Chapitre 28
Liya cilla sur sa chaise ayant l'impression que la pièce tournait autour d'elle. Son cœur rata bon nombres de battements avant qu'elle revienne à elle.
Avait-elle bien entendu ?
Le regard du souverain était presque impénétrable, puissant, chargé de promesses secrètes.
- Zhayar je...ne comprends pas, balbutia-t-elle alors que les convives prenaient place.
Il planta son regard dans le sien sans prendre en compte son regard suppliant et lui prit seulement la main.
- Je t'expliquerai lorsque nous serons seuls.
Sa voix ne souffrait d'aucune réplique possible. Étourdie et pensive elle détourna la tête vers les invités. Zhayar semblait avoir tout prévu pour la piéger dans une tempête de questions auxquelles il répondrait en temps voulu. La pensait-elle naïve à ce point pour ne pas comprendre le sens de sa phrase ?
Au fil de ses longues pensées elle finit par comprendre la raison pour laquelle les habitants du village semblaient si heureux de la voir quitter la ville sur son épaule, pire encore...elle sentait à mesure du temps que les regards curieux des invités s'estompaient peu à peu comme si leurs appréciations étaient enfin terminé.
- Liya regarde-moi, exigea son amant d'une voix grave.
Liya s'exécuta non sans trembler de fureur qu'il lui ait menti.
- Nous en parlerons après les festivités, est-ce compris ?
- Tu as peur que je fasse peur à tes invités ? Osa-t-elle demander.
- Non, cela m'importe peu de ce que ces personnes penserons de toi habibti mais tu sembles livide et presque en colère d'apprendre que je ne veux plus prendre une autre femme que toi.
Son regard dur se fixa sur le sien. Liya ne put s'empêcher de frissonner...d'excitation et de peur mêlées. Il avait le pouvoir de renverser la situation avec une telle facilité qu'elle eut la furieuse envie de le gifler.
- J'aurais préféré l'apprendre avant d'être soumise aux yeux de tes invités comme si j'étais soumise à un test.
Elle vit ses mâchoires tressauter dangereusement.
- Prends garde Liya, murmura-t-il menaçant, cela ne me dérange pas de partir en plein banquet.
Liya serra les lèvres, consciente qu'elle était proche de l'enfantillage.
- Ça ne sera pas nécessaire, répondit-elle en réprimant sa frustration ; Je suis suffisamment mature pour attendre la fin du dîner.
- Bien, conclut-il presque froidement.
Liya inspira profondément, les ongles enfoncés dans les paumes de mains.
- D'autant plus que j'espérais que cette décision te ravirait habibti, ajouta-t-il en la dévisageant.
- Quelle partie dois-je aimer au juste Zhayar ?
Cette fois-ci elle réalisa qu'elle avait été trop loin. Il se leva en s'excusant auprès des invités tout en lui prenant la main pour l'entraîner à l'extérieure. Ils traversèrent les jardins sans un mot avant de s'arrêter près de l'orangeraie.
- Peux-tu m'expliquer ton attitude ? Demanda-t-il enfin, enfonçant ses mains dans ses poches.
- Je te retourne la question Zhayar, dit-elle furieuse ; J'ai l'impression que tu me mens depuis...
- Je voulais te protéger, la coupa-t-il en s'approchant d'elle dangereusement.
Liya se recula sur la défensive.
- Je ne comprends pas, murmura-t-elle en le dévisageant.
- La presse a fini par comprendre que mes intérêts envers toi étaient tout sauf professionnels lors de notre sortie sur le balcon, commença-t-il d'une voix volontairement haute et grave afin d'être compris ; Puis tout ceci m'est apparu comme une évidence dans le village et mon geste n'a fait que confirmer ce que je voulais réellement.
Le coeur battant à la chamade Liya comprit qu'il...
- Je ne veux pas d'autre femme que toi et j'ai agis dans notre intérêt à tout les deux. Ce silence volontaire avait pour but de te protéger jusqu'à ce soir.
Prise au dépourvue Liya secoua imperceptiblement la tête.
- Tu ne veux pas d'autre femme ? Zhayar comment peux-tu le savoir ?
Soudain un goût amer lui monta à la gorge.
- Par pitié dis-moi que tu ne fais pas ça pour sauver mon honneur ? Parce que je ne suis plus vierge.
Une vague de fureur passa dans son regard.
- Je t'interdis de dire ça ! Gronda-t-il si fort qu'elle sursauta.
Il ôta ses mains de ses poches pour lui saisir les épaules, les yeux flamboyant d'une lueur sombre.
- Cela n'a rien avoir avec ton honneur !
- Alors qu'est-ce ? S'enquit-elle en le confrontant le menton levé.
- Si tu n'es pas ma femme alors tu partiras et je ne ferais pas de toi ma maitresse à titre personnel si je dois choisir une autre femme, je m'y refuse !
Liya le sentit si sincère qu'elle crut vaciller sur ses jambes.
- Zhayar je...
- Assez pour le moment, coupa-t-il sèchement ; Les invités vont s'inquiéter, cette discussion reprendra après.
Sans lui laisser le temps de réagir il lui prit la main et traversa le grand jardin à grande enjambées. Une boule au fond de l'estomac Liya tenta de ne rien laisser paraître de ses émotions. Il voulait faire d'elle sa femme par crainte de la perdre ?
Si cette raison lui faisait palpiter le cœur une autre lui faisait terriblement peur.
Zhayar et l'amour n'était guère compatible or elle était terriblement amoureuse de lui...au point même d'en avoir peur.
De retour à la table Liya ne put s'empêcher de poser ses yeux sur lui et s'aperçut qu'il n'essayait même plus de contenir sa rage. Profondément coupable d'avoir été si injuste et trop catégorique, c'est avec les larmes aux yeux qu'elle prit sa main discrètement sous la table. Très vite il se tourna vers elle et son expression changea aussitôt.
- Pardonne-moi d'avoir été si dure, murmura-t-elle quand il se pencha.
Pour seule et unique réponse il embrassa sa main selon la coutume.
Jusqu'alors Liya ne s'était jamais sentie si désemparée, en proie au trouble. Son regard perçant devenait de plus en plus profond puis tout à coup il se leva prenant la parole en arabe, de sa voix virile chaude et naturellement autoritaire.
Il leva son verre imité par les invités ce qui l'obligea à en faire de même. Le souffle coupé elle s'efforça de réagir aux applaudissements qui achevèrent son discours.
- Je ne supporterai pas l'idée de te voir partir d'ici..
Liya se tourna alors vers lui, le cœur battant.
- Est-ce la seule raison qui te pousse à ça ? Demanda-t-elle sans masquer sa déception.
- Si c'était la seule raison Liya je t'aurais bercée d'illusions de façon à te soumettre au rôle de maîtresse, dit-il avec force alors que sa voix avait l'écho d'un murmure.
Envahie d'émotions elle réprima un flot de larmes avant qu'il ne poursuive.
- Si je te laisse partir alors je te perdrais et si je prends une femme pour un mariage de convenances alors je te perdrais aussi.
Il marqua une pause dans laquelle il ébaucha un sourire triste voire songeur.
- Tu te rappelles de ce que tu as dit à ton père à propos de nous ?
Perdue et désorientée elle secoua de la tête négativement.
- Tu as laissé supposé que j'étais la bête et toi la belle...
Liya ouvrit la bouche pour l'interrompre.
- C'était une plaisanterie, je n'en pensais pas un mot Zhayar.
- Eh bien moi si...tu m'as appris beaucoup de choses Liya Gray et je me refuse à te laisser partir d'ici.
Liya leva un sourcil amusé pour éteindre les palpitations précipitées de son coeur.
- Tu es en train de me faire comprendre que je suis prisonnière ?
Même si la situation l'excitait Liya avait l'impression qu'il était extrêmement sérieux.
- En quelque sorte oui, murmura-t-il en se penchant plus près comme si le reste n'avait plus d'importance à ses yeux.
Son souffle chaud caressa alors son visage, la soumettant à une délicieuse torture.
- Je ne sais comment l'expliquer, articula-t-il à voix basse ; Mais je ne me vois pas sans toi.
Émue, le cœur gonflé de joie elle lui sourit décidée à oublier le reste...du moins pour le moment.
Il se redressa pour s'occuper de ses convives la laissant au bord de l'explosion intérieur, alors que mille frissons parcouraient lentement son corps avant qu'une question existentielle ne vienne entacher son petit paradis.
Zhayar voulait-il qu'elle reste, mais était-ce par égoïsme ou parce qu'il ressentait quelque chose pour elle ?
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