6. Entre filles
Enfin dimanche, le jour où je bulle en jogging devant la télé, mais cela ne sera pas encore aujourd'hui, je ne l'ai toujours pas achetée. Donc ça sera bouquin à l'eau de rose, c'est simple à lire, rapide et fait rêver. J'aimerais être ces héroïnes, elles rencontrent à chaque fois le grand amour même quand c'est leur pire ennemi et ça se termine toujours bien à la fin. En tout cas mon histoire avec Nicolas ne vaut même pas un chapitre. Depuis notre séparation je me sens bien, je me sens moi-même et je m'aperçois que les personnes qui me sont proches ne l'appréciaient pas. Comme m'a dit Julie « bon débarras ».
Le jour décline petit à petit, j'ai lu toute la journée et j'ai même fait une bonne sieste récupératrice. Je me lève pour aller prendre une bonne douche quand mon téléphone sonne, c'est Julie.
-Coucou Lisa, je ne te dérange pas ?
-Non j'allais prendre une douche.
-Alors ça tombe bien, fais-toi toute belle j'arrive, et elle raccroche.
Sous la douche bien chaude je me détends, mon pommeau est multi-jet et le mode massage fait un bien fou à ma nuque et au dos. J'aime aussi la sensation que me procure le jet sur mon sexe, les petits chatouillis sur mon clitoris mais pas le temps et ni le moment ce soir.
Je ferme les rideaux de ma chambre (et non monsieur le pervers de voisin, ce soir on ne se rince pas l'œil) je mets des sous-vêtements, me glisse dans mon jean slim et mon bustier noir. La sonnette de la porte retentit, je cours dans le couloir pour ouvrir à Julie et je trébuche sur le putain de tapis offert par mon ex belle-mère (toi, tu vas aller à la poubelle) j'ouvre la porte et je vois une Julie toute en beauté.
-Coucou miss, Julie me regarde et reprend, tu fais quoi avec ta serpillière ?
-Rien, je vais m'en débarrasser à la benne.
-Euh, ce n'est pas le moment de faire ton ménage de printemps, tu n'es même pas coiffée, allez hop hop va te préparer les filles ne vont pas tarder.
-Les filles ? Mais qu'as-tu prévu ?
-Une soirée entre filles pour fêter ton célibat, et elle me pousse dans la salle de bain.
Fanny, Paola et Michelle sont arrivées,
-Bonsoir les girls, je peux savoir où on va ?
-Non c'est une surprise dit Fanny
-Bon tu es prête ? Me dit Julie en inspectant mon look.
-Oui, je passe un boléro et mon blouson et let's go.
Toutes les cinq on s'entend très bien, on a quasiment commencé en même temps à l'hôtel. La plus ancienne c'est Paola une vraie maman alors qu'elle n'a que quatre ans de plus que moi, elle est mariée, deux enfants et un chien. Ensuite Fanny et moi avons été embauchées en même temps, à ce jour célibataire, Julie trois mois après, relation sentimentale compliquée (elle a un nouveau jules tous les 10 jours) et Michelle il y a cinq ans quand l'hôtel a ouvert le spa, elle est en couple et a des doigts en or pour les massages.
Nous sommes dans le métro et je ne sais toujours pas où elles m'emmènent, nous descendons à deux stations de l'hôtel. Après avoir marché quelques mètres, elles m'entraînent dans une rue très peu passante, toute seule je ne pense pas que je m'y serais aventurée. On arrive devant un bar, d'extérieur il ne paye pas de mine, deux videurs à l'entrée sous des palmiers pas très en forme vu la fraîcheur de mars. Sur l'enseigne il est écrit « Cuba & Salsa », les deux gorilles nous laissent rentrer, on passe un sas et on a l'impression d'être aux Caraïbes mais pas à Paris. Les murs ont des fresques de paysages et de plages Cubaines, le sol est recouvert de sable fin, la lumière est tamisée couleur coucher de soleil, il y a quelques palmiers autour d'une piste de danse. Au fond de la salle il y a un bar magnifique, sur ses côtés il y a des photos de Cuba, il y a bien sûr le portrait de Che Guevara. Autour de la piste des banquettes avec table basse, un serveur nous accueille et nous installe.
-Les filles cet endroit est super beau, alors on se boit quoi les girls? Je prends la carte et la parcours furtivement.
-Moi un mojito et on prend aussi des choses à grignoter. (Michelle)
-Regarde Lisa si on peut se faire un style de tapas. (Julie)
-Oui, il y a le plateau de découverte, je pose la carte, pour moi aussi mojito.
-Allez-y on ne cherche pas plus loin mojito pour tout le monde. (Fanny)
Fanny est partie commander, il y a la queue au bar, des couples qui dansent, je sens qu'on va bien s'amuser. Le serveur nous apporte nos consommations et le plateau découverte qui lui est fourni de plusieurs mets appétissants. Julie se lève :
-Trinquons au célibat de Lisa.
-Au célibat de Lisa, crient en chœur les autres et on porte nos verres à nos lèvres.
Au fil de la soirée, il y avait de plus en plus de monde, je n'aurais jamais cru pour un dimanche soir. La piste est assez grande et la musique extra. Avec les filles on se déchaîne, bouge nos culs sur de la salsa, sauf Michelle qui est resté assise. Je la rejoins pour me désaltérer (troisième verre de la soirée, est-ce raisonnable ?)
-Viens danser avec nous, tu veux vraiment faire plante verte toute la soirée ?
-Oh non merci Lisa, je suis nulle, je préfère vous regarder.
-Viens, tu suis la musique, je vais te guider si tu veux.
-Non, j'ai deux pieds gauches, par contre toi et Julie vous dansez super bien. Les filles nous rejoignent.
-Alors vous faites quoi, tapisserie pour le bar ? (Julie)
-Non j'expliquai à Lisa que j'ai deux pieds gauches et que toutes les deux vous dansez très bien. (Michelle)
-Normal, on a pris des cours il y a longtemps et on a des beaux restes hein ma Lisa et elle me fait un clin d'œil. (Julie)
-Vous ne dansez plus ? S'interroge Paola
-Non j'ai arrêté quand je me suis mise en couple avec Nicolas et avec le recul c'était une belle erreur. Il n'aimait pas cette danse je cite « c'est vulgaire on dirait une pute quand tu danse »
-Je ne comprends toujours pas comment tu as mis de côté ta personnalité, tes envies et surtout tes passions pour un mec et surtout un connard comme lui. Il avait une grosse bite, il te donnait des mégas orgasmes à chaque fois?
-Julie ! Elle me fait rougir. C'est intime... elle me coupe la parole
-Intime ? Tu n'es plus avec alors on s'en fout, allez répond.
Je bois un peu de mojito.
-Pour te répondre, même pas, rien, pas de méga orgasme et kékette taille normale (peut-être même petite pour le coup).
-Mon frère dit toujours « une femme qui est frigide ou n'a pas d'orgasme c'est que l'homme se débrouille très mal », nous dit Fanny en faisant une voix grave.
-Les girls on est entre nous alors un petit jeu, quand date votre dernier orgasme et pas de triche. Michelle commence. (Julie)
-Euh... il y a quatre jours, ton tour Paola.
-Ce matin, Fanny toi ?
-Il y a un mois avec un plan cul rencontré sur Tinder, Julie quand date le tien ?
-Cet aprem avec un sexfriend et toi Lisa?
-Tinder, sexfriend, franchement les filles ne vous pouvez pas vous caser ?
-Lisa ne te défile pas et réponds à la question. (Julie)
-Il y a trois semaines...
-Trois semaines ?! Julie compte sur ses doigts et reprend, soit j'ai loupé un passage quand tu m'as parlé de Venise, soit tu as omis un détail, alors ?
-Alors, j'ai passé la plus magique des nuits et vous n'en saurez pas plus...
Je retourne sur la piste.
Après trois danses je retrouve les filles en pleine discution.
-Vous discutez de quoi les girls ?
-De l'endroit, Lorenzo nous a bien conseillées... (Paola)
-Lorenzo ?
-Lorenzo Contarini, il nous a entendu parler hier et nous a dit de venir ici. (Paola)
-Lorenzo ? Porte de prison à la belle gueule ?
-Je suis d'accord avec toi, il est beau gosse mais désolée il a un sourire et des yeux, aïe aïe je mouille ma culotte rien que d'y penser... je coupe la parole à Julie
-Tu as mis une culotte ce soir ? Et je me mets à rire.
-Ahah très drôle miss, en attendant cela ne me dérangerait pas que regard intense me l'enlève, même pour une nuit. (Julie)
-Pour cela il faudrait que pitbull te laisse approcher de son os. (Fanny)
-Ahaha, ça lui va super bien, Monica le pitbull. (Julie)
-A votre avis ils sont en couple ?
-Je ne sais pas, mais elle fait bien comprendre pas touche et limite ne le regarde pas. (Paola)
-Vous aussi vous avez eu droit au regard noir bien menaçant ? (Fanny)
-Oh oui, elle aurait eu des fusils à la place des yeux elle me criblait de balles vendredi soir.
-Eh bien moi je dis que non ou alors il n'est pas au courant. (Michelle)
Julie se lève d'un coup et s'assoit à côté de Michelle, c'est limite si elle ne me pousse pas.
-Toi la cachotière tu sais quelque chose et tu vas parler, Julie prend le pilon du mojito et le met sous son cou.
On éclate de rires toutes les cinq, on pourrait nous prendre pour des folles pas grave l'importance c'est que l'on s'amuse. J'ai l'impression que les mojitos commencent à faire leur effet, en tout cas pour moi.
-Ok ok je capitule ne me torturez pas plus, il est venu se faire masser et en discutant j'ai compris qu'il était célibataire. (Michelle)
-Tu veux dire que tu l'as vu à poil !?(Julie)
-Oui et je peux vous dire qu'il est très bien foutu... du haut du corps, arrêtez de vous faire des films, il était que torse nu. (Michelle)
-Les filles quand on parle du loup... (Julie)
-On en voit la queue. Je me mets à rire.
-Lisa regarde à ta droite, me dit Paola.
Je tourne ma tête et effectivement, Lorenzo est dans le bar accompagné de Monica, de Raffaele et d'Ornella. Ils s'installent à quelques tables de nous, Monica a les cheveux lâchés, habillée d'une robe rouge a mi-cuisse, montre de très belles jambes fines, je ressens une impression de déjà-vu. Lorenzo lui est en chemise blanche et pantalon noir, il a laissé son costume au placard on dirait. Il est tout sourire comme sur les photos d'internet, il est très beau mais inaccessible. Il parle au serveur certainement pour leur commande. Au bout d'une dizaines de minutes, le serveur vient à notre table avec des mojitos.
-Mesdames ces verres vous sont offerts par monsieur Contarini, et il repart.
Quel délicate attention de sa part, Julie prend son verre et le lève en direction de leur table, Lorenzo lui fait un signe de tête, Monica elle son regard de sorcière.
-Attention Julie, pitbull va mordre. Je rigole de bon cœur, suivie des filles.
J'ai sifflé une bonne partie de mon verre à une vitesse grand V, c'est officiel je suis ivre et demain matin je vais avoir mal à la tête jusqu'aux racines des cheveux. Je ne sais pas comment sont les autres mais Julie elle on l'a perdue, elle danse avec un mec qui a des mains bien baladeuse. Jusqu'à maintenant j'ai réussi à repousser les pots de colle et les lourds, de danser avec plaisir sans plus penser a rien, ni à Venise, juste moi et la musique. Retrouver ma passion de la salsa, jamais je n'aurais dû arrêter, quelle idiote j'ai été d'avoir écouté Nicolas, il me disait que c'était une danse de pute et que je faisais salope à remuer mon cul de la sorte (Connard). Eh bien regarde Nico, j'ai passé toute ma soirée à prendre du plaisir à le remuer mon petit cul de pouf. Fanny me fait signe de regarder vers le bar, il y a Lorenzo qui discute avec un homme à l'allure cubaine.
-Qu'est-ce qu'il est beau.
-Fanny ! Soit plus discrète quand tu le mates.
-Bah quoi, je suis née avec des yeux c'est pour regarder, et elle fait un clin d'œil. Lui aussi il mate, t'inquiète je l'ai cramé tout à l'heure...
-Tu l'as surpris en train de te reluquer ?
-Je ne sais pas, c'était dans notre direction en tout cas.
-Arrête de rêver miss et danse.
Un mec un peu trop imbibé vient me coller (et merde), il est derrière moi entrain de danser et essaye de se frotter. Fanny est morte de rire, faut dire que le gars il titube plus qu'il ne danse. Je me retourne pour le pousser un peu et lui faire comprendre qu'il me saoule. Mais il m'attrape le bras et me plaque contre lui, il est tombé dans l'eau de cologne.
-Pouvez-vous me lâcher s'il vous plaît, je suis déjà accompagnée.
-Pas grave je ne suis pas jaloux et tu as un bon petit cul. Il plaque ces mains sur celui-ci.
Alors toi mon coco, je suis peut-être un peu bourrée mais j'ai encore toute mes facultés.
Je regarde autour de moi, je cherche une aide ou une échappatoire et je vois les deux frères Contarini regarder dans ma direction. Lorenzo a un regard très très noir, pire que pitbull. (Moi qui voulais essayer de faire bonne impression) Je reporte mon attention sur mon pseudo cavalier, ses mains toujours sur mon fessier, je lui enlève les mains et le pousse un peu, il revient à la charge.
-T'es une vraie sangsue... Mais un conseil, si tu ne veux pas prendre ma main dans la gueule ne t'avise pas de reposer tes sales pattes sur mes fesses.
-Oh la la c'est qu'elle pourrait mordre la tigresse, j'ai peur...
-Et moi ? Je te fais peur aussi ? Veuillez laisser la demoiselle tranquille. Raffaele se tient imposant derrière moi.
Pot glu fait marche arrière et Raffaele me tend sa main.
-Vous dansez mademoiselle ?
-Euh... oui pourquoi pas.
Il me prend dans ses bras et on commence à suivre la musique, ça me fait bizarre de danser avec un de mes supérieurs hiérarchiques. Nos corps sont collés et on bouge en rythme.
-Merci pour votre aide.
-C'est normal, je n'aime pas les types qui sont malpolis et se croient tout permis. Il me sourit (ah ces Italiens ils ont un charme naturel je trouve.)
On se laisse porter par le rythme, nous sommes bien synchros et je retrouve des mimiques de mon inconnu en lui. (L'accent je pense et quelque pas de danse ou ce sourire)
-Vous êtes bon danseur.
-Merci, je le dirai à mon petit frère, c'est mon professeur. Il me fait un clin d'œil. Lorenzo a vécu pendant des années en Amérique du Sud, je pourrais dire de lui que c'est un fou de salsa et de bachata.
Je regarde Lorenzo du coin de l'œil, j'ai du mal à l'imaginer en danseur passionné, je dirais qu'il a plutôt un balai dans le cul. Ça doit être quelque chose quand freezer se lâche sur la piste. Il regarde dans notre direction d'un œil mauvais, comme un fauve prêt à bondir sur une proie. J'avoue que ça ne me dérangerait pas d'être une gazelle ce soir et qu'il me dévore toute crue. (Voilà que je divague et fantasme, j'arrête le mojito pour ce soir). Mais pour le moment je suis la proie de Monica, je sens sa haine à travers ses yeux (pauvre fille).
-Votre frère ne vit plus là-bas ?
-Non, il voulait revenir en Europe, il cherche sûrement un nouveau challenge.
-Et vous ?
-Moi, j'habite à New-York et je ne partirai de là-bas pour rien au monde. Assez parlé, dansons comme des pros.
Il me fait tourner sur moi-même et quand je reviens face à lui il me bascule en arrière. Pour terminer sur des mouvements du bassin et des petits pas sur les côtés. Le morceau se finit et je termine tête en arrière, jambe levée.
-Merci pour cette danse signorina. Je vous dis à bientôt, je repars demain.
Je suis tellement troublée par ce petit mot « signorina » que je n'ai rien répondu. Il vient de me renvoyer à Venise. Je retourne m'assoir, les filles me regardent tout ébahies.
-Tu as dansé avec Raffaele Contarini ? (Paola)
-Pourquoi tu poses la question puisque vous m'avez regardée.
-Vous étiez magnifiques en tout cas et mieux que ton précédent partenaire. Fanny éclate de rire.
-Très drôle, et toi Julie ton partenaire ?
-Un peu trop main baladeuse, du coup next.
Nous quittons le bar contentes de notre super soirée, euphoriques et un peu ivres (j'avoue, on a du mal à marcher droit). Nos deux taxis nous attendent devant l'entrée, Paola et Michelle montent ensemble, elles ont le même chemin pour rentrer chez elles. Fanny, Julie et moi rentrons chez moi.
Les deux filles dorment sur le matelas pneumatique et moi dans le canapé, elles ont essayé d'en savoir plus sur ma mystérieuse nuit de Venise, elles ont tenté trois minutes et elles se sont endormies comme des merdes. J'ai vite suivi.
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