Furieuse Liya serra les lèvres nerveusement alors que son dos rencontrait son torse dur et musculeux.

- J'aimerais à présent des explications votre altesse...

- Zhayar, rectifia-t-il excédé.

Ses longs doigts exerçaient une pression sur les siens qui fit naître une chaleur qu'elle tenta en vain de réprimer.

Voilà plusieurs minutes qu'ils traversaient le désert dans un silence de mort absolue. Le paysage pourtant magnifique ne parvenait pas à calmer ses nerfs.

- Vous aurez des explications lorsque nous aurons atteint la tente.

- Quoi ? Mais quelle tente ? Paniqua-t-elle alors pivotant son corps de façon à atteindre ses yeux perçant.

- Soyez patiente petite Liya, vous vouliez vivre des expériences je vais vous en donner.

Ses jambes furent parcourues d'un long frison quand elle aperçut au loin une magnifique tente planté au milieu de nulle part. Ce n'est pas exactement ce qu'elle avait imaginé plus tôt dans la journée en fuyant le palais...et pourtant...

Il descendit du cheval avec une aisance remarquable puis saisit sa taille pour la faire descendre à son tour. Ses seins effleurèrent son torse massif et à sa réaction vive de frissons Liya tenta d'y opposer un calme olympien.

- Ne refaites plus jamais ça, murmura le cheikh d'une voix menaçante.

Il lui prit le menton entre ses doigts pour lui imposer sa volonté.

- Je n'ai rien fait de mal, fit-elle valoir en gardant ses yeux dans les siens afin de lui montrer qu'elle ne cillait pas devant la menace.

Il se pencha en avant levant sa main pour lui retirer le tissu qui cachait ses lèvres. Ils étaient seuls au milieu des dunes splendides d'Elhazar, lui donnant presque la sensation que le monde avait cessé de tourner.

Ses yeux bleus n'étaient plus qu'un océan d'énigmes. Elle avait peur, inutile de le nier. Mais cette peur était presque intenses et agréable à ressentir. Elle était la proie et lui le chasseur et lorsqu'il lui prit la main pour l'attirer vers la tente Liya eut l'intime conviction que si elle franchissait celle-ci...plus rien ne serait comme avant.

- Si vous aviez eu envie de faire une balade j'aurais tout de suite accepté, or vous vous êtes montrée imprudente de partir seule, dit-il furieux.

Il écarta l'ouverture de la tente et son désir de rétorquer mourut sur ses lèvres. La tente regorgeait de pièces, il y avait une table ronde entourée de coussins soyeux. Les teintures beige l'attirèrent irrésistiblement.

- Vous avez entendu ? S'enquit le cheikh en ôtant son keffieh.

Liya retint son souffle lorsque son visage lui apparut sombre, dur, laissant lire une expression inquiétante.

Elle se mordit la lèvre en acquiesçant. Que pouvait-elle dire d'autre. Elle s'était mise en danger pour attirer son attention.

Voilà c'était dit...bien que cette pensée resterait secrète...

- Une jeune étrangère seule sans avoir la possibilité d'être comprise...

- Un homme m'a gentiment parlé en Anglais et je...

- Peu m'importe, tranche-t-il furieux ; Vous avez failli à votre promesse. J'ai promis à votre père de prendre soins de vous Liya.

Il s'approcha pour glisser son index sous son menton.

- Je suis vraiment désolé, articula Liya en soutenant son regard mécontent ; Je pensais pouvoir me débrouiller seule.

La respiration erratique il plaqua ses deux mains dans ses cheveux afin de faire tomber le tissu. Les yeux rivés sur sa bouche il se pencha alors et captura ses lèvres sans regret.

Liya battit des cils à plusieurs reprises avant de fermer les yeux emportée dans une tempête de sensations fortes, intenses...

Il l'embrassait avec urgence et passion mêlées, glissant ses mains dans ses cheveux l'obligeant à rejeter sa tête en arrière afin de mieux goûter ses lèvres.

Un feu ardent jaillit alors dans son ventre. Une peur inexplicable la paralysa alors que leur baiser devenait sauvage.

Il s'arracha de ses lèvres, le regard assombri par des lueurs sauvages. Il la fit pivoter sur elle-même et la plaqua contre son torse, posant son bras sur son ventre.

- C'est la jalousie qui m'a poussé à te sauver des sales mains de Carter, avoua-t-il d'une voix de gorge au creux de son oreille ; Tu es naïve de ta beauté Liya, regarde toi...

Liya posa la naissance de ses doigts sur ses lèvres gonflées et leva son regard sur son reflet. Un grand miroir à pieds était placé près du lit, entouré de lanterne accrochés aux mâts.

- Personne ne m'a jamais dit que...

- Parce que tu n'as pas laissé l'opportunité se présenter, la coupa-t-il en lui ôtant son kimono.

Elle se retourna alors pour lui faire face.

- À quoi jouez-vous Zhayar ? Vous savez que...

Il posa son pouce sur ses lèvres pour la faire taire.

- Je ne joue plus maintenant, j'en ai assez de lutter contre les interdictions.

Elle fronça des sourcils, le coeur battant à la chamade alors que son corps réclamait cet homme plus que tout au monde. Elle non plus ne voulait plus combattre les interdictions...la différence d'âge ou encore ses projets futurs mais si...l'idée qu'il puisse en épouser une autre lui faisait terriblement mal.

Soudain la vérité la foudroya brutalement.

Elle était amoureuse de lui.

Mon dieu ! Songea-t-elle en se retournant pour refouler les larmes qui menaçaient de tomber sur ses joues. Impossible ! S'écria-t-elle intérieurement.

Elle n'avait pas le droit car lui ne pouvait pas lui apporter de l'amour.

- À quoi penses-tu ? Demanda le cheikh en l'obligeant à se retourner.

Liya lui fit face le cœur martelant ses tempes

- J'ai peur Zhayar, lui confia-t-elle en baissant les yeux ; Je ne comprends pas ce qu'il se passe...je ne sais pas ce que tu veux de moi.

Il se rapprocha alors et prit son visage en coupe. Le silence devint alors des plus inquiétant.

- C'est toi que je veux...

Il captura de nouveau ses lèvres entrouvertes comme s'il voulait mettre un sens à cette révélation qui la fit chavirer.

Liya n'arrivait plus à penser ni même lutter contre son esprit. Elle rejeta sa tête en arrière et se laissa guider sur le chemin de la passion.

Zhayar avait longuement songé à ce moment sans imaginer qu'il serait aussi puissant. Jamais il n'avait ressenti ça pour une femme. Il voulait Liya plus que tout. Ses grands yeux limpides brillaient d'une peur qui contre toute attente le rendait puissant et presque heureux de lui faire ressentir un tel sentiment.

Pourquoi ?

Parce qu'il savait qu'elle était la naissance même de leur histoire. La peur était le pilier essentielle à leur relation et Zhayar s'empressa de s'en nourrir avec avidité.

Il la renversa sur le sol, cheveux épars autour des symboles si précieux de son pays. Il se souvint alors des applaudissement des habitants.

L'avait-il fait exprès ?

Il se pencha pour prendre sa bouche jusqu'à l'entendre soupirer de désir. Ses lèvres avaient un goût sucrée exquis...

Il se leva soudain sans la quitter des yeux pour aller fermer les pans de la tente, sachant que cet endroit si sacré à ses yeux était interdit à quiconque sauf à lui.

En d'autre terme, personne entendra les cris de sa belle...sauf lui...

- Redresse-toi habibti...

Elle se redressa tout chancelante, les joues en feu.

Zhayar s'approcha et s'agenouilla prudemment.

- C'est endroit est à moi, sais-tu ce qu'il représente pour moi ?

- Non, je l'ignore comme j'ignore pour quelle raison les habitants du village ont applaudis tout à l'heure.

Liya sentit son ventre palpiter alors qu'une moiteur inédite couvrait ses seins. Le guerrier impitoyable devant elle coulait son regard comme si elle lui appartenait tout entière. Liya avait l'impression d'écrire sa propre histoire dans laquelle un seigneur du désert faisait d'elle sa favorite.

- Ils pensent que je t'ai enlevé pour faire de toi ma femme...ma favorite...

Il lui ôta ses bottes sans la quitter des yeux.

- Drôle d'attitude devant un enlèvement, murmura-t-elle en se pinçant les lèvres nerveusement.

- Ma volonté fait loi, ne l'oublie jamais...

Sa voix rauque s'insinua alors en elle.

Zhayar l'obligea à se rallonger.

- Cette endroit est particulier, il regorge de mythes et de coutumes sacrés.

Tout en parlant Zhayar lui ôta son pantalon sous les souffles erratiques de sa belle. Son membre pulsait violemment à mesure qu'elle se dévoilait à lui telle une créature inaccessible et pourtant...

Liya se laissa faire, le feu brûlant qui courrait dans ses veines se répandit dans son intimité. Elle suffoquait d'impatience et de peur mêlés. Il déchira son corset en murmurant en arabe d'une voix rauque si rauque qu'elle luttait pour ne pas gémir tout de suite. Nue et vulnérable elle voulut se cacher mais il emprisonna ses poignets au-dessus de sa tête, les yeux avides.

- Zhayar...

- Tu caches pas ton corps de moi, jamais !

Elle se courba sous la sensation exquise que lui provoquait ses mots. Dominée, elle se laissa guider par l'homme penché au-dessus d'elle qui couvrait son corps d'un regard presque fou. Être désirée ainsi lui fit battre le cœur. Il lui ôta sa culotte tout en tenant ses poignets puis captura ses lèvres ses seins de baisers sauvages ardents...Liya crut s'évanouir de plaisir.

- Liya, tu es si belle, si parfaite, articula le guerrier en la dévisageant longuement avant de disparaître entre ses cuisses.

Liya trembla puis se mit à gémir sans pourvoir contrôler son corps. Il la tenait fermement plaqué contre le tapis, poussant des soupirs à chaque mouvement de sa part. Zhayar tint sa belle fermement ancré dans le sol tout en faisant naître en elle le plaisir. Elle gémissait pour la première fois, gesticulait en criant son nom. Avide de se nourrir davantage Zhayar poursuivit cette délicieuse torture sans pouvoir s'arrêter.

Il voulait plus, il voulait l'entendre hurler de plaisir.

- Tu es à moi, grogna-t-il en se redressant pour se déshabiller.

Liya referma ses cuisses avant qu'il ne les ouvre de nouveau pour poursuivre son chemin sur son intimité.

- Oh...Zhayar...ne...

Au bord de s'évanouir Liya sentit son amant redoubler d'effort pour la conduire à son premier orgasme.

Une larme de bonheur glissa sur sa joue alors que son corps s'arcboutait sans cesse sous l'effet de ses caresses...précipité au paroxysme du bonheur.

Zhayar la précipita au bord de l'orgasme et aspira ses cris avant de venir les étouffer avec sa bouche. Sa belle tremblait de jouissance ses yeux n'avaient jamais été si beau qu'en cet instant.

- Ma chérie...

Liya vit son sexe rigide et imposant à travers ses yeux brouillés. Il vint embrasser ses lèvres puis la souleva soudain pour la déposer sur le lit comme une princesse, caressant son corps de ses doigts habiles sans jamais cessé de l'embrasser avec une douceur absolue.

Quand enfin elle reprit ses esprits elle survola son corps musculeux et surtout...elle toucha la brûlure qui couvrait sa peau brune.

Il redressa subitement la tête pour souder son regard au sien. Elle lut dans ses yeux une émotion intense y naître révélant alors un tout autre homme. Un homme dont le passé n'était pas encore assez loin pour l'oublier.

Il captura alors ses lèvres d'un baiser fougueux lui faisant presque oublier la peur, la crainte, le sentiment terrifiant d'être bientôt abandonnée.

Mais il la tint contre lui, brisant ses inquiétudes, la laissant le souffle coupé lorsqu'il fit d'elle son amante.

D'un douceur presque insupportable il se glissa en elle d'une lenteur délibérée sans la quitter des yeux avant que leurs gémissements mutuels se mêlent dans le silence. Elle s'accrocha à ses épaules le temps que la douleur aiguë disparaisse remplacée très vite par des sensations indescriptibles.

Zhayar encadra le visage de la belle Liya figé par le torrent de sensations qui le balayait à mesure qu'il lui faisait l'amour. Il se perdit en elle, accélérant la cadence pour s'abreuver de ses petits soupirs délicieux. Soudain la lutte qu'il menait contre lui parvint à le vaincre encouragé par la femme étendue, magnifique...

Il poussa un long gémissement, sans la quitter des yeux, mâchoires serrées, conscient qu'elle venait de lui offrir son innocence. Il la couvrit de baisers au bord de l'extase alors qu'elle poussait de longs gémissements qui suffirent à les conduire jusqu'à l'orgasme. Le corps viril de son amant se tendit alors pour mieux venir s'écraser sur elle. Liya ferma les yeux, le cœur palpitant, le corps alangui. Elle glissa ses doigts dans ses cheveux noirs, réalisant peu à peu qu'elle ne ressentait plus la peur et ne craignait plus l'abandon...