Chapitre 2
Je ferme la porte et me laisse tomber sur mon lit, épuisé par la journée que j'ai passé. Il y avait tellement de monde ce soir... J'ai dû courir partout toute la soirée, pour gérer toutes les commandes du petit restaurant dans lequel je travaille le soir. Maintenant, je suis cla-qué.
Je me passe les mains sur le visage, et soupire. Mon corps n'a qu'une seule envie : se reposer... Je le sens, parce que je n'ai même plus la force de bouger. Pourtant, je me force à me lever, et à aller prendre mon ordinateur. Je vais mettre une série d'action, ça va me tenir éveillé.
Je m'adosse au mur et pose mon ordi sur mes genoux, puis je démarre Netflix et mets quelque chose au pif, en espérant que ça soit un minimum intéressant. En même temps, je traîne un peu sur les réseaux sociaux, avant de me mettre à jouer à CandyCrush. J'aime bien ce genre de jeux, où il faut réfléchir un petit peu, mais sans trop se casser la tête non plus.
Je baille, mais je continue de lutter contre le sommeil. Sauf que malheureusement, mon corps en a décidé autrement, puisque je finis par m'endormir quand même.
* * * * *
Je me réveille dehors, et je frissonne en sentant la fraîcheur de la nuit. Il ne me faut que quelques secondes avant de réaliser où je suis. Je me dépêche de me relever, et je regarde autour de moi en les cherchant. Je finis par les entendre ricaner, puis par les voir apparaître au détour d'une rue, tous les quatre. Je peux voir la lueur rougeâtre de leurs yeux même de là où je suis.
Je tourne les talons et me mets à courir, pour m'éloigner le plus possible de ces monstres. J'ai déjà essayé de leur parler ou de me cacher, mais ça n'a jamais servi à rien. Remarque, courir non plus, mais je garde espoir qu'un jour j'arriverais à les semer.
- Où tu vas comme ça ?, s'écrie l'un d'eux. Tu veux t'amuser, c'est ça ?
Je ne lui réponds pas, et tourne à une intersection. Je vais tenter de les semer par là, même si ça ne marchera pas. Je le sais d'avance, parce que je les entends se rapprocher. Comment ils peuvent courir aussi vite dans MON rêve, sérieusement...
- Joeeeee, chantonnent-ils en chœur.
Je tourne la tête pour voir à quelle distance ils sont, mais je trébuche et tombe par terre. Quel imbécile je suis...
- Tu nous facilites la tâche !, ricane l'homme le plus à droite.
Enfin, "l'homme". C'est un bien grand mot. Je ne suis même pas sûr qu'ils soient humains... Déjà parce qu'ils n'existent pas réellement, qu'ils ne sont que dans ma tête, et ensuite parce qu'ils n'ont rien d'humain. Ils ont les yeux rouges, et des corps aux proportions et aux formes démesurés. Ils doivent tous bien faire 2 mètres de haut... Et ils ont tous des espèces des pattes de boucs. L'un d'eux à même des cornes. Donc désolé, mais pour moi, ils ont plus de points communs avec des monstres-chèvres qu'avec des hommes.
J'essaie de me relever, mais c'est trop tard, ils sont déjà arrivé à mon niveau. L'homme avec des cornes me force à rester à terre, en appuyant sur mon dos avec son sabot.
- Tu aimes nous faire courir hein !, plaisante-t-il.
- On fait quoi de lui, aujourd'hui ?, lui demande un autre.
Celui qui me maintient au sol se met à rire, avant de me lâcher pour que ses amis me forcent à me relever et à le regarder.
- Je crois qu'on ne t'a jamais démembré, si ?
J'ouvre la bouche, mais aucun son n'en sort. Me... Me démembrer...?
Je sens que mes yeux commencent à s'humidifier. Sachant que je ressens toujours tout ce qu'ils me font, je n'imagine même pas la douleur que je vais ressentir cette fois-ci.
- Tenez le bien !, s'exclame-t-il, tandis qu'il attrape ma main... Et qu'il me brise les doigts, un par un.
La douleur est atroce. Tellement que je ne peux m'empêcher de hurler. J'entends et je sens mes os craquer, se briser. Le pire, c'est que ça les amuse...
- Pitié..., je marmonne entre deux sanglots, ce qui les fait rire.
- Tu crois qu'on..., commence l'un d'eux, avant de s'arrêter net, la bouche grande ouverte, une flèche dorée plantée entre les deux yeux. Et merde...
Il devient tout gris et se transforme lentement en poussière, avant de s'évaporer dans l'air. Les trois autres reculent tout en maugréant quelque chose. Ils ont l'air d'avoir... Peur ?
Je me retourne, pour voir ce qui peut bien les terrifier à ce point, et j'aperçois une silhouette au loin. Comment... Qu'est-ce que c'est, encore ? On dirait un homme, qui porte une espèce de tunique blanche, et dont la capuche est rabattue pour cacher son visage. Mais je ne peux pas le voir distinctement, étant donné que mes yeux sont recouverts d'un voile de larmes.
- Il est à nous, lui !, s'écrie l'un de mes assaillants.
Le tireur masqué ne répond rien : il se contente de retirer une flèche, cette fois dans la poitrine de celui qui vient de parler. Ce dernier finit dans le même état que son ami : transformé en un vulgaire tas poussière.
J'ai la bouche grande ouverte. Il faut dire que je suis un peu sous le choc, et surtout que je ne comprends pas trop ce qui vient de se passer. Ça fait années que je revis ce cauchemar encore et encore, avec ces mêmes hommes, et jamais ça ne s'était fini comme ça.
- Tss... C'est loin d'être fini, marmonne l'un des deux survivants, avant de me donner un énorme coup de pieds en plein visage.
Un coup si fort que je sens ma nuque craquer et se plier en deux.
* * * * *
Je me réveille en sursaut et, comme d'habitude, je vérifie qu'il n'y ait personne chez moi avant de me recoucher.
Je reste quelques minutes comme ça, allongé dans mon lit, les yeux fermés, à revisionner la fin de mon rêve. Ce dernier a vraiment pris une tournure inattendue. Et étrangement, je n'en garde pas un mauvais souvenir, même si ces espèces de monstres m'ont brisé quelques doigts, qu'ils voulaient me démembrer et qu'ils m'ont finalement fracassé le visage. J'ai presque envie... De me rendormir, pour retourner là bas, et revoir ce tireur mystérieux. C'est la première fois qu'il apparaissait dans un de mes rêve...
- On verra ça demain, je souffle, en me levant de mon lit.
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