Chapitre 24
Le visage enfoui dans les cheveux blond de la jeune femme Zhayar déposa un baiser sur sa tempe, peinant à trouver le sommeil.
Incapable de résister à la tentation de la faire sienne Zhayar avait cédé sans trop réaliser les conséquences d'un tel acte. Mais pouvait-il s'en vouloir d'avoir fait d'elle sa promise ?
Zhayar se redressa sur le coude, réalisant qu'elle était la seule femme au monde qui était parvenue à lui faire ressentir un tel sentiment. Il avait l'impression d'être aimé quelque soit les griefs de son passé.
Il contempla son beau visage endormi, glissant lentement sa main sur sa joue. Cette femme l'obsédait à tel point qu'il avait l'impression d'être fou. Et la folie l'avait conduit à l'exposer aux yeux des habitants comme sa future femme. À présent Zhayar avait deux option...
Démentir la rumeur qui se répandait déjà dans le pays ou poursuivre dans cette direction qui à ce jour lui paraissait bien trop flou...
Liya cherchait avidement l'amour, le vrai. Était-il capable de lui apporter alors qu'il ne l'avait jamais connu ?
Pire encore...
Il venait de lui ôter son innocence...
Il avait pris possession de son corps sans vergogne sans honte ni regret.
Zhayar baissa les yeux, rictus aux lèvres avant que sa sombre torpeur s'évanouisse à son réveil, lorsque ses grands yeux aigue marine se fixèrent sur les siens. Très vite Zhayar ressentit le besoin de l'embrasser fougueusement. Elle répondit à son baiser timidement alors qu'il la sentit trembler contre lui.
Avait-elle froid ou le regret en était la cause ?
Zhayar s'empressa de caresser ses épaules frêles, esquissant un sourire en coin.
- Bonjour miss Gray, chuchota-t-il en posant ses lèvres sur son front.
- Bonjour votre majesté, murmura-t-elle en retour.
Son sourire timide eut bon de le rassurer et l'espoir se raviva en lui...puissant...révélateur de ce qu'il voulait.
Elle.
- Comment te sens-tu ? S'enquit-il sérieusement.
Elle se redressa alors, le drap sur son corps, les yeux brillants mais indéchiffrables.
- Je me sens...différente, comme si quelque chose avait changé en moi.
- T'ai-je fait mal ?
Liya se tourna vivement vers Zhayar, le cœur palpitant. Mal ? Avait-elle eu mal ?
- Un peu, je pense que c'est normal.
En fait Liya peinait à y croire. Elle avait l'impression de frôler le conte de fée parfait à une petite exception près. Zhayar Al Elhazar était destiné à un mariage de convenance et elle...eh bien elle serait sans doute une aventure de plus pour lui. Cette horrible évidence lui noua l'estomac.
- Viens près de moi...
Liya inspira profondément avant de se rallonger près de lui. Le temps semblait figé et elle avait bien l'intention de profiter de chaque moment peu importe quelle fin prendrait cette histoire.
- J'ai longtemps détesté Hassan pour m'avoir menti à ton sujet, commença-t-il en se redressant sur le coude pour plonger ses yeux dans les siens.
Liya retint son souffle.
- À présent je réalise qu'il a bien fait, car s'il ne l'avait pas fait, jamais au grand jamais je t'aurais accepté au palais.
Tout en parlant, il caressait d'un doigt léger sa joue sans doute rosé.
- Tu es bien trop belle pour être vraie Liya Gray et je comprendrais que tu m'en veuille d'avoir été si...
- Tais-toi je t'en prie ne gâche pas tout, le coupa-t-elle en fermant brièvement les yeux ; Je suis heureuse pour le moment et je ne veux pas le ternir avec des regrets.
Il plongea ses prunelles dans les siennes.
- Je n'éprouve aucun regret et chaque mot était sincère Habibti...
Trop beau pour être vrai Liya réprima un frisson d'angoisse à l'idée de retourner au palais car elle savait que leur petite escape ne serait pas sans conséquence. D'abord la critique de la presse sans doute puis le conseil et la tribu voisine seront probablement irrités par la situation.
- Que va dire la tribu ? Osa-t-elle demander d'une voix tremblante ; Tout les habitants nous on vu partir ensemble, la presse est probablement déjà au courant.
- Ne te fais pas de souci pour ça, trancha-t-il en recouvrant son sérieux légendaire.
Il se leva, lui exposant son dos large et ses cuisses musclées...digne d'un étalon.
Liya se redressa sur le lit alors qu'une légère brise de vent venait de s'engouffrer dans la tente.
- Je suis le roi, ils s'abstiennent de commenter ma vie personnelle, ils sont charger de donner leur avis sur des données bien plus professionnelles, reprit-il en enfilant son pantalon.
Perplexe Liya se mordit la lèvre nerveusement tout en cherchant ses vêtements avant de se souvenir que ces derniers avaient été littéralement déchirés par Zhayar.
- Et comment je fais pour rentrer Zhayar ? Je rentre complètement nue ?
Au lieu d'en être inquiété le guerrier esquissa un sourire presque diabolique avant de venir enfoncer ses poings sur le matelas.
- Quelle agréable idée, chuchota-t-il en dardant ses yeux sur elle.
Liya leva les yeux au ciel.
- Plus sérieusement Zhayar, tu as réduit mes vêtements en pièce.
- Lève-toi...
Comme il partait dans les profondeurs de la pièce Liya se leva, accrochée aux draps comme une bouée de secours avant qu'il ne revienne avec un djellaba.
- Ne te cache pas de moi, lui dit-il en guise d'avertissement.
Il lui ôta le drap des mains puis se pencha pour l'embrasser avec urgence.
- Tu as énormément de chance que nous soyons obligés de rentrer maintenant, articula le cheikh au bord de ses lèvres, le souffle chaud ; Si je m'écoutais je te ferais l'amour jusqu'à t'en faire perdre la raison.
Liya s'empourpra violemment à son plus grand plaisir. Il était si fort, si viril, si mature et il avait une conscience aiguë des besoins qu'elle voulait secrètement. Il lui passa la djellaba noire puis ils quittèrent la tente, la laissant pourvue de souvenirs de sa première nuit, jusqu'à la tâche de sang sur le matelas immaculé. Émue et désorientée elle se laissa guider jusqu'à l'étalon avec la peur grandissante d'être à nouveau abandonnée une fois au palais.
- Que va-t-il se passer lorsque nous serons au palais ?
- De quoi as-tu peur ? Liya est-ce que tu réalises ce qu'il se passe ?
Non, elle ne réalisait rien du tout, seulement qu'elle venait d'être giflé par l'évidence. Secrètement amoureuse d'un homme qui maudissait ouvertement l'amour.
- Non, je peine à comprendre, seulement je sais que tu es un roi puissant et qu'il y a certains de devoir qui t'attendent au palais.
Il rire de gorge retentit derrière elle. Bien qu'irritée par cette petite moquerie Liya ne laissa rien transparaître.
- Tu trouves ça drôle ?
- Tu parles de moi comme s'il n'y avait que ça qui compte dans ma vie.
- N'est-ce pas ce que tu m'as dit ? Rétorqua-t-elle alors que peu à peu elle distinguait le palais.
- Il ne faut pas toujours écouté ce que je dis, lui répondit-il en déposant un baiser sur sa nuque.
Très vite elle plongea dans une sorte de torpeur avant que les hommes de la gardes royal y mettent un terme.
Zhayar descendit du cheval puis se saisit de la jeune femme alors qu'un besoin primitif de la protéger le poussait à la serrer contre lui. Il savait pertinemment comme ses ancêtres avaient traité leurs épouses. La seule dont il ignorait le destin était celui de sa mère. Une douleur lui comprima le coeur alors qu'il se dirigeait dans la cours du palais.
- Liya, va donc dans ta chambre je dois parler à Hassan.
La jeune femme ne protesta pas, et sans un mot emprunta les escaliers tête baissée.
- Qu'avez-vous fait votre majesté ? Demanda Hassan quand ils furent seuls.
- J'ai suivi mon instinct...non mieux, j'ai suivi ce qui me dictaient mes pensées.
Interloqué Hassan ôta son turban pour se passer une main dans les cheveux.
- Votre altesse, avez-vous la moindre idée de ce que cela signifie.
Zhayar contourna son bureau pour se poster devant la fenêtre.
- Oui, dit-il sombremment.
- Es...est-ce qu'elle est au courant ?
Zhayar ferma les yeux, la gorge serrée.
- Non...
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