☁️ | Pour Toujours Et À Jamais (2)
5 ans plus tard
Ainsi enveloppée dans ce cocon protecteur en compagnie du confident de mes nuits, le silence paisible de notre complicité enhardit mes sens, dissipe toute trace de l'anxiété qui me ronge à l'approche de mes partiels. C'est mon dernier semestre, et après cinq ans de travail acharné, je ne compte pas me foirer sur la dernière ligne droite !
Quand je ne dors pas, ma vie est dictée par la seule perspective d'obtenir mon diplôme et quitter le domaine familial.
Alors je bosse comme une forcenée, et les heures de révisions filent à vitesse folle sans me laisser une seule seconde de répit. Raison pour laquelle ces instants de pure quiétude sont un véritable délice que je ne manque pas d'apprécier.
Encore plus lorsque mon compagnon se dévoue de la sorte à mon bien être.
Assise entre ses jambes, contre son torse ferme et ma tête baissée menton contre poitrine, je laisse ses doigts parcourir mon échine, relever ma chevelure brune en un chignon que j'imagine tenir à l'aide d'une pince imaginaire. Il effleure la peau dénudée de ma nuque, retrace la courbe de mes épaules et descend lascivement le long de mes bras, avant de remonter sur mes clavicules et reprendre son expertise minutieuse de mon cou, ma jugulaire dépourvue de fioritures.
Il se comporte comme l'amant qu'il n'est pas, mais comment pourrais-je lui en vouloir ? Je ne fais rien pour taire cette ambiguïté entre nous, alors même que j'ai toujours été l'initiatrice de notre proximité. Le pire ? Je n'arrive pas à éprouver le moindre remord à l'idée de m'abandonner à lui d'une manière si impudique.
Après tout, ce n'est qu'un rêve. Personne d'autre que moi ne sera au courant, et surtout pas lui.
— Tiens, je t'ai pas dit ! m'exclamé-je tout à coup en me dévissant le cou, interrompant ses caresses pour croiser son regard. Méloée a reçu une réponse positive ! Tu te rends compte ? C'est génial !
Méloée, ma camarade et cadette de fac que j'ai connue il y a presque deux ans, est une petite auteure sans prétention qui aime partager ses récits sur quelques plateformes en ligne. En quatre ans, elle a eu le temps de voir sa communauté grandir et, finalement, à force de répétitions de ses fans, elle s'est décidée à envoyer son roman Avalon auprès de plusieurs maisons d'éditions.
— Elle doit être contente. Tu sais de quelle ligne éditoriale il s'agit ?
Nos visages à quelques centimètres de distance, je sens son souffle chaud s'abattre sur mes lèvres, et le puits perdu au beau milieu de l'immense forêt constituant ses iris m'attirer inexorablement vers lui.
Tout chez lui semble appeler à la débauche, à l'abandon de soi-même dans une étreinte si ardente que personne n'en ressortirait indemne. Personne, et surtout pas moi.
— Je ne me souviens plus des noms exacts, mais je ne crois pas que c'était son choix numéro un. Par contre, ça reste l'un de ses éditeurs préférés et elle super heureuse ! Tu réalises un peu ? Elle va être publiée ! Depuis le temps qu'elle en rêvait... En tout cas, conclus-je en tapant dans mes mains, instaurant une distance plus rassurante entre nous, je suis contente pour elle, elle mérite ce bonheur !
Morphée me fixe étrangement, comme s'il tentait de déchiffrer sur mon visage enjoué l'énigme de toute sa vie.
— Et toi ? Est-ce que tu es heureuse ?
— Quoi, moi ? Pourq...
— Avec Thibault, je veux dire.
Touchée.
Thibault est mon petit-ami depuis presque quatre ans. Comme Méloée, nous nous sommes rencontrés à la fac : nous visitions tous deux et tout à fait par hasard la bibliothèque universitaire lorsque nos regards se sont croisés pour la première fois. Puis par la force des choses, nous n'avons pas cessé de nous revoir, parfois aux distributeurs, d'autres au pied de mon bâtiment. Pourtant, notre cursus n'est en rien similaire : il est en droit là où je suis en psycho.
Amusés de la situation, nous avons finalement entrepris de nous connaître davantage, et après quelques mois d'amitié, il m'a demandé de l'embrasser si je voulais récupérer mon téléphone. Je ressentais des choses pour lui, plus fortes qu'une futile affection, alors je l'ai fait.
Quand bien même je nourrissais pour Morphée des sentiments bien plus puissants, la seule et unique fois où il avait cédé à mon caprice, il y cinq ans maintenant, il l'avait regretté suffisamment longtemps pour me faire culpabiliser les jours suivants. Le message était clair : lui et moi, c'était impossible.
Alors à quoi bon ? S'il tenait tant à ce que je vive ma vie – comme il l'avait lui-même avoué –, je n'avais aucun remord à faire ce qu'il me demandait. Mais en avais-je à trahir Thibault ainsi chaque nuit, savourer dans les bras d'un autre des sensations qu'il devrait être le seul à me procurer ? Non plus.
Je suis dans un rêve. Mon rêve.
Comme l'a dit Morphée, rien de ce qui se passera entre nous ne sera réel. Jamais.
— Si je suis heureuse ? C'est quoi cette question, Morphée ? Bien sûr que je suis heureuse avec lui !
Qui tenté-je de convaincre ? Moi, ou lui ? Mon argument sans aucune franchise fait pourtant mouche. Morphée ne manque pas cette occasion pour étaler une fois de plus l'écart entre nous, l'évidence de vivre ma vie comme n'importe quel autre humain.
— Tant mieux, ton bonheur est la seule chose qui m'importe. Je savais que tu arriverais à trouver la bonne personne, à te contenter de ta vie réelle. Ce n'était pas si difficile, n'est-ce pas ?
Me contenter de ma vie réelle ? Seigneur ! Il s'imagine que cette situation me suffit ? Comment pourrais-je faire autrement ? Il ne me laisse pas d'autres cho...
Sans que j'y sois préparée, il enroule ses bras vigoureux autour de ma taille et plonge son visage dans le creux de ma gorge. Sa chaleur m'enveloppe aussitôt et je dois retenir les frissons qui ne réclament qu'à fouler mon épiderme. Il me tient si fort contre lui que je ressens les moindres reliefs de ses pectoraux épouser mes courbes, et la simple idée qu'il perçoive ainsi mes seins plaqués contre son torse m'échauffe brusquement le corps.
Coulée.
— ... Morphée ? soufflé-je la voix atrocement enrouée sous le désir douloureux qui me possède.
Ça ne lui ressemble pas. Que se passe-t-il ?
Je tais la flamme qui me dévore le bas-ventre pour m'enquérir de son état. Cependant, son absence de réponse ne fait que nourrir mon inquiétude, et bientôt je me débats entre ses bras jusqu'à repousser son buste.
— Morphée, qu'est-ce qu'il y a ?
Je le devine se perdre dans les rêves d'autrui, au milieu de fantasmes qui ne sont pas les siens, de souffrances qu'il ne mérite pas de subir, et la douleur qui exsude de tous ses pores me déchire de l'intérieur.
Autrefois, lorsque j'étais au collège, j'ai commencé à m'intéresser à lui, à cet homme parfait et surréaliste qui habitait mes rêves et s'occupait de moi comme un grand-frère. Un grand-frère que la petite fille unique que j'étais et continue d'être rêvait littéralement d'avoir en réalité. Il m'intriguait, et je ne savais rien de lui. J'avais peur de lui poser des questions, lui qui semblait toujours si peu enclin à dévoiler quoique ce soit, mais sous mon insistance, il a finalement cédé.
Si seulement c'était aussi facile de le persuader de se laisser m'aimer.
Morphée, le dieu des rêves, unique déité ainsi vouée à une solitude éternelle depuis les prémices de son existence. Il pourrait recevoir la visite de ses compères... mais il est si peu essentiel à leurs yeux qu'aucun ne daigne se présenter à lui.
Les dieux sont aussi égoïstes que les hommes, finalement.
La dernière fois qu'une divinité s'est invitée dans ce monde remonte à si longtemps qu'ils l'ont déjà tous certainement oublié. Tous, excepté Thema. La déesse Artémis est la seule à avoir dérogé à cette règle durant plusieurs siècles, s'attirant le dégoût et l'incompréhension de nombre des siens, jusqu'à cesser brusquement ses visites, sans explication aucune.
Je me rappelle la douleur voilée dans la voix de Morphée quand il m'a révélé cela. Il était attaché à elle. Ce n'était peut-être pas de l'amour avec un grand A, mais elle était suffisamment importante pour qu'il en perde tout intérêt pour cette tâche l'incombant jusqu'à la fin des temps.
Jusqu'à ce qu'il me rencontre. Âgée de six mois, je l'avais reconduit dans la réalité de ce monde, dans mon rêve qui n'en a jamais vraiment été un. Comme dirait Morphée, mon charme d'enfant l'a conquis, et en plus de sa curiosité pour ces êtres humains si proches et si inatteignables à la fois, je faisais ce qu'aucun d'eux n'avait jamais réussi à faire. Je le voyais, le touchais et l'entendais.
Ainsi, depuis que nos regards se sont accrochés pour la première fois, jamais nous ne nous sommes lâchés. C'est notre évidence. Il est la mienne comme je suis la sienne. Et malgré tout, il persiste à dire que rien ne sera jamais possible entre nous, quand le destin lui-même s'évertue à prouver le contraire. Je suis une femme banale, une jeune étudiante sans histoire, une humaine comme les autres. Toutefois je suis le seul être sur terre à transcender ainsi les lois de l'univers, être consciente de mes songes et capable de le voir. N'est-ce pas un signe ?
— Morphée, je suis là, reste avec moi...
À genoux devant lui, je saisis son visage entre mes mains afin de le contraindre à s'immerger dans mon regard suppliant, mais je ne vois dans le sien que les horreurs auxquelles il assiste. Lentement, je me rapproche jusqu'à embrasser le bout de son nez fin et légèrement bosselé, puis je remonte à la racine de ses cheveux si doux contre mes lèvres, sans manquer d'effleurer l'une de ses pommettes saillantes.
Mais il ne reprend toujours pas conscience, alors j'étreins ses épaules de mes bras frêles, colle mon corps pulpeux contre le sien et me glisse à son oreille pour l'implorer en un souffle gémissant :
— S'il te plaît, appelle-moi Ariel.
Sans attendre, je dépose une pluie de baisers humides de son lobe jusqu'au haut de son torse, mordillant parfois sa peau brûlante sous mes lippes lorsque je le sens enfin réagir. Tous ses muscles se contractent soudainement, et son buste lui-même se tend contre moi quand ses mains empoignent mes hanches avec force.
— Ophélia...
Il ne me repousse pas, se contente de me tenir contre lui en raffermissant sa prise sous la tentation que je lui inflige. Alors je caresse sa pomme d'Adam du bout de ma langue, et poursuis mon chemin sur sa mâchoire pour m'arrêter au coin de ses lèvres.
Jusqu'où va-t-il me laisser aller ?
Je me redresse sur mes genoux, son visage à hauteur de ma poitrine orienté dans ma direction, et l'un de ses bras enroulé autour de mes cuisses quand son autre main se love contre ma joue. L'émeraude de son regard entrouvert sous d'interminables cils m'hypnotise un instant trop long et trop court à la fois.
— Ophélia, murmure-t-il une nouvelle fois, l'air affreusement et délicieusement tourmenté.
Mon amour, torture-moi comme je te torture. Fais-moi ressentir ta souffrance, je t'en conjure.
— Pourquoi fais-tu cela, Ariel ?
Mon nom dans sa bouche, celui-là même qu'il m'a donné et que j'ai tant renié, sonne aujourd'hui comme la plus belle des sérénades, le chant des sirènes m'attirant inéluctablement à lui.
J'aimerais croire qu'il est prêt à s'abandonner, mais la douceur dans sa voix trahit son calme, sa maîtrise de lui et son indifférence volontaire à mes charmes. Je clos les paupières sous le goût amer de son refus, la gorge nouée et le cœur serré par l'absence de réciprocité. Puis sa main me guide vers lui, et nos fronts se rencontrent lorsque je relève mes yeux azurés dans sa direction.
— S'il te plaît, réclamé-je une énième fois au bord des larmes, mes ongles griffant son dos et sa nuque sous ma requête.
Nos lèvres sont si proches... Seigneur, c'est un supplice de ne pouvoir effacer les quelques millimètres nous séparant encore. Mon souffle saccadé et gémissant s'entremêle au sien, tandis que ses propres soupirs s'échouent entre mes lippes.
— Morphée...
— Je ne ferai rien, Ophélia. C'est inutile.
Ses lèvres frôlent les miennes à ses mots, mais l'espoir quitte mon corps alors que je m'effondre contre lui, résignée. Il ôte l'épingle qui maintenait encore ma crinière brune en arrière, avant de dessiner des arabesques du bout des doigts au milieu de ma chevelure dense et éparse, m'enlaçant tendrement dans sa chaleur.
Pourquoi nous imposes-tu cela, mon amour ?
Le souvenir de sa ferveur hante littéralement mes nuits quand je ne désire qu'une chose : me perdre dans ses bras. J'aimerai tant que cette passion dont il m'a révélé l'existence il y a cinq ans refasse surface, le conduise tout droit à la perdition, dans les profondeurs moites de notre abandon. Si seulement il pouvait se laisser emporter par les flots, à dix mille lieux de sa raison mais accroché à moi comme à une bouée, parce que je serais celle à le sauver de notre tempête.
Mais ses remords à me priver d'une vie qui n'est pas la mienne sont plus forts que tout. Plus forts que nous.
— Ophélia ?
Plus forts que moi.
— Oui ?
Et ça me déchire.
— Ça fait longtemps que tu ne m'as pas reparlé de tes parents. Comment ça va, en ce moment ? Ils sont toujours derrière toi ?
— Morphée, pourquoi tu me poses la question ? soufflé-je en contenant tant bien que mal mon irritation. Tu n'as pas vu la conscience de maman ? Ni celle de papa ?
Je me redresse et tente de me soustraire à son emprise, cependant il ne semble pas décidé à me lâcher. Dans un froncement de sourcils, je cherche à comprendre le contenu de ses paroles.
Puis il pose un index entre mes yeux, un sourire en coin ourlant ses lèvres tentatrices quand il déclare :
— Tu réfléchis trop Ariel, ça te fait une vilaine ride au milieu du front.
Bordel. Ne sois pas si doux quand tu me refuses le moindre baiser.
— Répond-moi.
— Bien sûr que je les ai vues. Mais je veux ton point de vue, pas les leurs. Et puis tu ne t'es plus confiée à moi depuis un moment. Tu sais que je suis là pour toi ?
Morphée, tu es toute ma vie. Je pourrais mourir pour te rejoindre, avoir la certitude de passer mon éternité à tes côtés. Seulement, tu ne me pardonnerais pas d'avoir foutu ma vie en l'air ainsi. Jamais.
Alors je ne dis rien.
— Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Je passe le plus clair de mon temps chez Thibault, tout pour ne pas rentrer chez moi et entendre maman me répéter combien mes choix de vie sont nuls, combien je la déçois. Pour ne pas voir papa ignorer ma douleur et donner raison à maman simplement parce qu'il ne veut pas la fâcher. Ouais, c'est même pas pour être avec lui, juste pour éviter tout ça, et tu le sais, l'accusé-je sans scrupule. C'est ça que tu veux entendre ? Ou tu préfères peut-être que je te dise que je l'aime à la folie, que chaque seconde passée avec lui est un morceau de paradis, qu'il me comble de bonheur...?
Éreintée par ma tirade, je reprends mon souffle un instant avant de poursuivre :
— M'enfin Morphée, c'est ridicule. Je ne vois pas l'intérêt de te dire tout ça. À moins que c'est ce que tu veux ? Tu aimes entendre que j'en aime un autre ? C'est ça ? Tu veux t'infliger cette souffrance ? Croire que Thibault me suffira aussi longtemps que nous serons ensemble ? Sois réaliste. Arrête ça. Arrête de nous faire ça. C'est cruel.
L'affliction fait trembler ma voix, et les yeux larmoyants de Morphée se plissent dans une souffrance évidente. Désolée, je me rapproche de lui jusqu'à me réfugier dans son étreinte.
Je n'aime pas le blesser de la sorte, cependant il ne m'a laissé aucune autre alternative.
— Si je ne te dis rien, reprends-je contre sa nuque, c'est parce qu'il n'y a rien à dire. Ça va. Je vais bien. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu es là, avec moi. Pas Thibault, pas Méloée, pas Gwenaël. Toi.
Non, aucun de mes proches ne m'aident vraiment. Ils comptent pour moi, et les perdre me briserait incontestablement, toutefois je ne serais pas seule. Morphée serait avec moi. Lui qui a goûté toute sa vie durant à la solitude, ne me laisserait jamais à cette lente agonie. Et moi, je veux être auprès de lui jusqu'à la fin des temps.
L'idée même qu'il se retrouve une fois encore abandonné, esseulé à ma mort, est si terrible que mon palpitant convulse sous mes côtes. Je l'enlace un peu plus fort, affligée par le désarroi de son existence si terne avant moi, et sûrement après.
— Je t'aime Morphée, de tout mon cœur, toute mon âme. Je t'aime tellement que ça me consume, que...
— Ophélia, arrête, m'interrompt-il brusquement, l'intonation de sa voix hachée et grave.
Ses bras puissants m'écrasent contre lui, et je me délecte de cette proximité.
— Non, laisse-moi finir. Je te désire de toutes mes forces, je pourrais faire n'importe quoi pour que tu acceptes de nous laisser une chance, je serais prête à tout faire pour toi, pour nous. Tout ce que tu me demandes, je le ferais sans rechigner, je serais exactement ce que tu voudrais que je sois, tout et n'importe quoi tant que c'est un oui. Je t'aime, je t'aime, je t'aime...
— S'il te plaît, arrête, tais-toi...!
Il me supplie de cesser, et je ne cesse de le supplier.
— Je t'aime Morphée. Plus que tout. S'il le fallait, je mourrais pour t...
Tout à coup, il se recule, m'ôte la chaleur de ses épaules, et ses lèvres s'écrasent contre les miennes l'espace d'une seconde. L'instant suivant, sa barbe abrasive frôle ma joue lorsqu'il me susurre :
— Bon sang, tais-toi un peu. Ne dis jamais ça. C'est la dernière chose que je veux que tu fasses, surtout et encore moins pour moi. Combien de fois dois-je encore te le répéter pour que tu comprennes ? On ne peut pas Ophélia. Tu es humaine, je suis un dieu. Ce n'est pourtant pas compliqué.
La frustration laisse place à la colère sous le ton désobligeant qu'il emprunte, presque condescendant.
— Ne me parle pas comme si j'étais une gamine, m'éloigné-je alors afin de lui faire face, j'en suis parfaitement consciente ! Mais rien de ce que nous vivons n'est normal ! Tu ne peux pas dire que c'est aussi simple que ça. Je suis humaine ? OK. Mais pourquoi je suis là, avec toi ? Tu n'en as aucune idée, alors ne prétend pas que tout est impossible en te basant sur une chose que tu ignores. C'est insensé et injuste.
Je le défie d'oser me contredire, et son regard présomptueux s'adoucit finalement en survolant mes lèvres, comme s'il réalisait tout juste ce qu'il venait de faire. Un soupir entre agacement et résignation glisse sur ma peau quand il clôt les paupières, nos fronts scellés l'un à l'autre.
Il semble aussi exaspéré par mon obstination que je le suis de sa mauvaise foi, mais il est absolument certain que nous regrettons tous les deux ce baiser. Parce qu'il était trop court et imprévisible pour que je puisse suffisamment le savourer. Parce que Morphée s'évertuait à me le refuser et qu'il est celui à m'avoir embrassée.
— Je t'aime aussi Ariel, pour toujours... m'avoue-t-il ses grandes mains chaleureuses enlaçant mon visage.
... Et à jamais, répond mon âme en écho à la sienne dans une vague grandissant peu à peu à l'approche de la côte.
Mais les vagues retombent toujours, elles s'échouent sur le sable et sont à jamais avalées par l'océan.
☁️☁️☁️
Hello hello ! ❄️
Alors, ce chapitre ? Cette fois, il est clair qu'Ophélia n'a plus rien d'une enfant, et l'entêtement de Morphée devient juste de la connerie à l'état pur... En plus, même lui n'a pas su se retenir ! 🙄
Et ce Thibault ? Vous pensez que son couple va tenir ?
Vous avez aimé ?
Les choses sérieuses arriveront dans le prochain chapitre, deux ans plus tard, que vous pourrez d'ailleurs éloigner des enfants. 🤭
Sur ce, je vous dis à lundi prochain, 11h, pour la suite de leurs aventures ! 😌
Des bisous mes flocons ! ❤️
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