Chapitre 36
Après s'être préparée Liya rejoignit Zhayar dans le salon. Elle s'arrêta presque aussitôt lorsqu'il lui apparut plus beau que jamais dans un smoking impeccablement plaqué contre son corps large et massif. Elle mesurait à peine la chance qu'elle avait d'être sa fiancée.
Oui ça y est elle l'avait dit...
- Je suis prête ! Oh je pardon...
Liya n'avait pas remarqué qu'il était en pleine conversation téléphonique. Il débitait en arabe, dont l'accent était dur comme le claquement d'un fouet. Très vite elle comprit que quelque chose se passait mais elle ne sut dire quoi. Après tout c'était un monarque il avait sans doute amassé du travail non achevé et ce petit voyage à New-York n'allait sans doute pas l'aider à rattraper son retard. Étrangement mal à l'aise Liya tortilla ses doigts le regard tourné vers son amant qui arpentait la pièce avec de grandes enjambées. Quand il reposa son téléphone portable sur la table avec un calme faussement joué Liya décida d'intervenir.
- Est-ce que tout va bien ?
- Quelques ennuis au palais rien de grave, répondit-il en la couvrant d'un regard brûlant ; Habibti tu es divinement belle dans cette robe.
D'instinct Zhayar ferma ses poings alors que sa gorge le brûlait d'un désir incontrôlable. Hassan venait de lui rapporter une nouvelle alarmante au sujet de Jack Carter. Leur séjour à New-York prenait un tournant des plus inattendu. Il avait cru s'être débarrassé de Jack Carter mais ce dernier n'avait nullement l'intention de se contenter d'une menace. Il voulait Liya à tout prix et attendait patiemment sa chute...
La sienne...
Il s'attendait à ce qu'il se débarrasse de Liya pour s'empresser de réitéré son chantage. Serrant les dents il s'approcha d'elle pour saisir sa taille et l'attira contre lui. Un souvenir fugace vint le hanter...cette image de Liya complètement apeurée implorant son aide. Qui aurait pu lui souffler que ce jour-là l'emmènerait à celui-ci ?
Liya n'avait pas pénétrer son cœur non...elle l'avait pris et avait su trouver le moyen de le faire battre.
Perdu dans ses pensées Zhayar ne s'était pas rendu compte que sa prise sur sa taille s'était resserrée au point de la faire grimacer. Pour tromper le doute qui habitait la jeune femme Zhayar l'embrassa.
- Allons-y...
Liya ne sut dire si elle devait s'inquiéter ou non du comportement tendu de son amant. Lorsqu'ils foulèrent le hall du restaurant beaucoup de regards se tournèrent vers eux. Liya préféra les ignorer se laissant guider par Zhayar qui jusqu'ici ne s'était jamais montré aussi froid, dont les traits menaçants lui inspiraient bien des peurs.
- Zhayar pour l'amour du ciel dis-moi ce qu'il se passe, demanda-t-elle quand ils furent assis.
Le regard de son amant se riva au sien. On pouvait y lire un désir formel presque brûlant.
- Je suis soucieux de quelques détails qui seront bientôt réglés déclara-t-il en lui tendant la carte des menus.
Liya étouffa sa frustration en buvant une gorgé de champagne avant d'être soumise à l'un de ses regards appréciateur. Évidement Liya fut parcourue d'un feu brûlant et savait parfaitement que Zhayar était doué pour tenter de la détourner des réels problèmes.
- Ne me regarde pas avec cette petite moue boudeuse habibti, lui fit-il remarquer alors qu'elle fixait la bague qu'il lui avait offerte plus tôt dans la journée.
- Je ne fais pas la moue Zhayar j'ai passé l'âge de me conduire ainsi...
- Que désires-tu savoir Liya ?
Elle plongea son regard dans le sien alors que ses prunelles brûlaient d'une flamme menaçante. Chaque fois qu'elle voyait cette lueur elle ne parvenait pas à lutter contre les réactions de son corps.
- Tes pensées là tout de suite...
Elle se mordit la lèvre, les mains à plat sur la nappe blanche. Son amant aux terribles balafres se pencha en avant pour appuyer son avant-bras sur la table.
- Je pense à te faire l'amour, je pense aussi que je ne suis pas capable d'attendre la fin de ces sept jours pour faire de toi ma femme.
Zhayar soutenait son regard en pesant chaque mot qui sortait de sa bouche. Ses pensées n'étaient pas totalement en raccord avec ses dires. Il songeait cruellement à éliminer Jack Carter...
Puis tout au fond de ses pensées il songeait à lui faire l'amour au palais...suivant l'érotique tradition qu'il lui avait narré plus tôt dans la journée. Luttant contre cette pulsion Zhayar se redressa sur sa chaise pour passer commande. Une fois chose faite il se tourna vers elle pour tenter de déceler la lueur qui dansait dans ses yeux aigue marine.
- As-tu des projets d'avenir Liya ?
Déroutée elle le dévisagea un instant avant de lui répondre en toute franchise.
- J'aimerais écrire un livre.
Surpris et heureux voire égoïste Zhayar lui sourit.
- Oh tu peux sourire ! S'exclama-t-elle en secouant de la tête ; Je sais exactement à quoi tu penses.
- Ah oui ?
- Oui homme des cavernes, lança-t-elle en le défiant du regard.
- Je dirais plutôt moyenâgeux, répliqua Zhayar en entrant dans son jeu pour le moins amusant.
- Ce n'est pas parce que ce projet ne nécessite pas de déplacement que je suis exclusivement obligé de l'écrire au fond du lit tu le sais n'est-ce pas ? Je pourrais très bien l'écrire au bord d'une route.
- Essaye un peu pour voir, répliqua Zhayar en songeant au nombre incalculables d'hommes prêts à se tuer pour l'avoir.
Ses pommettes s'empourprèrent soudain.
- J'ai déjà défié ton autorité à plusieurs reprises, cela ne me fait pas peur de retenter l'expérience.
- Qu'Allah m'en soit témoin miss Gray, chuchota Zhayar en l'embrassant du regard ; Dès notre retour au palais, tu n'as pas la moindre idée de ce qui t'attends.
Liya retint un sourire coquin. Elle adorait le pousser hors de lui. Cette menace semblait dépendre d'elle, et Liya savait parfaitement de quoi il parlait. Soudain son désir de repartir à Elhazar se fit plus pressent. Elle mourrait d'envie de retrouver la chaleur orientale et l'exotisme pur des jardins.
- Vraiment ? Osa-t-elle demander les mains moites.
New-York était certes magnifique mais l'idée de passer les six nuits restantes à Elhazar lui brûlait déjà les reins.
- Oh que oui, affirma-t-il en esquissant un sourire ravageur.
Liya éclata de rire et fut heureuse qu'il l'accompagne dans cet instant des plus joyeux. Hélas chaque instant de bonheur à ses côtés semblait avoir une fin qui se nomma la seconde suivante.
- Votre altesse, un certain monsieur Roy vous attends à l'accueil, dois-je le faire patienter.
- Non, répondit Zhayar en lui adressant un léger regard ; Attends-moi une petite seconde je n'en ai pas pour longtemps.
Elle acquiesça vaguement, sourire forcé aux lèvres. Zhayar se leva en rajustant son costume puis se dirigea vers l'accueil pour retrouver Roy qui tenait entre ses mains de nouvelles preuves concernent Chléo et Carter.
- Merci d'avoir fait aussi vite monsieur Roy.
Détective privé personnel Roy était l'un des plus doué qu'il avait eu jusqu'ici. Aucune information ne lui glissait entre les doigts et au regard sérieux qu'il arborait Zhayar eut le pressentiment que ses informations n'allaient pas lui plaire.
- J'espère que je ne vous dérange pas votre majesté, je ne savais pas...
- Vous ne me dérangez pas Roy, le coupa-t-il impatient ; Dites-moi tout s'il vous plaît.
Les traits tendus il lui tendit prudemment le dossier sans mot dire.
Zhayar s'empressa de l'ouvrir pour le parcourir alors que de l'autre côté de la salle Liya lissait la nappe blanche perdu dans une myriade de sensations, de pensées et cela dura plusieurs minutes avant qu'il ne revienne la mine encore plus sévère que lorsqu'il était parti.
- Carter livre une véritable et inquiétante obsession à ton égard, lâcha-t-il si froidement qu'elle frémit.
- Je te demande pardon ?
Mâchoires serrées, le cheikh la regardait à travers un regard sombre...comme si ce dernier était en proie à une colère méconnue.
- Visiblement la pression que j'ai exercé sur lui n'était pas suffisante...
Il marqua une pause dans laquelle Liya eut l'impression que le temps s'était suspendu.
- Je crois qu'il est temps pour moi de lui faire comprendre à ma manière...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top