Epilogue

Cher journal,
À vrai dire, je ne sais pas comment commencer. Je fais juste ce que le psychologue de mon école m'a conseillé de faire: elle m'a conseillé de tout écrire dans ce journal afin de me délivrer. Parce que j'ai refusé de parler à mes parents. Oui. En plus, je pense qu'ils s'en foutteront. Je ne sais même pas si ce que je fais va m'aider un jour. Mais bon...

Cher journal,
On m'a conseillé d'écrire quand je ne me sentais pas bien. Et si j'avais des problèmes à l'école? Est-ce que je te sortirais publiquement? Comme ça? Non, je ne pense pas que ça serait la meilleure solution.

Cher journal,
Ça y est. Ça recommence. Est-ce que je suis vraiment suicidaire?

Cher journal,
Papa m'a frappé aujourd'hui. Il m'a grillé aux toilettes en train de vomir la raclette. Ce n'est pas ma faute, je ne trouve aucun plaisir dans la nourriture. Est-ce si grave?

Cher journal,
J'ai trouvé un site super cool. Je t'en dirais des nouvelles.

Cher journal,
Cher? Bah non... Tu ne me sers à rien.

Cher journal,
Je suis désolé pour hier soir. Je ne voulais pas te contrarier. J'étais juste dans une mauvaise phase. Je le suis toujours. Mais je m'y suis habitué.

Cher journal,
Tu te rappelles de ce que je t'ai dit, il y a deux jours? Un site illégal. Il vent des trucs hyper cools. Comme une pillule par exemple.

Cher journal,
Ça y est j'ai commandé. Bah la pillule pardis. J'espère juste qu'elle ne tombera pas dans de mauvaises mains.

Mes mains tremblèrent en lisant les deux derniers mots. Ces mots étaient les derniers dans ce petit cahier. Ce dernier avait les arrètes déjà jaunies. C'est fou comment le temps passait vite.

Je me suis rendu compte que je n'écrivais pas le tout. Je ne mettais pas la raison initiale de mes malheurs. Avais-je si peur que ça?

J'ai décidé de mettre à jour ces données là. Je pense que s'il faut commencer un truc, faut bien le finir, non?
Je n'ai pas pensé une seconde de plus. Mes doigts attrapèrent le premier stylo qu'ils avaient sous la main, et j'ai commencé à notter ces quatorze dernières années. Les faits étaient bien surprenants. Le déroulement de l'histoire était vraiment de tout ce qu'il y avait de plus irréel.

Était-ce une chance? Je suis le premier à l'affirmer.

J'ai commencé avec la fugue après que la pillule ai terminé entre les mains de mon horrible belle-mère, que mon père m'ai suivi pour mettre fin à mes jours de ses propres mains. Comment j'ai finit entre les bras de Maure.

Je me suis arrêté en évoquant son nom. J'ai sourit en racontant en détail ce qu'elle représentait pour moi. Pour mon existence.

J'ai ensuite raconté comment son père, Pierre, a finit mort par ma faute, et celle de Maure aussi. Comment j'ai travaillé, ce que je suis devenu, et le plus important, comment j'ai retrouvé la personne qui représentait ce que j'étais.

En claquant mon stylo, un petit garçon accouru en ma direction. Je l'ai sérré dans mes bras.

"-Tu sais, Claude... Si j'avais baissé les bras la dernière fois que j'ai écris dans ce journal, je n'aurais jamais pu vivre tout ceci actuellement."

Mon petit Claude m'addressa un petit sourire ne sachant de quoi je parlais.

J'avais une dernière destination: la bibiliothèque, déposer ce cahier en espérant qu'il tombe entre les mains d'une personne qui a besoin d'une once d'espoir.

J'ai attrapé mon manteau, j'ai entre-ouvert la porte blanche et dieu comme ça caille! Je me suis dirigé vers une boutique qui vendait des vieux bouquins, j'ai posé délicatement mon trésor sur une étagère, salué le vendeur puis je m'en fut.

Je suis rentré à la maison. La maison d'il y a plus de quatorze ans. Celle que je connaissais très bien. Dans laquelle j'ai passé des moments horribles. J'ai ouvert cette porte blanche, où Maure et moi étaient il y a quatorze ans en train de prendre ma valise pour vivre avec elle.

Maure m'attendait dans la cuisine.
"-Tu es rentré! T'étais passé où? Claude m'a dit que tu étais sortit. Je voulais te prévenir que le diner était prêt."

On s'était embrassés puis me tendit une assiète à une personne qui logeait dans notre maison. Une personne au nom de Claude. Mais pas mon petit Claude.

Claude, mon père.
Il ne pouvait pas marcher. Il pouvait à peine respirer. Ma belle-mère l'a quitté. Il était dans un état odieux.

Il me faisait de la peine. Il me regardait, mais je ne pouvait pas déceler les mots à travers ses pupilles. Les sentiments ne sortaient pas.

Je le regardais encore une fois, tout vieux sur sa chaise roulante, en me demandant ce qui tournait dans sa tête: du repentir? Est-ce qu'il me maudissait? Je ne pourrais jamais le savoir.

On s'est mit à table, une famille parfaite.
"-J'aimerais t'annoncer une nouvelle" me dit Maure.

Je l'ai regardé en soufflant dans la soupe. Il faisait vraiment froid, et on se réchauffait comme on le pouvait.

"-On aura bientôt un petit! Pierre!"

Une famille parfaite.

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