Chapitre 19



Liya réprima la chaleur qui embrasait son corps et s'empressa de secouer de la tête.

- Pourquoi j'ai l'étrange sensation que vous n'allez pas le faire ?

- Je tiens toujours ma parole Liya, répondit-il en se penchant vers elle, un sourire en coin.

Les joues en feu Liya posa son regard sur le caftan sans trop savoir si elle pouvait lui faire confiance. Du coin de l'œil elle attendit qu'il se retourne pour se diriger vers le paravent. Une fois derrière Liya sentit son pouls s'accélérer.

- À qui appartiennent ces vêtements ? S'informa Liya dans l'espoir de tenir une conversation qui pourrait le divertir.

- À personne en particulier, cette collection m'a été offerte par un designer il y a deux ans.

Liya fit coulisser sa robe le long de ses hanches.

- Vous êtes la première à les porter, ajouta-t-il d'une voix grave et si profonde qu'elle s'empressa de défaire les boutons de sa robe.

Maladroitement elle la fit descendre le long de ses mollets.

- Cette collection est magni...

Liya réprima un hoquet, dévisageant avec angoisse le paravent.

- Oh non...j'ai...

- C'est ça que vous cherchez je suppose ?

Tirée de son angoisse Liya observa cette main hâlée qui venait d'apparaître au-dessus du paravent. Son instinct l'obligea à se cacher la poitrine et lui arracha presque le caftan de la main.

- Je suppose que la situation vous amuse votre altesse ! Railla-t-elle sans masquer son humeur.

Zhayar n'était pas amusé loin de là...il était plutôt en train de mourir sans s'en rendre compte alors qu'il embrassait l'ombre de sa silhouette du regard...brisant sa promesse de rester tourné.

- Zhayar, je vous demanderais de m'appeler Zhayar.

- J'ai toujours été habitué à vous appeler selon vos lois, j'ai du mal à me défaire de cette habitude.

Liya quitta le derrière du paravent pour se montrer à lui et pour la première fois de sa vie Liya se sentit alors désirable et adorée par un homme et pas n'importe lequel...

Elle écarta ses bras en faisant un tour complet sur soi-même.

- Alors ? Comment me trouvez-vous ?

- Vous êtes...absolument magnifique...

Réprimant les quelques rougeurs qui commençaient à pigmenter ses joues Liya se concentra sur le tissu d'une agréable douceur.

- Il est vrai que c'est agréable, je me sens agréablement bien dedans.

- Je suis heureux de l'entendre, murmure le cheikh en inclinant sa tête ; Ils sont à vous, considérez ceci comme un cadeau de bienvenu.

Liya voulut refuser mais à quoi bon lutter contre lui ? Elle se contenta de lui sourire.

- Merci votre...Zhayar.

Un sourire rehaussa alors le coin de ses lèvres. La matinée ne faisait que commencer et Liya se sentait déjà embarrassée à l'idée de supporter sa présence si...intimidante.

- Vous avez peut-être du boulot et je...

- Nous devons parler d'abord, j'ai suffisamment de temps devant moi pour me préoccuper de mes affaires urgentes.

Interloquée, elle fronça des sourcils alors qu'il désignait la sortie du menton.

- Suivez-moi...

Liya s'exécuta non sans trembler. Confuse elle le suivit dans les majestueux étages du palais avant qu'il n'ouvre deux portes gravés des insignes royales.

C'était sans aucun doute son bureau songea-t-elle en restant sans voix devant cette pièce sombre mais d'une agréable couleur chêne. Tout le mobilier était en bois massif, les fauteuils recouverts d'un cuir boisé.

- Ce bureau est très grand, commenta-t-elle alors qu'il l'invitait à s'asseoir.

- Je l'ai fait rénové à mon goût.

Liya leva un sourcil avant de reprendre une attitude plus détendue.

- Alors ? De voulez-vous me parler ?

Il se carra dans son fauteuil tel un maître, un seigneur tout puissant. Elle ne put s'empêcher de frémir.

- Ouvrez l'enveloppe devant vous Liya.

Son regard se porta alors sur l'enveloppe et la prit avec hésitation. Elle l'ouvrit la respiration presque coupé lorsqu'elle déplia le papier.

Une colonne de chiffre lui apparut alors, la laissant dans l'incompréhension la plus totale.

- Qu'est-ce que c'est ? Je...ne comprends pas.

- Vous avez là, la preuve que vos dettes ne sont plus qu'un sombre souvenir, expliqua le cheikh dont la voix ne souffrait d'aucune réplique ; En plus de vous avoir arraché des mains de Carter je me suis occupé de vos problèmes d'argents.

Non...Liya se mordit furieusement la lèvre pour vaincre les larmes qui menaçaient de s'effondrer. Elle avait presque honte d'être ainsi aidée.

- Je...ne sais pas quoi dire, murmura-t-elle d'une voix à peine audible ; Vous n'auriez pas dû, ce que vous avez fait pour moi avec Jack était déjà amplement suffisant.

Il se leva avec la grâce d'un félin, le visage assombri.

- Cela n'aurait aucun sens pour moi Liya, expliqua-t-il en s'installant au bord du bureau ; Croyez-moi ce n'est pas cette sommes qui risque de me conduire à la ruine.

Liya n'en doutait pas un seul instant.

Il soupira bruyamment, le regard braqué sur elle.

- J'ai longtemps hésité à mettre ma fierté de côté mais il est temps pour moi de vous révéler quelque chose.

Liya redressa précipitamment la tête le cœur battant. Elle préféra garder le silence et attendre sa révélation.

- Sans vous, son votre présence, jamais je n'aurais fait autant d'effort pour me remettre sur pieds, déclara le cheikh d'une voix sincère et douce ; Vous m'avez donné des raisons de me battre alors que j'étais condamné dans les ténèbres.

Secrètement émue Liya baissa timidement la tête avant d'être obligée de la relever par l'index qu'il venait de glisser sous son menton.

- Ne soyez pas timide Liya, je suis sincère, reprit-il alors que ses yeux furent traversés d'une lueur mystérieuse ; Vous méritez ceci et bien d'autre. Vous avez mon respect et vous avez su obtenir ma confiance...deux points que peu de personne arrive à obtenir de moi.

Il glissa sa main des cheveux pour écarter une mèche vagabonde de son visage.

Liya savait sans l'ombre d'un doute qu'elle devait rougir tandis que lui...venait de plisser son front tout en la dévisageant.

- Vous comme un livre ouvert, murmura-t-il d'une voix rauque ; Votre pureté ne peut mentir et c'est la première fois que je décèle un cœur aussi pur que le vôtre.

- Si vous continuer à m'inonder de compliments je vais fondre en larmes, le prévint-elle en lui souriant.

Il se redressa alors quand une silhouette apparut à l'entrée et Liya ignorait encore si l'intervention de Hassan était un signe ou au contraire une évidence de ce qui aurait pu se passer sans son entrée impromptue.

- Je suis navré de vous interrompre votre altesse mais le conseil vient d'arriver.

Zhayar se retint de le fusiller du regard. Il ignorait s'il devait le remercier d'être intervenu alors qu'il était sur le point de l'embrasser. S'il s'était confié à elle avec peu de retenu c'est parce qu'il le pensait réellement. Liya avait un coeur pur...tellement pur qu'il le craignait.

Il craignait qu'il puisse l'atteindre et c'est exactement ce qu'il redoutait.

- Je viens tout de suite.

Il se tourna vers Liya soudain conscient qu'il allait devoir l'abandonner.

Dans le couloir il vit Jamila émerger du couloir adjacent.

- Puis-je vous emprunter Liya ? J'aimerais l'emmener dans l'aile Ouest.

Rebuté à cette idée Zhayar s'excusa auprès de Liya avant d'entraîner Jamila un peu plus loin.

- Dans l'aile Ouest ? Pour quelle raison ? Tu sais que je peux pas y entrer Jamila.

Son humeur maussade alerta Jamila qui fronça des sourcils. Cette femme avait l'étrange pouvoir de le déceler.

- Je le sais votre altesse et je me permets d'insister afin de donner à cette pauvre enfant l'impression qu'elle peut aller et venir comme elle le désire.

Jamila marquait un point et de taille.

Liya n'était sûrement pas venue ici pour rester prisonnière dans une chambre mais pour découvrir son pays.

- Ne soyez pas trop longues ou je serais obligée d'enfreindre mes propres règles.

Zhayar se redressa de toute sa hauteur gardant son air impénétrable quand il passa devant la jeune femme silencieuse, les iris éclairés de faisceaux argentés.

À ce moment-là Zhayar comprit qu'il ne pourrait pas éternellement se voiler la face.

Il désirait Liya au point d'en perdre le souffle...

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