Chapitre 65
Bonsoir,
J'espère que vous allez bien ?
Je voulais vous remercier pour tous vos commentaires sur le procès. Je voulais absolument qu'il paraisse réel, j'ai passé des heures à comprendre les procédures et la tenue d'un procès pour qu'il ait l'air vrai et je suis heureuse de voir que j'ai réussi. Et je suis émue que cette histoire vous ai touchée autant qu'elle me touche en l'écrivant.
Ce soir il y aura qu'un seul chapitre, j'ai pris un peu de retard. Je vous rassure ce n'est pas la fin ! Je veux un final émouvant et n'oublier aucun détail pour clôturer cette histoire qui me tient à cœur. Gros bisous à tous.
Toutes ses peurs, ses craintes, ses angoisses quittèrent son corps et son esprit. Ses jambes flageolaient. Elle tomba dans ses bras, éclatant en sanglots, des larmes de soulagement tombèrent sur son visage alors que ses proches poussaient des soupirs de satisfactions.
- C'est fini, murmura Arik en la serrant fort dans ses bras.
Son cœur battait si fort que tout se troubla autour d'elle, mais il y avait de la lumière. Celle de l'espoir.
Alors que ses jambes menaçaient de se dérober sur sol qu'elle avait longuement foulé, Savana quitta définitivement cette salle d'audience alors que les journalistes continuaient de taper le rapport de l'audience sur leurs ordinateurs. À la sortie elle enlaça sa future belle-sœur et remercia longuement maître Mayer qui s'était battue pour elle.
- Il y a peu de chance qu'il sorte un jour, déclara-t-elle avec un regard confiant ; C'est définitivement terminé pour lui.
Savana poussa un soupir de soulagement. Ce soupir qu'elle retenait depuis des années.
- Merci infiniment maître, déclara Arik en lui serrant la main ; Vous avez été formidable.
- C'est mon travail, dit-elle avec un sourire en coin.
Serrant les dossiers qui contenaient toute sa vie, l'avocate les salua une dernière fois pour se retirer. Déjà, les caméras furent braquées sur elle.
- Petite sœur, murmura Zakhar en posant un baiser sur son front ; Je suis si fier de toi.
Des larmes sillonnaient ses joues. C'était comme si l'enfer la quittait. Comme si son corps se délivrait enfin....
- Merci à tous, dit-elle d'une voix enrouée ; merci d'être là, de m'avoir soutenue.
Louane éclata de rire en essuyant une larme qui roulait sur sa pommette. La jeune avocate était partagée entre la joie, le soulagement et la tristesse.
- Oh ne faite pas attention à moi ! S'exclama La jeune femme en chassant une mouche devant son visage ; La pression redescend.
Zakhar enroula son bras autour de sa taille.
Savana s'approcha d'Hamid pour planter un baiser sur sa joue.
- Merci Hamid.
D'abord surpris, Hamid dissimula son émotion en raclant sa gorge. Puis lentement, il posa le bout de ses doigts sur son ventre, peinant à masquer son incrédulité.
- Deux ? S'enquit-il avec prudence, comme si cela lui paraissait impossible.
- Deux, affirma Savana en fermant les yeux brièvement ; Nous l'avons su avant-hier, nous avons décidé d'attendre pour le révéler.
Hamid, ému, se redressa en la dévisageant.
- Par Allah c'est un véritable miracle, lâcha l'homme d'un souffle.
Arik ferma sa main dans la sienne.
- Garçon et fille, ajouta-t-il avec un sourire de fierté.
Hamid éclata de joie en frappant dans ses mains.
- Votre altesse, toutes mes félicitations !
Arik lui donna une petite tape sur l'épaule. Ça y est, songea-t-il en plongeant son regard dans celui de sa belle et combattante épouse. Il allait enfin pouvoir la ramener chez lui. Dans le palais qu'elle méritait.
- Ramène-là au soleil, lança Zakhar en s'approchant de lui.
Ils s'affrontèrent silencieusement du regard. Leurs rapports avaient évolué. Zakhar ne doutait plus de sa sincérité. Arik avait prouvé que sa sœur était sa raison de vivre, son oxygène.
Ils s'échangèrent une poignée de main ferme et chargée d'émotions contenues. Il s'écarta, pour lui laisser le temps de faire ses adieux à sa sœur. Et après de longs embrassades, Arik entraîna Savana à l'extérieur, là où une horde de journalistes les attendait, miros levés.
- Un soulagement après ce verdict ? Cria l'un d'entre eux.
- Est-ce vrai que vous attendez deux enfants ? Lança une femme.
Main en visière, Savana essayait en vain de se protéger des flashs. Hamid prit la parole à leur place comme convenu. Savana s'engouffra dans la voiture attendant patiemment que Arik puisse en faire de même. La voiture était prise d'assaut. Arik s'agaça suffisamment pour en écarter quelques uns. Sur le trajet, Arik annonça à son pilote qu'ils se dirigeaient vers l'aéroport. Comme elle avait hâte, songea-t-elle alors que des larmes continuaient de s'écraser sur ses mains liées contre ses genoux. Elle peinait tant à y croire qu'elle comptait sans cesse le nombre d'années qu'avaient prit Max. Il ne sortirait jamais. Elle ne s'était pas battue pour rien. Allongée sur le siège du jet, Savana observait Arik organiser leur départ avec empressement. Hamid les avait rejoint après avoir répondu aux questions des journalistes. Elle se rendit compte à ce moment-là que ces instants avec son mari lui manquaient terriblement. Elle se fit la promesse de faire de chaque instant un moment inoubliable. Leurs yeux s'accrochèrent un bref instant. Son cœur s'emballa aussitôt. La chaleur de son regard l'enveloppa tout entière. Dans son costard, il avait le profil d'un homme d'affaire impitoyable, chargé de froideur. Mais ce n'était qu'une simple apparence qui la fit secrètement sourire. Car dès qu'il s'approcha d'elle, ce fut un autre homme qui se révélait tendre et rassurant. Il se pencha pour planter un baiser sur le coin de ses lèvres et remonta la couverture jusqu'à son menton.
- Tu devrais dormir un peu habiba, tu es exténuée, lui fit-il remarquer en touchant son ventre.
- Je t'aime, murmura-t-elle alors qu'il inspectait son ventre comme s'il pouvait voir ses enfants qui reposaient au chaud dans son utérus.
Il releva subitement les yeux vers elle et se pencha pour bâillonner sa bouche d'un tendre baiser.
- Moi aussi je t'aime, murmura-t-il contre sa bouche.
Sa main calleuse caressa sa joue puis il la passa sur ses yeux pour qu'elle les ferme. Incapable de lutter plus longtemps elle tomba dans un sommeil léger, percevant tout autour d'elle les bruits de l'appareil qui prenait de la vitesse sur la piste. Elle ignorait l'ampleur que son histoire avait eue sur le pays d'Arik. Comment avait-elle été perçue ? Elle cligna des yeux, apercevant son mari discutant avec Hamid, la tête penchée vers son ordinateur portable.
- Votre altesse, commença prudemment Hamid ; Il est temps pour Savana de se montrer au grand public.
Agacé parce qu'il avait raison, Arik se passa une main sur son visage en soupirant.
- Toute les routes seront prise d'assaut, nous n'avons pas le choix.
- Tu as raison seulement...
Il s'interrompit pour poser son regard sur sa femme paisiblement endormie.
- Elle vient de sortir de trois jours de procès, tout va trop vite aujourd'hui.
- Je sais, mais je ne peux plus démentir les rumeurs sur sa grossesse maintenant que les journalistes ont révéler...
- Je sais Hamid, coupa Arik en se laissant tomber sur le siège en face de lui.
Il resta longuement silencieux, immobilisé par les émotions qui naissaient en lui. C'était comme s'il réalisait seulement maintenant qu'il allait être père.
- Je vais devenir père, lâcha Arik d'une voix presque éteinte.
- Qui aurait pu croire qu'en venant à New-York votre vie basculerait ainsi, dit Hamid en regardant la jeune femme.
- Personne, chuchota Arik en se frottant la barbe pensivement.
- Elle a changé votre vie, briser cette malédiction que tout le monde pense réelle.
- Je pensais que tu n'y croyais pas, fit remarquer Arik sourcil levé.
Hamid pouffa.
- Moi non, mais les rumeurs de ces dernières années ont fini par s'amonceler et beaucoup on fini par y croire ; Maintenant le pays fête dignement le retour de cette jeune femme combative, bienveillante, qui a su démontrer à ces personnes qui rien n'est impossible.
Saisi par les mots forts de son ami, Arik se leva pour la rejoindre et s'installa à côté d'elle. Il remonta la couverture cherchant à sentir l'un de ses bébés se manifester. Ce besoin de conserver cette possessivité viscérale qui l'assaillait, Arik décida qu'il valait mieux arrêter de la maîtriser. Elle avait bouleversé plus qu'un simple pays...
Ses longs cils déployés étaient humides. Ses joues sillonnés de trace de larmes. Sa bouche fermée appelait pourtant à un baiser. Ravagé par l'amour qui le transperçait de part en part, Arik glissa le revers de sa main sur sa joue. Sa main, serrée en poing s'écarta, cherchant désespérément une prise, un appui sur lequel elle pourrait compter. Il lui offrit sa main qu'elle serra convulsivement.
Une turbulence secoua son siège. Ses yeux d'hiver se levèrent, sur le qui-vive. Et alors qu'il s'attendait à voir une expression de peur se peindre sur son visage, elle lui sourit tout simplement.
Un sourire révélant la beauté d'une femme enfin libérée.
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