Chapitre 20

J'ouvre lentement les yeux en souriant, sous les piallements des oiseaux et la douce fraîcheur du ciel étoilé.

- Bonne nuit, lance une voix que je n'ai même plus besoin de reconnaître.

- Bonne nuit à toi aussi.

- Comment te sens-tu aujourd'hui ?

- Très bien. J'adore me réveiller ici, je lui avoue.

- C'est vrai ?

- Oui. Cet endroit est magique.

- C'est n'est pas totalement faux, me répond le dieu des rêves avec un petit sourire en coin.

- C'est vrai qu'ici, absolument tout est parfait... Du paysage jusqu'au maître des lieux.

- Merci.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire devant la bouille toute rouge de Morphé. Cette couleur lui va si bien... Ça crée un contraste avec le bleu de ses yeux et ses cheveux dorés.

Je ne peux pas m'empêcher de soupirer. Mais ce n'est pas un soupir de lassitude ou d'agacement, bien au contraire. C'est un soupir de soulagement, de bonheur...

- Qu'y-a-t-il ?, me demande le dieu des songes.

- Rien, pourquoi ?

- Je ne sais pas, tu soupires et tu me regardes d'une drôle de façon.

- Pardon... C'est juste que je te trouve vraiment magnifique.

Il se remet à rougir, ce qui me fait de nouveau sourire.

- Tu es beau, je continue.

- Merci, c'est gentil.

- Mais c'est vrai ! Tu es super beau...

- Arrête de me répéter ça, marmonne-t-il.

Je me mords la lèvre, en réfléchissant à sa proposition. Est-ce que je vais arrêter de le complimenter ? Hum...

- C'est impossible, je finis par lui répondre. Tu es beau, tu es beau, tu es beau, tu es b-

Morphé se met à rire, et il redemande d'arrêter en mettant sa main devant ma bouche pour m'empêcher de parler. Comme si ça allait suffir à m'arrêter !

Je me débats du mieux que je peux, pour continuer à lui dire qu'il est beau, et on finit par se partir en fou rire tous les deux.

Morphé finit par me lâcher, et il arrange quelques mèches de ses cheveux. Notre mini bataille l'a décoiffé, mais même cette coiffure lui va horriblement bien. Parfois, je me demande si je suis avec Morphé ou Apollon.

- J'aime vraiment bien ta présence, souffle-t-il.

- Oooh, moi aussi.

Morphé me sourit, puis il se fige et regarde ma tête en fronçant les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a ?, je lui demande.

- Tu as les cheveux de travers aussi, marmonne-t-il.

Il se met à trifouiller mes cheveux, ce qui accentue mon sourire. J'aime beaucoup qu'il joue avec mes cheveux. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me donne envie de l'embrasser. Et je sais encore moins pourquoi, mais mon corps profite qu'on soit près l'un de l'autre pour se pencher et déposer un rapide baiser sur le bout de son nez.

Il ouvre grand les yeux et devient vraiment très rouge, mais je le suis presque tout autant. Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai fait ça... C'est comme si mon corps avait réagi tout seul.

- P-Pardon, je bégaye.

Morphé ne me répond pas, et il tourne de nouveau la tête pour regarder le paysage, ce qui me fait déglutir. J'espère que je ne l'ai pas braqué...

Je le fixe en me mordant la lèvre inférieure pendant quelques minutes, avant de soupirer en baissant la tête.

- Est-ce que c'est toi qui contrôle aussi les animaux ?, je finis par lui demander, pour briser le silence de plomb qui s'est installé entre nous.

- Hum... On peut dire que oui.

- Comment est-ce que tu fais ? Pour tout contrôler en même temps, je veux dire.

- Je ne saurais pas vraiment comment l'expliquer, je le fais, c'est tout. C'est naturel.

- Ah, d'accord...

- Souhaites-tu que l'on s'en aille ?

- Quoi ? Non ! Au contraire, j'adore les animaux.

- Tu dois être heureux, il y en a beaucoup, ici.

- Oui, j'adore voir autant d'oiseaux partout... Mais ça doit être vraiment dur d'en contrôler autant.

- Eh bien, comme je te l'ai dis, c'est compliqué à expliquer.

Il cherche ses mots tout en se grattant le menton, et je dois faire un effort monstrueux pour ne pas le réembrasser. Je sais que je commence à tomber amoureux de lui, mais je ne comprends pas comment je peux avoir autant envie de lui... Ça ne m'était jamais arrivé avant, d'aimer quelqu'un à ce point là.

- Pour faire simple, je dirais que ce sont des parties de moi.

- Euh... D'accord..., je lui réponds, en plissant les yeux.

- Mais bon, ce n'est pas très intéressant.

Je me mets à rigoler, et manque de m'étouffer. Je ne comprends pas comment il peut trouver tout ça inintéressant. C'est littéralement magique et divin !

- Au contraire, je trouve tout ça passionnant.

- Moui.

Il a l'air un peu dubitatif, mais je lui assure que sans rire, j'adore qu'il me raconte le fonctionnement de ce monde ou des rêves en général.

- Tant mieux, alors. Je peux t'expliquer cela un peu plus en détails, si tu le souhaites.

Je hoche vigoureusement la tête, ce qui nous fait sourire tous les deux. Morphé prend une profonde inspiration, avant de reprendre la parole.

- Quand j'ai créé ce monde, il n'y avait rien. C'est moi qui ai bâti tout cela... En y mettant une partie de mon essence vitale. Tous les lieux, les arbres, les animaux, tout ici est relié à moi.

Il marque une courte pause, avant de se gratter la nuque en grimaçant.

- Je ne sais pas si c'est très clair...

- Si, ça l'est.

Je lui souris de nouveau, avant de me mettre à regarder devant moi moi aussi. C'est tellement beau... C'est dans ces moments comme ça que je me rends compte que je suis dans un rêve, parce que jamais un endroit sur terre ne pourrait être aussi beau, aussi idyllique.

Le ciel est sombre, mais parsemé d'étoiles qui le font rayonner, situé au dessus d'une forêt qui s'étant à perte de vue, d'un vert flamboyant et qui s'ambiance au rythme des piaillements des oiseaux. Le fait d'être là, placé sur le plus haut des arbres de la forêt, un arbre qui surplombe les autres de plusieurs dizaines de mètres, d'avoir une vue comme ça et d'être en compagnie de Morphé, le dieu des rêves... Ça rend ma vie vraiment extraordinaire. Il rend ma vie vraiment extraordinaire.

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