Bonsoir,

J'espère que vous allez bien ?

En me réveillant ce matin, j'ai été submergée de joie de voir que mon roman avait atteint la première place. J'étais vraiment heureuse de constater que mon travail était récompensé jusqu'à ces dix dernières minutes lorsque j'ai reçu un message du support wattpad en anglais m'expliquant " ENCORE " que mon histoire tient 55 chapitres à caractères sexuels. Je tombe de haut, je commence à me demander qui fait ça, comment c'est possible de signaler mes histoires jamais vulgaires chaque fois qu'elles commencent à grimper dans la catégorie. Sachant que l'email est écrit en anglais via ce lien https://aztruyen.top/tac-gia/Wattpad

Ce n'est même plus de la tristesse qui s'empare de moi mais une immense colère qui me font monter les larmes. C'est comme si mon histoire disparaissait après des semaines de travail dans des situations parfois extrêmement difficiles. Enfin, tout ça pour vous dire que je vais pas tarder à disparaître du top comme l'intégralité de mes histoires...

Je ne sais même plus quoi dire.

Merci pour vos commentaires et messages qui me tiennent sur ce site qui parfois se révèle incompréhensible.

Bonne lecture.

Savana n'eut d'autre choix que d'accepter. Après s'être entretenue avec le juge et la défense, maitre Mayer gagna le droit de diffuser les photos prises le jour suivant son opération qui avait durée des heures, dans lesquelles Savana avait eu l'impression d'être morte et libérée.

- Voici l'état de madame Dahazar un jour après cette terrible nuit de septembre 2015.

Savana décida de confronter les regards de la salle. Elle-même n'avait jamais vu l'étendue de ses blessures. Alors elle s'aida des regards du public pour se faire un idée. La réaction qui s'ensuivit la fit tressaillir d'effroi. Dévisageant la salle le cœur battant, elle dut subir les cris étouffés, les regards mortifiés, de la pitié, du dégoût, des paires d'yeux baissés. Prise de panique elle se mit à chercher le regard d'Arik mais ne le trouva pas. Son regard était rivé sur l'écran, bouche tordue, balafres crispés, narines frémissantes. Il semblait être possédé par une colère volcanique. Zakhar lui se passa une main sur le visage comme si l'insoutenable dépassait la force tranquille qui le caractérisait. Mais ce qui lui fit plus de peine jusqu'à en ressentir une souffrance intérieur c'est de voir Hamid se lever cherchant désespérément un chemin pour fuir la salle.

- Comment vous pouvez le constater, les blessures qui ont été prise confirme sans le moindre doute que monsieur Stilling l'a frappé avant la chute. De plus, le médecin qui a procédé à l'examen à relevé des traces de doigts plantés dans son entrejambe.

Savana ferma les yeux, prostré sur la chaise.

- Savana, pouvez-vous nous en dire plus sur vos rapports sexuels avec lui ?

Savana chercha d'abord le regard de son mari. Immédiatement elle rencontra son regard et vit à son expression qu'il tentait désespérément de contenir la colère aiguisée qui habitait ses yeux noirs.

- Étaient-ils rare ? Avait-il des maîtresses ?

- C'était quand il le voulait et non j'ignore s'il avait des maîtresses.

- C'était quand il le voulait ? Répéta-t-elle alors que l'accusé fulminait dans son box.

- Oui, je m'appliquais à faire semblant...

Honteuse de devoir parler de ça, Savana supplia des yeux l'avocat de ne pas lui demander plus de détails. Cela revenait à devoir se rappeler de ses mains sur son corps, de sa voix et de ses insultes à répétitions. Non, elle voulait garder en mémoire ses nuits avec Arik.

Mais avait-elle la moindre idée ce qu'il ressentait ? Arik ne parvenait plus à contenir la rage qui flambait dans ses yeux. Sa vision rétrécissait chaque fois qu'elle parlait un peu plus. Les images qu'il venait de voir lui donnaient toutes les raisons de le tuer. Il lui suffisait de plier son bras à la base de son cou et de l'enserrer jusqu'à sentir ce petit craquement entre ses mains. La fureur fusait dans ses veines, ses muscles tendus devenaient presque douloureux. Et maintenant...le bleu marqué de doigts à l'intérieur de sa cuisse laissait supposer qu'il avait tenté de la prendre de force ?

Mâchoires serrées, Arik sentit contre son visage le regard implorant de sa femme et riva son regard dans le sien. Chaque fois qu'elle parvenait à le trouver, Savana, transfigurée...continuait de répondre aux questions comme si elle voulait son approbation. Par peur de le décevoir ? Était-ce le sentiment qu'elle avait ?

Arik inspira furieusement et parvint à lui sourire avec amour. Un amour démesuré. Un amour dans lequel même la mort ne lui faisait pas peur.

- A-t-il essayé de vous faire un autre enfant ?

- Je ne sais pas, murmura-t-elle le regard exténué.

- Vous preniez la pilule ?

- J'ai cessé de la prendre quand je n'avais plus d'ordonnance.

- Ah oui ! Nota Mayer avec un rire amer ; Les médecins et monsieur Stilling....une grande histoire d'amour.

Quelques rires dans la salle.

Hamid regagna sa place auprès de lui. La réaction de l'homme qui s'était battu à ses côtés pendant la guerre l'avait pris de court. Nerveusement, il se carra contre le dossier de banc, l'air perplexe. Comme s'il s'apprêtait à repartir.

- Hamid, murmura-t-il à voix-basse.

- Je suis trop traditionnel, je suis trop vieux pour supporter la douleur d'une femme, expliqua-t-il précipitamment en secouant de la tête.

Arik ne répondit pas. Avant d'être le conseiller de son père, Hamid était l'un des imams les plus anciens du pays. Profondément bouleversé, il avait peine à regarder Savana dans les yeux.

- Son destin est dans les mains de la justice Hamid, ne t'inquiète pas.

- Ce n'est pas pour ce monstre que m'inquiète, rectifia le vieil homme d'une voix grave suivi d'une imprécation en arabe ; C'est ce que je pourrais faire qui m'a poussé à quitter la salle.

Arik fronça des sourcils sans comprendre avant qu'un cliquetis lui donne la réponse. Hamid retira presque silencieusement le chargeur de son arme et le glissa dans sa main ouverte. Arik referma ses doigts dessus et le glissa dans son manteau, reportant son attention sur sa femme. Dans cette salle d'audience bondée de monde, l'homme doté d'un sang-froid exemplaire aurait pu déraper aujourd'hui. Signe que le mal était bien dans cette salle.

- Cette petite ne mérite pas de revivre ça, rajouta Hamid d'une voix précipitée.

- Je sais mon ami, murmura-t-il sans la quitter des yeux.

- Que s'est-il passé ce fameux soir Savana ? Prenez votre temps.

- La journée avait été chargé, expliqua-t-elle en se redressant vivement, comme si l'air semblait lui manquer.

Sur le qui-vive, Arik se redressa quand le petit couinement perçu dans sa gorge réveilla son instinct protecteur. Redoublant de vigilance il examina son visage, hésitant à révéler à Hamid qu'il n'y avait pas un bébé mais deux à naître.

- J'avais pris du retard car je me suis réveillée très tard dans l'après-midi. De plus il avait une réunion importante ce jour-là, il fallait absolument que tout soit irréprochable.

- Prenez votre temps, lança le juge en voyant sa soudaine pâleur.

Son sang quittait ses joues à mesure que le temps s'égrainait.

- Quand il est rentré, j'ai tout de suite compris que ça s'était mal passé. Alors je n'ai pas parlé, j'ai juste tenté de l'apaiser en avisant chaque seconde.

- Mais ? Ça n'a pas été suffisant ?

- Dans la précipitation j'ai oublié une chemise dans la penderie et après...

Savana s'interrompit, incapable de poursuivre.

- Il m'a frappé au visage, je suis tombée à terre près du lit et ensuite il m'a traîné jusqu'à la penderie pour me montrer ce que j'avais oublié mais le reste est très flou.

Jusqu'ici, Savana n'avait pas pleurer. Cette fois-ci elle ne parvenait plus à contenir le flot de larmes au creux de ses paupières baissées.

- La dernière douleur que j'ai ressenti ce sont mes doigts sur les tuiles quand j'ai voulu me retenir.

- Un voisin vous a entendu crier pendant un quart d'heure, précisa Mayer.

- Pour moi c'est infini, dit-elle dans un souffle.

- Je comprends, murmura Mayer en retournant vers Louane.

Bousculée par des sanglots, Savana se passa une main sur ses yeux pour atténuer ses larmes. La dernière chose qu'elle souhaitait c'était d'attendrir les jurés.

Arik faillit exploser de colère quand ses sanglots parvinrent jusqu'à lui. Secouée, livide, apeurée, elle restait pourtant digne dans cette épreuve épuisante et longue. Il désirait la rejoindre et la serrer dans ses bras. Une colère noire enfla dans ses yeux lorsque l'avocat de cette enflure s'approcha d'elle pour assurer la défense de son client. Incompréhension totale dans la salle. Indignations.

" Irrespectueux ! " Avait-on entendu fuser dans la salle d'audience.

À bout de force Savana ressentit un immense sentiment de dégoût cisailler son cœur.

- Madame Dahazar, le jour de votre deuxième fausse-couche, vous avez précisé que votre ex-mari se trouvait dans la voiture, pourquoi ne pas en profiter pour partir ?

Cet homme n'avait-il pas d'honneur ? Se demanda-t-elle en se redressant.

- Savez-vous ce que ça fait d'être constamment sous la menace monsieur ? Demanda-t-elle avec une haine contenue dans la voix ; Quand votre esprit ne réagit qu'à ses menaces qui pendant un moment deviennent presque réelles ?

Elle marqua une brève pause.

- Alors oui, dit-elle d'un souffle ; J'aurai pu partir ce jour-là, mais l'auriez-vous fait à ma place ? Pouvez-vous me donner la certitude que vous seriez partit même sous les menaces et ce sentiment que votre esprit et corps ne vous appartiennent plus ?

La salle devint subitement silencieuse, attendant la réponse de l'avocat qui dérouté par la question, se racla la gorge, le regard rivé sur son client.

- Je n'ai plus de questions...

- Madame, c'est fini, vous pouvez retourner à votre place.

Soulagée, Savana rejoignit Arik et le temps semblait s'être arrêté. Elle avait beau marcher dans sa direction Savana avait l'impression qu'elle ne parviendrait jamais à l'atteindre.

- C'est fini Habiba, murmura-t-il avec force contre ses cheveux.

Un sourire tremblant se dessina sur ses lèvres, yeux fermés, visage au creux de son bras.

  - L'audience est suspendue jusqu'à demain neuf heure, je rappel que c'est vous qui serez appelé à la barre monsieur Stilling et que le verdict sera rendu dans l'après-midi.