Chapitre 30



Zhayar recouvrit un masque impénétrable alors qu'elle disparaissait derrière le dais, consciente d'avoir reprit le pouvoir dans cette mascarade qu'il avait organisé. Si c'était sa punition alors il l'acceptait même si cela lui coûtait énormément dans son orgueil. Un sourire détendu aux lèvres Zhayar rejoignit la table et s'excusa auprès des invités pour l'absence de sa compagne, prétextant une vive fatigue. Conciliants, les invités terminèrent leurs desserts sans trop tarder. Prenant à cœur son rôle de souverain Zhayar prit le temps de saluer tous les invités, presque satisfait de la faire languir...

Car malgré sa manœuvre très subtile il pouvait aisément l'imaginer impatiente...voire inquiète. Puis soudain ce petit jeu commençait à l'ennuyer, il serrait les mains des convives sans masquer son impatience. Un vide abyssal le remplissait, lui donnant alors une autre raison évidente de l'épouser. Liya manquait à sa chair, son corps et son esprit...c'est comme si sa présence lui était indispensable. Ses palpitations cardiaque commençaient à s'accélérer alors qui venait à bout de toutes ses paires de main.

Une fois les deux grandes portes refermées Zhayar vrilla son regard sur le haut des grands escaliers et s'y approcha pour les gravir. C'est exactement ce qu'il aimait chez Liya, elle lui donnait ce qu'aucune femme lui avait donné jusqu'ici. Le mystère, la douceur, et cette petite lueur pétillante dans ses yeux, trouvant toujours le mot pour le stupéfier.

Une fois dans sa chambre telle fut la surprise de découvrir qu'elle était vide.

Avait-elle eu l'audace de pénétrer dans son antre ? Sans même l'attendre ?

Zhayar referma la porte avec un rire soyeux et se dirigea vers ses appartements.

- Liya Gray ?

Lorsqu'il contourna le couloir il la trouva subjuguée par le tableau suspendu au-dessus du canapé. Une émotion particulière lui serra le cœur lorsqu'il leva son regard avec difficulté sur le tableau.

Liya savait qu'il se tenait juste derrière elle. Elle avait une conscience aiguë que sa présence était proche mais elle ne parvenait pas à détacher son regard du tableau.

- Est-ce que c'est ta mère ? Demanda-t-elle enfin.

Le cheikh...son cheikh replia ses doigts autour de sa taille d'un geste presque possessif.

- Oui, c'est elle, répondit-il d'une voix étrangement émue ; J'aurais voulu te le montrer mais il semblerait que tu aimes défier les lois.

Liya décela aucune forme de mécontentement dans sa voix.

- J'ai mis près de dix minutes avant de trouver ton antre, répondit-elle les yeux rivés sur le portrait d'Aziza ; Depuis je n'ai de cesse de la regarder.

Elle se tourna alors pour poser ses mains sur son torse.

- Elle était magnifique Zhayar et tu lui ressembles beaucoup.

Son masque impassible se fissura enfin...du moins un peu. Il avait un port de tête haut, immobile...seuls ses yeux étaient baissés pour se river aux siens.

- C'est tout ce qu'il me reste d'elle, parvint-il à dire de sa voix gutturale, comme s'il cherchait désespérément à filtrer l'émotion dans sa voix.

Liya était sceptique. Le palais regorgeait de trésors et de multiples pièces, en son for intérieur elle espérait que son père ait gardé plus qu'un portrait.

- Tu en es sûr ? Peut-être qu'il...

- Non, coupa-t-il en lui prenant le visage délicatement ; Il ne me reste plus rien d'elle hormis ce portrait.

Il captura ses lèvres en guise d'avertissement. Liya préféra s'en tenir à cette réponse et lui sourit.

- Est-ce que les invités ont posés des questions à mon sujet ?

Il lui prit la main pour la ramener à ses lèvres puis la guida jusqu'au petit salon adjacent.

- Non, j'ai simplement dit que tu étais fatiguée, murmura-t-il en la dévisageant longuement avant de plonger sa main dans ses cheveux.

Liya inspira imperceptiblement, le coeur palpitant alors qu'il l'observait avec une intensité des plus troublantes.

- Deviens ma femme Liya, je te promets de te rendre heureuse.

- Alors que tu ne crois pas une seconde au grand amour ? Lança-t-elle en s'écartant pour que son corps cesse de réagir à la chaleur du sien.

- Peut-être parce que je n'ai pas eu la chance de trouver la femme qui me le fera découvrir.

Il ôta sa veste pour la jeter sur le canapé, ne la quittant pas des yeux, avançant vers elle tel un chasseur se fondant sur sa proie.

- J'ai pleinement conscience que mes actes son égoïstes et que je n'aurais pas du te piéger de la sorte mais sache une chose Liya, jamais je me suis comporté comme ça avec une femme pas même Chléo.

Elle se pinça furieusement les lèvres à l'évocation de son prénom. Et dire qu'elle aurait pu devenir reine d'Elhazar, songea-t-elle avec amertume.

- J'ai besoin de réfléchir Zhayar, j'espère que tu le comprends.

- Évidemment, souffla-t-il en venant caresser sa joue ; Je ne suis pas un tyran et je n'ai pas l'intention de te forcer.

Liya s'entoura de ses bras avant qu'il ne vienne caresser ses lèvres des siennes.

- Tu as gagné ce soir, ajouta-t-il en ôtant la pince qui retenait ses cheveux.

- Je n'ai rien gagné ce soir Zhayar, j'ai seulement quitté ta réception ou plutôt j'ai pris plaisir à la quitter pour braver ton autorité.

Sourire coquin aux lèvres elle éclata de rire sous l'air mécontent de son amant.

- Cela ne restera pas impunis d'autant que quelques convives semblaient se soucier de ton état de santé, répondit-il en glissant ses mains sur ses hanches tout en les étudiants, feignant d'être sérieux.

- Bien évidemment j'ai dû laisser entendre que tu portais mon héritier et la nouvelle semble déjà se répandre.

Liya n'en croyait pas un mot et préféra en rire.

Zhayar écarta la bretelle de sa robe puis l'autre impatient d'explorer le corps de cette jeune femme terriblement captivante. Ils étaient seuls dans l'aile privé et c'était comme si les pulsions qu'il était parvenu à faire disparaître revenaient...pour le galvaniser de sensations incroyablement fortes.

Il avait envie de couvrir son corps de baisers, il voulait l'entendre encore crier de plaisir.

À peine cette pensée émise qu'il sentit son sexe palpiter. Liya ôta sa robe n'y tenant plus. Sa gorge renfermait déjà des cris de jouissances impénétrable. Lorsqu'il happa l'un de ses seins elle lâcha son premier soupir puis un deuxième. Emportée dans un tourbillon d'émotions elle glissa ses mains dans son cou, rejetant sa tête en arrière pour approfondir l'intensité de ses baisers. Tout semblait si parfait...et pourtant...

Quelques coups à la porte les stoppèrent dans leur étreinte qu'il dut briser en jurant entre ses dents.

Avec l'aisance d'un félin il remonta sa robe pour qu'elle la remette et disparut pour ouvrir la porte.

La bouche gonflée, le coeur au bord de l'explosion elle remit de l'ordre dans ses cheveux pour le précéder.

- Votre altesse, veuillez me pardonner pour un dérangement si tardif, vous avez un appel important dans votre bureau.

Liya resta en retrait, observant la situation de loin.

- Est-ce si urgent que ça ?

- Oui votre altesse.

- Je vais le prendre à partir de mon bureau privé, merci.

L'homme s'inclina avant s'effacer. Zhayar referma la porte avec humeur et vola un baiser à la jeune femme avant de s'enfermer dans son bureau.

Liya sentit qu'encore une fois, quelqu'un ou quelque chose cherchait à ternir son petit bonheur. C'est tristement qu'elle s'allongea sur le canapé en attendant qu'il revienne, songeuse, inquiète et impatiente à la fois.

- Que me vaut l'honneur de cet appel ? S'enquit Zhayar en sachant pertinemment qu'il s'agissait de son ancienne maîtresse.

- J'ai eu vent de tes projets de mariage, j'espère que c'est une plaisanterie Zhayar ?

La voix à peine contenue de Chléo cachait un plan déjà bien ébauché. Zhayar se carra dans son fauteuil sourire machiavélique aux lèvres déjà impatient de le contrer...

Mais si pressé de retrouver sa future femme...

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