- Salut Yohan !, je lance, en entrant dans le magasin.

- Aah, salut Joe !

- Comment tu vas aujourd'hui ?

- Ça va et toi ?, me demande-t-il, d'un air un peu surpris.

- Ça va plutôt bien.

- Va te changer, j'arrive !

Je hoche la tête, et me dépêche d'aller à l'arrière pour me changer. Comme d'habitude, j'ai passé une super nuit avec Morphé. Même si nous ne faisons pas vraiment grand chose dans mes rêves, sa seule présence suffit à m'apaiser et à me combler de joie. Et puis, il faut dire que cette nuit, il a quand même fait fort. La forêt où il m'a amené est juste... Magnifique.

Je me déshabille rapidement pour enfiler la tenue de la boutique, et Yohan finit par me rejoindre quelques minutes après seulement que j'ai mis mon tablier.

- Alors, qu'est-ce qui nous vaut tant de bonne humeur ?, me demande mon patron, un grand sourire sur les lèvres.

- Je ne sais pas, je suis content, c'est tout.

- Tu as bien dormi, je présume ? Tu as l'air d'aller beaucoup mieux que d'habitude, c'est derniers temps.

- C'est vrai que je dors beaucoup mieux qu'avant.

- Je suis vraiment content pour toi, alors. Tu vas être encore plus productif !

Je rigole, et il me suit dans mon élan. Je sais qu'il ne plaisante qu'à moitié, mais je trouve que ça reste un super patron. Au moins, lui, il se soucit et de son magasin, et de ses employés.

- Tu t'es trouvé une Juliette, c'est ça ?, reprend-il avec un clin d'œil.

- Hein ?

- Je me fais peut être vieux, mais je sais reconnaître un homme amoureux quand j'en vois un, me dit-il.

- Eh bien... On peut dire ça, oui.

- Fais quand même attention à ton porte monnaie ! Les femmes c'est bien, mais ça coûte cher, crois en mon expérience !

Je lui souris, et lui dit qu'il n'a rien à craindre de ce côté là. La seule chose que je risque d'acheter, c'est un stock de somnifères. C'est la seule chose qui puisse me faire passer plus de temps avec Morphé.

- Au fait, Miranda n'est pas là ?, je m'inquiète.

Il fronce les sourcils en se pinçant les lèvres, et je comprends directement qu'il va lui passer un savon dès qu'il la croisera.

- Figure toi que tu n'es pas le seul à louper tes réveils, s'agace-t-il. Ça fait déjà cinq fois cette semaine !

Je m'empêche de rire, pour ne pas enfoncer ma collègue. Cinq fois en cinq jours, c'est vrai que c'est pas mal. Et sachant que Yohan déteste les retards... Il n'y a qu'à moi qu'il ne dit rien, étant donné que depuis le temps que je travaille ici, mon nombre de retard doit se compter sur les doigts d'une main. Et en deux ans, je pense que c'est tolérable.

- Tu veux que je commence à faire l'étiquetage ?, je lui demande. Je crois que c'est ça qu'il fallait faire, ce matin.

Il me répond par un sourire et une tape sur l'épaule, puis il retourne dans la boutique. Je le suis de près, et commence à faire mon travail. Je ne suis pas fan de l'étiquetage, mais c'est malheureusement une tâche vitale. En même temps, si il n'y a aucune étiquette sur la moitié des produits du magasin, on aura du mal à gérer la caisse.

Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche, ce qui me fait sursauter. Je regarde rapidement qui m'appelle à cette heure ci, et je fronce les sourcils en voyant que c'est un numéro privé. Je ne réponds pas, et remet mon téléphone à sa place. Pendant un instant, j'ai cru que c'était Miranda qui m'appelait. De toute façon, qui d'autre qu'elle pourrait m'appeler ? Je crois qu'à part elle, Morgan et mes deux patrons, personnes d'autres n'a mon numéro.

- Roooh mais ça suffit, je râle, en sentant de nouveau mon pantalon vibrer.

Je mets mon téléphone en silencieux en roulant des yeux. De toute façon, si c'était important, ils ne m'auraient pas appelé en numéro privé. Ces trucs là, c'est toujours des anarques.

- Salut tout le monde !, s'écrie une voix féminine en entrant dans le magasin. Désolé pour mon léger retard !

Je me mets à sourire en reconnaissant la voix de Miranda. Vu la réaction de Yohan tout à l'heure, je sens qu'elle va s'en prendre plein la tronche...