Chapitre 28

Réveillée par mes esclaves, je m'étire et tente, difficilement de sortir de mon sommeil. Je reste quelques instants allongée dans mon lit tout en profitant de la chaleur des rayons du soleil qui seront, bien trop tôt, insupportables.

Les femmes que Djédefrê a mit à mon service se pressent autour de moi pour me préparer. Aujourd'hui a lieu, pour la énième fois, une grande fête en mon honneur.

Depuis que je suis arrivée ici, c'est à dire il y a déjà six mois, pas un seul jour n'a passé sans que le pharaon ne me fasse des cadeaux somptueux dans l'espoir de me séduire. Bien entendu, je me refuse à les accepter mais tous les banquets qu'il organise, il m'est impossible de les annuler.

Chaque mois, une nouvelle esclave rentre à mon service, ce qui fait que je me retrouve maintenant avec une armée de femmes que je ne sais occuper. Pourquoi ne comprend il pas que le seul cadeau que je souhaite recevoir est la simple vision de mon fils ?

Il n'a pas accepté de me laisser le voir et je ne supporte plus son absence mais il est hors de question que je l'épouse et que je passe ma vie cloîtrée dans ce palais comme ses deux autres femmes.

Me voilà d'ailleurs entourée par elles qui me rendent souvent visite selon ses ordres. Je sens bien qu'elles ne m'apprécient pas et je les leur rend bien mais nous n'avons pas le choix, nous sommes dans l'obligation de nous rendre ensemble aux fêtes et aux repas.

Je pense que c'est sa manière de se rassurer, de se dire que, d'une certaine manière, je fais déjà partie de ses épouses. De toute façon, la seule différence entre elles et moi, c'est que moi, il ne me baise pas.

Il passe même plus de temps en ma compagnie qu'en la leur. J'imagine que c'est pour cela que je les insupportes, je dois sûrement avoir bien trop d'influence sur leur mari qui peut, à n'importe quel moment, tout leur retirer.

Nous entrons donc toutes les trois dans la salle où nous retrouvons nos sièges situés aux côtés du pharaon surplombant la pièce et tous les nobles présents.

Tandis que les deux reines sont assises à la gauche de Djédefrê, je suis, quand à moi, à la droite de celui ci, à une place qui, d'après ce qu'on m'a dit, est réservée à la première femme du pharaon.

Je suis toujours très mal à l'aise quand je dois m'asseoir là et que je sens toutes les têtes des nobles dans ma direction. Je le sais très bien que je ne suis pas mariée avec lui, pas la peine de me le rappeler avec vos regards appuyés.

Quand les plats et les boissons sont apportés, je me précipite sur le vin pour oublier, le plus rapidement que possible, ma position actuelle. En effet, ces dernières semaines, j'ai totalement plongé dans l'alcool pour me sentir mieux, l'espace de quelques heures seulement.

Je sais très bien que cette connerie me détruit la santé mais, de toute façon, sans mon fils, je ne possède plus l'envie de vivre et de prendre soin de moi et je sais très bien, qu'à un moment ou à un autre, Djédefrê va en avoir marre et va décider de me forcer, il peut très bien le faire.

Durant tout le repas, j'ignore donc les avertissements de l'homme à ma gauche et, sans m'en rendre compte, je commence à perdre totalement mes moyens.

Prise d'une envie soudaine de vomir, je me lève et m'empresse de courir dans les jardins pour régurgiter tout l'alcool qui hante mon corps. Personne n'a l'air étonné de me voir partir de manière si précipitée, ils ont l'habitude après tout, je leur fais le coup pratiquement à chaque fois.

Une fois mon estomac vide, je me relève en ayant encore un petit peu la tête qui tourne mais en me sentant tout de même en meilleure forme et surprends des pas venant dans ma direction. Vieux réflexe de toutes ces fois où j'ai tenté de fuir les soirées barbantes ces derniers mois, je me cache derrière un buisson et tente de faire le moins de bruit que possible.

Lorsque je m'imagine la scène de moi couchée en essayant de ne pas me faire apercevoir, mon état d'ivresse se fait ressentir et je ne peux m'empêcher de glousser. Heureusement, je parviens à me calmer avant de me faire entendre et les pas s'arrêtent tout près de ma cachette.

-Tu en penses quoi, toi, du retournement de veste du général ?

-Je ne sais pas trop à vrai dire mais je sens que rester là nous causera de nombreux ennuis.

-Il ne sait plus ce qu'il fait, il est en train de ruiner le pays.

De quoi est ce qu'ils parlent ? Ruiner le pays ?

-Même le peuple en a assez, ils sont noyés d'impôts et la guerre n'en finit pas.

Depuis quand on est en guerre nous ?

-C'est de la faute de cette pute, malgré le fait que les caisses de l'état soient vide, il continue à lui faire des présents. On crève tous de faim et elle, elle boit comme une ivrogne tous les soirs.

Oh merde...

P.D.V. Khéphren :

-Votre majesté, nous avons, encore une fois, remporté cette bataille. L'ennemi est pratiquement décimé, il ne nous oppose quasiment plus de résistance.

Heureux de nos nombreuses victoires, j'embrasse mon fils et, quand un de mes soldats vient à moi pour m'annoncer la venue d'un général du camp adverse, j'accepte, avec méfiance, de le rencontrer tout en prenant bien soin de faire sortir mon enfant.

-Parle donc, que me veux tu ?

-Mon prince, je vous prie de nous accepter, moi et mes hommes, à vos côtés. Le pharaon est en train de détruire le pays et nous sommes nombreux, même dans le palais, à vous soutenir.

-Et qui me dit que ce n'est pas un vulgaire piège ? Quelle preuve pouvez vous m'apporter à votre soumission ?

-Je ne peux, malheureusement, pas vous en fournir une, votre altesse mais j'ai ouï dire qu'un complot visant le roi se tramait. Il m'est avis que son règne ne durera plus bien longtemps.

Satisfait par ses paroles, je le congédie et me retrouve seul à assimiler la nouvelle.

Persenet, tu n'as pas à t'en faire, nous serons bientôt réunis.

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Bon, je n'ai pas vraiment grand chose à dire, ce chapitre était purement informatif, il ne se passe rien du tout mais Anna apprend des trucs importants.

J'ai remarqué que j'adore faire des bonds dans le temps moi, c'est trop kiffant. En espérant que vous ne soyez pas trop perdus 😉

Bref, je vous fais la bise et vous dit à la prochaine pour la suite.

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