Un ange déchu

Le petit garçon aux cheveux verts court dans le champ. Les larmes qui débordent de ses yeux se mêlent au sang qui macule ses joues si pâles. Il court à en perdre haleine mais il n'en a cure, il doit fuir.

Il trébuche et tombe à terre. Un sanglot s'échappe de sa gorge et il se relève difficilement. Il s'essuie les yeux, se barbouillant encore plus le visage de sang. Une légère brise se lève, apportant à ses délicates narines de métamorphe l'odeur du cadavre qu'il a laissé derrière lui.

Il se remet à courir. Mais ce qu'il fuit est en lui. La déesse lui avait dit que son pire ennemi ne serait personne d'autre que lui même. Elle avait posé un sceau mais elle avait bien précisé qu'il ne le retiendrait pas longtemps.

"Arrêtes de fuir !"

La voix résonne dans la tête du petit garçon. Elle lui déchire le crâne et lui laboure l'âme. Il s'arrête, le souffle coupé, et porte une main marqué d'une hache à sa poitrine. Il gémit alors que la voix l'ordonne de lui laisser la place.

"Zium ?"

Le petit garçon lève la tête en entendant la voix tremblotante de sa mère. Plusieurs villageois l'entourent ainsi que deux hommes habillés de soutanes rouges et blanches, le crâne rasé et tatoué de symboles religieux.

"Tues les ! Ne les laisses pas nous attraper !"

Les moines échangent un regard alors que le petit garçon est pris de convulsions. Il lutte désespérément pour ne pas obéir à cette chose, pour ne pas lui laisser la place. Il essaye d'articuler une supplication mais ce n'est qu'un grognement qui sort de sa bouche tordue par la douleur.

Le moine de droite s'approche du garçon. Il lui prend doucement le menton et relève sa tête. L'œil rouge de Zium semble perdre vie, alors que le bleu s'illumine. Le moine pose alors sa deuxième main sur cette œil animé d'une rage froide et marmonne une bénédiction. Le jeune garçon s'évanouit dans les bras de l'homme de foi.

"- Nous allons l'emmener dans notre monastère, dit le deuxième moine à la mère du garçon.

- Nous allons lui apprendre à se contrôler, continue le premier, le garçon calé dans ses bras.

- Il reviendra quand il sera prêt."

La femme aux longs cheveux verts foncés acquiesce, les larmes aux yeux. Elle embrasse une dernière fois son fils et retourne au milieu des villageois inquiets. Le petit groupe repart au village alors que les moines prennent la direction opposée, marchant vers le lieu qui va changer Zium.

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C'est court mais clair. Donc le moment clé de l'enfance de Zium, quand il n'arrive plus à contrôler son Autre et qu'il rejoint les moines-guerrier.

Satisfaite Lina_love_leopardus ?

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