2. La reprise ( en réécriture)
Je me réveille en sursaut, il y a toujours le bazar dans mon salon. J'aimerais être Samantha de ma sorcière bien aimée, comme elle remuer mon petit nez et hop tout est rangé. Mais n'ayant aucun pouvoir et ne connaissant pas non plus une fée ou autre, je rangerai plus tard. Je regarde mon téléphone que j'ai gardé en main, (quelle chance qu'il ne soit pas tombé), il est 16h30 passé il faut que je m'active. J'embauche à 18h et j'ai une douche à prendre ainsi qu'à trouver mes affaires de service. Je me dirige vers la salle de bain, c'est la porte juste avant la chambre.
Cela fait bizarre de ne plus voir les affaires de l'autre enculé, mais maintenant j'ai plus de place pour tout mon maquillage et mes produits. Je me déshabille à la hâte, allume l'eau et me glisse sous le jet bien chaud, je suis tendue comme une barre de fer et j'espère réussir à me détendre avant le travail, j'ai horreur de faire un service quand mon humeur est plutôt colérique.
Vingt minutes plus tard, je suis dans ma chambre à quatre pattes en sous-vêtements et une serviette sur la tête en train de chercher mes affaires. Je l'insulte par tous les noms d'oiseaux que je connais et là je trouve enfin ma tenue, j'ai l'impression d'avoir trouvé un trésor, je sautille partout, fait une danse de la victoire alors que c'est juste ma jupe et mon chemisier.
Je m'arrête brusquement, je m'aperçois que je n'ai pas fermé les rideaux et le voisin de l'immeuble d'en face me mate. Je lui fais un signe de la main et cours dans ma salle de bain. Je devais avoir vraiment l'air con, la honte, et lui quel pervers, il a du bien se rincer l'œil ce vieux cochon.
J'enfile mes bas couleur naturelle satinée, je trouve que c'est plus pratique car quand je file une jambe je la jette et remet juste un autre bas, ce n'est pas tout le collant qui vire à la poubelle. J'en ai toujours de rechange, je n'ai jamais calculé combien cela me coûte à l'année mais je devrais avoir des parts chez Dim ou Well depuis le temps. Car il n'y a pas un seul service où il reste indemne, je m'accroche toujours dans une caisse de bouteilles.
Je mets ma jupe et ma chemise blanche avec l'écusson de l'hôtel « Pallazzio Vénitie» je suis fière de travailler dans un cinq étoiles, on y voit du beau monde, j'ai commencé là-bas dès ma sortie de l'école. Je suis passée par tous les services, petit déjeuner, le restaurant gastronomique et le bar où j'ai eu une préférence.
Une fois habillé, je mets du sopalin autour de mon col pour mettre ma crème teintée, je n'aime pas le fond de teint c'est trop épais et moins naturel. Je me maquille juste les yeux, j'adore les teintes un peu brunes, marron et pailletées. Je trouve que cela va bien avec mes yeux qui sont verts, et puis c'est plutôt discret, un peu de crayon noir et du mascara waterproof. C'est vital même car il fait chaud dans le bar et donc cela peu couler, je préfère avoir des yeux de félin que de panda.
Il me reste plus qu'à discipliner mes cheveux et je serai prête. Ils sont très long, je ne les ai pas coupés depuis cinq ans, Nicolas n'aimait pas les cheveux court même au carré, alors je fais toujours au plus simple soit un chignon, soit une queue de cheval ou alors remontés avec une pince.
J'attrape mon sac à dos, y mets un pantalon et une paire de ballerines. Une fois bien emmitouflée dans mon manteau et après avoir mis mes bottes, pris mon sac et téléphone, je pars en direction du travail. J'ai beaucoup de chance, la station de métro n'est pas très loin et en plus il est direct. Le métro est déjà bien bondé en journée mais c'est multiplié par 3 sur les coups de 17 h et ça ne désemplit pas après 17h30. J'ai réussi à me faufiler dans un wagon et comme tous les passagers je suis sur mon portable.
J'envoie un sms à Julie :
[Coucou miss, comment va ? C'est ma reprise ce soir tu boss ou tu es de repos ?]
Julie travaille aussi à l'hôtel, en plus d'être une collègue c'est aussi une amie, ma confidente. Elle me répond aussitôt.
[Hello ma Lisa, oui je bosse et je suis du soir c'est cool on va pouvoir papoter. Je te dis à plus tard je suis déjà arrivée et je vais me changer.]
Si tu savais ma Juju tout ce que j'ai à te raconter.
Je sors du métro, ce qui est pratique c'est que je suis à 3 minutes de l'hôtel, il est très bien situé, pas très loin du jardin du Trocadéro et en face de la Tour Eiffel. Je me trouve devant l'entrée principale et dans la cour il y a les limousines qui arrivent, c'est un hôtel de Luxe où la plupart des clients sont aisés voire riches, ils viennent soit en famille ou pour le business.
Ayant de l'avance, je passe par l'accueil, je fais un petit coucou à Marie et Quentin qui sont de service mais discrètement car il y a du monde. Le hall est une vraie fourmilière, entre les clients qui arrivent et partent, le personnel de l'hôtel et les clients extérieur qui étaient seulement en séminaire, il y a un va et vient incessant. J'atteins le couloir où se situent les salons en location et atteins la porte de service et me dirige vers le vestiaire des femmes.
Je croise plusieurs de mes collègues et leur dis « bonne soirée, à demain », quand j'arrive à mon casier il y a Julie qui est au sien.
-Coucou miss, comment vas-tu?
-Oh Lisa trop contente de te retrouver, tu as passé de bonnes vacances ?
-Oui super je suis revenue ce matin d'Italie...
-D'Italie ? Vous êtes partis où en amoureux ? Julie me regarde bizarrement et reprend. Tu m'avais dit que Nico n'avait pas de vacances, je ne comprends plus rien.
-Je suis allée à Venise en célibataire profiter du carnaval, c'était magnifique. Julie m'attrape par le bras et parle tout bas.
-Que s'est-il passé, vous vous êtes séparés ? Elle regarde sa montre... Merde je dois y aller, je suis au restaurant de l'étage ce soir, on s'attend après le travail en plus j'ai la voiture je te ramènerai et tu me raconteras tout ça. À tout à l'heure ma belle.
Elle part pratiquement en courant, je mets mes ballerines et je me dépêche de rejoindre l'ascenseur de service.
Dans l'hôtel, qui fait dix étages, en plus des 80 chambres dont une dizaine de suites, il y a au rez-de-chaussée une brasserie de luxe. Elle a une magnifique terrasse donnant sur le jardin, on y accède par le hall d'entrée ou directement de l'extérieur. Au neuvième étage un restaurant gastronomique et le bar lounge, un grand balcon contigües qui fait une jolie terrasse face à la Tour Eiffel. Au dernier étage se trouve l'espace sport et bien-être, il y une salle de musculation, tapis de course et bien encore d'autres machines. Il y a un spa ou l'on peut faire du sauna, hammam, jacuzzi et des prestations comme dans un institut de beauté. Mais le petit plus et que j'adore, c'est la piscine. Elle est très grande, il y a une superbe vue panoramique sur Paris et sa dame de fer, elle est ouverte jusqu'à 23h. Les clients et le personnel ont accès à ces services gratuitement sauf pour les prestations, l'entrée du dernier étage se fait avec un badge fourni à l'accueil. Et pour finir, le jardin à la française est un havre de paix. On n'y entend aucune circulation, on n'a plus l'impression d'être dans la capitale.
J'arrive au lounge bar, il y a déjà un peu de client mais étant mardi je ne m'attends pas à une grande foule ce soir. Les jours où c'est le feu sont plutôt du jeudi au samedi, surtout qu'il y a un dj ces soirs-là. Je traverse la salle et me poste derrière le bar. Bernard qui est le responsable du bar est déjà en train de manipuler les bouteilles.
-Bonsoir Bernard, comment vas-tu ?
-Bonsoir, il lève la tête, mais c'est mon petit rayon de soleil, tu ne devais pas reprendre demain ?
-Non c'est bien aujourd'hui, tout s'est bien passé pendant mon absence ?
Il finit de préparer les boissons et les met sur le plateau. Un serveur que je ne connais pas arrive, il me salue et part avec les boissons. Bernard reprend :
-Franchement il était temps que tu reviennes, ils m'ont mis un intérimaire mais nul, les habitués attendaient avec impatience ton retour, c'était à se demander si il avait déjà été derrière un bar. Et toi, comment se sont passées tes vacances ?
-Et bien comment te dire, je ne te remercierai jamais assez pour m'avoir permis de partir plus tôt la dernière fois, j'ai enfin été à Venise et j'ai fait de très belles rencontres. Je suis célibataire et quelque part au fond de moi cela me convient. Voilà pour résumer.
-Merde, que s'est-il passé ? Dit-il avec un air compatissant.
-Il s'est passé la très célèbre scène de théâtre... la maîtresse dans le placard. Une commande sort de l'imprimante, je l'attrape et la donne à Bernard, tiens c'est pour toi.
Il prend le papier, met les verres tumbler devant lui et continue.
-Ma pauvre chérie, quand je te dis que je suis l'homme qu'il te faut et que tu es la femme de ma vie.
Je lui souris, il a toujours été taquin avec moi, le feeling est vite passé entre nous, il m'a formée dès mon arrivée dans l'hôtel. Il est comme quelqu'un de ma famille.
-Et que va dire Nathalie si je lui pique son merveilleux mari, qui est comme un père pour moi, et ta fille Sonia va m'arracher le cœur. Je lui fais un clin d'œil.
Il rigole et les clients nous regardent.
-Bernard, on n'est pas tous seuls.
Nous reprenons notre sérieux et faisons notre service.
Le nouveau serveur revient, j'entame la discute :
-Moi c'est Lisa et toi ?
-Enchanté Lisa. Je mets enfin un visage sur ce prénom que j'entends depuis 1 semaine. Moi c'est David.
Fanny l'autre serveuse arrive.
-Coucou la compagnie, tiens Lisa est de retour parmi nous c'est monsieur Delaunay qui va être ravi. Il était déçu même très déçu que tu ne sois pas là.
-Le pauvre, sur le très peu de vacances que je prends, il vient sur ma semaine d'absence, oh puis cela ne l'a pas tué. Allez au boulot, on a un arrivage.
La salle se remplit, on vient nous commander directement les boissons, des cocktails pour la plupart. Au bout de quatre heures de travail je n'en peux plus, je le sens dans les bras à croire qu'ils se sont passé le mot pour ma reprise. Et je shake et encore et encore, je regarde l'heure et dis :
-Bernard c'est bientôt la fin de ton service, tu me permets une petite pause avant que tu partes ?
-Mais bien sûr, vas-y je gère.
Je me dirige sur la terrasse, il y a des clients qui fument. Je leur demande s'ils peuvent me dépanner d'une cigarette, je ne fume pas d'ordinaires seulement quand je suis stressée ou en colère. Je peux fumer un paquet et tout d'un coup plus rien, je n'ai jamais été dépendante de la cigarette. Le jeune homme me tend son paquet et me passe son briquet. J'allume et tire une taffe. Je sens comme un regard sur moi, je me retourne mais je ne vois que la salle du restaurant où il y a encore quelques tables. Dont une, où se trouve que des hommes en costards et Julie en train de débarrasser. Je capte son regard et lui fais un signe. Je retourne à ma contemplation de Paris et de la Tour Eiffel, il y a très peu de circulation c'est calme. J'écrase la cigarette et retourne travailler.
La fin de service approche enfin, j'ai deux tables mais les clients ont l'air de se lever, il reste David et moi pour fermer. Les derniers clients partis, mon collègue débarrasse vite fait les tables.
-David, je fais vite fait la liste pour la remonter de cave et on y va.
-Ok Mlle Lisa, on a bien travaillé ce soir, pas trop dure la reprise ?
-Ça va, un peu les bras en compote et toi ?
-Moi tout va bien, tu travailles depuis longtemps ici ?
-Oui environ huit ans, tu es de Paris ? Je me baisse et regarde dans les frigos et note ce qu'il faut remonter pour Yannick demain matin.
-Oui, je bossais avant en boîte de nuit et je suis content d'avoir trouvé une place ici. C'est un autre rythme et style de clientèle. Toi aussi tu habites Paris ?
-Oui, j'habite dans le 15ème arrondissement. Je me relève ; Bon voilà c'est fini, il n'y a plus qu'à l'envoyer par texto, vas-y David je vais finir en attendant que Julie arrive.
-Julie ? Celle qui bosse au resto d'à côté ? Il pose l'éponge et le produit. Tout est fait miss.
-Oui, c'est elle. Je clôture la caisse et mets le tout dans une pochette. Merci David bonne fin de soirée, à demain.
Il me répond et s'en va, je vais au bureau de Bernard qui se trouve au fond de la salle, l'ouvre et mets la caisse dans le coffre. Je ferme son bureau et la porte vitrée de la louange et traverse le couloir pour rejoindre Julie.
Il est minuit, je finis avec une heure d'avance et ça c'est cool. Dans la salle du restaurant il n'y a plus personne, Julie et Paola finissent la mise en place. Je passe derrière leur bar et essuie leurs derniers verres. L'équipe de cuisine est partie au moins depuis une heure ainsi que le maître d'hôtel et les deux autres chefs de rang et les commis. Le gastro a la capacité d'accueillir 120 personnes, été comme hiver, des tables de l'intérieur vont dehors sur la terrasse. La cuisine est très spacieuse c'est le rêve de tout chef de cuisine, deux postes d'entrée, trois postes chauds, un poste dessert avec un chef pâtissier. Un poste qui ne s'occupe que des services d'étage (petit déjeuner, déjeuner, dîner), il y a de temps en temps des demandes pour des cocktails en chambre mais c'est plus rare, du coup on m'y envoie pour les faire.
-Lisa, tu ne peux pas t'arrêter une minute. Julie s'approche et prend aussi un torchon
-Coucou Lisa, tu vas bien ? Paola vient me faire la bise.
-Oui bien mais fatiguée, ils se sont donnés le mot pour venir en même temps. Et toi comment se porte ton petit bout ?
-Oh là là, il grandit trop vite, déjà 10 mois et deux dents, bon les filles c'est pas que je m'ennuie mais j'y vais. Je vais rejoindre mes hommes. Bisous à demain.
-Bisous... rentre bien. Nous lui disons en chœur.
Julie va éteindre les lumières et nous sortons de la salle, fermons tout a clé et direction l'ascenseur. Je la trouve fascinante, du haut de ses 1m60 elle a toujours de l'énergie, une vrai piles Duracel, je la surnomme souvent « petit lapin rose » .
Nous montons dans l'ascenseur, Julie me regarde et je comprends tout de suite.
-Oui Julie, c'est vraiment fini avec Nico.
Elle se met à crier et saute de joie
-Yes yes, tu as enfin ouvert les yeux et compris que c'était un connard.
-Merci de te réjouir de ma situation... elle me coupe la parole
-Lisa, il m'avait fait du rentre dedans l'année dernière, je n'ai jamais su comment te le dire et puis tu t'effaçais et ne sortais plus. Alors oui chérie tu seras plus heureuse maintenant.
-Mais quel salaud, je n'en reviens pas comment j'ai pu être aveugle à ce point-là.
Nous continuons à discuter de l'autre jusqu'au vestiaire, de ma grande découverte de ses ébats sexuels jusqu'à sa voiture.
Quand je monte dans l'habitacle et m'assois c'est l'extase pour mes pieds. Je suis bien contente qu'elle me ramène. Elle roule en direction de chez moi, on en a à cette heure-ci pour une dizaine ou une vingtaine de minutes à tout casser comme il n'y a pas de circulation.
-Lisa, Bernard t'a prévenue ?
-Non, il dû oublier de me dire, avec l'euphorie de ce soir. Qu'aurait-il dû me dire ?
-Notre cher directeur va partir en retraite, il y aura plusieurs réunions pour que l'on puisse y participer selon nos planning la semaine prochaine. On ne sait pas encore qui va le remplacer mais j'espère qu'il sera aussi bien que lui.
-Monsieur Martino en retraite, il fait jeune pourtant.
Nous arrivons en bas de chez moi
-Tu montes boire un thé ou tu rentres chez toi retrouver ta boule de poils ?
-Un thé, je n'ai pas eu ma petite histoire avant d'aller au lit. Elle éclate de rire qui se communique facilement.
-Ne fais pas attention à l'appartement.
-Je ne suis pas là pour ton ménage, mais pour que tu me parles des beaux italiens.
Nous descendons et allons chez moi.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top