Chapitre 3
Je suis allongé sur mon lit, et je fixe mon plafond. Comme tous les jours, j'ai passé une dure et longue journée. Sauf que contrairement à d'habitude, là, la nuit ne s'annonce peut être pas si mal. Si le tireur mystérieux revient aujourd'hui, peut être que je passerais une bonne nuit ? Si ça se trouve, il tuera ces espèces de psychopathes aux yeux rouges avant même qu'ils ne me fassent quoique ce soit.
Malheureusement, le seul moyen de savoir ce qui va se passer... C'est de dormir. Mais pour une fois, je vais essayer de ne pas trop lutter.
- Aller Joe, je commence, ça va aller. Courage.
Je me passe les mains sur le visage en soupirant, puis je ferme les yeux. J'arrange bien la couverture sur moi, avant de me tourner sur le côté. Je me focalise sur ma respiration, en essayant d'être le plus détendu possible.
* * * * *
- Qu'est-ce que..., je marmonne.
Je cligne des yeux, en essayant de m'habituer à luminosité des lieux. Je suis allongé en pleine rue, au milieu de la même intersection que d'habitude, comme toutes les nuits. Sauf que tout est drôlement éclairé, comparé à d'habitude. En fait, le ciel est rempli d'étoiles plus brillantes les unes que les autres.
Je me dépêche de me relever, et je regarde tout autour de moi en m'attendant à voir arriver les quatre même psychopathe que d'habitude. Mais j'ai beau attendre, rien, absolument rien, ne se passe.
- Où est-ce que je suis...
Je reste encore un petit moment ici, à tourner sur moi même, avant de me décider à bouger. Je déambule dans les rues, tout en restant sur mes gardes.
Je marche pendant quelques minutes, avant de me rendre compte que je suis dans la même rue qu'hier... Je déglutis, et la remonte jusqu'à tomber à l'endroit où ont-été abattu deux des monstres qui s'en prenaient à moi. Je n'ai pas à chercher trop longtemps : leurs cadavres sont toujours là. Enfin, cadavre est un bien grand mot... Il s'agit juste de petits tas de poussière. D'ailleurs, étrangement, il y en a quatre...
- Je vois que tu reviens sur les lieux du crime, lance une voix masculine derrière moi.
Je sursaute et me retourne d'un coup, pour tomber nez à nez avec l'homme à la capuche. Je fais plusieurs pas en arrière, pour m'assurer d'être à une bonne distance de lui. Même s'il m'a aidé la nuit dernière, je ne suis pas à l'abri d'un revirement de situation. Mes rêves finissent toujours mal.
- Tu n'as rien à craindre de moi, ne t'en fais pas, me dit-il en levant les mains en l'air, comme s'il avait lu dans mes pensées.
- Je... Pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas là ?
- Les quatre démons qui s'en prenaient à toi hier ? Ils sont là, me répond-il en pointant les petits tas de poussière devant moi, regarde.
J'ouvre la bouche pour répondre quelque chose, mais en fait, il y a beaucoup trop de questions que je suis en train de me poser, et je ne sais pas par laquelle commencer.
- Des... Des démons ?, je répète.
Il hoche la tête, avant de faire craquer ses doigts un par un.
- Oui, ce sont des démons du sommeil. Ils aiment s'en prendre aux humains... Mais d'habitude, ils ne vous attaquent pas de cette façon.
Je cligne plusieurs fois des yeux, avant d'avaler nerveusement ma salive. Je ne suis pas sûr de comprendre tout ce qu'il se passe. Et de toute façon, tout ça n'est qu'un rêve, c'est juste dans ma tête. Alors pourquoi est-ce que je me pose autant de questions ? Je suis simplement en train d'avoir une conversation avec un personnage imaginaire, créé de toute pièce par mon inconscient. Sauf que pour une fois, celui ci n'essaye pas de me torturer.
Enfin, pas encore.
- Tout cela doit être compliqué pour toi..., reprend mon mystérieux interlocuteur. Souhaites-tu aller ailleurs ?
- Ailleurs ?, je répète encore une fois.
- Je peux t'emmener où tu le souhaites, ou du moins, recréer l'environnement que tu désires, m'explique-t-il. Tu as une préférence ? J'aimerais m'en aller de cet endroit lugubre.
- Euh, je... Pourquoi pas dans la forêt...
- Soit.
Mon sauveur claque des doigts, et on se retrouve instantanément au milieu d'une grande forêt de chênes. Le sol est tapissé de feuilles mortes, et un grand tronc d'arbre est couché par terre.
- Cela te convient ?
Je hoche lentement la tête tout en regardant autour de moi, la bouche ouverte. C'est tellement beau...
- Ça sent...
Je ferme les yeux, et prend une grande inspiration. Cette odeur... Celles de l'herbe, de l'écorce, de la mousse mélangées... Ça me rappelle les week-ends que je passais étant petit, quand je partais me balader en forêt avec mon grand père. Cette époque me manque...
- Vous n'allez vraiment pas me faire de mal ?, je demande, d'une petite voix.
- Jamais. Je tiens seulement à réparer les injustices que tu as subi.
- Comment ça ?
- Et bien...
Mon sauveur s'assoit sur le tronc d'arbre et hôte enfin sa capuche. Je suis obligé de me retenir de baver en le détaillant. Il s'agit d'un jeune blond, qui doit avoir une vingtaine d'année, tout comme moi. Il a des cheveux mi longs, ondulés et soyeux... Et ses yeux sont d'un bleu si clair que j'ai l'impression de fixer le ciel. En fait, tous les traits de son visage sont d'une finesse... On dirait qu'il a été taillé dans du marbre.
- Sais-tu qui je suis ?, me demande-t-il.
- Non...
- Devine.
- Un prince ?
Il ouvre spontanément la bouche, avant de la refermer et de se mettre à sourire.
- Un prince ?, répète-t-il. Peux-tu développer ?
- Euh... Une sorte de prince charmant, comme dans les contes de fée. Ceux qui combattent les monstres et les démons et qui sauvent les princesses en détresse.
Il hoche la tête, sans se détacher de son sourire, et il se met à balancer ses jambes d'avant en arrière, comme un enfant.
- Je vois. Tu as raison, en quelque sorte. Je suis là pour que vous fassiez de beaux rêves. Sauf que ces démons me donnent du fil à retordre...
- Mais ils sont morts maintenant, non ?
- Et bien... Pas vraiment, m'avoue-t-il en se grattant la nuque.
- Quoi ?! Mais alors ils peuvent revenir ?, je m'inquiète.
- Pas tant que je suis là. Enfin, ils le pourraient, mais je les renverrais rapidement d'où ils viennent. Tu ne crains plus rien, essaye-t-il de me rassurer, ne t'en fais pas.
- Hum...
- Je pense que tu en as eu assez pour cette nuit. Cela te dérangerait-il si je reviennais demain ?
- Non, je réponds immédiatement, au contraire.
Entre lui ou ces quatre démons psychopathes, le choix est vite fait.
- Bien. Alors à demain, me dit-il en souriant chaleureusement.
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