Chapitre 1


𝗔𝗧𝗧𝗘𝗡𝗧𝗜𝗢𝗡 !

𝗢𝗘𝗨𝗩𝗥𝗘𝗦 𝗦𝗢𝗨𝗦 𝗣𝗥𝗢𝗧𝗥𝗘𝗖𝗧𝗜𝗢𝗡𝗦 𝗗𝗘𝗦 𝗗𝗥𝗢𝗜𝗧𝗦 𝗗'𝗔𝗨𝗧𝗘𝗨𝗥.
𝘾𝙤𝙥𝙮𝙧𝙞𝙜𝙝𝙩 ©A.S SYLA, 2018 - Auteur Wattpad Lamiss141

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Liya consulta son téléphone pour la énième fois, voyant les heures défiler sans savoir ce qui l'attendait. Partir à l'autre bout du monde pour un travail ? De la folie ! S'écria-t-elle intérieurement.

Elle se surprit à maudire Gaby de l'avoir poussé dans cette aventure inconnue. De plus elle ignorait pour qu'elle emploi elle venait de postuler et encore moins les compétences requises pour être embauchée.

En clair Liya se sentit soudainement ridicule et priait pour que le sol s'ouvre sous ses pieds afin de l'engloutir entièrement. Nerveusement elle plia en six le dépliant qu'elle torturait depuis des heures et le secoua près de son visage pour se faire de l'air. La chaleur devenait écrasante, elle avait l'impression que ça peau diaphane brûlait sans même apercevoir le soleil.

Et si c'était un piège ?

Liya cessa tout mouvement et se figea sur le banc.

Son esprit se mit à imaginer les pires scénarios possibles et inimaginables. Ses os se glacèrent et son souffle se bloqua dans sa poitrine.

- Mademoiselle Gray ?

Liya sursauta, étouffant un cri.

Dans la précipitation et l'effroi son sac se renversa à terre et son éventail de fortune termina sa course sur le banc en pierre délicate et blanche.

Un homme vêtu d'un qamis émergea du long couloir alors que la dernière femme appelé pour l'entretien griffait le sol avec ses talons comme si le diable était à ses trousses. Une boule se forma dans sa gorge tandis que l'homme l'observait d'un air perplexe, voire même désorienté.

- Je ne voulais pas vous faire peur mademoiselle Gray, avez-vous besoin d'aide ? S'enquit l'homme en désignant son sac à mains.

- No...non je vais me débrouiller, bafouilla Liya en s'empressant de ramasser ses affaires.

Elle se leva dans la précipitation alors que l'avant-dernière candidate quittait le couloir à toute de vitesse.

Mon dieu, songea-t-elle en se mordant la lèvre.

- Je me nomme Hassan, lui dit-il en s'inclinant.

Liya esquissa un léger sourire.

- Si vous voulez bien me suivre...

Le suivre ?

Pendant une seconde Liya songeait plutôt à s'enfuir.

- Puis-je en savoir plus sur l'entretien, demanda-t-elle en lissant sa jupe froissée.

En effet, aucune information n'avait été communiqué dans l'offre, seulement quelques brides d'informations qui laissaient entendre qu'il fallait s'occuper d'un homme en convalescence.

Elhazar était l'un des pays le plus précieux et le plus gardé du monde, au point même que l'entretien se passait dans le consulat du pays sous une sécurité accrue voire inquiétante.

- Vous en saurez davantage lorsque vous passerez cette porte.

Liya s'arrêta alors, créant un vent de panique dans les yeux de l'homme.

- Mademoiselle Gray ?

- Je voudrais en savoir plus maintenant, dit-elle en le dévisageant pour espérer y lire une réponse ; Comprenez ma situation monsieur, tout ceci est...

- Vous ne craignez rien, la coupa-t-il d'un sourire entendu ; Nous tentons seulement à être le plus discret possible.

Perplexe Liya le suivit tout de même jusqu'au fond du couloir.

- Avant d'entrer, commença l'homme en posant sa main sur la poignée ; sachez que les mots que je pourrais employer à vôtre égard ne seront nullement pensés.

Liya fronça des sourcils en tentant de comprendre le sens de sa phrase.

- Vous êtes notre seul espoir mademoiselle Gray, ne prenez pas la fuite.

Fuir ?

Mais elle avait déjà envie de fuir !

Lorsque la porte s'ouvrit Liya retint son souffle. Une dizaine d'hommes encadraient la pièce et leurs visages étaient totalement fermés.

Cette fois-ci ce fut à elle de lancer un regard paniqué en direction de Hassan qui faisait mine de l'ignorer.

Un élan de courage l'aida néanmoins à redresser les épaules.

Liya se tourna vers les hommes postés au quatre coins de la pièce et inspira profondément.

- Liya Gray est la dernière candidate, déclara Hassan en ouvrant un dossier.

Curieuse, Liya en oubliait même d'écouter Hassan qui exposait son CV, trop occupée à observer le fauteuil roulant tourné au centre de la pièce.

Un homme y était assis, les épaules larges, le dos bien droit. Pour une raison méconnue Liya joignit ses mains devant elle et se pinça la lèvre.

- Tout ceci devient ennuyeux Hassan.

Lorsque cette voix grave teintée d'un fort accent se prononça, Liya se figea sur place, envahie de frissons glacés.

- Votre majesté...

Abasourdie, désorientée, Liya cligna plusieurs fois des yeux.

Majesté ?

- Je n'ai pas besoin d'une femme pour s'occuper de moi ! Encore moins d'une étrangère.

La froideur qui transparaissait dans sa voix la fit reculer d'un pas.

- Il est impératif que vous ayez quelqu'un pour votre convalescence votre altesse, rétorqua Hassan d'une voix qui se voulait ferme mais qui pourtant paraissait désespérée.

- Toutes les candidates qui viennent de franchir cette porte semblaient motivées par d'autres perspectives Hassan, penses-tu que la dernière sera différente ?

Un rire sans joie acheva ces paroles qui laissa Liya sous le choc.

S'il s'agissait que d'une convalescence Liya se sentait prête à relever cette tâche. Cependant l'homme concerné ne semblait pas de cet avis.

Or Liya avait désespérément besoin d'argent.

Fallait-il le souligner ?

- Je suis uniquement motivée par le salaire, lança Liya en se tournant vers Hassan qui semblait surpris par son intervention.

Venait-elle de briser le protocole ?

Le ventre noué d'appréhension Liya dut batailler contre le silence assourdissant qu'elle venait de créer avant que l'inconnu daigne enfin lui faire face.

Liya essaya en vain de détourner les yeux pour ne pas se montrer impolie, seulement sa curiosité eut raison d'elle.

La pénombre ne l'aidait guère à le distinguer jusqu'à ce que l'homme soit exposé aux légers rayon du soleil.

Liya retint à mal à cri d'effroi et détourna les yeux cherchant vainement à maîtriser l'expression de son visage.

Lorsque la peur fut passée, Liya riva son regard vers lui.

Si on oubliait les sillons de cicatrices marquant son œil gauche et sa haute pommette l'homme avait des yeux bleus profonds et sombres, des mâchoires volontaires et une stature autoritaire. Ses cheveux étaient noirs et sa barbe semblait cacher une multitude de chairs torturées.

Ses yeux n'étaient pourtant pas sur elle, mais sur un point fixe. Puis peu à peu son regard se mit à la chercher sans jamais la trouver.

Liya comprit alors qu'il ne voyait pas.

Devant l'insoutenable elle préféra détourner les yeux.

- Mademoiselle Gray je vous présente le cheikh al Elhazar.

Redressant ses épaules, Liya se tourna vers Hassan avec la désagréable impression qu'il ferait tout pour qu'elle reste même si pour cela il lui faudrait condamner la sortie.

- Ce...c'est un immense honneur, bafouilla-t-elle d'une voix tremblante.

- Ce bégaiement est le signe évident que vous êtes terrifiée, lâcha le cheikh avec froideur ; Vous feriez mieux de partir d'ici avant que...

- Je n'ai pas peur, le coupa-t-elle en faisant fi au protocole ; Je suis seulement surprise puisque cet entretien ne laissait rien paraître quant à la personne concerné.

- Veuillez me respecter mademoiselle Gray.

Liya baissa les yeux avec la sensation qu'il pouvait la voir.

- Je vous demande pardon.

Le silence qui s'ensuivit était lourd et pesant. Liya avait l'impression d'être dévisagée, d'être inspecté par les hommes présent dans la salle comme si elle présentait un grand danger.

- Comment est-elle ?

Liya redressa la tête, sans un mot. Le cheikh avait beau être dans ce fauteuil roulant il n'en demeurait pas moins dangereux. Sa stature semblait impressionnante et son regard balafré la cherchait toujours.

- Passable votre altesse.

Consternée par l'humiliation Liya ouvrit la bouche avant d'être arrêtée par Hassan. Elle se souvint alors de cette phrase qu'il lui avait glissé avant d'entrer.

- Une madame tout le monde, reprit-il en s'approchant de son maître.

- Comment avez-vous eu vent de ce travail mademoiselle Gray ?

Cet accent rude comme le tonnerre l'empêchait de lui répondre. Une voix lui soufflait de quitter immédiatement cette pièce.

- Par une amie et...

- Votre place devrait être sur les bancs de la fac pas à l'autre bout du monde, trancha-t-il froidement ; Je n'ai pas besoin d'une étudiante mal informée quant au devoir qui lui sera destiné dans mon palais, assez pour aujourd'hui, congédiez-là immédiatement.

Douloureusement touchée, Liya quitta la pièce sans plus attendre avant d'être rattrapée par Hassan.

- Je vous en prie mademoiselle ! Attendez !

- Je pense que l'entretien est finit monsieur et croyez-moi c'est bien mieux ainsi.

- N'écoutez pas un traître mot de ce qu'il vient de dire, son altesse souffre beaucoup, il ne sait plus ce qu'il dit.

- Je crois qu'au contraire il sait exactement ce qu'il dit, rétorqua Liya en se tournant vers lui ; À présent je dois à tout prix attraper un avion avant ce soir.

- Laissez-moi lui parler, s'empressa de dire Hassan en lui barrant le chemin ; Mademoiselle Gray je pense que vous êtes la candidate idéale pour ce travail. Je ne peux pas vous laisser partir.

- Cinquante personnes sont passés dans cette pièce et aucune d'entres elles à été retenu, pourquoi serait-ce différent avec moi ?

- Parce que vous n'avez pas l'air de connaître son altesse, vous semblez vraiment vouloir travailler et non espérer autre chose de lui.

- Comment ça ?

- Depuis ce terrible accident bon nombre de personnes ont tenté de l'approcher pour obtenir des informations alléchantes pour la presse. Aujourd'hui encore...

Liya inspira profondément.

- Qu'est-ce qui vous fait croire que l'on ne m'a pas payé pour vous piéger ?

L'homme d'une quarantaine d'années esquissa un faible sourire sans joie.

- Parce que si c'était le cas vous ne chercherez pas à fuir.

- Son altesse exige une discrétion sur son état de santé et sur sa rééducation. Si vous acceptez ce travail je vous promets que votre salaire sera à la hauteur de vos sacrifices.

- Le cheikh ne veut pas que...

- Je saurais le convaincre et je ne lui donne plus le choix.

Hassan ordonna à deux gardes de la surveiller alors qu'il s'engageait de nouveau dans cette pièce sombre.

Liya se mordit la lèvre et se laissa tomber sur le banc, tiraillée entre l'envie de partir et de rester.

Aurait-elle le courage de travailler pour le cheikh al Elhazar ?

La réponse se trouvait derrière cette porte...

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