Dans les toilettes
Je n'ai rien inventé, j'explique ce que j'ai perçu.
Un long cours de maths, les fonctions m'ont fait tourner la tête
Les larmes, il autre que je sorte, laissez moi aller aux toilettes
"Sortez" je me lève et tente de respirer, loin des nombres
Vers les portes du troisième, vive, j'aperçois une ombre
Elle s'engouffre entre les battants et s'enferme, pressée
Alors j'attends et repose ma tête contre le mur à côté
Une minute, deux minutes, trois minutes, le silence
Une fille passe dans le couloir, avec des talons, quelle prestance
Ses pas se taisent, peu à peu, s'éloignent et rassurent
Cette fille enfermée, qui guettait le son de mes chaussures
Pensant que je fus partie, elle se mit à pleurer
Je pouvais entendre ses épaules contre la porte se secouer
J'ai entendu son poing frapper le sol, rageusement et violent
Elle s'est traînée à la cuvette, en pleurant son tourment
Cinq secondes de vide, un hoquet, et l'horreur en un son
Une fois, deux fois, plein de fois, l'angoisse des répétitions
Des pleurs et des sanglots perceptibles à travers le bois
J'étais figée, yeux écarquillés, "Est-ce bien cela que je perçois ?"
Mes yeux humides et ses couinements, son mal-être et mes tremblements
Je suis restée dix minutes, figée et angoissée par la réalité
J'ai entendu l'eau couler, et le verrou de sa porte se débloquer
Quand qu'elle m'a aperçue, tête baissée, elle s'est enfuie
Après avoir écarquillé les yeux, sûrement effrayée par les miens rougis
J'ai vu sa salle de cours, je connais sa classe et son niveau
Je sais de quelle option elle dépend, et pourtant ce n'est pas beau
Mais j'hésite à aller chercher de l'aide, un prof, une pionne, quelqu'un
Qui pourrait, s'il vous plaît, l'aider à supporter ce quotidien.
Car le vomir ainsi, salement, dans la cuvette du lycée
N'est pas une vie, non, c'est l'horreur pure, une affreuse Odyssée.
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