Chapitre 27




Elle le suivit volontiers dehors, et fut complètement émerveillée par la voûte étoilée. Oui, dans ses rêves les plus fous, Savana n'avait pas rêvé. Les constellations surplombant le ciel de nuit était à couper le souffle.

- C'est vraiment magnifique, je n'en crois pas mes yeux.

- Chaque soir, vous aurez le loisir de les admirer si vous le souhaitez, vous ne craignez rien ici.

Cette promesse lui caressa la nuque. Il avait un don pour sentir ses peurs. Combien de fois elle avait tenté de l'admirer sans jamais réussir à poser un pied sur le balcon, seule. Sans être accompagnée.

- Merci pour tout ce que vous faites, je n'ose à peine y croire, murmura-t-elle en buvant sa dernière gorgée de champagne.

La nuit était chaude et quelques courant d'air frais se posaient sur ses épaules nues. Il était à quelques centimètres d'elle et ses pieds refusaient de bouger. Pourtant Savana se buttait dans l'idée qu'elle avait toutes les raisons d'avoir peur de cet homme. Mais au lieu d'être paralysée par la crainte qu'il lui fasse du mal, Savana songea à le regarder dans les yeux. Appuyé avec nonchalance sur le marbres, il fixait la nuit noire et les horizons, le regard impassible. Ses balafres avaient une couleur mordorée, nuancée par son teint cuivré. De plus, elle remarqua l'absence de l'une d'entre elle sur sa bouche, dissimulée par sa barbe naissante.

- Elles vous font mal ? S'entendit-elle demander.

- Non, répondit-il en baissant la tête vers elle.

Elle posa la naissance de ses doigts sur la balustrade en marbre et se pinça nerveusement les lèvres.

- Au début j'avais l'allure d'un monstre, expliqua-t-il en reportant son attention sur les jardins éclairés par des lanternes immenses ; J'ai même réussi à faire fuir quatre de mes hommes.

Il rit à ce souvenir, l'entraînant avec elle. Les yeux rivés sur ses cicatrices, Savana étudia sa mâchoire se contracter. Il avait bel et bien le profil d'un guerrier.

- Les femmes doivent les aimer, déduit-elle en sentant son estomac se nouer.

Il avait très certainement vécu avec des femmes expérimentées. Cela suffit à lui déchirer le cœur.

- Au risque de vous décevoir, je n'ai pas de tableau de chasse Savana, répondit l'homme légèrement rembruni.

- Cela me surprend, rétorqua-t-elle doucement ; Un homme comme vous doit forcément attirer les femmes.

Il se redressa de toute sa hauteur.

- J'ai eu des conquêtes, comme tout homme, admit-il sans la quitter des yeux ; mais je n'ai pas pour réputation d'être un homme à femmes.

Devait-elle se sentir soulager pour autant ?

- J'étais trop occupé à autre chose comme vous vous en doutez, railla-t-il en faisant allusion à ses cicatrices.

- Je n'ai pas voulu porter de jugement sur votre vie personnelle, dit-elle en le dévisageant ; Je me posais juste la question.

- Avez-vous eu la réponse que vous attendiez...Savana ? Demanda-t-il en appuyant sur son prénom d'une voix profonde.

- Pas tout à fait, pourquoi vous n'êtes pas encore marié ?

Sa question sidéra le roi. Ses traits devinrent sombres.

- J'ai encore le temps d'y songer, à moins que vous me trouviez trop vieux.

Savana rougit.

Il éclata de rire.

- Quoi ? Qu'est-ce qui vous rire ?

- Vous ! S'exclama-t-il en se pinçant l'arête du nez ; Votre franchise me stupéfait.

- Je suis désolé, je cherchais juste quelques réponses.

Il se contenta de la dévisager avec une intensité troublante puis s'approcha d'un pas.

- Même si je m'efforce à me montrer doux avec vous, n'oubliez jamais que je ne suis pas un homme que l'on aime côtoyer, confia-t-il d'une voix sombre.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle sans pouvoir s'empêcher de fixer ses cicatrices.

- Je n'ai pas pour réputation d'être un homme tendre.

- Alors pourquoi l'êtes-vous avez moi ?

Son souffle se coupa. Son corps irradiait une telle puissance qu'elle fut obligée de la croire sur parole.

- Vous m'apaisez, lâcha-t-il enfin.

Incapable de s'exprimer, Savana se contentait de le regarder ayant peine à soutenir son regard. Un frisson courut le long de sa colonne vertébrale.

- Vous feriez mieux d'aller vous préparer à dormir, dit-il en reculant brusquement.

Dans ses yeux, elle vit une lueur de déception assombrir son regard. Cet aspect de lui aurait dû la faire fuir mais au lieu de ça, Savana se passa une main dans ses cheveux et disparut du balcon pour le laisser seul. Elle s'arrêta près de la fenêtre pour l'observer. Il semblait chercher à reprendre son air. Son large dos se jouait de ses respirations brusques. Lèvres pincées, Savana pénétra dans la suite et remarque sa valise au pied du canapé. Elle s'empara d'un vêtement de nuit sans tenter de le regarder et se cacha dans la salle de bains. Qu'est-ce qui lui avait pris de lui poser des questions sur sa vie personnelle ? Certes il lui avait confié être attirée par elle mais ça ne lui donner pas le droit d'agir ainsi !

Dépitée, elle se déshabilla entièrement et enfila sa nuisette longue puis cacha ses épaules avec un kimono en soie. Elle se brossa les cheveux après s'être lavée les dents et les noua en tresse sur le côté. La porte s'ouvrit lentement. Tel un guerrier, il posa un regard sur elle puis entra complètement dans " sa " salle de bains. Les joues enflammées, Savana baissa les yeux en fixant le sol.

- Êtes-vous prête pour les piqûres ? S'informa-t-il d'une voix plus douce.

Elle se contenta de hocher de la tête en guise de réponse et quitta la salle de bains.

Plus tard, il revint, torse nu.

Savana cilla, heureuse d'être au lit sinon...elle se serait évanouie !

Rien, absolument rien ne pouvait comparer cet homme terriblement musclée et imposant. Chaque muscle roulait à sa démarche. Une fine toison de poil barrait son torse bronzé. Des veines palpitaient sur ses bras. Il était grand. Si grand qu'elle en perdit le souffle lorsqu'il s'approcha d'elle avec la seringue. Il emplissait la pièce de sa silhouette massive et les ombres qui s'y projetaient le rendaient encore plus terrifiant. Sans attendre il balaya les couvertures qu'elle avait mise sur elle et l'invita à retrousser le tissu de sa robe.

- Soyez bref et précis comme hier, je n'ai rien ressenti.

Il examina ses jambes en s'attardant sur ses cicatrices. Son pouce effleura l'une d'entre elles. Puis sa main chaude s'employa à maintenir sa cuisse immobile.

La piqure perça sa chaire si vite qu'elle n'eut pas le temps d'avoir mal.

- Tout va bien ?

- Oui, murmura-t-elle.

Il attendit un peu avant de s'occuper de la seconde et appliqua un petit coton à l'endroit où il avait piqué.

- Je suis désolé si je vous ai offensé tout à l'heure, je ne voulais pas.

- Vous ne m'avais pas offensée Savana, vous étiez seulement un peu curieuse.

Il termina de lui administrer son traitement dans son autre cuisse puis s'écarta pour aller ranger le matériel. Savana ramena les draps sur elle.

Sans la regarder, il contourna le lit pour prendre son oreiller. Savana se redressa instantanément. Il n'allait pas la laisser seule ici ? Dans le noir ?

- Où allez-vous ? Demanda-t-elle si rapidement qu'il s'arrêta net.

- Sur le canapé, dit-il comme une évidence.

Savana secoua vigoureusement de la tête.

- Non, restez s'il vous plaît ! Le lit est assez grand pour nous deux et puis je serais plus rassurée si vous restiez.

Impassible, il la dévisagea un long moment alors que son cœur battait à vive allure.

- Vous êtes certaine de votre choix Savana ?

Évidemment, inutile de résoudre l'énigme qu'elle entendait dans sa voix. Le dernier homme avec qui elle avait partagé un lit était Max.

- Je suis sûre de ma décision.

Sans le quitter des yeux au risque qu'il en profite pour quitter la chambre, Savana s'allongea sur le côté dans l'attente qu'il se glisse dans le lit. À son plus grand soulagement, son corps s'allongea près d'elle mais à une distance raisonnable.

- Bonne nuit Savana.

- Promettez-moi d'être toujours ici demain matin ?

Il tourna sa tête vers elle. Ses yeux avaient pris un reflet glacé.

- Je vous le promet.

Savana plia ses jambes pour les ramener contre son ventre et ferma les yeux. La dernière image qu'elle vit ce fut le cheikh, le regard déterminé à tenir sa promesse.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top