10. Oui ou Non?


Ces quatre jours ont duré au moins deux semaines et ce matin je suis comme une petite fille ayant hâte de déballer ses cadeaux de Noël. Je retrouve ce soir Lorenzo au bar cubain, ma décision est prise et c'est Julie hier soir qui m'a confortée dans mon choix. Elle a essayé de me tirer les vers du nez, je n'ai rien dit. Mais elle a raison, s'il me plait et que je dis non je regretterai, il faut savoir vivre au jour le jour, prendre du bon temps sans réfléchir au futur. Je vais profiter un max de ce que Lorenzo m'offrira à en faire limite une overdose.

Je me suis fait toute belle, épilation, coiffeur, oui j'ai coupé un peu, maquillage et là je bloque devant mon armoire. J'hésite entre une jupe et un bustier ou une robe, que mettre ? J'opte pour une robe spéciale salsa que je n'ai mis qu'une fois, elle épouse les formes, très moulante sur le haut et s'élargit au bassin. Elle m'arrive sur le devant mis cuisse et derrière aux genoux, sa couleur rouge rubis ira très bien avec mes sous-vêtements et mes yeux verts. Je la mets dans mon sac avec mes chaussures à talons aiguilles couleur or et ma trousse de maquillage.

L'heure d'aller au travail, tic-tac tic-tac je vais revoir regard de braise. Dans le métro, je relis tous nos échanges par textos :
Dès le mardi il me renvoyait un message.
Lorenzo 10h28: [Ciao Cara, votre nuit a été douce ? Pensez bien à moi.]
Moi 11h16: [Oui merci et vous, la vôtre n'a pas été trop agitée ?]
Lorenzo 11h23: [Très très agitée, vraiment mal dormi mais dans quelques jours mes nuits seront plus douces puisque vous serez dans mes bras ou si, elles seront d'une autre forme d'agitations.]
Moi 12h50: [Vous ne doutez de rien... bonne journée.]

Le mercredi pas de message dès le lever, mais j'en ai eu un à la fin de mon service. J'avais fini vers 1h du matin et il me l'avait envoyé à minuit et demi.
Lorenzo 00h35: [Un petit message pour que vous pensiez à moi. J'espère que votre service s'est très bien passé. Je suppose que vous êtes sur le chemin pour chez vous... faites attention à vous.]
Moi 01h15: [Vous ne dormez pas ? Merci, j'ai pris un taxi alors ça devrait le faire.]
Lorenzo 01h27: [Non, même en comptant en boucle le nombre de jours qui me séparent de vos bras, je n'arrive pas à trouver le sommeil.]
Moi 01h55: [Vous êtes vraiment sûr de vous, je ne sais même pas encore moi-même quelle sera ma réponse... je viens de rentrer, bonne nuit Lorenzo] Je me suis couchée directement.

Le lendemain, je me suis levée en début d'après-midi et je vis la réponse de Lorenzo.
Lorenzo 02h10: [Oui, car votre corps a déjà répondu avant votre raison. Bonne nuit Cara.]
Oui il avait raison, les deux fois où il m'a embrassée je me suis abandonnée dans ses bras, plus de raison, plus de pensées, juste l'envie d'avoir plus. Je répondis :
Moi 14h07: [Bonjour Lorenzo, peut-être que sur le moment oui, mais ma raison est plus forte et essaye de vous cerner, je ne comprends pas comment de la méprise, d'un comportement distant et de votre froideur en vers moi, vous êtes passé à l'obsession ?]
Lorenzo 14h13: [Vous voulez une réponse franche ?]
Moi 14h18: [Vous vivez H24 avec votre téléphone ? Oui, soyez franc]
Lorenzo 14h33: [En ce moment oui, au cas où vous m'enverriez un texto. Je m'excuse pour l'image que vous avez eue de moi, mais j'étais en colère contre moi. Mon corps m'a trahi dès que je vous ai vue, vous m'avez rappelé une femme que j'ai aimée et qui est partie sans un revoir avec mon cœur. J'ai essayé de vous ignorer, de vous détester mais je n'ai pas réussi. Je la retrouve dans votre regard de jade et j'ai besoin de vous peut-être pour faire mon « deuil » d'elle]
Lorenzo 14h38: [Je suis en réunion, mon père me regarde de travers car je suis plus concentré sur mon téléphone que ce qui se dit...]
Moi 14h42: [Il vaut mieux ne pas fâcher papa, bonne réunion Lorenzo.]

Vendredi, je me suis fait chouchouter, esthéticienne, manucure et coiffeur. Je n'ai eu que de ses nouvelles en fin de soirée.
Lorenzo 17h27: [Ciao Cara, demain soir après votre service rendez-vous au bar cubain, je vous y attendrai.]
Moi 17h30: [Ok, vous voulez ma réponse maintenant ou demain ?]
Lorenzo 17h33: [Demain soir face à face, est-ce que vous hésitez toujours pour nous? ]
Moi 17h42: [Oui..., j'ai envie de vous dire non à cause de votre statut, vous êtes quand même mon patron. Il y a aussi votre position sociale. Je n'ai pas envie qu'on me juge comme une opportuniste. J'ai peur de ne pas être solide mentalement et d'y perdre une partie de moi-même une fois fini...]
Lorenzo 17h44: [Et pour le oui...]
Moi 17h47: [Si c'est oui... tout simplement comme vous mon cœur est déjà pris et je recherche en vous cet homme que j'ai aimé en une nuit.]
Lorenzo 17h52: [Ce n'est même pas pour mon corps de rêve ? Je dois vous laisser, à demain.]

Je suis arrivée devant l'hôtel. J'inspire et souffle. Je m'arme de courage, ce soir je ne suis pas motivé. Il y a des soirs avec et des fois sans. Eh bien là c'est sans. Je grimpe les marches et rentre dans le hall. Je fais coucou à Quentin et Marie et direction le vestiaire.

J'arrive devant mon casier, Julie est là en train de mettre ses chaussures.
-Coucou ma Juju.
-Coucou ma belle, on se fait la bise. Ce soir on a triple B.G.
-Triple quoi ? C'est qui ? J'ouvre mon casier et range mon sac à dos.
-Bah...Big Boss Beau Gosse, triple B.G, Lorenzo.
Je lève les yeux au ciel, enfin plutôt au plafond, mais où va-t-elle chercher ces surnoms ?
-Il est revenu ?
-Oui ce matin, pitbull est venue réserver pour ce midi. Elle m'a bien fait comprendre que ce n'est pas un rendez-vous de travail. Julie me fait un clin d'œil. En parlant de rendez-vous, c'est ce soir que tu vois... comment il s'appelle déjà ?
-Oui, son prénom c'est... bien essayé. Julie me tire la langue, croise les bras sous sa poitrine et fait mine de bouder. Elle tourne les talons et s'en va en me disant.
-Tu finiras par tout me raconter cachotière.
Je rejoins miss boudin dans l'ascenseur et nous regagnons chacune notre poste. Elle au restaurant et moi au Lounge bar.

La soirée est interminable, je ne suis pas dedans, je ne fais que des bêtises. J'ai envoyé des cocktails où je n'avais même pas mis d'alcool, j'ai mélangé des tables, une vraie catastrophe. Je remercie Bernard d'avoir rattrapé mes conneries de débutante. Vraiment pas la tête au travail, les mots de Julie occupent mon esprit. « Revenu ce matin » « réserver pour ce soir » « n'est pas un rendez-vous de travail » il est rentré et je n'ai même pas eu un texto.
-Lisa tu veux faire une pause ? Bernard me fait sursauter.
-Euh...oui. Ça ne te dérange pas ?
-Non vas-y.
Il ne me le dit pas deux fois, je vais comme d'habitude sur la terrasse. Je regarde ma copine de fer toute illuminée et scintillante. Je me tourne en direction du restaurant, Julie avait raison. Ils sont là, près de la baie vitrée, pitbull a sa main dans celle de Lorenzo, je la vois s'avancer vers lui et Lorenzo lui caresse son visage. Non ce n'est visiblement pas un dîner d'affaire.

Je retourne au bar, mais jette un dernier coup d'œil sur eux avant de rentrer. Une vision de dégoût, Monica caresse l'avant-bras de Lorenzo et cela n'a pas l'air de le déranger. Finalement il a peut-être changé d'avis, je dois avoir sûrement un message qui m'attend sur mon téléphone resté au casier. J'imagine le message « les bras de Monica se sont ouverts plus facilement que les vôtres ». Cela résoudrait mon dilemme que j'ai depuis 5 jours.

Enfin la fin de service, David et moi rangeons la salle à la façon de Speedy Gonzales. Il était attendu pour l'anniversaire de sa sœur, moi hâte de voir mon téléphone. Nous avons battu un record de mise en place et de ménage. Pendant que je clôture la caisse, David s'en va vite.
-Bonne soirée et bon week-end Lisa.
-Merci toi aussi, amuse-toi bien. Il me fait un geste de sa main et passe la porte.
Trois minutes plus tard, à mon tour je prends le chemin des vestiaires.

Devant mon casier, téléphone en main je vérifie mes textos. Non, rien, pas de sms, j'hésite si je dois y aller ou pas. Au pire si j'ai un lapin je pourrais toujours me rabattre sur la piste de danse. Mon sac à dos à l'épaule je me dirige vers le bar cubain, les videurs me regardent et me laisse entrer. Je vais dans les toilettes et me change. Je me glisse dans ma robe, je garde mes bas et chausse mes talons. Je sors et me regarde dans le miroir. Je fais une petite retouche maquillage et lâche mes cheveux. Une nana me regarde et dit :
-Wow, j'adore ta robe.
-Merci

C'est bondé de monde comme à chaque fois que je viens, le serveur me trouve une place sur une banquette près d'un groupe, ils ont l'air bien chaud. Je m'installe et commande un mojito, j'ai le ventre noué. J'essaye de me détendre, j'écoute la musique en regardant les danseurs, je bouge mes pieds en suivant le tempo. Je ne sais pas depuis combien de temps j'attends, mais j'ai sifflé une bonne partie de mon verre.

Je sens une présence, une chaleur dans mon dos. J'ai le cœur qui bat la chamade, je pense que c'est Lorenzo mais un inconnu passe et s'assoit près de moi.
-Tiens c'est jolie petit cul de la dernière fois. Oh putain, je n'ai pas de bol.
-Vous faites erreur monsieur...
-Non non je t'ai reconnue, allez viens danser avec moi. Il m'attrape le bras.
-Toi tu ne me touches pas sinon tu t'en manges une dans la gueule...
-Toi ma mignonne tu te calmes, cette fois ci il n'y a pas ton mec pour te défendre, je veux juste une danse alors tu viens. Il remet sa main sur mon bras.
-Aux dernières nouvelles, je suis libre de mes choix... une ombre passe et sa main s'enlève aussitôt.

Je vois ce connard couché sur la banquette d'à côté avec sur lui Lorenzo qui le tient par le col.
-Ancora una volta mettici la mano, ti faccio mangiare i denti.
-Calme toi gars, je ne parle pas ta langue...
-Remet encore ta main sur son bras, je te fais bouffer tes dents !
-Essaye toujours mon gars...
-Tu joues avec le feu toi, la dernière fois mon frère m'a empêché de te mettre la mains dessus mais ce soir il n'est pas là, alors si tu veux continuer de danser au lieu de partir couché sur un brancard je te conseille de t'éloigner !
-Ok ok mec.

Le gars parti, Lorenzo s'assoit à côté de moi. Je sens son parfum, toujours le même. La fragrance et la proximité de son corps agit sur moi tel une phéromone.
-Ça va ?
-Je n'avais pas besoin de votre aide, je sais me défendre seule.
-De rien il n'y a pas de quoi... Oh perdono, j'ai cru que vous me remerciez.

Il appelle le serveur qui arrive de suite.
-Bonsoir Lorenzo, comme d'habitude ?
-Bonsoir Ricardo, oui pour Mlle et moi s'il te plaît. Le serveur part et il reprend, je serai curieux de voir comment vous auriez fait pour vous défendre.
-Un père et un frère dans l'armée, je vous laisse deviner ce qu'ils m'ont appris, mais si vous voulez une démonstration je peux vous déboîter l'épaule. Je fini mon verre et continue, mais dites-moi avant, quelle main vous utilisez pour vous branler je ne voudrai pas vous priver de ce plaisir.
Il se met à rire.
-J'adore, je retiens cette pique. Ricardo revient avec deux mojitos, on le remercie et il continue, Vous me paraissez énervée Lisa, je me trompe ?
Je prends le verre qu'il me tend, il choc le sien au mien et nous buvons.
-Vous êtes perspicace, on ne peut rien vous cacher.

Je reprends une gorgée de mon cocktail, je crois qu'il faut que je me saoule, la proximité de Lorenzo met tous mes sens en éveil, j'ai changé d'avis et ma résolution risque de fondre comme de la neige au soleil. Je lui demande :
-Monica ne vous accompagne pas ?
-Non pourquoi serait-elle là ?
-Comme vous étiez ensemble tout à l'heure et que vous aviez l'air d'être intimes je pensais que vous aviez annulé notre... rendez-vous.
-Intimes ? C'est mon assistante, une très bonne collaboratrice sur qui compter qui est devenue une amie.
-Une assistante qui aimerait avoir plus d'attributions comme par exemple vous torcher le cul quand vous allez aux toilettes... et pour info je ne suis pas si tactile que ça avec mes amis !
-C'est donc cela, vous êtes jalouse. Il fait son petit rictus. Je me sens flatté.
-Ne le soyez pas trop, je ne suis pas jalouse mais vexée, vous auriez pu m'envoyer un texto pour m'informer de votre retour.
-Désolé, j'ai eu une dure journée... Lisa regardez-moi. Je tourne ma tête et croise son regard. Bonsoir Lisa, vous êtes magnifique ce soir, j'aime beaucoup ce que vous avez fait à vos cheveux. On va danser ?
Il passe sa main dans ma crinière pour remettre une mèche derrière mon oreille.
-Vous ne voulez pas ma réponse ?
-Après la danse. Je glisse ma main dans celle qui me tend, sa paume est douce.

Il m'enlace, sa main gauche au creux de mes reins et l'autre dans la mienne. Nous commençons à suivre la musique, un rythme langoureux. Son bassin contre le mien ne faisant qu'un et nous nous déhanchons. Je respire son parfum, je sens la chaleur de son corps, sa respiration dans mon cou, sa main glisse sur mes fesses pour me plaquer un peu plus. Ma résolution s'ébranle entre ses bras, mon corps me trahit.

La musique sur laquelle on danse va bien avec mon état d'esprit ; Obsession du groupe Aventura. Le refrain résume très bien ma pensée :
No, no es amor,
Non, ce n'est pas de l'amour,
Lo que tu sientes,
Ce que tu ressens,
Se llama obsesion,
S'appelle obsession,
Una ilusion en tu pensamiento,
Une illusion dans ton esprit,
Que te hace hacer cosas,
Qui te fait faire des choses,
Asi funciona el corazon.
C'est ainsi que fonctionne le coeur.

Oui eh bien mon cœur lui est resté à Venise, ma raison elle est en train de s'envoler je ne sais où et mon corps lui a juste envie de s'enflammer, se consumer et exploser. Il approche sa tête et me chuchote à l'oreille.
-Cette robe vous va très bien, j'adore le rouge. Je frissonne à ses mots.
-Merci, alors vous devriez aimer ma chambre. Oups mais qu'est-ce que je dis.
-C'est une invitation ou votre manière de me dire oui ?
-Ni l'un ni l'autre.
Il me fait tourner et me reprend entre ses bras, il me caresse le dos et pose sa tête au creux de mon cou ou il me fait de légers baisers et la musique se termine.

Nous retournons à notre place et je fini mon verre, l'heure cruciale de lui répondre arrive et je suis incertaine de ma réponse.
-Je reviens Lisa, ne bougez pas.
Il s'en va en direction de la cabine du dj, il reste à peine une minute et revient s'assoir près de moi.
-Lorenzo, je... euh... je ne sais pas si c'est une bonne idée pour nous deux.
-Pourquoi ? Car je suis votre patron ?
-Oui il y a ça, mais c'est plutôt moi, je...
-Chut Lisa, il pose son index contre ma bouche, vous réfléchissez trop, on ne peut pas le nier nous avons une attraction, une attirance physique pour l'un et l'autre.
-Oui, je ne peux le nier, mais je doute.
-Vous doutez ? Hum... voulez-vous faire un petit jeu ? On le faisait avec mon frère quand on n'arrivait pas à se décider.
-Ok, ça consiste en quoi ?
-Sans réfléchir répondez aux questions... votre couleur préférée ?
-Violet.
-Si vous deviez être une princesse Disney ?
-Cendrillon.
-Si vous étiez un animal, lequel ?
-Le chat
-Voulez-vous coucher avec moi ?
-Oui

Oh putain je l'ai dit, il ne me quitte pas de ses yeux pénétrants. Son sourire s'étire jusqu'aux oreilles, il me prend la main.
-Ce n'était pas si difficile que ça.
La musique s'arrête et on entend le dj. « J'ai eu une demande spéciale pour un morceau, Asi Se Baila El Tango de Veronica Verdier. »
Les danseurs sortent de la piste, il y a quelques couples qui sont restés et Lorenzo se lève avec toujours ma main dans la sienne.
-Vous venez ?
-Le tango n'est pas une danse que je maîtrise.
-C'est que vous ne m'avez pas eu comme partenaire. Il m'attire à lui. C'est une danse, mêlant la haine et la passion.

Nous rejoignons les quatre couples sur la piste, on prend nos positions. Ma main droite enlaçant la sienne, mon autre main sur son épaule, je sens la chaleur de sa paume dans mon dos et les premières notes commence.

Je le laisse guider nos pas. Il avance lentement avec les jeux de jambes qu'impose cette danse. Nous commençons à tourner ; en même temps je lève et tend ma jambe droite, la ramène sur sa cuisse pour l'emprisonner et finir le mouvement de rotation. Il me bascule en arrière.
On ne se lâche pas du regard, on sent de la passion dans ses mouvements beaucoup de sensualité.

Nos hanches en semi-rotations nous faisons une sorte de combat de pieds, il me fait tourner et se place derrière moi. Nous partons sur le côté où il me fait tourner sur moi-même pour que je revienne face à lui.

Sans lâcher ses yeux, je fais des mouvements du bassin en demi rotation en tempo avec les pieds, avec l'élan je tourne encore sur moi-même en dessous de son bras sans qu'il me lâche la main. Il m'arrête dans mon mouvement ; dos à lui je fais une rotation, au moment où je me retrouve face à lui, je lui tape sur la main qui emprisonne la mienne pour qu'il la relâche.

Il me tourne le dos et je m'approche de lui pour l'enlacer. Je pose ma tête sur son dos mon corps collé au sien, les battements de son cœur sont aussi rapides que les miens. Il tourne son visage vers moi, ses iris son sombres et hypnotisantes. Je remonte ma jambe gauche comme une caresse le long de la sienne jusqu'à son bassin, je sens sa main toucher mon genou, je me recule comme si j'avais été brûlée.

Il s'avance vers moi alors que je recule, je pose un genou à terre et il s'approche. Il met sa main derrière ma nuque, me remonte en me faisant tourner pour me retrouver dos à lui. Je m'arrête cambrée en arrière ma tête sur son avant-bras puis il me remet droite. Il m'attrape par les hanches et me donne un coup de bassin, le tango n'est pas qu'une danse, c'est une invitation à l'amour une sorte de préliminaires.

Nous avançons toujours collés, sa main sur mon ventre et il s'arrête alors que je continue de marcher. Il m'attrape par les deux bras et me stoppe. Il me tire vers lui pour que je revienne en tournant sur moi-même et nous reprenons notre position initiale mais chacun avec une jambe fléchit et l'autre tendu en arrière en effet miroir.

Les yeux dans les yeux, j'essaye de lire dans son regard ce qu'il peut ressentir, s'il est comme moi une bombe prête à exploser. Il me cambre en arrière et avec ses mains frôlent mon corps comme s'il le caressait plongeant sa tête dans mon cou. Je sens son souffle sur ma peau et j'en frissonne. Je me relève doucement, il attrape ma main et me fait tourner en la lâchant pour rattraper l'autre et me faire revenir contre lui.

Un bras autour de mes hanches. Il me soulève pose mes tibias sur sa cuisse pour faire appui et prendre de l'élan pour me porter plus haut avec ma jambe droite tendue en l'air et la gauche fléchie ; il fait une rotation avec son buste pour me basculer de l'autre côté de lui au sol pour se retrouver face à face nos bouches à quelque centimètre, comme si nous allions nous embrasser. Ce n'est pas l'envie qui me manque.

Le morceau fini, nous nous relevons sans se quitter des yeux et je prends conscience que les autres couples nous avaient laissés danser seuls.
Je sors de son emprise quand j'entends des applaudissements, je regarde autour de moi, tout le monde était debout avec le téléphone à la main.

Ses bras enveloppant mes épaules, il me reconduit à notre table. Le tango m'a donné soif, je fini d'une traite mon mojito.
-Quel descente... Il faut dire que vous avez été une très bonne partenaire. Vous avez tort, vous êtes très à l'aise avec le tango.
-Merci, c'est grâce à vous. J'ai une question, pourquoi un tango ? C'est bien vous qui avez fait la demande ?
-Oui c'est bien moi, c'était mon plan B pour le cas ou vote réponse était non. J'aime cette danse qui permet d'exprimer toutes les émotions que l'on ressent. Comme le désir.
-Il arrive au grand Monsieur Lorenzo Contarini de douter. Je lâche un bâillement. Oh excusez-moi.
-Je vous comprends il se fait tard, il prend son téléphone. J'appelle un taxi et je vous ramène chez vous. Il reste à peine trois minutes avec le standard, juste le temps de donner l'adresse du bar. Il sera là dans vingt minutes.
Il s'approche plus près de moi et effleure mes lèvres des siennes.
-Oui Lisa, je peux douter comme un homme normal.

                                                §§§§§

Le taxi s'arrête devant ma belle porte bordeaux. Je regarde Lorenzo, mon cœur palpite à en sortir de ma poitrine.
-Euh...Vous voulez monter ?
-Cara si je monte, je ne vous promets pas de rester sage et de réussir à me contrôler. Or vous êtes fatiguée et je le suis aussi. Je voudrais ne pas vous décevoir et que notre première nuit vous soit inoubliable.
Je suis déçue, frustrée, énervée. Je sors de la voiture, remercie le chauffeur et dis :
-Pfff les hommes et leur égo! Bonne nuit Lorenzo. Je claque la portière et rentre chez moi.


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