Chapitre 16
Avant qu'elle n'ait eu le temps de saisir ce qu'il se passait Liya sentit les lèvres dures du cheikh prendre possession des siennes. Elle émit un petit hoquet de surprise qui s'évapora dans l'atmosphère. En rentrant dans cette pièce quelques minutes plus tôt jamais elle n'avait imaginé qu'il allait l'embrasser. D'abords hésitante, les mains posées sur ses deux biceps solides afin de le repousser elle s'abandonna à lui...hors de contrôle, incapable de dompter son propre corps. Il empoigna ses joues brisant la barrière qui le séparait de sa langue cherchant avec avidité à l'embrasser avec une intensité inédite. Un feu se répandait en elle, son coeur battait si fort qu'elle avait l'impression de le sentir cogner partout dans son être. Les lèvres du cheikh étaient exigeantes, dures et si possessives qu'elle avait l'impression d'être unique au monde...d'être la seule femme désirable. Il l'obligea à se lever scellant davantage sa bouche à la sienne...attisant le feu brûlant qui courrait dans ses veines. Elle dut s'appuyer sur son torse massif pour ne pas perdre l'équilibre.
Zhayar ne parvenait plus à lutter contre l'ivresse que lui inspirait Liya. Ses lèvres avaient un goût sucré, délicieusement douces et il s'employait à déverser tout son désir sur celles-ci...
Un cri rauque coincer au fond de la gorge il captura sa main pour la passer dans son dos afin d'avoir pleinement le pouvoir sur cette créature parfaite. La jalousie avait été le fil conducteur de cette folie...Zhayar voulait effacer l'empreinte de Jack pour y poser la sienne...et bien qu'il savait que c'était mal, Zhayar y mettait toute sa puissance afin de marquer ses lèvres à jamais. Il s'écarta soudain satisfait de découvrir sa bouche gonflée qu'elle s'empressa de pincer les yeux fermés, la respiration mêlée à la sienne.
- Qu'est-ce que...
Zhayar la coupa d'un autre baiser alors qu'il l'avait subtilement coincé contre le mur tapissé.
Il s'arracha à ses lèvres pour la regarder se perdre dans l'ivresse à son tour. Il prit son menton entre ses doigts afin qu'elle rejette sa tête en arrière.
- Je m'excuserais après...dit-il d'une voix si rauque qu'il eut peine à la reconnaître.
Oui, Zhayar s'excuserait après pour sa conduite mais pour l'instant...
Il captura de nouveau sa bouche pour un dernier baiser attisant les flammes qui le dévoraient peu à peu. Jamais il n'avait ressenti ça pour une femme...
Son désir primitif devenait vorace et incontrôlable, plus rien comptait que les lèvres tremblantes de Liya Gray qui hésitante, semblait gémir dans les méandres de ses rêves. Liya avait l'impression que son corps était en feu. Elle poussa un petit cri étouffé qui affola un peu plus le cheikh qui la souleva par la taille puis la reposa à terre cherchant à la retenir prisonnière à sa volonté. La passion semblait s'ouvrir à elle, révélant les délices d'un véritable baiser.
- Votre...
Le cheikh la coupa en posant son index sur ses lèvres le souffle chaud et vibrant de promesse.
C'était comme s'il avait conscience que ce baiser serait unique.
Qu'il ne pourrait jamais recommencer...
- Je suis navré mademoiselle Gray, finit-il par dire le souffle erratique.
Peu à peu Liya quitta la torpeur délicieuse dans laquelle elle s'était sentie à la fois piégée et exaltée. La triste vérité s'imposa alors à elle. Le cheikh venait de céder à une pulsion purement physique alors que elle...venait de céder au rêve presque érotique qui l'avait jadis hanté.
- En attendant votre prince charmant je ne voulais pas que vous restiez sur une mauvaise expérience.
Il caressa sa lèvre inférieure avec son pouce, les pupilles dilatées. C'est la seule chose qu'elle se promit alors de garder en souvenir de ce baiser.
Pendant un court instant le cheikh Al Elhazar l'avait désirée.
- Ne vous avisez plus une telle...
Il la coupa dans son élan, saisissant son menton pour arrimer son regard au sien.
- Je ne reçois jamais un ordre, c'est moi qui l'impose, murmura-t-il d'une voix doucereuse.
Il se redressa, chassant la mèche rebelle qui barrait son visage. Terrifiée par une peur irrationnelle elle fut tentée de le fuir mais se ravisa. À quoi bon s'enfuir alors qu'elle venait de vivre une expérience inoubliable.
Zhayar contempla la belle jeune femme en se haïssant d'avoir crû que l'embrasser détruirait le désir qu'elle lui infligeait en secret. Bien au contraire celui-ci avait augmenté d'une manière fulgurante. Pire encore ! Le simple fait qu'elle le mette en garde sur un éventuel renouvellement lui donnait la folle envie de recommencer.
Sa bouche pulpeuse avait encore les empreintes de la sienne et cette image le ravissait. Pourtant la plus sombre partie de son âme lui soufflait qu'il était un monstre...une bête assoiffée.
- Il n'y a aucune raison que le dîner soit gâché est-ce que vous êtes d'accord ?
Elle hocha de la tête à sa plus grande surprise.
- Excusez-moi pour avoir abusé de votre confiance, je n'aurais pas dû...
Elle passa devant lui sans répondre et s'installa en faisant mine que rien ne s'était passé.
- Dites-moi quelque chose n'importe quoi ! S'emporta Zhayar devant son indifférence.
Elle releva ses yeux captivant vers lui puis haussa des épaules alors que ses cheveux n'étaient plus qu'un champ de bataille dont il était responsable.
- Que voulez-vous que je dise votre majesté ? Vous avez voulu me rendre...service non ?
Pour la première fois de sa vie Zhayar était décontenancé si bien qu'il s'approcha d'elle mais fut interrompu par deux serveurs qui venaient d'entrer pour garnir la table.
- Alors s'il n'y a rien à dire pourquoi faites-vous cette tête ? S'enquit-il quand ils furent partis.
- Je ne fais aucune tête, j'ai juste très faim...
Zhayar serra convulsivement les mâchoires en se glissant dans son fauteuil.
- Alors mangez..
Liya tentait au mieux d'endiguer la chaleur qui couvrait sa peau.
À présent plus rien ne serait comme avant. Du coin de l'oeil elle tenta de déchiffrer le regard impassible du cheikh.
- Je ne veux pas que ce baiser change nos relations votre altesse.
Il releva sa paire d'yeux dans la sienne, une lueur mystérieuse au fond des yeux.
- C'est exactement ce que je veux, affirma-t-il d'une voix douce ; Vous êtes importante pour moi et je ne veux en aucun cas que votre voyage soit gâché.
Liya se pinça les lèvres, le regard perdu sur la table alors que son cœur battait sauvagement contre sa poitrine. Importante ? Mais pour quelle raison ?
- Importante ? Répéta Liya dans l'espoirs d'obtenir plus de détails.
Ses yeux bleus coulèrent sur elle accentuant ses beaux traits virils.
- Oui vous l'êtes...
Il semblait perdu dans ses songes, passant son pouce sur ses lèvres à présent fermées.
Au fond d'elle Liya avait l'impression d'être unique...son regard avait quelque chose de particulier...à la fois il la rendait vulnérable et désirable.
- Suffisamment pour avoir la désagréable impression de m'être comporté comme un monstre et d'y avoir pris goût, lâcha le cheikh avec amertume et regret.
Liya cilla devant son étonnante sincérité.
- N'avez-vous pas dit que vous ne vouliez plus en parler ?
Zhayar ne répondit pas tout de suite par peur de réveiller le monstre qui sommeillait en lui. Il se pensait guéri et ce n'était pas le cas. Heureusement ses années d'entraînement intensifs l'aidèrent à reprendre très vite le contrôle car il savait sans l'ombre d'un doute que la jeune femme pouvait repartir à tout moment. Cette éventualité lui fit bouillir le sang violemment jusqu'à entendre ses tempes bourdonner. Une colère irrationnelle se ficha dans son intérieur lorsqu'elle lui esquissa un sourire timide presque désolé d'avoir provoqué cette situation embarrassante.
- Vous avez raison Liya, n'en parlons pas si vous me faite la promesse de ne pas utiliser ce qu'il vient de se passer pour partir.
Zhayar la vit ciller et comprit avec rage que c'est exactement ce qu'elle s'apprêtait à faire.
- Promettez-le Liya, immédiatement, murmura-t-il d'une voix à peine masquée, laissant alors ses sombres pensées parler pour lui.
Zhayar se redressa, serrant les accoudoirs si fort qu'il crut les briser.
- Je vous le promets votre majesté.
Zhayar n'attendit pas plus longtemps pour capturer sa main, ignorant son petit hoquet de surprise et plongea son regard dans le sien, se voulant confiant, rassurant mais énigmatique.
- Zhayar, il est temps de m'appeler Zhayar...
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