Inséparables

PDV: ???

J'étais à ses côtés, tous les jours, toutes les nuits, où qu'il aille quoi qu'il fasse, je restais avec lui. Depuis le début c'était comme ça, l'un allait jamais sans l'autre, je n'existais que dans ses yeux et dans son cœur, le reste m'importait peu, tout autour de lui était invisible pour moi. Il était mon monde, ma raison d'exister, ce qui me raccrochait à ce monde pourri jusqu'à la moelle. Alors, peu importait qu'il me criait dessus, qu'il pleurait contre moi en me demandant pardon, peu importait les disputes et les non-dits, peu importait les silences et les cris, ma place était à ses côtés. Je suis donc restée, des jours, des semaines ainsi.

Je le regardais dormir, il me parut tellement beau malgré ses cernes qui entouraient ses yeux clos. La nuit avait été courte et agitée. Comme les précédentes. Pourtant, il ne dormait pas apaisé, je le savais, cela faisait des nuits que le peu de sommeil dont il profitait était tourmenté. Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas être paisible en ma présence, alors, sans un bruit, je me suis approchée de lui, et d'un geste tendre, je frôlai ses traits tirés. Comme s'il m'avait sentie, il ouvrit soudainement les yeux avant de les plonger dans ma direction. Des billes translucides coulèrent le long de ses joues. Il tendit le bras gauche et souffla :

« Je t'en prie, ne me quitte pas Yri ludichi. »

Sans attendre de réponse, ses yeux se fermèrent à nouveau et il rejoignit le monde des songes. Peu de temps après, je m'évadais à mon tour.

Le lendemain matin, il me rejoignit rapidement dans la cuisine. J'étais déjà là, depuis peu, à préparer le petit déjeuner. En silence, il me regardait, fixait le moindre de mes mouvements, comme si, d'un moment à l'autre, je pouvais disparaitre. Ce qui n'était pas totalement faux. Mais je restais là, m'activant devant lui. Il s'approcha silencieusement de moi mais je l'esquivais et lui fit signe de se rassoir, je devais finir de préparer à manger. Il acquiesça doucement et, à regret, il retourna s'assoir au comptoir. Il mangea sans appétit, la nourriture semblait fade dans sa bouche, comme depuis un bon moment déjà. Sans un mot, nous partîmes vers notre endroit favori : la plage du vieux Aurel. Ensemble, nous avons fixé le lever du soleil.

« -Il est temps de partir.

-Non, reste encore un peu, s'il te plait, répliqua-t-il aussitôt en se tournant vers moi

-Tu dois me laisser partir mais je serai toujours avec toi, dans ton cœur.

-Je ne veux pas t'avoir dans mon cœur mais dans mes bras Yri Ludichi. »

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