Chapitre 34


Bonsoir ! 


J'espère que vous allez bien.

Place à un autre petit sondage !

Qui est le tueur des vendredis noirs ?


1 - Kendrick Harks 

2 - Gunner Azarov 

3 - Autre


J'ai hâte de lire vos théories ❤️









  - Le tueur des vendredis noirs, répéta Freya en croisant les bras nerveusement.

  - Oui trésor je sais, c'est un surnom quelque peu...étrange, dit Lazarus en poursuivant son air de musique au piano. 

Derrière son dos, il pouvait ressentir la nervosité de la jeune femme qui arpentait le salon comme une petite lionne en cage.

  - J'ignorais que ce tueur avait sévi à Lancaster.

  - Il s'est déplacé un peu partout pour éviter d'être attrapé, ce qui me laisse penser qu'il a perdu l'esprit en prenant de l'âge.

  - Comment ça ? 

  - Il s'est volontairement montré, ce n'est pas très intelligent de sa part. Olivia Stevens ne méritait pas de mourir. 

Il le pensait sincèrement mais avait peine à ressentir de l'émotion. 

  - Pourtant, tu en parles avec une voix désintéressée.

  - Parce que je n'ai pas d'émotions Freya, du moins le peu qu'il me reste ne sera pas puiser dans cette affaire.

Il l'entendit s'approcher timidement puis son aura douce l'enveloppa totalement.

  - Tu sais qui ça peut être ? Demanda-t-elle sur un ton angoissé.

  - Je réfléchis, dit-il platement en achevant le petit air de musique en glissant ses doigts sur les touches du piano. 

Il se tourna légèrement pour la regarder.

  - Il ne t'arrivera rien, le seul danger qui est à tes trousses c'est moi, lui dit-il en faisant courir ses doigts sur sa jambe.

  - Peut-être mais tu ne trouves pas ça étrange que ce tueur se montre maintenant ? 

  - Rien ne m'étonne dans ce monde Freya, encore moins à Lancaster. Ce qui est le plus spectaculaire et le plus effrayant c'est l'ignorance des gens de notre époque.

Elle fit retomber ses bras le long de son corps en fronçant les sourcils.

  - Chaque habitant de Lancaster a été informé de la présence de l'homme des ténèbres dans la ville et tout le monde fait comme si la terre continuait de tourner rond. Plus personne ne fait attention, ils se sentent tous à l'abri comme si ce genre de chose ne pouvait pas les atteindre personnellement.

La jeune femme au teint presque translucide s'installa sur le banc à ses côtés.

  - Est-ce que tu penses que...

  - Cesse de te tourmenter l'esprit, la coupa-t-il assez durement.

Freya confronta son regard qui s'était brusquement obscurci.

  - Tu ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter, répliqua-t-elle en tortillant ses doigts nerveusement. Une policière est morte hier soir, il y a un tueur en ville et je suis la proie d'un révérend pervers qui a ensorcelé mes parents.

Avec un jeu de mâchoires assez dangereux il crocheta les siennes et approcha son visage du sien. 

  - Tu es la proie d'un seul homme et c'est moi, articula-t-il avant de capturer sa bouche assez froidement.

Il s'écarta ensuite de ses lèvres et plongea son regard d'une forte intensité dans le sien.

  - Je ne laisserai personne te faire du mal, ajouta-t-il de sa sombre voix. Tu es en sécurité.

  - Je veux partir de cet endroit, je veux revenir à l'époque où....

Freya ferma les yeux brièvement en se pinçant les lèvres.

  - Quand tu étais enfermée sans voir la lumière du jour ? Termina-t-il à sa place en relâchant lentement ses mâchoires.

Était-elle une horrible personne pour penser cela ? De penser et de croire que sa vie était meilleure avant ? 

  - Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de mauvais ou de posséder par le mal de penser cela ?

Une émotion particulière se posa sur le visage de l'homme d'ordinaire sans émotion.

Il posa sa grande main sur sa joue et la caressa avec son pouce.

  - Tu es l'âme le plus pur qui m'a été donné de rencontrer Freya, alors non, ça ne fait pas toi quelqu'un de mauvais de penser ça.

  - Mais tu n'aimes pas que je le pense n'est-ce pas ? 

  - Je n'aime pas la façon égoïste avec laquelle je t'ai traité en t'enfermant comme je l'ai fait.

  - Alors ramène-moi là-bas Lazarus, je veux voir cette maison.

  - C'est un manoir pour commencer et la réponse est...

  - Pourquoi ? S'enquit-elle avant même qu'il termine. Pourquoi tu ne veux pas me ramener là-bas.

Il lui jeta un regard mécontent.

  - Si tu m'avais laissé finir tu m'aurais entendu dire que la réponse était oui mais pas tout de suite.

  - Pourquoi ? 

Il poussa un long soupir en levant les yeux d'un air lassé.

  - Je vais bâillonner cette adorable bouche si tu continues de répéter ce mot trésor.

Il se leva du banc et s'éloigna vers le bar.

  - Tu es trop mystérieux, ça me donne mal à la tête.

  - Alors arrête de réfléchir, répondit-il simplement en se servant un verre. 

  - C'est impossible avec toi, rétorqua Freya sans masquer son agacement. C'est comme ouvrir un livre mais que les pages sont blanches. 

  - Parce que tout s'écrit avec patience et non avec hâte, répliqua l'homme des ténèbres en se retournant. Je sais à quel point cette situation est perturbante pour toi, mais tu dois me faire confiance. 

  - Tu as le goût de la vengeance Lazarus, elle coule dans cet immense réseau de veines bleues et je pensais que ce que tu voulais c'était simplement moi.

Jamais une telle noirceur n'avait envahi son regard comme à cet instant et Freya en frissonna tout en baissant la tête.

Un silence inquiétant se mit à survoler le salon jusqu'à ce qu'elle entende ses pas se rapprocher.

  - C'est exactement ça, je te voulais toi et je t'ai eu, et si tu penses une seule seconde que ça me plaît d'être ici dans ce trou paumé, tu ne me connais pas encore suffisamment, déclara-t-il d'une voix où la colère menaçait de se manifester.

Freya redressa la tête puis la rejeta en arrière afin d'affronter la dureté glaciale sur son visage.

  - Je n'aurais pas de repos tant que tout ne sera pas réglé, poursuivit-il froidement. Je ne peux pas partir tant que je n'aurais pas la certitude que le seul danger qui te poursuit c'est moi et uniquement moi. 

Freya déglutit péniblement en soutenant son regard impitoyable.

  - Jamais je ne pourrais vivre en sachant que quelqu'un pourrait te vouloir du mal.

  - Alors pourquoi veux-tu prendre ton temps ? 

  - Parce que j'aime prendre mon temps afin de m'assurer qu'aucun détail ne m'échappe. 

Elle poussa un soupir nerveux en se levant du banc. Freya baissa les bras, préférant abdiquer plutôt que de se battre avec cet homme qui avait toujours le dernier mot.

  - Il y a de la déception dans ton regard, remarqua-t-il en la retenant par le bras quand elle voulut passer devant lui.

  - Ce n'est pas de la déception, j'ai juste peur, j'ai le pressentiment que rien ne se passera comme tu le décris.

  - Et je ne peux pas t'en vouloir trésor, mais jusqu'ici est-ce que je t'ai déçu ? 

  - Non, ce n'est pas de la déception, s'empresse de dire en plongeant son regard dans le sien. C'est de la peur. Rien de ce que je voulais dans ma vie ne s'est vraiment réalisé. J'ai vécu dans un monde fermé où je pensais que je ne risquais rien parce que je vivais sous la protection de Dieu. En réalité, j'étais dans un monde où un représentant de Dieu voulait me faire du mal avec la bénédiction de mes parents. 

Freya en eut un déchirement au cœur et porta sa main à celui-ci avant que celle-ci soit emprisonnée dans celle de l'homme.

  - Je te promets que tout ira bien Freya, tu n'as rien à craindre tant que tu es avec moi, articula-t-il en pressant ses doigts sur sa main.

Freya hocha de la tête devant la détermination froide de l'homme des ténèbres.

  - Tu dois me faire confiance, ajouta-t-il en se penchant pour déposer un baiser sur son front.

Il relâcha sa main pour l'attirer à lui. Elle se retrouva enfermée dans ses bras forts et trouva ce moment si agréable qu'elle ferma les yeux.

  - Je t'emmènerai dans le manoir quand ça sera le moment, ajouta-t-il d'une voix énigmatique qui la poussa à ouvrir les yeux.

Quand ça sera le moment ? 

Une myriade de questions lui monta à l'esprit, mais elle se força à ne plus poser de questions.

  - Tu dois manger un peu, décréta-t-il en la privant de son corps robuste et chaud.

  - Je n'ai pas très faim avec toutes ces informations, dit-elle en le suivant dans la cuisine.

  - Je sais mais il faut te forcer un peu, tu n'es plus comme avant, tu es maigre et je vais finir par te briser.

Au lieu de frissonner elle s'empourpra.

Il posa son verre sur la table et se glissa derrière le plan de travail. Freya fut attirée par les deux grandes fenêtres et s'approcha pour regarder dehors.

  - Il neige à nouveau.

  - C'est bientôt Noël, tu veux le fêter ? 

Sa question fut si déroutante pour elle, que la jeune femme hésita à répondre.

  - Je ne l'ai pas fêté depuis sept ans.

  - Ce n'était pas ma priorité, se contenta-t-il de dire sans émotion dans la voix. Cependant si tu désires le fêter, alors je ferais en sorte que tu passes un bon Noël.

  - Oui, répondit-elle sans hésitation. Dans ma communauté, Noël est fêté pendant deux jours.

Quelques souvenirs remontèrent et une émotion particulière lui serra le cœur. 

La déception était si intense qu'elle avait l'impression de s'enfoncer dans les ténèbres.

  - Comment peut-on faire ça à son enfant, s'entendit-elle murmurer en regardant la neige tomber.

  - Bienvenue dans le véritable monde mon ange.

Freya se retourna et fut saisie par le détachement l'homme. Absolument rien ne transparaissait sur son visage ciselé.

  - Est-ce ton frère te manque ? Osa-t-elle lui demander.

  - Chaque minute de chaque jour.

Freya se rapprocha du plan de travail.

  - Je suis désolée, je ne voulais pas...

  - Tu as le droit de me torturer un peu, la coupa-t-il avec un léger sourire en coin.

Il referma le sandwich et poussa l'assiette vers elle.

  - Mange maintenant, ordonna-t-il. Ensuite nous irons à l'étage, je dois travailler un peu, et toi tu as besoin de dormir. 

  - Quand tu veux dire travailler tu parles de tes affaires au tribunal de New York ou tu parles de ton autre travail ? 

  - Les deux, admit-il tout en restant mystérieux. Je dois étudier quelques pistes sur le tueur des vendredis noirs, bleus blancs ou verts.

Un sombre sourire dansa sur sa bouche impitoyable.

  - Tu penses qu'il va encore tuer ? 

  - Pour chacun de ses meurtres il laisse deux semaines s'écouler, donc si c'est vraiment lui et non un piètre imitateur j'ai deux semaines devant moi.

Freya mordilla dans le sandwich en se demandant bien ce qui brûlait dans sa tête.

  - Et pour le révérend ? Et si c'était lui ? 

  - Non impossible, ce n'est pas un tueur mon ange, c'est un pervers qui agit en se cachant derrière Dieu. Ne t'inquiète pas, il reste ma priorité.

  - Et mes parents ? 

  - Ils t'ont perdue, et ça je n'en suis pas responsable, c'est à toi de savoir ce que tu veux faire avec eux. Cependant, je te fais la promesse de veiller à jamais sur Tessa. 

Son cœur se mit à battre rapidement contre sa poitrine.

  - Est-ce qu'il y a une chose que tu n'as pas anticipée ? 

  - Oui, toi...

Lazarus enfonça sa paire d'yeux noire dans la sienne en se faisant la promesse de tuer quiconque se mettrait en travers de son chemin. Un invité surprise venait de s'inviter à la fête et même s'il se refusait de lier Freya à ce crime, une petite voix dans sa tête l'obligeait à considérer cette hypothèse.

Et si jamais c'était le cas, si jamais ce tueur en avait réellement après elle, Lazarus se fit la promesse de le traquer jour et nuit jusqu'à ce qu'il ait son cœur dans son poing...

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