34. Ce chaos

• Désolée pour l'attente, je suis en période de révision, et la semaine prochaine en partiel donc je suis un peu absente pour le coup, mais ça reprendra quand j'aurai fini mes épreuves, bonne lecture ❤️

Victoria Olsson

Je m'étais figée, littéralement. C'était comme si tout mon corps ne m'avait plus répondu, qu'il s'était bloqué et que je n'étais devenue qu'un esprit coincé dans un bloc de pierre.

J'avais eu pendant plusieurs minutes du mal à respirer, puis je m'étais mise à pleurer. J'avais eu tellement du mal à arrêter de pleurer que je me souvenais m'être laissé tombée par terre.

Mes mains tremblaient et je n'arrivais pas à détourner mon regard de la photo. Il n'y avait aucune inscription supplémentaire, seulement mon visage découpé.

Quand j'avais enfin réussi à me reprendre, c'était Deen que j'avais appelé. J'aurai aimé appeler quelqu'un extérieur à ça, quelqu'un qui ne paniquerait pas, mais Hakim était loin, et je commençais à assez connaître tous les autres pour savoir qu'ils s'y impliqueraient forcément.

Jusque là mes mensonges ne m'avaient mené à rien de plus que faire du mal à Idriss. Alors ce coup si j'allais joué franc jeu. J'avais plus la force de me battre seule, encore plus maintenant.

Le burb avait débarqué quelques instants plus tard, et vu sa précipitation quand il m'avait vu assise au sol encore tremblante, mon coup de téléphone lui avait fait peur.

- Vic? Qu'est ce qui se passe? Tu vas bien? demanda t-il en attrapant tour à tour mon visage mes épaules et mes mains.

Je lui tendis encore en tremblant la photo.

Il l'attrapa en fronçant les sourcils.

- C'est quoi?

- C'est Louna et moi, murmurais-je.

Il releva le visage en me regardant.

- Ou t'as trouvé ça?

- Dans la boîte au lettre, murmurais-je en me frottant les yeux..

Je vis instantanément son visage se fermer. Il serra les poings et glissa la photo dans sa poche avant de se relever et de me tendre ses mains pour me relever à son tour.

- T'es ici depuis longtemps?

- Je sais pas, répondis-je. On... on peut partir s'il te plaît?

Il acquiesça et attrapa mon sac avant de me tirer vers sa voiture.

Quand on était arrivé chez lui, la première chose qu'il avait fait c'était de me faire asseoir sur le canapé. Il m'avait posé une couverture sur les genoux avant de passer un coup de téléphone. Et à peine quelques instants plus tard, c'était Moh, Antoine et Doums qui avaient débarqué à leurs tours.

J'avais pas eu la force de raconter ce qui s'était passé, mais les cris de Moh, les insultes de Doums et le visage fermé d'Antoine m'avait très bien fait comprendre que Deen s'en était chargé.

Cette photo, c'était un tout autre niveau, ce n'était plus la simple question d'un appartement détruit non. C'était plus violent. Et c'était bien plus dangereux.

- Faut appeler les flics.

- Qu'est ce que tu veux qu'ils fassent? demanda Moh. Y'a pas de nom, pas d'adresse, rien.

- Faut quand même les appeler, continua Antoine. C'est chaud mec t'imagines. C'est normal qu'elle flippe comme une malade regarde là, ça peut pas continuer.

Les quatre me fixaient alors que moi j'étais toujours prise dans ce mélange de sentiment, coincé dans mon corps, peut être même dans ma tête. J'arrivais plus à réagir, j'avais l'impression que mon cerveau avait déconnecté.

- Y'a des caméras dans le hall? demanda Doums.

- J'ai pas fais gaffe, Vic y'a des caméras? m'interpella Deen.

Face à mon mutisme il me secoua doucement le bras.

- Hey, gamine, y'a des caméras dans le hall?

Je sursauta en m'éloignant d'un mouvement vif du brun. Une ombre passa dans son regard.

- Oui, murmurais-je. Y'en a une.

Deen hocha la tête en se relevant avant de faire signe aux trois autres de le suivre un peu plus loin.

J'arrivais plus à contrôler mes tremblements, j'avais l'impression que mon corps ne m'obéissait plus. C'était pas mon genre d'avoir peur, j'avais toujours revendiqué à quel point je pouvais être forte mentalement, mais là, cette photo m'avait achevé. Elle m'avait mis un uppercut suivit d'un KO total.

J'arrivais pas à me reprendre, tout mon esprit était tourné vers ce petit trou dans la photo.

Putain mais qu'est ce qui se passait?

J'avais cette sale envie de fondre à nouveau en larme. Et il y avait une seule personne avec qui j'avais envie d'être. Une seule personne dont les bras pourraient me réconforter.

Et il n'était pas là. Il était à l'autre bout du monde, à croire que je me foutais de sa gueule. Sûrement même entrain de se maudire de m'avoir approché.

- Vicky, murmura Deen derrière moi. Je sais que tu te sens pas bien, mais on va aller porter plainte.

J'hocha la tête en me relevant. Au point où on en était.

Aller au poste deux fois en une seule journée fut une première. Qui s'était d'ailleurs soldé par un échec. Ils nous avaient clairement dit qu'ils ne pourraient rien faire sans aucune piste, que ce n'était peut être que des menaces en l'air, et que sans témoignage rien ne bougerait.

Deen qui était resté avec moi leur avait clairement dit sa façon de penser dans un langage assez fleuri.

Alors ils nous avaient dit qu'ils jetteraient un coup d'œil aux enregistrement de la caméra de surveillance. Ce qu'ils avaient déjà fait pour l'appartement quelques semaines plus tôt, sans ne rien trouver de spécial, étant donné qu'il y avait qu'une seule caméra pointé dans le hall, et plus de 6 étages.

Après ça, j'étais rentrée avec Deen après avoir promis aux gars que je serai prudente. Leurs sollicitudes m'avaient touchés.

J'avais eu tour à tour au téléphone Louna, Jasmine et Adèle qui avaient apparement était très vite mise au courant de ce qui s'était passé. Elles m'avaient toutes proposés de passer, en me demandant si j'avais besoin de quelque chose. Je les avais remercié, mais j'avais gentiment refuser toutes leurs propositions prétextant une grosse fatigue.

La vérité c'était que j'étais pas si fatiguée que ça, j'arriverai pas à fermer un œil de toute façon, mais j'avais besoin de rester un peu seule.

J'avais passé une grande partie de la nuit allongée dans mon lit, les yeux bloqués sur le plafond. De temps en temps j'apercevais la porte s'entrouvrir et Deen jeter un rapide coup d'œil avant de la refermer.

J'avais l'impression que mon cerveau qui avait été inactif toute la journée était passé en mode accéléré, des milliers de pensées fusaient et je n'arrivais pas à y mettre un tant soit peu d'ordre. C'était un gros bordel et j'avais l'impression de m'y noyer dedans.

Vers 3h du matin, mon téléphone se mit à vibrer. Pendant une fraction de seconde j'eus peur que ce soit la personne qui tentait de l'intimider. Mes entrailles s'étaient resserrés et ma respiration s'était coupée. Puis le nom d'Idriss était apparu.

J'avais décroché légèrement en tremblant, l'appel vidéo.

Son visage apparu, un peu trop près de la caméra, sous un angle pas vraiment flatteur. Il s'était reculait quand il avait comprit que j'avais décroché. Il se trouvait, du peu que je pouvais voir, apparemment dans une chambre. Il avait son éternelle capuche vissait sur la tête.

- Salut minus, murmura t-il.

Je força un petit sourire sans rien ajouter. Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il m'appelle, mais ça me faisait du bien de le voir, même si c'était à travers un écran, à des milliers de kilomètres.

- Tu te sens comment?

- Pas très bien, soufflais-je.

- Je... On va prendre nos billets de retours, on va pas tarder à rentrer.

- Non attendez, vous en faites pas. Terminez l'album, c'est le plus important. Ici on gère, je vais rester chez Deen encore quelques temps et les flics sont sur l'affaire.

- Ken est pas chaud pour rester longtemps, il flippe pour Lou, répondit-il en se frottant l'arrête nez.

- Louna reste avec Thylane. Elle n'est pas toute seule, dis lui de pas stresser.

Thylane avait emménagé chez son ami d'enfance après l'enterrement, en attendant de se trouver un appartement. Et Louna restait donc avec elle. Je n'avais pas eu l'occasion de la recroiser, mais Louna l'aimait beaucoup.

Idriss ne répondit rien pendant plusieurs secondes. Il se mordit la lèvre puis ouvrit à nouveau la bouche.

- Je suis inquiet pour toi Victoria, murmura t-il. Tout à l'heure quand Deen nous a appelé j'ai vraiment flippé. Je veux pas qu'il t'arrive quelque chose et ça me rend ouf, j'vais vriller tellement j'ai peur. Je vais pas tenir loin de toi longtemps.

J'avais encore envie de pleurer.

- Idriss, murmurais-je.

- Ouais?

- Tout ce chaos, tout ce qui se passe autour de nous, ça nous ressemble.

Un petit sourire étira ses lèvres à travers l'écran.

- T'as raison, murmura t-il.

- Ça te fais pas peur? demandais-je en me frottant les yeux. Je veux dire, j'ai l'impression que depuis que je suis entrée dans ta vie, tout vrille. Et moi ça me fais peur...

- C'était pour ça?

Je fronça les sourcils.

- Ton message, avant que je parte. C'est parce que t'as eu peur?

J'acquiesça silencieusement. J'étais morte de peur, de lui causer de la peine, de lui faire du mal.

- J'ai pas peur, pas de ce qui pourrait se passer. On a toujours fait face à toutes ces conneries, j'ai passé ma vie à jongler avec ça. Mais j'ai peur pour toi ouais. Parce que que tu le veuilles ou non Victoria, tu fais partie de la famille. De ma famille. Et j'arrêterai pas de m'en faire pour toi, même si tu me repousses.

Je l'avais enfin compris, je n'étais plus seule. Et quoi que je fasse, Idriss ferait toujours tout pour s'y immiscer.

Ça me faisait peur, mais j'avais encore plus peur de le perdre.

- Idriss, murmurais-je à nouveau. Tu peux rester avec moi le temps que je m'endorme?

- Tout ce que tu veux ma belle.

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