Chapitre 29



Savana cilla tout en reconsidérant son choix de le suivre en ville. Elle avait tellement de mal de se faire à l'idée qu'il était roi qu'elle avait oublié l'attraction qu'il exerçait sur son pays. Un flash la prit par surprise. Heureusement la bras du cheikh s'était mis en travers de la trajectoire, cachant son visage. Certains habitants s'étaient mis devant eux pour contrer ce paparazzi un peu trop curieux. De plus, en lui jetant un petit coup d'œil en biais, Savana avait remarqué qu'il n'était pas d'ici. Arik l'avait couver pour l'entraîner dans une petite ruelle. Savana tentait désespérément de le suivre. La situation n'était pas celle qu'elle attendait mais s'y habitua très vite. Fuir les paparazzis ne plaisait guère à l'homme qui avait les mâchoires crispées.

- Il va falloir changer nos plans, lui informa l'homme en passant dans une autre ruelle.

- Ma présence n'était peut-être pas une bonne idée, murmura-t-elle en retirant ses mains de son bras, voyant clairement qu'elle le ralentissait.

Il se retourna vivement et la poussa gentiment contre mur de brique. Son regard perçant captiva le sien. Savana se passa un coup de langue sur ses lèvres asséchées. Ainsi coincée, elle n'avait aucune sortie de secours. Elle se contentait seulement de le regarder, complètement happé par la fente dangereuse qui s'était formée autour de ses yeux.

- Votre présence n'a rien avoir avec ça, dit-il d'un ton ferme ; Je veux juste vous préserver.

Certes, il avait raison. Qui sait où ces photos pourraient atterrir. Peut-être dans les mains de Max. Elle fut saisi par un tremblement visible qui poussa l'homme à radoucir son visage. Alors il dénoua le keffieh qu'il avait plus tôt drapé autour de ses épaules.

- Mais que faites-vous ! S'exclama Savana comme il l'enroulait sur son visage.

- Je dissimule mon identité.

- Mais vous allez étouffer là-dessous ! Protesta Savana sans comprendre pourquoi son ventre palpitait en le voyant aussi dangereux.

Il rit en secouant de la tête. Bien-sûr, il semblerait que cette accoutrement n'était pas nouveau. Savana avait eu l'occasion de voir quelques hommes en porter dans l'enceinte du palais.

- J'ai l'habitude, dit-il simplement pour ensuite se tourner vers un homme du marché qui vendait de fabuleux foulard et chapeaux.

Il lui en prit un, puis versa des pièces d'or dans la main de l'homme.

- Pour ton silence.

Le vendeur écarquilla les yeux de surprise er s'inclina. Les yeux noirs du cheikh se reposèrent sur elle. Savana eut l'impression que son corset devenait un peu trop serré. Le tissu en coton lui collait à la peau. Ainsi dissimulé, ses paupières semblaient lourdes, creusées par une sorte de mystère qui la fit frémir.

- Maintenant on va pouvoir retrouver un peu de paix, déclara l'homme en posant le chapeau sur sa tête après avoir prit soin de remonter ses cheveux pour les dissimuler dans le creux du chapeau. Les joues littéralement enflammées elle évita soigneusement son regard et le suivit au fond de la ruelle.

- Ce n'est pas fatiguant de toujours courir pour leur échapper ?

- Je n'y accorde pas grande attention d'habitude, aujourd'hui la situation est différente.

Il marchait avec une totale assurance. Lorsqu'il débouchèrent sur le quartier principal, certaines femmes n'essayaient même pas de cacher leur admiration pour cet homme sans se douter qu'il s'agissait du roi. Savana remarqua qu'il y avait de nombreuses étrangères. Assises aux terrasse ou se pressant sur les trottoirs pour parvenir aux buildings, elles étaient toutes vêtues de tailleurs sur-mesure.

- Ce quartier me semble destiné aux affaires, je me trompe ?

- Non, répondit-il en ralentissant son allure ; Comme vous pouvez le remarquer il y a énormément d'étrangers.

- Et je devine sans grand mal que cette tour de verre est à vous ?

Il s'arrêta près d'un restaurant juste en face de cette tour.

- À qui d'autre pourrait-elle appartenir ? Demanda-t-il sans aucune pointe d'arrogance dans la voix.

Écarlate, Savana le suivit dans le restaurant. Lorsqu'il ôta son keffieh, un silence profond s'installa dans la salle. Tous avaient rivés leurs regards sur eux. Savana aurait voulu que le sol s'ouvre sous ses pieds pour disparaître.

- Venez, allons nous installer.

- Oh mais...vous n'attendez pas d'être escorté ? S'enquit-elle perplexe.

Il sourit, rehaussant les commissures de ses lèvres.

- Pas ici.

Étonnée, Savana le suivit à l'étage supérieur en s'efforçant de ne pas regarder les paires d'yeux posées sur elle.

- Où se trouve les toilettes ?

Arik lui indiqua les portes au fond de la salle. Elle y trouva un peu d'intimité et ôta son chapeau. Sans le savoir, il lui offert quelque chose qu'elle adorait. Savana aimait se cacher sous les chapeaux quelle que soit la forme. En se regardant dans la grande glace elle avait peine à se sentir belle.

- Excusez-moi ?

Savana se retourna vers l'élégante femme qui venait de l'aborder. Son première réflexe fut de se reculer. De plus, son sourire était feinté.

- Je vous ai vu avec le roi et je me demandais si vous le connaissez bien.

La femme déboucha son tube de rouge à lèvres comme si les informations qu'elle allait lui soumettre allaient lui donner la possibilité de l'approcher. Ainsi Savana ne s'était pas trompée. Balafres ou pas, Arik était un homme séduisant voir le plus séduisant sur cet terre.

- Je viens d'arriver, murmura-t-elle alors, d'une voix qui peinait à dissimuler la pointe de tristesse qui lui nouait la gorge.

- Oh vraiment ? S'enquit-elle avec une lueur incandescente dans le regard.

Savana se mit à jalouser son assurance et sa démarche chaloupée. Qu'était-elle à ses yeux ? Rien de plus qu'une jeune femme un peu perdue. Mais le mépris qu'elle lisait dans ses yeux brun suffit à Savana pour comprendre qu'elle la prenait pour une concurrente. Savana aurait pu rire devant la situation si elle ne se sentait pas gênée par les circonstances.

- Je suis simplement un écuyère du palais, mentit-elle en quittant les toilettes.

Une écuyère ? Bon sang quelle idiote !

Arik s'impatienta de la revoir. Sur le point de se lever, il la vit émerger enfin des toilettes avec ce même regard perdu que quand il l'avait rencontrée pour la première fois. Il avait choisi un petit coin reclus, espérant sauvegarder un peu d'intimité avec la jeune femme. Refoulant la nervosité qui tendait ses muscles un par un, Arik attendit qu'elle atteigne la chaise pour enfin dissiper la tension qui l'habitait.

- Vous en avez mis du temps, commenta-t-il avec un sourire en demi-teinte.

- Je...

- Votre majesté.

Arik leva la tête en direction de la femme brune qui venait de l'aborder...pire encore...elle venait d'interrompre un moment assez délicat puisqu'il avait posé le bout de ses doigts sur la main de Savana qui traînait sur la table. Elle la récupéra pour la mettre sur ses genoux en baissant les yeux. Arik jura entre ses dents.

- Que voulez-vous ? Demanda-t-il sèchement.

- Ne soyez pas si rude votre altesse, minauda celle-ci en remontant sa poitrine ; J'ai fait la connaissance de votre écuyère quelle charmante personne !

- Ma quoi ? Répéta Arik en cillant.

- Votre...

Arik leva la main pour l'interrompre et son regard tomba sur Savana. Il congédia cette intruse rudement.

- Et pourquoi pas ma servante pendant qu'on y est ! S'emporta Arik une fois seul à seul.

- Elle a commencé à me poser des questions dérangeantes, se justifia la jeune femme ; Je ne savais pas quoi dire.

- Que vous avez été invité par le cheikh tout simplement, pourquoi mentir ?

Elle haussa des épaules sans lui donner plus d'explications. Arik soupira bruyamment. Il n'aurait pas sa réponse mais la devinait facilement.

- J'aime votre bienveillance Savana mais elle finira par vous perdre.

- Elle m'a déjà faire perdre beaucoup, rétorqua-t-elle en relevant ses beaux yeux clairs vers lui.

- C'est une raison suffisante pour ne pas recommencer, vous vous sous-estimé Savana.

Arik aborda une autre tactique d'approche, refusant catégoriquement d'abandonner si vite. Même s'il savait au fond de lui qu'il ne la méritait pas.

- Vous vous sous-estimé entièrement.

- Parce qu'il m'a appris à...

- Je ne suis pas cet homme, coupa-t-il en articulant si lentement qu'il vit ses pommettes rosir ; Il n'y a que moi et moi seul ici, vous êtes avec moi.

Elle cligna lentement des yeux pour effacer les larmes qu'elle avait au creux de ses paupières. Arik s'emportait. Il devait absolument se ressaisir. Pour cela, il se recula lentement contre le dossier de sa chaise.

Plus tard, après cette épisode chargé en tensions, Savana s'était réfugiée dans la bibliothèque du palais. Arik était contrarié d'avoir tant de peine à l'aider. Ce qu'il ne savait pas c'est qu'il y arrivait. Savana devait juste lui prouver. Elle devait lui montrer à quel point il lui était d'un grand secours et que lui aussi arrivait à l'apaiser. Pour cela, il lui faudrait patienter d'être seule avec lui, songea-t-elle en refermant le livre.

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