5. Nouveaux arrivants...
Je me réveille en sueur, j'ai encore rêvé de mon unique nuit avec mon italien. Déjà une semaine que je suis rentrée et il m'obsède toujours. La nuit je suis insomniaque, j'ai du mal à trouver le sommeil, et quand je m'endors enfin je rêve de lui et de ses baisers, de ses mains expertes. Il y a des matins je suis tellement excitée que je dois me masturber, sinon j'ai l'impression d'être frustrée et je suis de mauvaise humeur pour toute la soirée. Je me demande si c'est du remords ou du regret d'être partie si vite ce matin-là.
C'était mon portable qui m'avait réveillé, malgré le fait qu'il était sur vibreur, j'avais trois appels en absence et deux textos de Stéphania. Elle s'inquiétait car elle n'avait pas de nouvelles, je regardai à côté de moi, la lumière filtrée par les rideaux me permis de voir mon amant, du moins son corps. Il était allongé sur le ventre et son visage était barré de son bras droit. Avec l'agilité d'un félin, je sorti du lit sans le réveiller, ramassai mes vêtements et allai dans la salle de bain. Je m'habillai en express, me passai un coup sur le visage, j'avais mal partout. (Il faut dire que la nuit avait été torride) Quand je sortis de la salle de bain, il dormait toujours profondément, je lui pris sa chemise et la passai au-dessus de ma robe. Elle cachait mon décolleté mais pas grand-chose de mes jambes. Avant de partir, je lui laissai un mot « merci pour cette nuit magique, désolé j'ai dû partir mais si tu souhaites faire connaissance dans les règles appelle moi. Je repars mardi matin. » Et j'inscrivais en guise de signature mon numéro de téléphone. Je partis sans bruit, il n'y avait personne dans le couloir sauf une femme, une très belle brune. Elle me bouscula et sans un mot d'excuse elle marmonna « nient'altro che una puttana ». Je sortis de l'hôtel, il faisait frais mais ensoleillé, je marchais vite et me perdis dans Venise. Je n'ai jamais eu d'appel.
J'ai passé tout mon week-end à ranger et trier mes papiers, ensuite j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Non, non, pas à cause de Nicolas, lui c'est déjà de l'histoire ancienne. Mais parce que mon italien me manque et je regrette d'être partie comme une sorte de voleuse. Si j'étais restée, comment cela se serait-il fini ? Oui je sais avec des si on refait vite le monde. Mais n'empêche j'aimerais savoir.
En attendant, heureusement que le travail m'occupe l'esprit, ainsi que le relooking de mon appartement. Du coup je ne pense qu'à lui au moment du coucher ou de mes insomnies. Je ne devrais pas avoir de problème pourtant vu la fatigue que je me traîne, on a eu beaucoup, beaucoup de monde.
Samedi dernier monsieur Martino a annoncé qu'il partait en retraite à la fin du mois et que pour le moment il n'y aurait pas de remplaçant, « la maison mère » superviserait la direction. Si j'ai bonne mémoire c'est une affaire familiale, il n'y aucun actionnaire. Ils ont plusieurs hôtels et palaces dans le monde entier. Cela doit faire trois générations, le grand-père Contarini a ouvert les premiers hôtels en Italie, le père Contarini lui a agrandi l'affaire en ouvrant des palaces en Europe et les fils Contarini eux se sont essayés de l'autre côté du globe.
Monsieur Martino est le cousin du père, généralement le dirigeant d'un hôtel « Contarini » est issu de la famille sauf s'il ne fait pas ses preuves. J'espère que son successeur sera comme lui, il traitait tout le monde d'égal et faisait en sorte qu'il y ait une bonne entente entre les personnels, il était à l'écoute et accessible. Le dialogue était facile avec lui et en plus il aimait faire la fête. Je me souviendrai de toutes les soirées du personnel où il finissait sur la table avec la cravate sur la tête à chanter des chansons italiennes. Je pense que son pot de départ va être très festif.
On est déjà vendredi et je suis en retard ce soir, j'ai encore lessivé les murs car je voudrais commencer la peinture la semaine prochaine. Le métro est resté bloqué à trois stations de l'hôtel pour problème électrique, donc me voilà entrain de courir en talons (quelle idée d'avoir mis mes bottes) dans les rues. J'y suis presque, l'hôtel est dans mon champ de vision. Je me précipite pour traverser quand une sublime limousine klaxonne, elle m'arrête dans mon élan, quel cruche un peu plus je passais sous la voiture. Quand j'arrive dans la cour de l'hôtel, il y a la limousine et son chauffeur adossé à la porte. Il me fixe et fait un geste de sa main style que je te donnerai bien une fessée. Je hausse les épaules, lui fait un grand sourire et je m'engouffre dans le bâtiment. Il a dû avoir aussi une belle frayeur.
Je me suis changée en speed, j'ai horreur d'être en retard même si c'est 10 minutes. Je prends l'ascenseur et me recoiffe vite fait pendant son ascension. Il y avait un parfum délicat, une senteur qui me rappelait quelque chose mais pas assez fort pour m'en souvenir. D'habitude cela ne me saute pas aux narines, les clients tombent souvent dans la bouteille de parfum, l'ascenseur à lui tout seul est un échantillon de toutes fragrances connues, un Séphora ambulant. Mais là c'est un parfum plaisant, que j'aime sentir.
Quand j'arrive à la lounge bar, il y a déjà du monde. Une guirlande de commande en décor l'arrière du bar.
-Bonsoir Bernard t'inquiète ça va le faire, je prends les premiers bons en attente et regroupe les mêmes cocktails, fais-moi trois whisky coca, deux martini gin, un américano et six pressions en Despe.
Je dispose quatre shakers, les remplis de glaces, mets les liquides dans les parties du haut. Je peux faire entre trois et quatre portions par shaker selon les doses. Je vide l'eau des glaçons qui ont fondu, regroupe les shakers et la danse du huit peut commencer. David et Fanny font des va et vient non-stop, au bout de deux heures il commence à y avoir un peu de répit. Bernard part faire une petite pause et le téléphone de service sonne au même moment.
-Le lounge bar Lisa pour servir.
-Allô, coucou Lisa c'est Paola, est-ce qu'il est possible de garder une table pour monsieur Martino pour 23h ?
-Oui bien sûr, pour combien de personnes ?
-Pour 5 personnes.
-Ok, bon service.
David arrive avec un plateau remplit à ras bord de verres sales.
-Ils m'ont tué, et en plus ce n'est pas fini.
-Non la soirée ne fait que de commencer, il faut d'ailleurs garder une bonne table pour 5 pour dans trois heures. Donc dès que la 22 se libère tu ne mets plus personne.
-Ok chef, il me fait un clin d'œil.
Je prends à mon tour une pause, avec tout le brouhaha de la musique, les clients qui parlent fort, je vais au calme sur la terrasse me ressourcer de silence et d'une belle vue de la Tour Eiffel toute scintillante. Je regarde d'extérieur le lounge bar. Les gens sont dans l'ambiance, ça danse, ça rigole, ça picole et ça se bécote. Côté restaurant ça ne chôme pas non plus, il a l'air d'être complet. Les serveurs virevoltent entre les tables, servent les plats et du vins. Les clients sont tout sourire et rigolent. Un homme marche en direction de la baie vitrée et sort avec son téléphone à la main. Il compose un numéro et fait les cents pas. Il n'est pas français, je l'entends quand il passe près de moi ou alors il parle très bien l'italien et fait du business avec l'Italie. Il est plutôt bel homme, il a la classe dans son costard sur mesure, il est assez grand au moins les 1m80, une peau mate, cheveux bouclés et noir. Il pose son regard sur moi, il faut dire que je ne suis pas discrète pour le mater. Il me fait un sourire version pub dentifrice et un clin d'œil, il raccroche et retourne dans le restaurant. Je fais de même, la pause est finie.
Je n'en peux plus, j'ai les jambes lourdes et les bras en compote. Malheureusement il reste au moins deux heures de services. Le bon côté des choses c'est qu'il y a du monde, les clients passent une bonne soirée et ça consomme. Bernard et Fanny ont fini leur service, le coup de feu est passé, on devrait y arriver avec David.
-J'ai installé monsieur Martino et ses convives à la 22. Je t'envoie la commande et il aimerait que tu leur portes les boissons pour te présenter son successeur.
-Ok, je m'en occupe. Je lui tends un plateau, tiens David tu as la 12 et 17 dessus.
J'attrape les 3 bons de sortis, fais ceux de la 5 et de la 8 et me garde les VIP en dernier. Ça va c'est rapide, quatre coupes de champagne, deux apérol sprizt et quatre grappa Nardini. Pour le troisième bon, il y a trois rhum arrangés et deux cocktails plutôt légers, je ne suis pas étonné pour le rhum monsieur Martino adore cette boisson, c'est une recette que je tiens d'un cousin qui vit en Guadeloupe et je ne l'ai donné à personne. C'est secret de fabrication, j'en fais plusieurs sortes mais celle que le directeur aime c'est passion/coco.
Je prends mon plateau et traverse la salle, je slalome entre les clients et m'approche de la table. Je distingue autour de monsieur Martino deux hommes accompagnés de deux belles femmes. Je vois l'homme au téléphone, serait ce lui ? Es que c'est sa femme ? En tout cas malgré les lumières tamisées il a du charme, un sourire taquin des yeux rieur, par contre son voisin est beaucoup plus beau, sauf qu'il a des traits plus durs et fermés, un regard perçant et scrutateur, une bouche pincée, se tient très droit sur sa chaise mais affirme une autorité naturelle. Je ne le sens pas, j'espère que c'est le mec du téléphone. Une des femmes me regarde d'un œil noir, si elle avait des couteaux à la place des yeux elle m'aurait déjà poignardée. C'est dommage car elle est magnifique mais son sourire n'est que façade, il n'est pas naturel du tout.
Je leur dis bonsoir, l'homme du téléphone me répond aussitôt et me sourit. On dirait que l'autre me sonde (il essaye de lire dans mes pensées ou quoi ?) Il me regarde droit dans les yeux sans un mot, je suis très intimidée, ma tête ne doit pas lui revenir je pense. En tout cas son regard bleu perçant est à tomber par terre. Les deux femmes c'est à peine si elles répondent, juste un murmure en italien.
-Bonsoir Lisa, je te présente Raffaele et Lorenzo Contarini mes petits cousins, et leurs assistantes, Monica et Ornella. Il se tourne vers les deux hommes et reprend, Messieurs voici la demoiselle qui détient les recettes de cet excellent nectar au rhum, Lisa Madelaine. Je dépose ladite boisson devant ces messieurs et Martino continue, Lorenzo prendra la direction de l'hôtel en fin de mois. (J'espère que c'est le bouclé)
Justement il prend la parole :
-Je suis Raffaele Contarini enchanté enfin de mettre un visage, fort joli d'ailleurs, sur un prénom, à chaque réunion familiale on a droit au petit rhum arrangé après le repas avec « la recette de Lisa ». Il boit une gorgée et reprend, et j'avoue que c'est très bon.
-Je vous remercie, (merde c'est l'autre) je vais devoir vous laisser je dois avoir des commandes qui m'attendent.
Je repars précipitamment derrière mon bar, mon refuge, Lorenzo Contarini n'a pas ouvert la bouche, il n'a fait que hocher la tête sans expressions, une vraie porte de prison.
Il est 1 heure du matin et ça traîne, David est parti pour attraper son dernier métro, moi je rentrerai en taxi ou si j'ai le courage à pieds, je suis à 35/40 minutes environ et j'aime les rues de Paris désertes. La journée il y a trop de monde, je trouve que c'est même étouffant mais le soir j'ai l'impression que les rues sont à moi, quand je déambule seule j'en profite pour réfléchir et penser à tout ce qui peut me préoccuper.
Comme à l'instant, je n'ai plus rien à faire à part à attendre qu'ils partent, Martino est rentré chez lui depuis un moment, le DJ a rangé son matos, il boit un verre au bar avant de partir. Il y a encore les italiens et leurs assistantes et ma table de russes, ils sont chauds bouillants, ils ont picolé dur mais c'est bon enfant, ils chantent.
Je mate un peu du côté des italiens, malgré son air hautain Lorenzo est vraiment très bel homme, je viens de capter un sourire il change complètement de visage, il regarde soudain dans ma direction, je tourne vivement la tête. J'attends un peu et je reviens sur lui, oups, il pose toujours son regard sur moi mais ses traits sont fermés.
Les deux femmes se lèvent, leur parlent et s'en vont. Monica (elle a la tête à s'appeler comme ça je trouve) me sort un dernier regard noir et passe la porte. Dix minutes après les russes font de même, mais plus chaleureusement, ils m'envoient des bisous et quittent le lounge bar. Avec mon plateau, je vais débarrasser leur table, je mets mon panier de verres à tourner et là je vois Raffaele et Lorenzo Contarini discuter, se lever et ramener leurs verres ainsi que les bouteilles vides des russes. Je reste béate de surprise, ils m'ont tout ramené et Mister Freeze a même nettoyé les tables. Raffaele me dit au revoir et l'autre me fait un hochement de tête.
Finalement je rentre à pieds, j'ai vraiment besoin de me vider la tête. On ne peut pas dire que le courant soit passé avec la nouvelle direction, je ne comprends pas, il s'est tout de suite fermé. Je ne sais même pas comment est le son de sa voix. En marchant je regarde sur mon ami Google si je peux trouver des infos sur lui. Pfiou, j'ai du choix comme sites, que cela soit sur les journaux ou les torchons people il y a pas mal d'article sur lui, même Wikipedia. Je vais sur ce dernier, « Lorenzo Contarini, fils de Leonardo Contarini et de Helena Di Versace. Petit-fils de Agostino Contarini fondateur de l'empire hôtelier Contarini. Né à Mestre (Italie) le 19 mai 1984. Il a un frère aîné Raffaele Contarini. Bla-bla-bla... » Donc Freezer et Raffaele sont les héritiers de Contarini and Co. Je reviens en arrière et vais sur image. Il y a des portraits comme en groupes ou accompagnés de mannequins. Il y a en a une où il est au naturel, un sourire un peu timide mais qui illumine son visage. C'est vraiment un très bel homme, il ne ressemble en rien à la personne que j'ai vu ce soir. Le regard sur cette photo il est hypnotisant alors que tout à l'heure il était plutôt déstabilisant, non, méprisant.
Je suis couchée et cela fait deux heures que je me retourne sur ce fichu matelas, je ne trouve pas le sommeil, même Morphée ne veut pas de moi. J'ai espéré un appel ou un texto encore aujourd'hui mais rien venant de mon inconnu. Je dois me faire une raison il ne m'appellera jamais et je dois plutôt en garder un beau souvenir et avancer. Je sais au moins que je suis loin d'être frigide comme disait Nicolas, j'ai adoré prendre du plaisir. J'ai découvert que j'avais beaucoup de zones très sensibles aux caresses et que le point G existe.
Je ferme les yeux et repense aux caresses de mon mystérieux italien, je pose mes mains sur mes seins et les massent doucement en rond, pince délicatement mes tétons. Je l'imagine en train de me les presser, de poser des baiser sur eux, sucer mes mamelons qui pointent d'excitation en sentant son souffle sur ma peau. Je descends mes mains doucement sur mon ventre et caresses mes hanches. Je frôle mon sexe mais ne le touche pas, de mes doigts j'effleure le pli de l'aine de chaque côté de mes cuisses puis je passe sur mes lèvres, je les écarte et presse de mon doigt mon bouton bien gonflé. Je le caresse lentement tout en pressant délicatement, de mon autre main je caresse le bas de ma vulve qui est mouillée. J'introduis un doigt puis un deuxième, fait des va et vient tout en appuyant sur cette petite bosse qui ouvre la porte de l'extase. Je bouge mon bassin de plus en plus vite, mes doigts appuyés sur mon clitoris et mon « point G ». Oh que c'est bon, je sens que ça monte, mon vagin se resserre, j'ai des picotements au clitoris et j'accélère mes mouvements en appuyant de plus en plus. Je respire très fort, une envie de hurler et là c'est la libération, j'ai comme des spasmes, je jouis et j'aime ça. Haletante je sors mes doigts et les lèche, il avait raison mon italien j'ai bon goût.
Sans une honte, je me positionne sur le côté pour trouver mon sommeil, je devrais vite m'endormir car après la frustration vient l'exaltation de se sentir comblée. La masturbation que cela soit chez la femme ou l'homme est naturelle, je ne vois plus cela comme sale mais comme une chose primordiale pour mon épanouissement, j'apprends à connaître mieux mon corps. Il ne me faut pas longtemps pour m'endormir et faire de doux rêves.
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