Chapitre 1
Je cours le plus rapidement possible, en les entendant crier derrière moi. J'entends le bruit de leurs sabots marteler le sol... Ils se rapprochent, je le sens... J'essaie d'accélérer, mais je suis tiré en arrière par l'un d'eux, qui a réussi à empoigner mon t-shirt.
- Non, laissez moi !, je crie.
Je tente de me débattre, mais ils sont bien plus forts que moi. Comme d'habitude.
- Tu vas voir, commence l'un d'eux en me fixant de ses yeux rouges, tu vas aimer ça, salope...
Il défait son pantalon, et... Non, pas cette fin là... Pas encore...
- NON !, je hurle, à plein poumon. PITIÉ ! NON !
* * * * *
Je me réveille en sursaut, tout haletant. Je mets ma main sur mon torse pour sentir mon rythme cardiaque : mon cœur bat la chamade. C'est étonnant qu'il continue de battre, d'ailleurs. Je regarde partout autour de moi pour être sûr d'être bien seul. C'est bon, il n'y a personne...
Je m'essuie le front, et grimace en sentant que j'ai la main mouillée. J'ai beau faire ces cauchemars à chaque fois que je m'endors, ils me font toujours aussi peur. Qu'est-ce que j'aimerais que ça s'arrête...
Je me lève de mon lit et fonce dans la salle de bain, sans même regarder mon réveil. Je ne veux même pas savoir à quelle heure je me suis réveillé cette fois-ci. Je file sous la douche et me débarbouille, en me lavant bien le corps. Je sais que tout ça ne se passe que dans mes rêves, que dans ma tête, mais pourtant ça me paraît toujours si réel... Parce que oui, le pire dans tout ça, c'est que je suis toujours pleinement conscient de ce qu'il se passe. J'ai beau tout faire pour essayer d'échapper à ces types, à ces monstres, ils finissent toujours par me rattraper...
J'ai tout essayé de pour que ça s'arrête : j'ai été voir des psys, des prêtres, j'ai pris des médicaments, des drogues, des tonnes de café... Mais rien n'a jamais marché, à part peut être le café, qui m'aide à retarder tout ça en me tenant éveillé.
Une fois ma douche terminée, je retourne dans ma chambre pour m'habiller et pour prendre mon petit déjeuner. Voilà l'un des nombreux côtés positifs d'avoir des parents très conservateurs et fermés d'esprit quand on est gay : on finit par être mis à la rue, et par devoir se débrouiller tout seul. Du coup, vivent les petits studios de 10m²... J'espère que vous notez l'ironie.
- Ah, je soupire, en voyant que je n'ai presque plus rien dans mes placards, c'est parti pour des pâtes...
Je me fais réchauffer les pâtes d'hier soir, et les mange en regardant le monde extérieur par la fenêtre. J'aime quand il fait nuit, parce qu'il n'y a personne dans les rues, personne nulle part. Les gens dorment... Je les envie, sur ce point. La plupart peuvent dormir tranquillement, et ils se réveillent le matin de bonne humeur parce qu'ils ont passé une bonne nuit. J'aimerais que ça m'arrive, au moins une fois dans ma vie.
- Oh !, je m'exclame, en voyant une étoile filante passer dans le ciel. Bah ça alors !
Un grand sourire apparaît sur mes lèvres. C'est la première fois que j'en vois une ! C'est dingue, je n'aurais jamais pensé en voir d'ici, à cause de la pollution lumineuse de la ville... Ça, ça veut dire que je vais peut être passé une bonne journée.
- Hum... Je souhaite... Je souhaite...
Je réfléchis. Qu'est-ce que je pourrais faire, comme vœu ? J'ai déjà souhaité tellement de choses dans ma vie... Et je n'ai jamais rien eu de ce que j'avais demandé.
- Je souhaite... Revoir cette étoile filante plus souvent.
Je souris encore plus, avant de soupirer. C'est tellement nul, comme vœu. La plupart des gens auraient souhaité la richesse, le pouvoir, la paix dans le monde... Mais moi, je souhaite seulement revoir cette étoile. C'est dire à quel point ma vie est triste.
(Oui, je sais, vous vous attendiez sûrement à ce que je souhaite de mieux dormir... Mais j'ai déjà fais ce vœu de centaines de fois, et ça n'a jamais servi à rien.)
Je me mets à bailler, donc je secoue vivement la tête de droite à gauche. J'ai assez dormi comme ça.
- Aller Joe, réveille toi, je me lance à moi même.
Je me dépêche de finir mon assiette de pâtes au beurre, puis je me fais couler un petit café corsé. C'est fort et j'en déteste le goût, mais ça m'aide à rester éveillé, donc je ne peux pas m'en passer.
Une fois que je suis prêt, je m'habille chaudement, et sors faire un tour. Autant profiter de la nuit pour me balader un peu, étant donné qu'il n'y a personne...
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