Chapitre 35



Liya n'était plus très loin de la vérité et le sut par son regard fermé comme si cette question faisait resurgir de tristes souvenirs. À présent elle comprenait pourquoi il était si farouchement opposé à tout sentiment quel qu'il soit.

- C'est tout ce dont j'avais besoin Zhayar, rien d'autre, murmura-t-elle pour qu'il cesse de la regarder avec cet air coupable.

Il secoua de la tête en guise de refus.

- J'étais jeune et impétueux par moment, j'ai crû qu'elle était celle qui pourrait être ma femme.

Il rit tristement sans la quitter des yeux.

- À cette époque j'étais trop impatient et lorsque j'ai réalisé l'énormité de mon erreur j'en ai payé le prix fort.

Il s'avança alors pour glisser sa main dans la sienne, tourmenté.

- Je ne dirais pas que je l'ai aimé comme tu espères être aimée, reprit-il sincèrement ; J'ai ressenti pour elle de l'adoration, de la passion avant que cela se transforme en une haine vorace.

Liya inspira profondément, touchée qu'il se livre enfin à elle.

- Après toute cette affaire j'ai décidé qu'aucune femme viendrait s'immiscer dans ma vie à titre personnel et régulier c'est pour cette raison qu'elles ont été que des maîtresses.

- Chléo était plus que ça et...

- Certes ! Coupa-t-il l'air rembruni ; Six ans venait de s'écouler et avec l'âge qui m'a forgé un caractère implacable j'ai cru qu'il était temps de songer à l'avenir mais elle m'a trahie et déçue à bien des égards.

Zhayar agrippa sa taille en se faisant la promesse de briser Chléo pour avoir osé la faire douter de lui. Et c'est en la regardant qu'il eut l'impression que son air n'était plus qu'une simple brise sans elle. Ce n'était même plus de l'obsession mais un besoin vorace de la posséder. Les errements de son passé n'était plus qu'un souvenir tandis que Liya était son présent et son futur.

- Tu doutes encore de moi ?

- Bien-sûr que non ! Répondit-elle avec force ; Je n'ai pas douté je voulais seulement l'entendre de ta bouche, que tu entrouvres un brèche de ton passé afin de connaître toi, ton passé, tes maux, tes douleurs.

Elle se pinça les lèvres nerveusement en levant son regard sur lui.

- C'est tout ce que je demande Zhayar, de la communication.

Il caressa ses cheveux tout en soupirant...vaincu.

- Je n'ai pas...enfin c'est la première fois que je me révèle à une femme, avoua-t-il en caressant sa joue délicatement.

- Il est temps d'apprendre Zhayar, cela évite ce genre de dispute car c'en était bien une.

Il leva un sourcil amusé.

- Est-ce que tu penses que nous allons survivre ? Demanda ce dernier en se penchant près de ses lèvres.

Liya sentit son souffle chaud caresser ses lèvres d'une douceur inédite au point qu'elle ferma les yeux sur le point de céder à son baiser. Elle tenta de lutter contre les pulsions qui l'habitaient et qui lui criaient de céder à ses lèvres qui se rapprochaient dangereusement des siennes.

- Je pense que oui néanmoins...votre altesse je ne pense pas que vous méritez un baiser de réconciliation.

Sur cette petit remarque, Liya pivota les talons mais fut très vite contrainte de lui faire face.

- N'espère pas gagner ce petit jeu avec moi habibti je suis plus fort que toi, chuchota-t-il en la soulevant dans ses bras.

Liya ne put s'empêcher de rire trahie par le feu qui coulait en elle. Mais trêve de plaisanterie, songea-t-elle quand il la plaqua sur le lit. Pensivement, elle traça la ligne féroce de sa mâchoire, luttant contre le chagrin et la joie.

- Je peux te poser une question ?

- Évidemment, affirma le cheikh en la dévisageant.

- Si cette femme avait été réellement enceinte de toi, qu'aurais-tu fait ?

Il exhala un soupir agacé mais se plia à lui répondre.

- Je l'ignore, selon mes lois et mes responsabilités je n'aurais pas laisser cet enfant, mais pas au point de l'épouser.

Zhayar y avait songé, il avait cru pendant un bref instant que cette grossesse était réelle. À ce moment-là son désir d'enfants n'était pas aussi puissant qu'il l'était aujourd'hui. Et en dévisageant Liya il se surprit à la désirer comme la mère de ses enfants. À cette pensée complément folle il captura ses lèvres avec urgence puis les relâcha doucement pour ancrer son regard dans le sien.

- Je ne veux plus que l'on parle de ça habibti.

Résistant à mal aux appels incessants de son corps qui mourrait de se fondre sur le sien Zhayar se leva lentement sans toutefois la quitter des yeux.

- Ce soir je t'emmène dîner, j'espère que la soirée suffira à te faire oublier ce début de voyage chaotique.

- Si tu n'as pas d'autres secrets à me révéler je suppose que je saurais apprécier la soirée.

- Oh si j'ai un terrible secret à t'avouer, déclara Zhayar en prenant un malin plaisir à la torturer.

Elle se redressa sur les coudes en le dévisageant avec inquiétude. Zhayar soutint sa belle paire d'yeux verts en peinant à garder son sérieux.

- Je suis prête à tout entende Zhayar, je t'écoute, murmura-t-elle en se redressant au bord du lit.

Zhayar s'approcha pour plaquer ses paumes de mains sur ses joues.

- Ce soir tu es tout à moi...

Sitôt déclaré qu'il la sentit rougir entre ses paumes puis s'en alla en la laissant ainsi, toute chose...défait de cette angoisse qu'avait créé Chléo. À cette évocation son corps rentra en collision avec une violente rage. Il s'enferma dans une pièce adjacente pour réfléchir longuement sur l'éventualité d'une nouvelle attaque de sa part. Bien qu'il n'avait plus de secrets Zhayar savait une chose sur Chléo :

Elle détestait l'humiliation et celle qu'elle venait d'accuser ne serait pas sans conséquences Zhayar le savait. Chaque opportunité serait pour elle un atout parfait pour se venger. Immédiatement ses pensées se tournèrent vers Jack Carter.

La vue panoramique de Manhattan parut alors s'assombrir...ses mâchoires se serrèrent convulsivement.

- Zhayar ?

À la voix douce de sa fiancée Zhayar dut quitter violemment la torpeur dans laquelle il était plongée. Elle se tenait juste derrière lui, visiblement déroutée de le trouver dans cette pièce seul et pensif.

Sa fiancée...

L'homme mature et responsable qu'il était devenu voulait à tout prix qu'elle devienne sa femme...

Ses pensées également.

Quant à son cœur...

Zhayar ferma les yeux attentif à ses mains qui se glissaient sur son torse.

- Tu m'as l'air pensif...

- Tu m'as l'air affamé, rétorqua Zhayar en se retournant.

Derrière ses longs cils blond il lut une profonde détresse. Ses longs cheveux étaient détachés...bouclés...retombant sur ses fesses...

Allah lui avait-il réellement offert cette femme merveilleuse sans contre partie ni sacrifice ?

Cette horrible question le hantait jour et nuit sans relâche. Ses beaux yeux aigue marine se posèrent alors sur lui et c'est comme si le monde avait totalement disparu.

- Zhayar ?

Elle baissa les yeux timidement puis les releva pour lui offrir l'un de ses regards timide.

- J'ai peur que tout ceci ne soit qu'un rêve...

Zhayar sut alors qu'il l'aimait au point d'avoir le souffle coupé. Sa sincérité était sans limite. Le simple fait qu'elle se sente vulnérable lui donnait toutes les raisons de la protéger.

- Ce n'est pas un rêve Liya Gray, chuchota-t-il sur ses lèvres.

- Est-ce que tout va bien ? Tu sembles tendu.

Zhayar se redressa de toute sa hauteur et glissa son index sous son menton.

- Tout va bien, assura-t-il en lui adressant un sourire ; Va te préparer, nous partons dans une heure.

La jeune femme quitta la pièce les mains dans le dos et referma soigneusement la porte derrière elle. Zhayar recouvrit son masque impassible, fixant la porte les poings rageusement fermés avant de saisir son téléphone pour passer un coup de fil des plus important.

- Hassan ? J'aimerais que tu contactes le détective que j'ai mis à disposition pour Jack Carter.

- Vous désirez connaître quelque chose en particulier ?

- Je veux connaître ces récentes sorties ou rendez-vous qu'il aurait pu avoir.

Le regard sombrement tourné vers le soleil couchant Zhayar abaissa son téléphone craignant que l'avenir qu'il esquissait à peine soit en passe d'être encore terni...

Il fallait à tout prix qu'il protège Liya...

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