant, elle n'était pas désagréable à observer. Son regard était doux et elle souriait, d'un sourire si éclatant qu'on en oubliait le reste. Un sourire si éclatant, que même sa vieille écharpe rapiécée semblait rivaliser de beauté avec les plus fines mohères. La pièce autour me sembla disparaître, éclipsée par la sublime laideur de l'étrange jeune fille qui se tenait devant moi. Je ne sentais plus l'effet de l'alcool et je marchais droit, quand je me suis approché d'elle. Nous nous sommes observé en silence jusqu'à ce que je la questionne :

— Comment t'appelles-tu ? Tu es très jeune, pourquoi es-tu ici ?

— Je n'ai pas de nom, vous pouvez m'appeler comme vous le souhaitez.

— Je t'appellerai Carla alors ! C'est joli Carla. Et tu n'as pas répondu à ma deuxième question Carla. Pourquoi ?

— Parce qu'il n'y a pas de réponse à cette question. C'est aussi stupide que me demander pourquoi je vis, pourquoi vous voulez me donner un nom, et pourquoi vous-même êtes ici.

J'ai gardé le silence quelques instant, surpris par cette jeune fille étrange, par ses réflexions trop mature, par son sourire plus vrai que les miens n'ont jamais été. J'ai laissé mes pensées se cristallisaient quelques instants puis lui ai répondu :

— Ce n'est pas une question si stupide que cela, et en voici la réponse. Je suis triste et je noie mon chagrin dans ce bar.

— Mais tu ne connais pas la raison de ta tristesse, n'est-ce pas ?

Je ne lui donnai nulle réponse, pensif.

— Tu ignores donc la raison de ta présence ici. Mais, le chagrin est ma spécialité et je peux t'apaiser du tien. Est-ce ton souhait ?

À ses mots, elle s'approcha de moi. Surpris, j'ai reculé renversant une chaise au passage.

— Tu mens !

Elle a tourné la tête et plissé les yeux. J'avais cru voir sur son visage comme une expression de pitié ?

— Je ne mens pas. Je suis la petite marchande d'amour et je suis là pour aider.

Je ne parvenais plus à dire un mot, trop surpris par ce que je venais d'entendre. On m'avait tant parlé de cette jeune fille, tant mis en garde et pourtant, elle ne semblait pas dangereuse. Elle paraissait même vouloir sincèrement m'aider. Je l'ai invitée à s'asseoir sur une table au fond du bar et nous avons commencé à discuter.

— Es-tu vraiment capable de ce que tu prétends ? Je n'ai pas besoin d'amour, mais de bonheur.

— Oui. L'amour est le fait d'apprécier les choses, de se sentir bien, heureux. Je suis la marchande d'amour et si tu en payes le prix, je te rendrais la joie de vivre.

— Le prix ? demandé-jje, secoué par cette révélation.

Elle hocha la tête.

— Oui le prix, je ne suis pas bénévole et tu devras mériter ton bonheur.

— ET ce prix ? Qu'est t-il ?

Elle leva sa main et posa son index sur mon front.

— Moi ?

Elle leva son pouce vers le haut. Éberlué je ne sus que répondre. Que voulait-elle dire ? Voulait-elle que je l'embrasse, que je l'aime une nuit comme les autres femmes ? Voulait-elle que je devienne un esclave à sa solde ? Elle brisa ce silence bavard de pensées.

— Oui, tu es le prix. Tu vas m'offrir ce qui fait de toi toi. Demain, tu ne seras plus beau. Demain, tu ne seras plus riche. Demain, les gens ne t'apprécieront plus. Demain, tu ne seras plus toi, mais heureux. Heureux comme tu ne l'as jamais été, heureux comme personne. Qu'en dis-tu ?

Silencieux, je réfléchissais. Renoncez à moi-même pour le bonheur ? Était-ce une bonne idée ?

Je ne pouvais pourtant pas rester longtemps ainsi, après tout, la mort, autre alternative auquelle je songeais depuis un moment, signifiait également un abandon total. Et l'arrêt de ma vie, ne me donnais aucune certitude de joie.

-C'est d'accord Carla. J'acceptes.

Elle posa alors ses mains sur mes tempes et commança à chanter. Une chanson sans mélodie, ni paroles, mais pourtant d'une beauté infinie. Le temps semblait ralentir laissant Carla chantait encore plus.

Et j'ai fini par me retirer dans cette petite thébaïde, la montagne me paraissant être un bon endroit pour finir mes jours en paix.

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