Jour 4
Lundi 6 août 2018, 3h10
Je retire ce que j'ai dit.
J'ai voulu mourir pendant la soirée! Moi qui pensait avoir l'esprit tranquille...
la moitié des gens là-bas, je les considère comme mes vrais amis, alors tout va bien, je me sens bien, mais avec le restant...
Nous étions onze, incluant moi. Alors il y avait dix personnes à cette soirée dont cinq avec lesquelles je ne me sens pas très bien quand on me laisse seule avec eux.
La soirée commence, j'arrive en dernier avec deux autres personnes, je vais dans la tente (on était à l'extérieur. Mon ami Guyllaume qui organisait cela habite en campagne, donc on avait un grand terrain à nous onze.), je vois mon amie Julianne, je suis contente et tout, sauf qu'elle pleurait...
Elle vit des choses difficiles en ce moment et disons que je suis là pour elle n'importe quand. C'est une de mes bonnes amis avec qui je peux me sentir moi-même.
Elle me fait un long câlin et j'essaie de la réconforter un peu. Ç'a marché.
Tout se passait bien, mais il y a deux de mes amis qui ont commencé à boire intensément, donc ils sont devenus saouls et tout et tout. Bref, plus la soirée avançait, plus il y avait des genre de clans qui se formaient. Quatre petits groupes pouvaient se voir. Un de deux autour du feu, deux en train de parler avec avec « l'oncle » à Guyllaume (sa mère, le conjoint à sa mère et son oncle était aussi dehors avec nous), deux en train de faire une genre de séance thérapie parce que Guyllaume était saoul et disait tout ce qu'il avait sur le coeur à propos de son ex, trois à côté de la piscine en train de parler de je-ne-sais-trop-quoi, puis t'avais moi et Julianne qui ne savait pas du tout où aller parce qu'on ne sait pas s'incruster. Je veux dire, on ne se sentait pas à notre place dans aucun des petits groupes, donc on était debout, en plein milieu du terrain en angoissant dans nos petites têtes.
C'était super...
Brittany, ma meilleure amie, est venue nous rejoindre et on a passé la soirée nous trois et quelques fois avec Maxime en plus. Si j'étais avec eux, ça va, je survivais.
Peu à peu, les gens commençaient à s'endormir et j'ai resté éveillée toute la nuit avec Maxime. Ça va, j'étais bien.
Il s'est endormi assis autour du feu presque éteint (ce moment était très drôle) et n'ayant rien à faire, j'ai ramassé les déchets, les bouteilles et autre chose en écoutant ma musique.
Victoria, une fille que je n'avais pas vu depuis 4 ans, s'est réveillée la première et j'ai encore paniquée (je devrais allée chercher des synonymes de ce mot).
Je me disais ;
- C'est certain qu'elle va venir me parler, je suis la seule de réveillée.
- Et s'il y avait des blancs dans la conversation et que ça devenait malaise?
- Elle m'apprécie au moins?
- Elle fera l'hypocrite après?
- De quoi va-t-on parler?
- Il faut que je paraisse naturelle, comme si tout était chill.
- Fait comme si rien était.
- Ne crée pas de malaise en parlant d'un sujet tabou ou sensible pour elle.
- J'espère que les autres vont se réveiller bientôt.
- Je veux partir chez moi!
- Je ne suis qu'une merde, je ne suis pas capable de créer des liens.
- * Pleure intérieurement*
Oulah... Quand j'y repense, ça fait beaucoup de trucs en même temps... C'est ça une personne anxieuse et angoissée, ils pensent à tout scénario possible, à toutes les actions possibles, à plusieurs trucs en même temps.
On s'est souhaitées un « bon matin » et il y a eu le premier blanc... super...
Je ne me souviens plus trop de comment ça s'est passé parce que je ne portais pas tellement attention à la conversation. Tout ce à quoi je pensais était si j'avais l'air d'une conne, si tout semblait naturel, si ce n'était pas, au contraire, un comportement forcée, si elle était correcte de parler avec moi et si je ne la gênais pas trop.
Souvent je pensais à accélérer le temps et pourquoi ma mère ne me textait pas « J'arrive te chercher ». Bon, il était 8h, mais j'espérais tellement que ma mère ait soudain quelque chose pour qu'elle vienne me chercher, donc me secourir.
Au fil du temps, les gens ont commencé à se réveiller et je me suis calmée.
Je me suis éclipsée des autres pour commencer à faire les crêpes. Je me suis dit que ça allait au moins m'occuper et si je commence à les faire quand les gens auront faim, ils mourront de faim parce que je dois en préparer pour onze personne.
Malheureusement pour moi, Guyllaume était K.O! Il était en mode « lendemain de veille » donc il ne voulait pas se lever pour me montrer où sont les ustensiles dont j'avais besoin. J'avais déjà les ingrédients, j'étais en charge de les apporter.
Alors avec Victoria (ouais, j'étais super contente...), on a fouillé dans la maison... Sa mère nous a dit la soirée d'avant que ça ne lui dérangeait aucunement, mais ça me terrifiait de le faire. Je déteste fouiller chez quelqu'un! Je trouve que ça ne se fait pas, ce n'est pas polie selon moi.
Je voulais, encore une fois, partir très loin d'ici.
On a fini par tout trouver et j'ai commencé à cuisiner.
Pendant que je le faisais, je croyais que mes pensées allaient être tranquilles, mais cela s'est avéré faux assez rapidement.
Pourquoi faut-il toujours que je pense à quelque chose qui ne se produira jamais et qui est toujours le pire scénario pour moi?
Je pensais à comment allait-ils trouver mes crêpes. Si c'était bon ou dégueulasse. S'ils allaient tellement trouvé cela pas bon qu'ils n'allaient même pas les manger ou pire, le faire par respect.
C'était ma quatrième fois que je faisais des crêpes pour six de ces personnes, peut-être la vingtième fois pour ma meilleure amie et la deuxième pour les autres. Ils m'ont tous dit que mes crêpes étaient bonnes et tout (surtout Guyllaume), mais à chaque fois je me convainc qu'ils ne le pensent pas vraiment...
Même si moi-même je les trouve bonnes, je pense toujours qu'elles ne le sont pas pour les autres.
En plus, Victoria est arrivée et m'a demandée si elle pouvait faire le restant. Trop gentille, je lui ai cédée la place de cuisinière. Vraiment à contre coeur, car je me disais qu'elle allait faire des meilleures crêpes que moi, alors les autres vont tous dire des propos négatifs sur les miennes. Puis comme j'ai dit plutôt dans ce recueil, c'est facile de me blesser et encore plus à propos des choses que je fais.
Celles à Victoria étaient épaisses (un peu moins qu'une pancake), très dorées et rondes. Les miennes étaient minces (je les préfère minces, c'est plus facile à rouler), moins dorées et j'ai de la difficultés à les faire si rondes.
Je sais que ce n'est pas l'esthétique qui compte, mais le goût, néanmoins, je me disais que les autres allaient jugés mes crêpes et manger juste celles de Victoria. Plus elle était fière de ses crêpes, plus elle disait qu'elle était une pro-cuisinière, moins je me sentais bien, plus je me sentais faible et comme une moins-que-rien que tout le monde peu remplacée en un claquement de doigt. Je m'étais fait volée mon boulot où je me sens un tout petit peu bien. À chaque fois qu'on fait une soirée à plusieurs personnes depuis le début de l'été, c'est toujours moi qui fait le déjeuné. C'est un peu mon rôle. Les gens apprécient et me remercient.
Par contre, j'avais perdu cette joie de plaire parce que je m'étais fait volé ma place. Oui, vous trouvez ça peut-être imbécile de ressentir tout ça à cause de fichue crêpes, mais pour moi c'est autre chose. Pour moi ce ne sont pas seulement des crêpes.
Ayant tout fait, nous appelons les gens pour qu'ils viennent mangé et finalement, les personnes aimaient mieux mes crêpes, donc j'ai regagné légèrement en confiance. Ils s'amusaient aussi avec la forme de certaines crêpes, mais s'en foutait parce qu'ils disaient que l'esthétique n'avaient pas d'importance. Ils riaient, donc je me sentais bien à ce moment parce que j'ai fait passé un bon moment aux autres.
Le restant de la journée s'est mieux passé. J'étais avec Julianne, Brittany, Maxime, et Billy. Quatre personnes sur les cinq avec qui je me sens moi-même. (Guyllaume est celui manquant dans la liste).
Ma mère est venue me chercher et une fois arrivée chez moi, j'ai dormi étant épuisée.
En fait c'est ça mon problème.
Je n'ai aucune confiance en moi, c'est pour ça que j'angoisse tout le temps, que je suis stressée me demandant si je vais ratée, que je suis pessimiste, que je suis anxieuse.
Mais comment avoir confiance en moi? C'est pas une tâche facile... Je ne m'assume même pas physiquement, comment voulez-vous que je me sente en confiance quand je n'ai pas la base de la confiance?
- 4h05
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