Chapitre 24.1

Je finis de boire mon petit café et sors de mon appartement après avoir enfilé mes écouteurs. Je me balade dans la ville les mains dans les poches, en profitant de l'air frais de dehors. Il est encore tôt, trop tôt même. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas réveillé aussi tôt... Il fait encore nuit et il n'y a presque personne dans les rues, ce qui n'est pas étonnant. Le soleil n'est même pas encore levé, alors...

Je déambule dans les rues quasi déserte, avant de finir par m'asseoir sur un petit banc, face à la route. Je pense à Morphé, et me demande pourquoi il n'était pas là cette nuit, pourquoi est-ce qu'il m'a laissé avec les hommes‐démons...

Je refuse de croire que Morphé m'a abandonné. Non, c'est impossible. On commençait à être de plus en plus proches tous les deux... Même si Morphé était toujours un peu gêné par certaines de mes marques d'affection comme le bisou sur le nez d'il y a quelques nuits ou par mon comportement parfois un peu ambiguë, je ne crois pas qu'il soit capable de m'abandonner aussi facilement, et surtout sans même m'avoir prévenu ou m'avoir dit quoique ce soit.

Surtout qu'hier encore nous étions ensemble, et tout se passait bien... Donc non, c'est impossible qu'il m'ait abandonné. Il y a forcément une autre raison, une raison plus logique, et surtout une raison qui me ferait moins mal. Parce que je ne peux vraiment pas me résoudre à penser que Morphé, le seul être que j'aime autant en ce monde, m'ait abandonné. Je ne le supporterais pas... Perdre mes parents était déjà dur, mais perdre Morphé, c'est carrément impossible.

J'essuie une larme qui s'était mise à couler sur ma joue, en grimaçant. Il faut que je me ressaisisse. Même s'il est tôt, je peux toujours déjà me rendre à la supérette et commencer à travailler. Au moins, je prendrais de l'avance pour la journée à venir. Miranda me traitera de fayot et Yohan me préviendra qu'il ne me retirera pas d'heures de travail, mais je m'en fiche. Là, tout de suite, je n'ai pas envie d'aller travailler pour l'argent, mais pour me changer les idées. J'ai vraiment besoin de faire quelque chose... Et à part travailler, je ne vois pas trop ce qui pourrait me faire oublier cette nuit atroce.

Le pire, c'est que chacun de mes os est toujours endolori. C'est comme si on me les avait brisé dans la vraie vie et que je commençais à peine à guérir. C'est presque le cas, en plus.

Je reste encore quelques minutes assis sur ce petit banc, puis me lève et me rends à la boutique. Heureusement que nous avons tous une paire de clef. C'est toujours utile. Je m'y dirige en me baladant tranquillement, toujours du métal dans les oreilles.

Une fois devant la supérette, j'ouvre la porte et vais me changer à l'arrière du magasin, avant de me mettre à travailler. Je m'occupe de ranger les trucs dans les rayons et d'étiquetter certains produits, je commence à faire l'inventaire... Je fais un peu de toutes les tâches, sans vraiment me presser ; tout ça surtout dans l'optique de me changer les idées et de m'empêcher de réfléchir. Parfois, ça fait du bien d'avoir ses pensées sur pause...

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