Chapitre 8
Je rentre chez moi les bras chargés avec mes sacs de courses, et je referme difficilement la porte avant de me mettre à tout ranger. Il était temps que j'aille faire les courses, vu ce qu'il me restait dans les placards.
Une fois que tout est à peu près en ordre, je me fais réchauffer un bol de nouilles instantanées, et je me dépêche de vider son contenu avant d'aller me coucher. J'ai passé une longue journée, et je n'ai attendu qu'une seule chose : pouvoir me rendormir pour retrouver Morphé.
* * * * *
Dès que je me réveille, je me lève sans attendre, et cherche Morphé du regard. Je souris en voyant mon nouvel ami debout dans la rivière. Il est en train de regarder je-ne-sais-quoi au loin.
- Ça va ?, je lui demande, en m'approchant de lui.
- J'aime bien l'eau, me répond-il simplement.
- Moi aussi.
Je souris en regardant la rivière, tout comme lui. C'est quand même fou qu'il ne se soit jamais baigné ni rien avant la nuit d'hier... C'est même un peu triste, d'ailleurs. Il n'a pas l'air de s'amuser souvent, en fait.
Je fais la moue, puis me passe une main dans les cheveux avant de me mettre à sourire. Une pensée assez amusante vient de me passer par la tête.
- J'ai envie de vous poussez dans l'eau, je lui avoue.
- Tu aimerais que je finisse noyé ?
Je me mets à rire, ce qui le fait sourire aussi. Et son sourire... Me fait toujours autant d'effet.
- Non, je finis par lui répondre, ça serait triste.
- C'est peut être le genre de rêve que tu aimes.
- Non, je préfère quand on s'amuse tous les deux.
Son sourire s'agrandit, et tout comme hier, ses joues commencent à devenir un peu rouges.
- Je préfère cela aussi, me dit-il. Et puis, je ne suis pas sûr que m'enfoncer la tête sous l'eau suffirait pour me tuer.
- Je préfère quand même éviter de tester.
Il ouvre la bouche, et se met à rire. Et là, j'ai l'impression que mon cœur est en train de fondre de bonheur dans ma poitrine. Son rire... En plus d'être extrêmement communicatif, il est d'une douceur imparable. On dirait le rire d'un véritable enfant, qui subirait une attaque de chatouilles.
- Waw, je marmonne, quand j'arrive enfin à me calmer, merci.
- Pourquoi me remercier ?, finit-il par me demander, une fois qu'il s'est aussi arrêté de rire.
- Pour ce fou rire... Mais pourquoi vous vous êtes mis à rire d'ailleurs, de base ?
Un grand sourire illumine son visage, et j'ai même l'impression qu'il est sur le point de se remettre à rigoler.
- Nous ne faisions qu'employer le mot "préfère", et j'ai trouvé cela amusant.
Vous voyez ? C'est un vrai enfant.
- Vous allez continuer de venir me voir tous les jours ?, je lui demande.
- C'est vrai qu'au départ je ne devais pas venir tous les jours... Souhaites-tu que j'arrête de venir ?
- Quoi ? Non ! Au contraire, j'aime bien quand vous êtes avec moi. C'est pour ça que je demande...
- C'est à toi de voir. Si tu veux que je parte, alors je partirais.
- Alors restez.
- Soit.
Il me sourit, avant de sursauter en entendant un poisson sauter hors de l'eau, ce qui me fait pouffer.
- Tes rêves..., commence-t-il. Ils me perturbent.
- Pourquoi ?
- Je ne les contrôle pas entièrement. Ce poisson a sauté tout seul...
- C'est possible ça ?, je m'étonne.
- On dirait que ton inconscient arrive à créer des choses par lui-même même en ma présence. C'est fascinant.
Il me scrute en plissant les yeux, ce qui me fait déglutir. Il va finir par me disséquer pour m'étudier, si ça continue.
- Je n'avais jamais rencontré quelqu'un comme toi, reprend-il.
- Et... C'est une bonne ou une mauvaise chose ?, je m'inquiète.
Il ouvre la bouche, puis la referme sans rien dire. Pour seule réponse, j'ai droit à un petit sourire en coin.
- C'est pas drôle, je râle, je veux ma répon-
* * * * *
J'entends mon réveil sonner, et entrouvre légèrement la bouche.
- Déjà ?, je marmonne. C'est une blague ?
Je regarde l'heure, et me retient de crier en voyant qu'il est quatre heures du matin. J'ai mal réglé mon réveil, comme un imbécile.
- Quel con, je marmonne.
Je me retiens de me frapper le crâne, et soupire en me levant de mon lit. Vu comment le temps défile dans mes rêves, ça ne sert à rien que j'essaie de me rendormir maintenant. Surtout que de toute façon, je me connais, je sais très bien que ça ne servirait à rien. Une fois que je suis réveillé, impossible de me rendormir.
Je file prendre une douche, puis une fois que je suis prêt, je me fais cuire... Des pâtes, comme d'habitude. Il va vraiment falloir que je songe à manger autre chose, surtout maintenant que mes placards sont remplis.
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