Five
Je me demande comment j'ai fait pour en arriver là; sur ce rocher en pleine nuit des larmes coulants sur mes joues rougies par les pleurs en repensant à ce qui vient de se passer et, surtout, au fait que Damien se trouve à mes côtés une main dans mon dos essayant de me réconforter.
Un courant d'air frais me fait grincer des dents alors je contracte mes muscles et m'emmitoufle sur moi-même essayant de me réchauffer, ramenant mes pieds sur mon rocher solitaire. Je regarde mes bottes usagées d'un beige crasseux et arrache le peut de fourrure qu'ils leurs restent.
-Ma mère voulait que je mette des talons hauts ce soir, dis-je sans m'en rendre compte.
Damien semble rêvasser préférant se trouver ailleurs sans doute. Ma réflexion le tire de ses pensées.
-Ta mère avait peut-être raison ; ta robe est assez sophistiqué et élégante et accorder cette petite perle par ces petites bottes toute crasseuse, il pointe ce que j'ai aux pieds, fait plutôt négligé.
-Elle ne me comprend pas.
Les mots de Damien n'atteignent pas mes oreilles; j'ai cette impression d'être coupée du monde seul sur mon île avec personne à mes côtés.
-Si je peu me permettre j'ai l'impression que personne n'arrive à te comprendre. Tu es comme un naufragé seul sur son île.
Touché.
-Vous ne me comprenez pas...
Ma tête s'affaisse un peut plus et une énième boule se forme dans mon ventre voulant s'extirper de ma gorge pour former un sanglot qui se transformera en une plainte pour se finir en un cri de désespoir. Mais je tiens bon et Damien en rajoute une couche.
-Et il y'a de quoi ! La soirée avait bien commencé, il a fallut que tu te prennes la tête avec ma mère au sujet d'une série télé.
-Elle a critiqué Once Upon A Time! Prétextant que ce n'était qu'une série sans fond devenu purement commerciale faisant honte aux contes. Et elle se dit fan de tout ce qui touche le féerique !
Mes jambes se sont tendus touchant presque le sol. Presque... Du haut de mes un mètre soixante-deux je ne risque pas de toucher terre, assise, sur ce gros rocher solitaire.
-Elle a juste donné son point de vue.
Il s'est reculé de moi mettant une distance entre nous, m'éloignant un peut plus de leurs monde.
-Elle a traité Once Upon A time de pâle réécriture ! D'insulte à tout ce qui se veut féerique !
Mes mains s'agitent d'eux même montrant bien à qu'elle point cette phrase est aberrante, insultante, révoltante, dégoutante.
-Et alors laisse-là parler, liberté d'expression tu connais ?
Je fais oui de la tête.
-J'aurais laissé coulé si ma mère ne s'en était pas mêlé en y rajoutant une couche. En déballant ma vie devant des étrangers comme elle l'a fait.
-Se ne sont pas des étrangers.
-Pour moi si. Je n'ai aucun souvenirs de vous ; de toi ou de moi, enfant, jouant dans une piscine d'un affreux rose avec des canards dessinés dessus.
-Tu as bien vue les photos ; on était jeunes moi aussi je ne me souviens pas de ces été d'enfance passé avec toi et je n'ai pas pour autant balancé le saladier remplit de tomates dégoulinantes sur ta mère.
Je joins mes deux index ensemble. Honteuse.
-N'empêche dire de laisser tomber cette abomination et plutôt regarder la série Grimm c'était la goutte d'eau.
-C'était une boutade ! Dit-il comme l'évidence même.
-Y'avait aussi ma mère et ses réflexions.
-Tu es très susceptible dis donc et... sauvage aussi.
-Quand on s'en prend à Once Upon A Time oui.
-Pourquoi tant d'attachement ? Ce n'est qu'une série.
-C'est bien plus pour moi.
-C'est flippant, tu le sais ?
Je me renferme une nouvelle fois sur moi-même, agrippant mes jambes et me cachant.
-Vous ne me comprenez pas.
J'entends des froissements à ma droite et je ressens une chaleur à mes côté. Damien à dû se rapprocher ; en extirpant ma tête de ma cachette je remarque qu'il m'a imité lui aussi à ramené ces jambes sur le rocher solitaire. Nos regards se croisent.
-Explique-moi alors.
-Pourquoi tu m'as suivi ici ?
-On me la demandé.
-Qui ça ?
-Mon père. Ton père avait l'air inquiet aussi.
Je détourne le regard fixant le bleu sombre du lac pratiquement caché par l'obscurité de la nuit. Les seuls son audibles sont les bruissements du vent sur les feuilles des arbres et notre discussion inaudibles aux oreilles des quelques curieux présents.
-Je vois, dis-je simplement.
-Pourquoi être venus ici ? C'est plutôt loin d'où on était.
-Nous ne sommes pas loin de chez moi et puis cet endroit m'apaise ; il y a peut je luis ai trouvé une ressemblance avec le lac ou a faillit se noyer David, un sourire nostalgique prend possession de mes lèvres en repensant à l'épisode 3 de la saison 5 de ce qui fait battre mon cœur.
-Quoi ! Quand est-ce que mon père c'est noyé ?! Il ne m'en a jamais parlé ! S'égosille Damien.
Cet imbécile m'a fait sursauter. Mes yeux bruns le détaille encore sous le choque puis un son entre le gloussement et l'étouffement ne peut s'empêcher de sortir de ma gorge qui se change rapidement en véritable fou rire incontrôlable.
-Mais pas ton père, m'exclamais-je, David le prince charmant dans Once upon a time idiot !
Son visage vire surement au rouge et je récolte une petite claque sur le haut du crâne.
-Aïe...
-'Bécil va, dit-il simplement.
Je reprends mon calme, mes larmes ont cessés de couler. C'est une bonne chose, je me sens un peu mieux. Une bourrasque se jette sur le lac produisant des ondulations sur l'eau amenant un jolie spectacle, avec la rétrospection de la lune qui s'y reflète. A cette vue je me sens tout de suite plus décontracté, apaisé même. Cet endroit m'avait manqué.
Je ferme les yeux et inspire :
-J'avais l'habitude de venir ici avec quelqu'un...Avant.
Damien ne me pose aucune question ne cherchant pas à s'immiscer plus que cela dans ma vie intime et je lui en suis reconnaissante.
-Si tes parents mon demandé de t'aider avec ton problème d'addiction c'est parce que j'ai, moi aussi, eu un problème du genre et j'ai réussi à m'en sortir. J'ai envie de t'aider car, honnêtement tu me fais de la peine, voir même pitié.
Sa dernière phrase a été dite de manière à détendre l'atmosphère, la rendre moins dramatique. Il accompagne, d'ailleurs, sa phrase d'un coup de coude dans mes côtes.
-Je m'en fous de la manière dont les autres me perçoivent, j'ai appris à m'aimer comme je suis. Sans vouloir être narcissique.
-Et tu l'es ? Heureuse, je veux dire.
-J'essaye tant bien que mal mais je t'avoue que c'est difficile avec des parents qui ont honte de moi.
-Ils n'ont pas honte de toi ; ils s'inquiètent juste pour ton avenir et c'est normal quand on voit les priorités que tu as dans ta vie, ha non il va pas s'y mettre lui aussi j'ai pas envie d'avoir une troisième conscience qui doit dicter ma vie ; j'en ais assez avec mes parents, je ne dit pas cela pour te faire la morale ou t'exaspérer. Je te comprends, enfin je sais quel sentiment de bien être provoque une addiction et si je n'avais pas eu des personnes autours de moi sur qui je pouvais compter. Je serais sûrement mort aujourd'hui.
Je secoue ma tête de droite à gauche pour montrer mon mécontentement, je n'ai pas envie d'en entendre plus. Il souffle, résigné, et ne parle plus. Au bout de quelque seconde il exprime son envie de rentrer.
-J'aimerais rester encore un peut. Tu peux partir si tu veux.
-Je ne vais pas te laisser seul à cette heure de la nuit voyons.
-Mais si tu peux.
-Non ! Tu me dis quand tu veux rentrer.
Il s'allonge à demi, sur ce gros rocher solitaire, ses coudes reposant en arrière paume vers le devant pour le soutenir. Ses paupières se ferment et je me laisse absorber par ce lac limpide qui laisse mes pensées cicatrisées me submerger.
-J'aurais aimé que tu sois là, chuchotais-je pour moi-même.
Éreinté, je me laissai choir sur mon lit naturel, me mettant sur le flanc gauche pour pouvoir observer Damien qui s'était assoupis.
-Malheureusement, tu as beau lui ressembler, tu n'es pas mon Hook, mes yeux se fermèrent d'eux même m'invitant dans le néant qu'apporte le sommeil.
***
Des bruits de chuchotement me tirèrent de mon sommeil. En ouvrant les yeux je découvris une pénombre artificielle. Je ne me trouvais plus au bord du lac mais dans ma chambre, en me levant je constatai que ma désagréable robe grise avait été changé par une chemise de nuit unie noire. Ma mère avait dû me déshabiller et me border. Ce geste, anodin, me surpris. Il était rare de la voir me porter une quelconque attention particulière sur quelque chose n'aboutissant pas à une réprimande sur mon odieux comportement ou ma maudite série. J'avais soif, non en faite les chuchotements m'intriguait alors je partis en direction du salon pour faire ma fouineuse. Je découvris ma mère et Damien en pleine discussion.
-Comment avez-vous convaincu ma mère ?
La vois de Damien était rêche et coupante je ne l'avais jamais entendu employer se timbre de voix auparavant.
-Tu n'aurais pas dû entendre cette discussion Damien... Alors j'aimerais que tu l'oubli, ma mère avait l'air plutôt sereine et pas du tout intimider par l'imbécile ; elle buvait quelque chose dans une tasse d'où sortait une fine fumée.
-Que j'oubli que vous manipulez votre fille ?! S'exclama-t-il.
-Je ne la manipule pas ! S'énerva la maitresse de maison ; elle renversa au passage un peut du liquide sur le canapé.
-Ce que vous avez fait s'appelle de la manipulation, pour donner plus d'impact à ses paroles il croisa ses bras tenant tête à l'ennemie...Ou ma mère.
- Occupe-toi de tes affaires et laisse les personnes responsables s'occuper des leurs. Est-ce bien clair ?
Elle lui lança un regard des plus sombres lui faisant ravaler son audace. « Le petit chien rentre à la niche» pensais-je.
Ma mère rajouta ;
-Tout de même, merci de l'avoir suivi et nous avoir prévenus où elle se cachait. Elle est tellement insouciante que s'en ais dangereux.
-Je suis d'accord avec vous sur ce point. Bon et bien je vais rentrer, il va quand même être une heure du matin et j'ai cours demain en plus j'amène votre fille.
-Tu peux rester ici, dors sur le canapé, cela ne me dérange pas comme tu l'as dit il est tard je n'ai pas envie d'avoir ton meurtre sur la conscience.
Je ne prête pas plus d'intérêt à leur échange, je suis fatigué et décide de me coucher.
***
-Qui es-tu ?
-Toi...Qui es...Qui es-tu ?
- Pourquoi pleures-tu ?
-Je me suis perdu, je veux ma maman.
-Rhalala ne pleure plus je suis là.
-Ma...Maman...
-Vient là, allez arrête de pleurer. Voilà...
-Qui es-tu ?
-Quelqu'un qui veux t'aider. Regarde ta maman est là-bas.
-Marion ! Marion ! Te voila enfin. Tu m'as fait une de ces peurs. Ne refais plus jamais ça...
-Maman... J'ai eu peur, t'étais parti.
-Chut ma puce c'est fini. Allez allons-y.
La mère pris la main de son enfant et se mît en route pour quitter ce lieux qui lui rappelait l'angoisse qu'elle avait eu de perdre son tout petit. Une voix d'enfant la stoppa dans sa route.
-Qui es-tu ? demanda-t-elle gentiment pour ne pas l'effrayer.
Marion répondit à sa place.
-Cet enfant est mon ami.
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