Chapitre 20



L'esprit vaguement ailleurs Liya faisait de son mieux pour écouter Jamila malheureusement ses pensées étaient obstruées par un seul être...

Zhayar Al Elhazar.

Forcée de le reconnaitre, une forte jalousie l'avait saisie en apprenant que les membres du conseil étaient ici pour mettre en place le futur avenir du Roi. Si Zhayar était le seul décisionnaire néanmoins leur avis comptait. Allait-il réellement sceller son destin à une femme qu'il ne connaissait pas dans le seul but d'assurer l'avenir de son pays ?

D'une respiration bruyante elle prit son thé en laissant supposer qu'elle était détendue or Jamila plissa subitement les yeux et lui posa la question fatidique ;

- Vous avez l'air ailleurs Liya est-ce que tout va bien ?

Liya aurait bien tenté de feindre le contraire mais à quoi bon résister ?

- Sa majesté m'a laissé entendre qu'il allait devoir se marier, je trouve ça un peu...

Comme elle ne trouvait pas les mots Jamila répondit à sa place :

- D'une tristesse absolue ?

- Exactement, confirma Liya en reposant sa tasse de thé ; Comment peut-il avoir une vision si sombre de l'avenir alors qu'il remarche et voit de nouveau.

Jamila soupira tristement visiblement aussi résignée qu'elle l'était.

- Je sais que cela peut vous paraitre étrange, peut-être même terrifiant mais malheureusement Zhayar est roi, il sait ce qu'il doit faire. Jamais personne n'a jamais tenté de lui faire changer d'avis et jusqu'ici il ne s'est jamais trompé.

Eberluée Liya secoua imperceptiblement de la tête.

- Mais imaginez qu'il ne soit pas heureux ? Ainsi voilà ceux à quoi il est destiné ? Satisfaire un pays peu importe le prix à payer ?

Liya se laissa tomber contre le dossier du canapé, trop consciente qu'elle allait trop loin. Elle n'avait aucun avis à lui donner.

Jamila posa sa main affectueuse sur sa cuisse avec un pâle sourire sur les lèvres.

- Sa majesté ne croit pas en l'amour, j'ignore même s'il songe à l'espérer. Cette vie lui convient très bien, murmura-t-elle d'une voix triste ; Nous n'avons aucun droit d'intervenir souvenez-vous en Liya.

C'était clairement un avertissement qu'elle prit au sérieux. L'âme et le cœur de ce cheikh étaient pour ainsi dire complètement détruits, et ni elle ni Jamila ne serait en mesure de faire quoi que ce soir contre ce mal qui le rongeait. Bien qu'elle avait peine à ôter leur baiser de son esprit, Liya se rendait peu à peu compte que cet homme était voué à son rôle de souverain et qu'aucune femme ne pourrait le détourner de son chemin.

- Vous avez probablement raison, je suis désolé Jamila, finit-elle par répondre en se passant une main dans ses cheveux.

- Vous ne pensiez pas à mal, s'empressa de dire Jamila en se levant pour se diriger vers la fenêtre ; Après tout vous êtes restée ici pendant quatre mois et vous êtes pour ainsi dire la raison à laquelle il s'est raccroché pour sa rééducation.

Liya retint son souffle lorsqu'elle se retourna pour la contempler à travers ses yeux plissés.

- Et c'est la seule question à ce jour sans réponse, conclut-elle d'une voix bien trop définitive pour être vraie.

- Que voulez-vous dire ?

- L'évidence m'a frappé à l'instant même où il est partit à Seattle sans même songer aux conséquences, répondit-elle en lui souriant ; Liya je sais que vous êtes jeune et visiblement naïve aux signes si évidents mais je pense que le cheikh est beaucoup plus attaché à vous qu'il le dit.

Liya faillit s'étrangler.

- OH...non non vous faites fausse route Jamila, nous sommes simplement amis.

Jamila étouffa un rire.

- Il vous dévore littéralement du regard, rétorqua Jamila en caressant son ventre ; Je suis peut-être enceinte mais pas aveugle, je sais reconnaitre les signes et je peux vous assurer qu'il vous mange du regard c'est à peine si j'avais l'autorisation de vous proposer le thé dans l'aile des femmes.

Une bouffée de chaleur commença à lui monter aux joues sous l'hilarité de Jamila qui prenait plaisir à lui exposer la réalité qu'elle voulait à tout prix éviter.

- Normalement il n'a pas le droit d'y entrer, cette aile a été réservée aux femmes il y a plus de cent ans, expliqua Jamila en venant s'asseoir près d'elle ; Mais je ne serais pas surprise de le voir débarquer d'une seconde à l'autre.

- Jamila, commença Liya avec prudence ; Je ne veux pas être une aventure, je veux être aimée.

La bonne humeur voire la joie éclatante sur son visage disparut peu à peu.

- Je ne veux pas être la plus jeune conquête de votre roi quand bien même vos dires s'avéraient être exact, je veux être la femme d'un homme qui m'aimera et pas le temps d'une nuit.

Jamila prit sa main dans la sienne l'air contrit, visiblement consciente d'avoir été trop loin et pourtant...

- Je sais, mais je sais reconnaitre les signes, confirma-t-elle avec détermination ; Croyez-moi sur parole Liya ce n'est que le début...

Mille frissons se mirent à courir sur sa peau brûlante alors que Jamila affichait un air sérieux.

- Le début de quoi ? Déclara une voix qui la fit sursauter.

Liya tourna vivement la tête pour découvrir l'homme au cœur de leur conversation, plus beau que jamais dans un pantalon noir, chemise blanche au col ouvert.

- Votre Altesse, murmura Jamila en se levant ; Le début d'un long chemin avant la naissance de mon fils.

Figée dans le canapé alors qu'il ne la quittait pas du regard Liya remercia Jamila pour son intervention.

- Il n'a de cesse de bouger comme une anguille.

Comme son regard vrilla dans celui de Jamila accompagné d'un sourire Liya en conclut qu'il n'avait pas entendu leur conversation.

- Cela veut dire que ton fils sera vaillant, déclara-t-il en se tournant de nouveau vers elle.

- Je suis navré de vous importuner dans ce lieu qui m'est pourtant interdit mais j'avais espoir de voler Liya pour mon apparition.

Apparition ? Voler ?

Liya cilla un long moment avant qu'il daigne lui expliquer.

- Le peule attend devant le palais et moins de quinze minutes, il est temps pour moi de me montrer.

Liya se leva et passa ses mains sur le caftan afin de faire disparaitre les plis.

- En quoi puis-je vous être utile ?

Il croisa ses bras tout en s'approchant d'elle comme si la présence de Jamila ne lui était guère dérangeante.

- Apparaitre sur le balcon avec moi et le conseil, Jamila sera également présente et puis...ce n'était pas prévu pour aujourd'hui, mon petit détour à Seattle est en partie la cause de cette...agitation.

Liya jura voir une étincelle d'amusement dans ses yeux.

- Dites tout de suite que c'est de ma faute pendant qu'on y est !

Il fit mine de réfléchir avant de lui répondre.

- Je n'irais pas jusqu'à le dire mais...il est temps d'y aller.

Jamila avait déjà quitté la pièce constata Liya alors que l'angoisse menaçait de la submerger.

Il la prit doucement par le coude et l'entraîna avec lui dans un tourbillon de couloirs si ressemblants des uns des autres. Les cris, les acclamations devenaient de plus en plus important à mesure qu'ils s'approchaient du balcon.

- Je veux également vous montrer la raison pour laquelle je me bats pour mon pays, ajouta-t-il en la voyant hésiter alors que les conseillers étaient déjà sur le balcon.

- Je n'ai pas besoin de le voir pour le comprendre, leurs acclamations me suffisant amplement, contrat-elle en hésitant à le suivre.

- N'ayez pas peur, je ne vous demande pas de vous mettre en avant, seulement de m'accompagner.

A ce moment-là Liya suivit des yeux l'une des cicatrices qui barrait son œil et sut qu'elle ne pouvait pas le laisser tomber. Alors elle s'avança le cœur battant à tout rompre.

- Mon dieu, j'aimerais être n'importe où qu'ici !

- Dans mon vieux harem par-exemple ? Ironisa le cheikh avec un sourire sardonique aux lèvres.

- Cessez donc de me déstabiliser avec ça, murmura-t-elle furieuse qu'il puisse la taquiner ainsi ; D'autant plus que si vous avez l'intention de le rouvrir je suffoquerais d'ennuis de devoir me battre contre des hystériques.

D'un geste déterminé il prit les poignées des fenêtres pour les ouvrir puis son regard coula dans le sien...brulant, ardent, déterminé et sombre.

- Vous n'auriez pas besoin de vous battre, car si c'était le cas, vous seriez ma favorite...

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